- Déchets électroniques
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Déchets d'équipements électriques et électroniques
Les déchets d'équipements électriques et électroniques (DEEE, D3E ou PEEFV - produit électronique en fin de vie - en anglais Waste Electronic and Electrical Equipment WEEE) sont une catégorie de déchets définis par la règlementation européenne (Directive 2002/96/CE) comme « les équipements fonctionnant grâce à des courants électriques ou à des champs électromagnétiques, ainsi que les équipements de production, de transfert et de mesure de ces courants et champs, conçus pour être utilisés à une tension ne dépassant pas 1000 volts en courant alternatif et 1500 volts en courant continu » dans des catégories précisées par décret (en France, 2005-829 du 20 juillet 2005 [1]).
En Europe, cette Directive vise à rendre obligatoire la valorisation des DEEE et d'instaurer le principe de la responsabilité du producteur. Les recycleries offrent une seconde vie à certains matériels qui sont réparés et nettoyés avant d'être remis en vente à des prix moins élevés, ce qui permet d'encore réduire l'empreinte écologique des utilisateurs et des matériels, laquelle reste toutefois élevée étant donné les quantités de ressources en eau et métaux et transports mobilisés par la conception, la fabrication, le transport, l'utilisation et le recyclage des objets électroniques.
Sommaire
Liste des appareils concernés par la Directive 2002/96/CE
- Gros appareils ménagers ;
- Petits appareils ménagers ;
- Équipements informatiques et de télécommunications ;
- Matériel grand public ;
- Matériel d'éclairage (à l'exception des appareils d'éclairage domestique et des ampoules à filament, auxquels s'appliquent néanmoins les articles 4 et 5 du décret n° 2005-829 du 20 juillet 2005) ;
- Outils électriques et électroniques (à l'exception des gros outils industriels fixes) ;
- Jouets, équipements de loisir et de sport ;
- Dispositifs médicaux (à l'exception de tous les produits implantés ou infectés) ;
- Instruments de surveillance et de contrôle ;
- Distributeurs automatiques.
Le matériel militaire n'est pas concerné par la Directive 2002/96/CE.
Selon le décret n°2002-540 du 18 avril 2002, le code d'un DEEE commence par 16 02 ou 20 01.
Produits toxiques dans un ordinateur personnel
En informatique, de nombreux produits, sans danger lors d'une utilisation normale, sont utilisés dans un ordinateur personnel. Mais lorsque ces produits sont abandonnés, les substances composant un ordinateur peuvent devenir toxique par le manque de stabilité. Ainsi, un moniteur à tube cathodique est constitué de PVC produisant des toxines toxiques lors de son incinération. Chaque moniteur contient jusqu'à 4kg de plomb au niveau de l'entonnoir et dans ses composants électroniques. Un moniteur contient également du baryum et du phosphore des éléments toxiques pour l'environnement et la santé humaine. L'unité centrale est également composée de produits comme le béryllium, le plomb et le chrome hexavalent[2].
Recyclage
Conscient que les déchets électroniques sont une source de pollution et de danger pour l'Homme, le recyclage s'organise peu à peu dans de nombreux pays afin de récupérer notamment les métaux précieux contenus dans ces déchets. Aux États-Unis ou en France, le recyclage devient obligatoire et les déchets doivent être pris en charge par des filières et entreprises spéciales. Une règlementation internationale, la convention de Bâle, impose aux pays exportateurs de déchets dangereux à signaler au destinataire la nature des déchets. L'union européenne impose aux fabricants de produits électroniques de prendre en charge le traitement de leurs propres déchets[3].
Malgré cela, de nombreux déchets électroniques quittent les pays développés vers les pays en sous-développement où toute une filière s'est mise en place comme à Accra au Ghana. De nombreux enfants démontent, trient et brulent des déchets électroniques afin de récupérer les métaux comme le cuivre. Les autres débris non valorisés sont rejetés dans l'environnement ou brulés dégageant de nombreux produits dans l'air, l'eau et le sol, toxiques pour l'environnement et l'homme[4]. La Chine est également devenue depuis les années 1980 un cimetière pour les déchets électroniques.
En France
Le recyclage a commencé le 15 novembre 2006. La société Récylum[5] devrait prendre en charge le matériel d'éclairage. Les éco-organismes Ecologic[6], Eco-systèmes [7] et European Recycling Platform (ERP) [8] se chargent des autres déchets.
Aux Antilles, a commencé un an après la mise en place des éco-organismes, toutefois les sociétés CONCEPT ECANTILLES, CARAIBE VALORISATIONS MARTINIQUE, NOUVELLES TECHOLOGIES SOCIAL CLUB assurent la collecte,le recyclage et les solutions de valorisations matières et de réemploi depuis 2004. Ses clients sont principalement des personnes morales qui recoivent leurs justificatifs réglementaires de prise en charge et ont bien pris conscience de l'impact Environnemental, économique et social qui découle de leurs prestations. De ce fait, elle a entamé une démarche à l'Export mais poursuit ses expéditions d'ultimes vers la Métropole.
Les consommateurs contribueront au processus en payant une éco-participation ou éco-taxe, comprise dans le prix d'achat des nouveaux équipements. Cette participation va de 0,10 € à 13,00 € [9].
Aux États-Unis
Aux États-Unis, les déchets électroniques sont pour la plupart stockés dans des décharges, une infime quantité est incinérée et une petite quantité est recyclée. Ainsi, l’Agence de protection de l'environnement (APE) estime que 70 % des ordinateurs et des écrans et 80% des téléviseurs sont déposés dans des décharges. Et seulement, 20 % des déchets électroniques sont recyclés[10]
Sort des déchets électroniques aux États-Unis en 2005[11] Type de déchets Quantité
(en milliers de tonnes)Pourcentage de recyclage TV (CRT) 759,1 13,4 % Moniteurs (CRT) 389,8 24,5 % Imprimantes, claviers, souris 324,9 26,1 % Ordinateur de bureau 259,5 26,1 % TV (LCD) 132,8 13,4 % Portables 30,8 26,1 % Téléphones cellulaires 11,7 19,2 % Moniteurs (LCD) 4,9 24,5 % Il est plus rentable d'envoyer à l'étranger ses déchets électroniques que de les faire traiter sur le territoire des États-Unis. Pour l'instant, l'Agence de protection de l'environnement n'impose pas aux fabricants et aux exportateurs de respecter des normes de traitement. Mais, elle étudie plusieurs solutions à mettre en œuvre[12].
En Chine
La Chine était l'un de premiers pays à récupérer les déchets électroniques pour en récupérer les métaux. Malgré l'interdiction par la Chine d'importation de déchets électroniques, le commerce n'a pas baissé. De nombreux villages sont des décharges de déchets électroniques[13], par exemple GuiYu [14].
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- (fr) Les DEEE sur le site de l'ADEME
- (fr) Liste des prestataires de traitement des DEEE (ADEME 2004) Mise à jour Annuaire 2007 en parution pour Février 2007
- (fr) Texte de lois européennes sur le portail de l'Union Européenne
- (fr) Directive du Parlement européen et du Conseil relative aux déchets d'équipements électriques et électroniques
- (fr) Les DEEE sur le site du Ministère de l'Ecologie et du développement durable
- (fr) [pdf] Collectivités locales et DEEE Journée technique ADEME/ASTEE - 24 janvier 2006 SYNTHESE
Articles sur l'éco-participation
- (fr) Problème pour les ventes par Internet
- (fr) e-commerce, suite
- (fr) Interrogations
Notes et références
- ↑ (fr) Décret n° 2005-829 du 20 juillet 2005 relatif à la composition des équipements électriques et électroniques et à l'élimination des déchets issus de ces équipements
- ↑ Attention, Dangers, National Geographic France, n°100, janvier 2008, p.62
- ↑ Chris Carroll, Déchets High-Tech, National Geographic France, n°100, janvier 2008, p.64
- ↑ Chris Carroll, Déchets High-Tech, National Geographic France, n°100, janvier 2008, p.56, 57
- ↑ (fr) www.recyclum.com, site officiel de Récyclum.
- ↑ (fr) www.ecologic-france.com, site officiel de Ecologic.
- ↑ (fr) www.eco-systemes.com, site officiel d'Eco-systèmes.
- ↑ (fr) www.erp-recycling.org, site officiel de ERP recycling.
- ↑ (fr) Barème des éco-participations, sur le site de eco-systèmes.
- ↑ Chris Carroll, Déchets High-Tech, National Geographic France, n°100, janvier 2008, p.61
- ↑ Chris Carroll, Déchets High-Tech, National Geographic France, n°100, janvier 2008, p.63
- ↑ Chris Carroll, Déchets High-Tech, National Geographic France, n°100, janvier 2008, p.70
- ↑ Chris Carroll, Déchets High-Tech, National Geographic France, n°100, janvier 2008, p.68
- ↑ GuiYu Reportage France 2, 2007
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