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Space opera
Pour les articles homonymes, voir Space Opera (homonymie).Cet article fait partie de la série Science-fiction La SF à l’écran autre-A-B-C-D-E-F-G H-I-J-K-L-M N-O-P-Q-R-S-T U-V-W-X-Y-Z Le monde de la SF Auteurs - BD de SF Fandom - Prix littéraires Thèmes et genres Catégorie Le space opera ou opéra de l'espace[1] est un sous-genre de la science-fiction.
Sommaire
Historique
Les débuts
Le terme « space opera » fut tout d'abord une expression péjorative, utilisée pour la première fois par l'écrivain Wilson Tucker dans son fanzine Le Zombie en 1941[2]. Il entendait ainsi désigner, par analogie avec les expressions horse opera (Western opera) et « soap opera » (littéralement : opéra de savon), ce qu'il qualifiait de « the hacky, grinding, stinking, outworn space-ship yarn », autrement dit des clichés du récit d'aventure ou du western transposés dans l'espace, tels qu'on peut les trouver par exemple dans la série des John Carter de Mars de l'écrivain américain Edgar Rice Burroughs. Cette définition fut entérinée par l'une des premières encyclopédie de SF, Fancyclopedia, en 1944 ainsi que dans sa réédition de 1959. En son sens péjoratif, elle est encore parfois usitée de nos jours[3].
Une certaine nostalgie pour le space opera des origines amène à une réévaluation du terme. Il est ensuite utilisé pour désigner un récit d'aventures dans l'espace, avec des personnages complexes et bien campés, une dramaturgie et une action spécifiques. Les chefs de file de ce nouveau space opera sont E. E. Smith (avec ses séries Skylark et Lensman), Edmond Hamilton, Jack Williamson et plus tard Leigh Brackett.
Les premiers écrivains de space opera n'avaient aucun modèle vivant dans l'espace sur lequel se baser. Leurs premières histoires doivent énormément aux récits d'aventure et aux pulps des années 1920 à 1940, notamment les westerns et les récits exotiques situés en Afrique ou en Orient. Il y a de nombreux points communs entre les récits maritimes et les voyages spatiaux, les explorateurs de l'Afrique et les explorateurs interstellaires, les pirates des mers et les pirates de l'espace.
Années 1960
Le space opera des années 1960 s'illustre avec quelques œuvres qui transposent dans l'espace les divers problèmes de leur temps. Ainsi, Étoiles, garde-à-vous !, de Robert A. Heinlein (1960) est une apologie des valeurs héroïques et guerrières, et Dune (1965) de Frank Herbert pose le problème de la façon dont l'homme peut vivre en symbiose avec son environnement ou au contraire l'exploiter de façon aveugle.
Années 1970 : le nouveau Space Opera
Dans les années 1970, un certain nombre d'écrivains, en majorité britanniques, entreprennent de donner une seconde vie au space opera, notamment après la parution en 1975 de The Centauri Device de John Harrison, et celle d'un éditorial d' Interzone appelant à la mobilisation [4]. Ce renouveau du space opera coïncide avec le succès au cinéma des premiers épisodes de Star Wars, qui revient délibérément aux recettes du space opera des années cinquante, et l'émergence du cyberpunk dont il subit l'influence. On peut parler d'une synthèse du space opera, du cyberpunk et de la hard science. Il s'agit d'un space opera plus sombre, qui abandonne le schéma classique du triomphe de l'humanité. Les auteurs font intervenir des technologies plus récentes et proposent des personnages plus complexes que le space opera classique. S'il conserve l'échelle interstellaire, voire intergalactique et le souffle épique du space opera traditionnel, le nouveau space opera est plus rigoureux scientifiquement et en même temps plus ambitieux dans ses thèmes. Parmi les écrivains qui se sont illustrés dans le nouveau space opera, on peut citer : Iain M. Banks, Stephen R. Donaldson, Peter F. Hamilton, Alastair Reynolds, Stephen Baxter, Paul McAuley, John Clute, Charles Stross, M. John Harrison, Vernor Vinge, Walter Jon Williams, John C. Wright, Simon Green, Ken MacLeod et Robert Reed.
A partir des années 1990
Plus récemment, au cours des années 1990 et 2000, est apparue aux États-Unis une série de nouveaux auteurs, souvent publiés par l'éditeur Baen Books. Il s'agit de David Drake, David Feintuch, Lois McMaster Bujold, Eric Flint, S.M. Stirling, John Ringo et David Weber. Ces auteurs traitent plus volontiers de sujets militaires que leurs confrères britanniques, mettant souvent en scène des conflits interstellaires. Baen a ressorti conjointement des œuvres d'auteurs de la génération précédente comme James H. Schmitz, Larry Niven ou Jerry Pournelle, dans l'espoir de consolider les parts de marché du space opera militariste.
Parallèlement le succès de séries de téléfilms ou de longs métrages comme Star Trek et Star Wars ont incité les éditeurs à exploiter le filon en publiant des romans basés sur les personnages et l'univers de ces films (voir Liste des romans de Star Trek et Bibliographie et chronologie de la Guerre des étoiles).
La collection Del Rey qui dépend de l'éditeur Random House, spécialisée depuis longtemps dans le space opera, a multiplié ses publications au cours des années 1990 et 2000, faisant paraître ses propres versions du space opera militariste. Des récits du genre de la série des Star Fists de David Sherman et Dan Cragg sont devenus de plus en plus répandus.
Peu de femmes se sont illustrées dans le space opera des débuts, et si C. J. Cherryh a eu le privilège de voir un astéroïde recevoir son nom (77185 Cherryh), elle fait longtemps figure d'exception en contribuant à des genres considérés plutôt virils comme le nouveau space opera (l'univers Foreigner), la science-fiction scientifique (Downbelow Station) et le space opera militaire (la trilogie de Faded Sun). Cependant on constate actuellement une féminisation du genre avec des auteurs comme Elizabeth Moon, Lois McMaster Bujold, Jennifer Wingert, la canadienne Karin Lowachee, la britannique Karen Traviss (qui participe aux romans inspirés de Star Wars), l'américaine Elizabeth Bear, Kristine Smith, ou Linnea Sinclair.
Parallèlement, à la télévision, le genre connait un renouveau avec l'apparition de nouvelles séries comme Stargate SG-1 qui exploite l'idée d'un réseau de portes à travers la galaxie et qui essaye d'expliquer toutes les découvertes technologiques avec une surexploitation du technobabillage. La réinvention de Battlestar Galactica fait aussi partie d'un nouveau type de space opéra, le ton épique de la première série des années 80 étant abandonné au profit d'une thématique plus réaliste qui aborde des thèmes occidentaux contemporains.
Caractéristiques
Les récits de space opera ont pour caractéristique commune de se dérouler à une échelle interplanétaire (allant jusqu'à l'échelle de l'univers), ce qui a pour effet de magnifier les enjeux des thématiques abordées par le récit de science-fiction : l'avenir de l'espèce humaine, les rencontres avec des espèces extraterrestres, les enjeux politiques (conflits entre des entités à l'échelle galactique), l'écologie (Dune)... Les autres effets du space opera sont que les personnages peuvent paraître par comparaison encore plus infimes, que de nouvelles explorations sont possibles que ce soit en territoires explorables ou en découvertes de sociétés jusqu'à présent en autarcie.
Un space opera se déroule habituellement dans l'espace ou sur une (ou plusieurs) planète(s) distante(s). Le réalisme d'un récit des space operas varie considérablement d'une œuvre à l'autre ; souvent, pour les besoins de la narration, les lois de la physique sont suspendues : des sons se propagent dans le vide spatial tels que les bruits d'explosions ou de réacteurs de vaisseaux dans La Guerre des étoiles par exemple, où l'on constate par ailleurs d'autres improbabilités, quasi-majorité des planètes habitables par l'homme, méconnaissance des décalages temporels énormes dus à la relativité qui empêcheraient toute concomitance entre des systèmes planétaires aussi éloignés...
A contrario, certains auteurs de space opera s'efforcent de rendre leurs récits plus crédibles en y intégrant des éléments scientifiquement avérés, ou bien en anticipant l'usage de technologies qui font l'objet de débats ou de spéculations dans les milieux scientifiques : sphères de Dyson, téléportation, vaisseaux ralliant deux points de l'espace plus vite que la lumière (sans pour autant dépasser cette vitesse, ce qui pourrait par exemple être rendu possible par l'exploitation, aujourd'hui toute théorique, du phénomène des trous de ver ou bien encore dans le cadre la théorie de l'espace et du temps du physicien allemand Burkhard Heim qui prédit la possibilité de convertir l'énergie électromagnétique en énergie gravitationnelle). Parfois même on rencontre dans un space opera des technologies émergentes dont on peut raisonnablement estimer qu'elles sont appelées à se développer et se banaliser (exemple : les nanotechnologies dont de multiples applications sont couramment utilisées par les personnages du roman L'Aube de la nuit).
Les parodies
Exemples de parodies de space operas :
- Red Dwarf de Rob Grant et Doug Naylor
- Hyperdrive de Andy Riley et Kevin Cecil
- La Folle Histoire de l'espace de Mel Brooks
- Cosmoqueer de Kévin Saad
- Cosmoqueer versus Starstraight de Kévin Saad
- Le Guide du voyageur galactique de Douglas Adams
Quelques univers de space opera
Littérature
- le cycle de L'odyssée de l'espace d'Arthur C. Clarke (2001 : l'odyssée de l'espace, 2010, Odyssée deux, 2061, Odyssée trois, 3001, L'Odyssée finale)
- le cycle des Fulgurs de E. E. "Doc" Smith
- le cycle de Chanur de C. J. Cherryh
- le cycle de Fondation d'Isaac Asimov
- La Légion de l'espace de Jack Williamson
- Les Loups des étoiles d'Edmond Hamilton
- Le Chant du cosmos de Roland C. Wagner
- La saga des Vorkosigan de Lois McMaster Bujold
- le cycle de la Culture de Iain M. Banks
- la série des Honor Harrington de David Weber
- le cycle de L'Aube de la nuit de Peter F. Hamilton
- Santiago et Ivoire de Mike Resnick
- L'Orphelin de Perdide de Stefan Wul
- Noô de Stefan Wul
- Le Guide du voyageur galactique de Douglas Adams
- le cycle d'Hypérion de Dan Simmons
- La Geste des Princes-Démons de Jack Vance
- La série allemande Perry Rhodan
- le cycle de Dune de Frank Herbert
- La Mécanique du talion de Laurent Genefort
- Trilogie des guerriers du silence de Pierre Bordage
- Cycle d'Ender de Orson Scott Card
- Un feu sur l'abîme et Au tréfonds du ciel de Vernor Vinge
- La Saga de l'Empire skolien de Catherine Asaro
- Les Machines de Dieu de Jack McDevitt
- Succession (Vol.1 : Les légions immortelles, Vol. 2 : Le secret de l'Empire) de Scott Westerfeld
- Le cycle des Inhibiteurs, d'Alastair Reynolds
- La Paille dans l'oeil de Dieu de Larry Niven et Jerry Pournelle
- Kwest d' Andreas Esbach
- Space Opera de Jack Vance
Cinéma et télévision
- 2001 : L'Odyssée de l'espace de Stanley Kubrick
- Stargate, la porte des étoiles de Roland Emmerich
- Stargate SG-1, Stargate Atlantis et Stargate Universe de Robert C. Cooper et Brad Wright
- Babylon 5 de Joe Michael Straczynski
- Galactica de Glen A. Larson et Battlestar Galactica de Ronald D. Moore
- Caprica de Remi Aubuchon et Ronald D. Moore
- Space 2063 de Glen Morgan et James Wong
- Le Cinquième Élément de Luc Besson
- Farscape de Rockne S. O'Bannon
- Firefly de Joss Whedon
- Serenity de Joss Whedon
- La Guerre des étoiles de George Lucas,cycle de 6 films.
- Star Trek de Gene Roddenberry
- Yamato de Leiji Matsumoto et Yoshinobu Nishizaki
- Macross de Shôji Kawamori
- Cosmos 1999 de Gerry Anderson et Sylvia Anderson
- Les Maîtres du temps de René Laloux
- Les Chroniques de Riddick de David Twohy
Bande dessinée
- la série L'Incal de Moebius
- la série Kookaburra de Crisse
- la série Lone Sloane de Druillet
- la série Le Vagabond des Limbes de Christian Godard et Julio Ribera
- la série Valérian et Laureline (Valérian, agent spatio-temporel) de Pierre Christin et Jean-Claude Mézières
- la série La Caste des Méta-Barons de Juan Gimenez
- la série Le fléau des dieux de Valérie Mangin
- la série Orbital de Pellé et Runberg
Jeux vidéo
- la série Freespace de Volition.
- la série Star Ocean de Tri-Ace (Square-Enix)
- la série Xenosaga de Monolith Soft (Namco)
- la série Colony Wars de Psygnosis
- la série Homeworld de Relic Entertainment
- le MMORPG EVE Online de CCP
- le jeu Freelancer de Digital Anvil (racheté par Microsoft)
- le jeu Mass Effect de Bioware ( racheté par Electronics Art )
- le jeu Haegemonia de Digital Reality
- la série X: Beyond the Frontier, X²: The Threat, X³: Reunion, X³: Terran Conflict de Egosoft
- le jeu Darkstar One de Ascaron Software
- le jeu Nexus: The Jupiter Incident de Mithis Games
- la série Elite Elite, Elite Plus, Frontier: Elite II, Frontier: First Encounters de Mr. Micro
- la série Privateer (Corsaire) (Wing Commander : Privateer et Wing Commander - Privateer 2 : The Darkening) de Origin Systems
- la série Spaceforce (Spaceforce: Captains et Spaceforce: Rogue Universe) de Provox Multimedia Studio
- le jeu Tarr Chronicles de Quazar Studio
- le jeu Starlancer le Digital Anvil
- la série Independence War et Edge of Chaos: Independence War 2 de Particle Systems
- la série Galactic Civilizations, Galactic Civilizations 2 et Galactic Civilizations 2 : Twilight Of The Arnor de Stardock
- la série Imperium Galactica et Imperium Galactica II de Digital Reality
- le jeu Battlestar Galactica de Auran
- le jeu Sins of a Solar Empire de Stardock Corporation
- le jeu Tachyon:_The_Fringe de Novalogic
- le jeu Rogue Galaxy de Level 5
- le jeu Dark Horizon de Quazar Studio
- la série StarWars X-wing de LucasArts et Ubisoft
- le jeu Project Freedom de City Interactive
- le jeu OGame (jeu MMO/STR entièrement gratuit)
- le jeu Infinity (jeu MMO Infinity)
Liens externes
- Space Opera : un article de Denis Guiot sur NooSFere.
- Space opera ! L’imaginaire spatial avant 1977 : un essai d'André-François Ruaud et Vivian Amalric, Les Moutons électriques éditeur (2009) (extrait : E.F. Russell, van Vogt, Chandler).
Notes et références
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