Songe d’une nuit d’été

Songe dune nuit dété

Le Songe d'une nuit d'été

Le Songe d'une nuit d'été

Illustration de Le Songe d'une nuit d'été

Première édition


Auteur William Shakespeare
Genre Mixte : comédie romantique avec des éléments burlesques et fantastiques
Pays d'origine Angleterre
Lieu de parution Londres
Date de parution 1600
Date de la 1re représentation 1594 ? 1595 ?

Le Songe d'une nuit d'été (A Midsummer Night's Dream) est une comédie de William Shakespeare dont on ignore absolument la date de rédaction et de création. Les historiens pensent qu'elle a pu être écrite entre 1594 ou 1595 et la première inscription de la pièce au registre des Libraires date du 8 octobre 1600.

C'est une histoire complexe dont l'action se déroule en Grèce et réunit pour mieux les désunir deux couples de jeunes amants, Lysandre, Démétrius, Hélène et Hermia. Hermia veut épouser Lysandre, mais son père, Égée, la destine à Démétrius, dont est amoureuse Hélèna. Lysandre et Hermia s'enfuient dans la forêt, poursuivis par Démétrius, lui-même poursuivi par Hélèna. Pendant ce temps, Obéron, roi des fées, a ordonné à Puck de verser une potion sur les paupières de sa femme, Titania. Il entre dans la forêt avec Puck. Pendant la nuit, la confusion règne.

La scène la plus connue est l'apparition de Bottom, qui porte une tête d'âne, avec Titania, qui par la magie de Puck en est tombée amoureuse.

Sommaire

Personnages

D'après la traduction de François-Victor Hugo :

La querelle d'Oberon et de Titania.
Étude de Joseph Noel Paton (v. 1849)
  • Thésée, duc d'Athènes.
  • Égée, père d'Hermia.
  • Démétrius, amoureux dHermia
  • Lysandre, amoureux dHermia.
  • Hermia, fille dÉgée, amoureuse de Lysandre.
  • Héléna, fille de Nédar, amoureuse de Démétrius.
  • Philostrate, intendant des menus plaisirs de Thésée.
  • Bottom (ou Bobine), tisserand.
  • Lecoin (ou Ducoin), charpentier.
  • Flûte, raccommodeur de soufflets.
  • Groin (ou Lebec), chaudronnier rétameur.
  • Etriqué (ou Lajusté), menuisier.
  • Meurt de faim (ou Famélique), tailleur.
  • Hippolyte, reine des Amazones.
  • Obéron, roi des fées.
  • Titania, reine des fées.
  • Puck dit Robin Gai-Luron ou Robin Bonenfent, lutin.
  • Fleur des Pois, Toile d'Araignée, Moucheron, Grain de Moutarde, sylphes.
  • une Fée.
  • Fées et esprits de la suite du roi et de la reine.
  • Serviteurs de la suite de Thésée et d'Hippolyte.

Résumé de l'œuvre

Deux couples d'amoureux transis, une dispute entre le roi et la reine des fées, une potion qui s'en mêle et une troupe de comédiens amateurs qui préparent une pièce pour le mariage d'un prince, tous vont s'entrecroiser dans cette forêt étrange, un peu magique, le temps d'une nuit d'été ensorcelante qui ressemble à un rêve.

Acte I

Scène 1 (au palais de Thésée, de jour)

Thésée, duc dAthènes entre accompagné de sa fiancée, Hippolyte, reine des Amazones, quil doit épouser dans quatre jours. Il exprime lempressement quil ressent à lidée de ce mariage et incite son intendant des fêtes, Philostrate, à « entraîner aux réjouissances la jeunesse athénienne ».

Tandis que sort Philostrate, entrent Egée, sa fille Hermia et ses deux soupirants Lysandre et Démétrius. Egée explique au duc que sa fille refuse dépouser Démétrius quil a pourtant choisi pour elle. En effet, elle aime Lysandre qui, comme le rappelle ce dernier à Thésée est « aussi bien que lui, et aussi bien partagé ; [son] amour est plus grand que le sien ; [sa] fortune est sous tous les rapports aussi belle, sinon plus belle, que celle de Démétrius ; et, ce qui est au-dessus de toutes ces vanités, [il est] aimé de la belle Hermia ». Egée demande au duc que lancien privilège dAthènes soit appliqué si elle persiste à refuser Démétrius pour époux : « Cest, ou de subir la mort, ou dabjurer pour toujours la société des hommes ». Thésée tente de persuader Hermia en lui expliquant que « le bonheur terrestre est à la rose qui se distille, et non à celle qui, se flétrissant sur son épine vierge, croît, vit et meurt dans une solitaire béatitude ». Hermia, passionnée, réplique quelle préfère « croître, vivre et mourir, plutôt que daccorder [ses] virginales faveurs à ce seigneur dont le joug [lui] répugne ». Thésée lui laisse encore quatre jours, jusquà son mariage, pour réfléchir. Démétrius essaye de convaincre Hermia de suivre les injonctions de son père en faisant valoir son « droit évident ». Moqueur, Lysandre lui répond admirablement : « Vous avez lamour de son père, Démétrius. Épousez-le, et laissez-moi lamour dHermia ». Puis il explique au souverain que Démétrius a courtisé, avec succès, une autre femme, Héléna. Thésée ny prête guère attention et rappelle à Hermia, avant de sortir avec Hippolyte, Egée et Démétrius, quelle doit « conformer [ses] caprices à la volonté de [son] père : sinon, la loi dAthènes, qu’ [il] ne peut nullement adoucir, [la] condamne à la mort ou à un vœu de célibat ».

Resté seul avec son amante, Lysandre lui explique que « lamour vrai na jamais suivi un cours facile ». Il expose les diverses entraves inhérentes à lamour : la différence dâge, de rang. Hermia est à chaque fois horrifiée. Par ce dialogue Shakespeare critique avec une ironie habile les mariages arrangés. Les amants concluent quils doivent supporter les affres du destin, faute de pouvoir y échapper. Lysandre propose alors de senfuir chez sa tante, loin dAthènes, ils pourront se marier. Il demande à Hermia de le rejoindre « dans le bois, à une lieue de la ville, [il la] rencontrée une fois avec Héléna, pour célébrer la première aurore de mai ».

Héléna entre et apprend aux spectateurs que Démétrius a fondu sous les charmes dHermia. Elle lui demande comment elle sy est prise. Hermia lui répond : « Plus je le hais, plus il me poursuit » soit lattitude inverse dHéléna : « Plus je laime, plus il me hait » (on reconnaît le schéma de fuite des tragédies). Hermia cherche à rassurer Héléna, Lysandre et elle lui dévoilent leur fuite prochaine. Héléna naura alors plus à craindre lombre dHermia.

Hermia puis Lysandre sortent, laissant Héléna désespérer sur la stupidité de lamour. « Lamour ne voit pas avec les yeux, mais avec limagination […] Lamour en son imagination na pas le goût du jugement. […] Et lon dit que lamour est un enfant parce quil est si souvent trompé dans son choix. Comme les petits espiègles qui en riant manquent à leur parole, lenfant Amour se parjure en tous lieux. ». Elle rappelle quavant de rencontrer Hermia, Démétrius était très épris delle. Elle décide donc de lui révéler la fuite des amants afin dobtenir un peu de gratitude, bien cher payée. Cette dernière action illustre bien la folie de lamour, et des actes quil peut nous pousser à faire.

Scène 2 (léchoppe de Lecoin)

Dans cette scène sont réunis six artisans dAthènes dans le but de monter une pièce de théâtre pour le mariage de leur duc. Labsurdité de la distribution des rôles et des discussions qui sen suivent pour savoir si les dames de la cour ne seront pas effrayées souligne lincompétence de ces piètres acteurs. Bottom, le tisserand, se distingue des autres car il pense pouvoir jouer tous les rôles, mieux que quiconque. Les hommes, une fois la distribution faîte, se donnent rendez-vous le lendemain soir dans le bois pour répéter.

Acte II

Scène 1 (une clairière dun bois près dAthènes, la nuit)

Puck, un « esprit malicieux et coquin quon nomme Robin Bonenfant  » rencontre une fée qui lui apprend que la reine des fées Titania, qui doit préserver la Nature, ne va pas tarder à arriver. Le lutin explique que le roi des fées Obéron va donner dans le même lieu une fête. Or les deux souverains sont fâchés car Obéron est jaloux dun jeune page que la reine élève avec amour, alors que le roi voudrait quil devienne un de ses chevaliers (on peut se demander si Shakespeare fait ici une allusion à linceste).

Le roi et la reine rentrent alors chacun dun côté de la clairière avec leurs cortèges. Les deux souverains se disputent, jaloux, à propos des anciennes conquêtes de lautre. Ainsi Titania reproche à Obéron dêtre à Athènes parce que Hippolyte, « [sa] maîtresse en bottines, [ses] amours guerrières, doit être mariée à Thésée ». Obéron furieux fait remarquer à sa dame quil « sait [son] amour pour Thésée ». Elle ne peut donc lui reprocher dassister aux noces de son ancienne amante. Titania fait alors une tirade sur leffet catastrophique de leurs querelles sur la Nature. Elle lui reproche de lempêcher dexercer son rôle de protectrice de la Nature : « A cause de nos discordes, nous ne voyons les saisons changer […] le monde effaré ne sait plus les reconnaître à leurs produits. Ceux qui engendrent ces maux ce sont nos débats et nos dissensions : nous en sommes les auteurs et lorigine ». Obéron propose comme solution quelle lui donne lenfant pour quils puissent se réconcilier. Titania explique limportance quelle accorde à lenfant : « Sa mère était une adoratrice de mon ordre […] et elle est morte de cet enfant; et jélève cet enfant pour lamour delle; et, pour lamour delle, je ne veux pas me séparer de lui ». Elle lui propose toutefois dassister aux festivités avec elle mais il refuse si elle ne lui donne pas lenfant. Furieuse, Titania sort avec sa suite.

Obéron décide de la « châtier pour cet outrage ». Pour ce faire, il envoie Puck chercher une "pensée damour", fleur qui reçut une flèche de Cupidon. « Son suc, étendu sur des paupières endormies, peut rendre une personne, femme ou homme, amoureuse folle de la première créature vivante qui lui apparaît ». Il projette den verser sur les yeux de Titania pour quune fois amoureuse elle lui livre le page.

A ce moment entrent Démétrius et Héléna. Obéron, invisible, suit toute la conversation. Démétrius, furieux de la fuite de Lysandre et Hermia, repousse violemment Héléna, ne cessant de lui répéter quil ne laime pas et quil ne laimera jamais. Cette dernière lui rétorque que plus il la repousse, plus elle saccroche. Il tente alors de lui faire peur: ils sont seuls dans un bois désert, et elle, folle amoureuse, ferait tout pour lui plaire. Il pourrait donc abuser de son pouvoir et lui voler sa vertu. Mais elle ne prend pas la remarque au sérieux, et le suit lorsquil sort, en lui disant : « Je veux te suivre et faire un ciel de mon enfer en mourant de la main que jaime tant ».

Obéron qui a tout entendu est outré par lattitude de Démétrius. Aussi quand Puck revient avec le suc de la fleur, il lui ordonne de chercher « une charmante dame dAthènes [qui] est amoureuse dun jeune dédaigneux » sur les yeux duquel il doit verser quelques gouttes du suc. Il lui explique quil reconnaîtra « lhomme à son costume athénien » et quil doit revenir avant le jour. Pendant ce temps, Obéron ira « teindre » les yeux de sa femme.

Scène 2 (une autre partie du bois)

Les fées chantent une chanson pour endormir leur reine. Une fois fait, Obéron se glisse et humidifie les paupières de Titania du suc magique. Il ressort.

Entrent alors Lysandre et Hermia, exténués. Lysandre enjoint Hermia de se coucher sur le gazon. Cette dernière comprenant quil compte dormir près delle craint pour son honneur. Elle ne se laisse pas embobiner par ses belles paroles et le convainc de sendormir un peu plus loin.

Les deux amants sendorment quand Puck arrive. Lorsquil les voit, il pense avoir trouvé les deux athéniens recherchés. Il répand alors le philtre damour sur les yeux de Lysandre puis se sauve retrouver Obéron.

Démétrius et Héléna arrivent, se querellant toujours. Démétrius abandonne Héléna, qui aperçoit alors Lysandre endormi. Il se réveille quand elle sapproche, et tombe alors immédiatement fou amoureux delle : « Ce nest pas Hermia, mais Héléna que jaime à présent. Qui néchangerait une corneille pour une colombe ? » Héléna pense que Lysandre se joue delle et lui reproche son manque de courtoisie: « Oh ! Quune femme, repoussée par un homme, soit encore insultée par un autre ! » Elle sort furieuse et blessée. Lysandre avant de la suivre sadresse à Hermia par ces mots : « Hermia, dors , toi, et puisses-tu ne jamais approcher de Lysandre ! […] toi, mon indigestion, toi, mon hérésie, sois haïe de tous, et surtout de moi ».

À ce moment Hermia se réveille. Elle a rêvé « quun serpent [lui] dévorait le cœur et que [Lysandre] était assis, souriant à [son] cruel supplice ». Ce rêve résume bien la situation : Lysandre la abandonnée aux chagrins dun amour désormais non réciproque. Se rendant compte quil nest plus à ses côtés, elle part à sa recherche.

Acte III

Scène 1

Les six compères arrivent pour répéter. Bottom fait tout dabord remarquer à ses camarades que le suicide de Pyrame sur scène pourrait choquer les dames. Il propose alors quun «  prologue affecte de dire qu’ [ils] ne veulent [se] faire de mal avec [leurs] épées et que Pyrame nest pas tué tout de bon ». Lecoin propose décrire ce prologue en vers de six « syllabes ». Plusieurs erreurs de langage comparables apparaissent dans cette scène telles que « amener, Dieu nous soit en aide ! » à la place damen ou encore « il vient pour défigurer ou représenter le personnage du clair de lune ». Shakespeare souligne à travers ces erreurs le manque de culture des personnages, et donc labsurdité de leur pièce, de leur représentation future. Pendant quils décident de la manière de jouer le lion, le clair de lune et le mur, Puck arrive, attiré par tout le bruit. La répétition débute grotesquement. Puck suit Bottom lorsque celui-ci va dans les "coulisses" (un fourré daubépines) et laffuble dune tête dâne. Ses camarades senfuient en le voyant revenir métamorphosé et se font prendre en chasse par Puck. Bottom pensant quils veulent leffrayer se met à chanter pour montrer quil nest pas tombé dans le piège. Séveille alors Titania qui aperçoit Bottom. La reine tombe sous le charme et déclare sa flamme à Bottom, qui ny croit guère. Elle appelle ses fées et leur ordonne demmener Bottom chez elle.

Scène 2 (la clairière)

Puck fait son rapport à Obéron. Il lui apprend la métamorphose quil a fait subir à Bottom. « Cest à ce moment , le hasard la voulu, que Titania sest réveillée et sest aussitôt amourachée dun âne ». Il lui apprend également quil a versé le suc sur les yeux dun athénien endormi prés dune belle athénienne.

À ce moment entrent Démétrius et Hermia. Hermia laccuse davoir profité du sommeil de Lysandre pour le tuer : « Si tu as tué Lysandre dans son sommeil, tu es déjà dans le sang jusquà la cheville, achève de ty plonger et tue-moi aussi ». Elle ne peut croire que Lysandre lait abandonnée dans le bois : « Se serait-il dérobé ainsi à Hermia endormie ? » Pourtant Démétrius continue de nier le meurtre : « Je ne suis pas souillé du sang de Lysandre, et il nest pas mort, que je sache ». Hermia inquiète, et excédée par la cour que lui fait Démétrius sen va. Démétrius préfère la laisser se calmer et sendort.

Obéron reproche alors à Puck son erreur : « Tu as mis la liqueur damour sur la vue dun amant fidèle. Il doit forcément résulter de ta méprise légarement dun cœur fidèle, et non la conversion dun perfide ». Il lenvoie alors chercher Héléna pendant que lui verse le philtre damour sur les yeux de Démétrius. Puck, en ce qui concerne son erreur, conclue : « Ainsi le destin lordonne ; pour un homme qui garde sa foi, des millions doivent faiblir, brisant serments sur serments ».

Puck précède Héléna, poursuivie par Lysandre, et se réjouit à lidée de voir les deux hommes se disputer la même femme. Héléna pense toujours que Lysandre se moque delle et lui le reproche amèrement. Les protestations de Lysandre réveillent alors Démétrius qui tombe sous le charme dHéléna. Cette dernière imagine que les deux hommes se sont ligués contre elle : « Rivaux tous deux pour aimer Hermia, vous êtes rivaux aussi pour vous moquer dHéléna ». Arrive alors Hermia, guidée par la voix de Lysandre. Elle lui reproche de lavoir quittée alors quelle était endormie. « Quel amour pouvait presser Lysandre de quitter mon côté ? » lui demande-t-elle sidérée quand il lui répond que « lamour [le] pressait de partir ». Héléna pense alors « [qu’] elle est de ce complot. […] ils se sont concertés, tous trois, pour arranger à mes dépens cette comédie ». Hermia ny entend rien, dautant plus quelle est accusée davoir incité ses deux anciens amants à railler Héléna. Les deux hommes veulent en venir aux mains alors Hermia désespérée saccroche à Lysandre qui la repousse et linsulte. Elle se tourne alors vers Héléna et laccuse davoir volé le cœur de son amant, certainement en faisant valoir sa grande taille : « Êtes-vous donc montée si haut dans son estime, parce que je suis si petite et si naine ? » Elle veut alors se venger et se battre avec Héléna qui, effrayée, demande de laide aux messieurs. Ils continuent leur joute orale, tout en empêchant Hermia de faire du mal à Héléna, et décident den venir aux poings, hors de la clairière. Héléna senfuit également, suivie de près par Hermia.

Le roi Obéron resté seul avec Puck lui reproche sa méprise. Le lutin se défend en expliquant quil a bien humecté les yeux dun athénien, conformément aux ordres de son maître. Le roi lenjoint alors dempêcher les hommes de se battre, de les faire courir partout dans la forêt jusquà ce quépuisés ils sendorment. Il devra alors verser lantidote sur les yeux de Lysandre. Pendant ce temps Obéron ira chercher le jeune page quil souhaite tant, puis il délivrera sa reine du maléfice. Ils doivent se hâter car le jour ne va pas tarder à se lever, or ce sont des esprits de la nuit.

Puck imite la voix de Démétrius et guide ainsi Lysandre vers la mauvaise direction. Épuisé et furibond ce dernier sendort. Puck emploie le même stratagème avec Démétrius qui sendort également dans la même clairière que Lysandre. Héléna arrive par la suite, et sendort aussi. Hermia est la dernière à sendormir. Les quatre amis sont donc tous endormis dans le même lieu, sans le savoir. Puck verse alors lantidote sur les yeux de Lysandre et court rejoindre son maître car le jour commence à naître.

Acte IV

Scène 1 (la clairière)

Bottom, Titania et sa suite arrivent. Bottom, toujours aussi grossier, est choyé par la reine et ses fées. Il sendort dans les bras de sa maîtresse.

Obéron qui observe la scène se réjouit : il a enfin réussi à récupérer lenfant. « Maintenant qu’ [il] a lenfant, [il] va mettre un terme à lodieuse erreur de ses yeux ». Il ordonne à Puck de lever lenchantement de Bottom pour quil retourne à Athènes le lendemain matin « ne se rappelant les accidents de cette nuit que comme les tribulations dun mauvais rêve ». Obéron réveille ensuite sa femme, après lui avoir appliqué lantidote et lui demande « dappeler [sa] musique ; et quelle frappe dune léthargie plus profonde quun sommeil ordinaire les sens [des] cinq mortels ». Il lenjoint alors de se presser car le jour se lève : « Allons, ma reine, dans un grave silence, courons après lombre de la nuit ».

Thésée et Hippolyte, suivis dÉgée et de leur suite, arrivent conversant sur la chasse à laquelle ils vont assister. Ils aperçoivent alors les quatre jeunes endormis et les réveillent au son du cor. Le roi les accueille par ces mots : « Bonjour, mes amis. La Saint-Valentin est passée. Les oiseaux de ces bois ne commencent-ils à saccoupler quaujourdhui ? » Les amants tentent alors dexpliquer leur présence en ces bois. Lysandre explique la raison pour laquelle Hermia et lui sy trouvent : « notre projet était de quitter Athènes pour ne plus être sous le coup de la loi athénienne ». Puis Démétrius explique sa présence et celle dHéléna : « par fureur je les y ai suivis, la belle Héléna me suivant par amour ». Il explique ensuite ses nouveaux sentiments : « mon amour pour Hermia a fondu comme neige. […] lunique objet, lunique joie de mes yeux, cest Héléna. […] Maintenant je la désire, je laime, jaspire à elle, et je lui serai fidèle à jamais ». Le roi est ravi de ce renversement de situation. Jugeant la matinée déjà bien avancée, il décide daller directement à Athènes pour célébrer non seulement son mariage, mais aussi celui des quatre jeunes amants. Ces derniers sont un peu ahuris. Ils pensent encore rêver, et ne se rendent pas encore complètement compte de la situation.

Bottom se réveille quand tout le monde est parti. Il sétonne du songe quil a fait, et dit, très ironiquement : « Lhomme qui entreprendra dexpliquer ce songe nest quun âne… ». Il décide den faire faire une ballade quil pourra chanter à sa guise. Bottom nous livre de nouveau une réflexion absurde en ce qui concerne cette ballade : « peut-être même, pour lui donner plus de grâce, la chanterai-je après la mort »

Scène 2 (à Athènes, chez Lecoin)

Les apprentis acteurs simpatientent : Bottom nest pas réapparu alors que Thésée et « deux ou trois couples de seigneurs et de dames, mariés par-dessus le marché » viennent de quitter le temple. Mais heureusement Bottom arrive. Son propos est incohérent : « jai des merveilles à vous raconter ; mais ne me demandez pas ce que cest […]. Je vais vous dire exactement tout ce qui est arrivé. […] Pas un traître mot ». Il enjoint la troupe à se préparer, car le duc a fini de dîner.

Acte V

Scène 1 (au palais)

Hippolyte et Thésée commentent le récit des amants. Thésée pense que « le fou, lamoureux et le poète sont tous faits dimagination », les amants ont donc imaginer leur histoire. Ces derniers arrivent et prennent place. Philostrate apporte ensuite le programme des divertissements proposés au duc. Le duc décide de voir la « courte et fastidieuse histoire du jeune Pyrame et de son amante Thisbé ; farce très tragique » quil commente ainsi : « farce et tragique ! Fastidieuse et courte ! Comme qui dirait de la glace chaude, de la neige la plus étrange. Comment trouver laccord de ce désaccord ? » Philostrate lui explique quelle est décrite en ces termes « car dans toute la pièce il ny a pas un mot juste ni un acteur capable ». Le duc décide de la voir quand même car "cest lintention qui compte: « laffectation et la simplicité muettes sont celles qui, avec le moins de mots, parlent le plus à mon cœur ».

Le prologue, Lecoin, arrive. Son propos est confus : « son discours a été comme une chaîne embrouillée : rien ny manquait, mais tout était en désordre ». De plus, Lecoin, en voulant présenter les personnages, résume toute la pièce. Le mur est joué par Groin qui explique son rôle, et surtout son déguisement (la chaux, le plâtras et le moellon). Les remarques des spectateurs sont aussi absurdes (et donc comiques) que les dires des acteurs. Ainsi Thésée déclare : « peut-on désirer que la chaux barbue parle mieux que ça ? » et Démétrius réplique que « cest la cloison la plus spirituelle que jaie ouïe discourir ». Tout le long de la représentation les acteurs sinterrompent, et répondent, aux remarques des spectateurs. Ainsi quand Pyrame maudit le mur qui lempêche de rejoindre son amante Thisbé, le duc déclare quil sattend à ce que le mur le maudisse en retour. Lacteur sarrête et lui explique alors bien gentiment que ce nest pas le mur qui répondra mais Thisbé. Larrivée du lion et de la lune provoque une discussion sans queue ni tête. Tout dabord à propos de la gentillesse du lion puis à propos du costume de la lune : les convives considérant que lhomme, son fagot et son chien auraient être dans la lanterne puisque celle-ci représente la lune et que tout ceci se trouve sur la lune ! Thisbé entre en scène, fait une faute comique dans son texte : « voici la tombe du vieux Nigaud » (à la place de Ninus) puis senfuit, effrayée par le rugissement du lion. Les trois répliques qui suivent démontrent bien le caractère comique de la pièce :

« DÉMÉTRIUS :Démétrius : Bien rugi, lion !

THÉSÉE : Bien couru, Thisbé !

HIPPOLYTE : Bien lui, LuneVraiment, la lune luit de fort bonne grâce. »

Pyrame revient sur scène et découvre le manteau de sa belle déchiré et taché du sang du lion. Il limagine morte et se tue : « et maintenant vous voyez un décédé ! ». Ce jeu de mot entraîne une réaction en chaîne des spectateurs :

« DÉMÉTRIUS : Je vois le décès, mais je ne vois pas le . En tout cas, cest un as, car il est tout seul ;

LYSANDRE : Alors, cest un as à sein ; car il se lest percé.

THÉSÉE : Un chirurgien qui le guérirait nen ferait pas un as saillant. »

Thisbé arrive et voyant son amant mort, se tue aussi. La pièce est finie. Bottom propose un épilogue ou une danse bergamasque au duc qui choisit la seconde proposition. Le duc clôt la soirée: « La langue de bronze de minuit a compté douze: au lit, les amants ! »

Entrent Puck, puis le roi et la reine des fées. Ils se mettent à chanter et danser :

Que chaque fée erre dans le palais de Thésée. […]
Et nous le bénirons,
Et la famille engendrée
Sera toujours heureuse.
Désormais ces trois couples
Saimeront toujours fidèlement ; […]
Fées, répandez partout
La rosée sacrée des champs ;
Et bénissez chaque chambre,
En remplissant ce palais de la paix la plus douce.

Pour finir, Puck sadresse aux spectateurs en ces mots : « Ombres que nous sommes, si nous avons déplu, figurez-vous seulement que vous navez fait quun mauvais somme ».

Thèmes principaux

  • Le théâtre dans le théâtre, mise en abyme : mise en scène de Pyrame et Thisbé, monologue de fin de Puck
  • L'opposition entre la nuit, espace des fantasmes(de songes et de rêves), et le jour, espace de la réalité
  • Le conflit parental et le conflit avec la société

Adaptations

Musique

Théâtre

  • 1984 : La Répétition dans la forêt de Laurent Meda
  • 1986 : Le Parc de Botho Strauss

Films

Divers

Quelques mises en scène historiques

Sources

Le Songe d'une nuit d'ete - The Liverpool Shakespeare Festival 2008

Le Songe d'une nuit d'été à Paris théâtre de l'Odéon Nov-Dec 2008

Dossier pédagogique réalisé par le Centre de Documentation Pédagogique de Paris en collaboration avec l'Odéon-Théâtre de l'Europe (Paris) sur la mise en scène de Yann-Joël Collin et la troupe "Une nuit surprise par le jour: sur le site de la collection Pièce ()montée.

Le Songe d'une nuit d'été traduit par François-Victor Hugo

Songes de Nuits d'Eté - Festival de Musique de Chambre à LESSINES (BE) - 2008

Notes


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