La Tempête (comédie)

La Tempête (comédie)

La Tempête (Shakespeare)

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Miranda dans l'orage, peinture de John William Waterhouse (1916) -
Les pièces de Shakespeare sont une source d'inspiration fréquente chez les peintres préraphaélites.

La Tempête est une tragicomédie en cinq actes, écrite par William Shakespeare et créée en 1611.

Le duc de Milan, Prospero, après avoir été déchu et exilé par son frère, se retrouve avec sa fille Miranda sur une île déserte. Grâce à la magie que lui confèrent ses livres, il maîtrise les éléments naturels et les esprits ; notamment Ariel, esprit positif de l'air et du souffle de vie ainsi que Caliban, être négatif symbolisant la terre, la violence et la mort.

La scène s'ouvre sur le naufrage, provoqué par Ariel, d'un navire portant le roi de Naples, son fils Ferdinand ainsi que le frère parjure de Prospero, Antonio. Usant de sa magie et de l'illusion, Prospero fera subir aux trois personnages échoués sur l'île diverses épreuves destinées à les punir de leur traîtrise, mais qui auront également un caractère initiatique. En fin de compte Prospero se réconciliera avec son frère et le roi, mariera sa fille avec Ferdinand, libérera Ariel et Caliban puis renoncera à la magie pour retrouver son duché.

Les personnages de La Tempête se sont élevés aujourd'hui à un rang presque mythique : représentés, cités, repris, mis en scène par nombre d'artistes dans leurs œuvres, ils incarnent et symbolisent avec une grande richesse des comportements et sentiments humains. Caliban et Ariel ont souvent servi à symboliser les peuples primitifs des colonies, esclaves et jouets des puissances coloniales, ballottés dans les querelles des colons auxquelles ils ne comprennent rien.

L'œuvre a inspiré une Sonate pour piano à Ludwig van Beethoven n°17, un semi-opéra à Purcell (1695), un opéra à Jacques Fromental Halevy (1850) créé à Londres sur un livret italien, une fantaisie symphonique à Tchaïkovski (1873), une musique de scène à Honegger (1923-1929) et à Sibelius (1926), un opéra à Frank Martin (1956), le film Planète interdite (1956), le film Prospero's books (1991) à Peter Greenaway et les romans de science-fiction Olympos (2005) et Ilium (2004) à Dan Simmons, la pièce Une Tempête à Aimé Césaire.

Sommaire

Les sources

Théâtre

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La Tempête est l'une des rares pièces de Shakespeare à n'avoir aucune source connue quant à la trame narrative générale. Toutefois, certains éléments de la pièce semblent provenir du récit que fit William Strachey du naufrage du Sea Venture, qui eut lieu en 1609 dans l'archipel des Bermudes. Écrit en 1610, ce récit ne fut pas imprimé avant 1925, mais de nombreux manuscrits circulèrent, et Shakespeare aurait pu s'en inspirer pour décrire le naufrage du navire du roi de Naples. En outre, une tirade de Gonzalo est inspirée de l'essai de Montaigne Des Cannibales, qui fait l'éloge des peuples indigènes des Caraïbes ; et le discours de Prospero renonçant à ses pouvoirs est une transcription quasi littérale des paroles de Médée dans les Métamorphoses d'Ovide.

Résumé

Acte I

The Tempest

La tempête qui se déchaîne dès la première scène de la pièce est une vengeance de l'ancien duc de Milan, Prospero, miraculeusement échoué dans une île magique douze ans auparavant avec sa fille Miranda, après avoir été exilé par son frère usurpateur, Antonio. L'île réunit les naufragés de la tempête, «trois hommes de péché», Alonso, le roi de Naples et son frère Sébastien, complices du cruel Antonio, ainsi que Ferdinand, le fils d'Alonso, et le fidèle Gonzalo. Tous sont dans cette île pour y découvrir la vérité. Même Miranda doit apprendre à distinguer le bien du mal : elle rejette Caliban, le fils monstrueux de la sorcière Sycorax, dont la nature ne lui permet pas de devenir un être civilisé ; elle apprend à aimer Ferdinand, qui dans l'épreuve et le travail atteint la vérité.

Acte II

L'île est le lieu où se rejoue l'ancien drame de l'usurpation. Sébastien et Antonio cherchent à tuer Alonso.

Acte III

Caliban et ses nouveaux maîtres, les clowns ivrognes Trinculo et Stéphano, préparent un complot pour s'approprier le pouvoir de Prospero et créer un monde nouveau. Même le bon Gonzalo cède à la tentation de la nouveauté et rêve d'un monde utopique où il serait roi. Ferdinand, croyant son père mort parce qu'il a perdu sa foi en la Providence, se prend aussi pour le roi. Mais Prospero veille et, avec l'aide d'Ariel, cherche à faire triompher la vérité. Ariel déguisé en harpie dévore un banquet destiné aux visiteurs, tandis que des bruits mystérieux ou une douce musique troublent les sens des personnages jusqu'à ce qu'ils pensent avoir perdu la raison dans l'île-labyrinthe. Ferdinand demande la main de Miranda.

Acte IV

Le masque, le spectacle, offert par Prospero exprime un idéal de nature civilisée fondé sur le mariage et le travail, en opposition aux rêves utopistes des actes précédents. Mais le masque est interrompu par le complot de Caliban : Shakespeare montre ainsi qu'aucune vision harmonieuse ne doit exclure le mal, dont la présence doit être reconnue pour être maîtrisée.

Acte V

Réunis autour de l'échiquier, symbole d'harmonie : le roi et son fils. C'est alors que Prospero décide d'abjurer la magie, qui n'a plus sa place face à une foi parfaite en la Providence. L'île peut être abandonnée - n'était-elle pas d'ailleurs qu'une vision fugitive? - dès lors que les scélérats sont pardonnés et que les forces du mal sont neutralisées.

Postérité

Littérature

Arts plastiques

Au XVIIIe siècle, les artistes peintres et graveurs trouvèrent dans le corpus shakespearien une source d’inspiration qui allait être exploitée jusqu’au XIXe siècle[1]. Vers 1735, William Hogarth peignit un tableau inspiré d’une scène de La Tempête, « fantaisie costumée baroque et sentimentale dans le style de Van Dyck et Rembrandt»[1]. Le tableau s’inspirait directement du texte et non d’une mise en scène contemporaine, et le point de vue n’est pas frontal comme c’est le cas des gravures illustrant l’édition des œuvres complètes, par exemple celle de Davenant et Dryden[2]. Un peu plus tard, Henry Fuseli exécuta un portrait de Prospero, inspiré d’un auto-portrait de Léonard de Vinci, qui lui avait été commandé par John Boydell et qui devait être exposé à la Boydell Shakespeare Gallery (1789)[3]. Les deux tableaux suggèrent que Prospero était alors considéré comme l’autorité morale de la pièce[4]. Ferdinand séduit par Ariel (1851) est un tableau pré-raphaélite de Millais.

Extrait (Acte V, Scène 1)

Ferdinand et Miranda (Acte V) par Edward Reginald Frampton (1870-1923).
O, Wonder!
How many goodly creatures are there here!
How beauteous mankind is! O brave New World![5]
That has such people in't!
« O, merveille !
Combien de belles créatures vois-je ici réunies !
Que l'humanité est admirable ! O splendide Nouveau Monde
Qui compte de pareils habitants ! »


Bibliographie

  • W. H. Auden, La mer et le miroir (commentaire de la Tempête de Shakespeare), édition bilingue, traduit et présenté par Bruno Bayen et Pierre Pachet, Le Bruit du temps éditions, 2009.

Voir aussi

Liens externes

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Notes et références

  1. a  et b Orgel (2007: 72).
  2. Orgel (2007: 72–73).
  3. Orgel (2007: 76); Vaughan and Vaughan (1999: 83-85).
  4. Vaughan and Vaughan (1999: 83–84).
  5. Aldous Huxley en fera le titre de son livre traduit en français par "Le meilleur des mondes"
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