- Slip
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Un slip (de l'anglais to slip signifiant « glisser ») ou caleçon (Canada) est une culotte, en général échancrée sur les cuisses, recouvrant le bas du bassin.
Le slip est le plus souvent en coton, mais d'autres matières de bonneterie peuvent être utilisées telles que le polyamide, la soie, le nylon, le lycra...
Au Canada, l'expression sleeping bag est fréquemment utilisée pour désigner un sac de couchage, et son abréviation se prononce "slip". Le mot caleçon est utilisé pour désigner ce qu'en France est appelé « slip ».
Sommaire
Histoire du slip
Le slip apparaît au début du XXe siècle[réf. nécessaire].
- Il est fort probable que le slip ait d'abord fait son apparition comme vêtement pour sportif, comme le suggère le catalogue Manufrance de 1906. La rubrique vêtement de sport présente un slip pour athlètes, vendu 2 francs. Le produit est aussi proposé en tricot laine douce.
- Le mot « slip » apparaît pour la première fois sous son acception de sous-vêtement le 20 septembre 1913 dans la revue L'Illustration.
- En 1918 apparaît la marque Petit Bateau, ainsi créée parce qu'elle fut la première à présenter des culottes sans jambes. Pierre Valton avait créé en 1893 une bonneterie à Troyes sur 3 700m2 d'atelier. À cette époque et depuis fort longtemps déjà, hommes, femmes et enfants portaient en guise de sous-vêtement des sortes de caleçons longs dont les jambes descendaient jusqu'aux cuisses ou aux genoux, voire jusqu'aux chevilles. En 1918, Étienne, le fils du fondateur, invente la culotte sans jambes et remplace la laine rugueuse par la maille en coton écru blanc. Pour plus de commodité, il remplace les boutons par une ceinture élastiquée à la taille et aux cuisses. Le créateur s'inspire de la chanson « Maman les p'tits bateaux qui vont sur l'eau ont-ils des jambes » pour appeler et déposer le nom de ce nouveau sous-vêtement.
- La marque Jil fait son apparition en 1927. André Gillier confectionne les premiers slips à poche dans sa bonnèterie de Troyes. Il s'inspire de son nom pour appeler sa marque Jil. Les usines Gillier employaient 4 500 personnes dans cette ville considérée depuis le XIXe siècle comme la capitale française de la bonneterie.
- Le slip américain Jockey fait son apparition en 1934. Aux États-Unis, la société S.T. Cooper & Sons se lance dans le slip. Elle baptise son nouveau produit Jockey. Le slip est exposé pour la première fois en janvier 1935 en vitrine d'une boutique à Chicago. Trois mois plus tard, la direction de la société constate avec plaisir qu'elle avait déjà écoulé 30 000 de ses nouveaux modèles. Après la guerre, les Américains abandonneront leurs vieux union suits qui les couvraient des pieds jusqu'au cou, pour adopter ce nouveau sous-vêtement plus seyant qui bouleversera les habitudes vestimentaires de tout un pays. La marque est toujours aujourd'hui celle qui a la plus forte notoriété aux États-Unis.
- À l'occasion de l'Exposition universelle de Paris de 1937, l'entreprise Valton se voit décerner le diplôme de Grand Prix pour son invention de la culotte slip Petit Bateau. Peu à peu les bonneteries Valton-Quinquarlet et fils ne feront plus parler d'elles que sous leur nom de marque.
- La célèbre marque américaine Jockey fait breveter en 1938 le slip à ouverture en forme de Y renversé qu'elle baptise Y-front. Ce modèle, toujours vendu dans les pays anglo-saxons fera la gloire de sa marque. C'est le premier slip scientifiquement mis au point pour un soutien correct.
- La marque Petit Bateau propose en 1939 ses premiers sous-vêtements en couleur pouvant bouillir en machine. Petit Bateau lance également un modèle en pur coton blanc immaculé. À cette époque, seul le lavage en eau bouillante permet d'assurer une impeccable propreté.
- Munsingwear invente en 1944 le slip kangourou en forme de poche de kangourou. Inspiré par les marsupiaux, les équipes de Munsingwear lancent sur le marché la poche à ouverture horizontale extérieure appelée Kangaroo pouch. Un modèle qui perdure encore. Georges Jonathan représentant de commerce et Gilbert Sivell technicien du textile créent en 1944 à Nîmes l’Atelier Artisanal de Bonneterie de Nîmes (Plus connu à partir de 1947 en créant la marque Eminence). En 1946 ils font l'acquisition de métiers à tricoter Suisse "petit point noué" et lancent l'année suivante le premier slip à poche en point tamisé, c'est un énorme succès.
- Damart lance en 1953 ses premiers slips Thermolactyl (la fibre révolutionnaire inventée trois ans plus tôt) et édite son premier catalogue de vente par correspondance. Damart se positionne alors comme le sous-vêtement anti-rhumatisme.
- L'armée française préconise en 1958 dans une circulaire interne le port du slip de préférence au caleçon, ce dernier étant jugé beaucoup trop flottant. En 1960 la socièté Eminence lance le fameux modèle 108 slip à poche en côtes fines 100% coton, accompagné d'une vaste campagne médiatique Eminence -première marque textile à concevoir une véritable stratégie marketing- devient dès lors leader du marché et crée la marque Athéna pour la distribution en grandes surfaces (les hyper-marchés).
- Hom crée le mini slip en 1970. Hom lance sur le marché un modèle de mini slip en voile dans des coloris chair. La marque revendique une certaine sensation de transparence.
- Hom lance en 1976 son nouveau modèle Homix sans ceinture élastique. Le slip est en matière exclusive à base de coton, polyamide et lycra.
- Le 21 mai 2005, le tabloïd The Sun fait scandale en diffusant sur son site internet une photo de Saddam Hussein en slip.
Le slip dans la culture
Le musée du slip est un musée humoristique créé à Bruxelles par Jan Bucquoy[1].
Contentieux du slip
En 2002, la société Hom innovation a attaqué, devant le tribunal de commerce de Marseille, Dim pour concurrence déloyale, en lui reprochant d'avoir lancé un shorty australien similaire à son produit HO1, dont l'originalité, due à Dominique Raffalli, serait l'ouverture centrale et horizontale présentant « l'avantage de pouvoir extraire très facilement ce qui doit être extrait, de la main gauche ou droite », d'après l'avocat de Hom. Pour l'avocat de Dim, le slip à ouverture horizontale existait déjà dans l'Egypte antique, et le HO1 n'était pas protégé par un brevet lors de la sortie du modèle de Dim. Le tribunal a tranché en faveur de Hom[2],[3].
Quand on s’en passait
Il faut savoir que, jusqu’à la deuxième moitié du XXe siècle, la plupart des hommes ne portaient rien : c’était la chemise, très longue et qui rentrait dans les jambes du pantalon, qui servait à protéger des contacts gênants les parties délicates. C'est de là que vient l'expression être comme cul et chemise.
Le caleçon long existait bien, mais sa fonction essentielle était de protéger les jambes contre le froid, si bien qu’en porter un était le signe qu’on était un petit douillet. Dans les « Joyeux », c’est-à-dire les bataillons disciplinaires, on allait jusqu’à chanter :
- C’est nous les Joyeux, les petits Joyeux,
- Les petits marlous qui n’ont pas froid-t-aux jambes
- C’est nous les Joyeux, les petits Joyeux,
- Les petits marlous qui n’ont pas froid-t-aux yeux.
Une légende, rapportée par la Méthode Assimil (La Pratique de l'allemand), raconte que le vieux roi de Prusse Guillaume 1er aurait longtemps refusé à ses soldats le port du caleçon, craignant de les amollir.
D’ailleurs, on rentrait sa chemise dans le caleçon, et c’est ce qui explique l’existence de cette patte de la chemise qui a subsisté longtemps par routine et qui servait à accrocher le caleçon à une époque où les élastiques n’étaient guère au point.
Notes
- La Libre Belgique du 26 juin 2009 Créé une première fois en 1990, le musée a été recréé en 2009, voir
- Sud Ouest « La guerre des slips se termine devant le tribunal », 28 mai 2002,
- prétoire », Libération, 30 octobre 2002 « Dessous de slip dans un
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