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Siège de Rouen
Le siège de Rouen, en 1418-1419 par les Anglais, a lieu durant la guerre de Cent Ans.
Sommaire
Préambule
Au moment du siège de Rouen (juillet 1418-janvier 1419),la ville compte environ 70 000 habitants[réf. nécessaire], ce qui en fait une des plus grandes villes de France. La prise de cette ville est cruciale pour s’emparer du duché de Normandie, point d’orgue de la guerre de Cent Ans.
Depuis la conquête du duché de Normandie en 1204, la ville est défendue par le château de Rouen, imposant château-fort construit par Philippe Auguste de 1204 à 1210, siège de l'autorité administrative et politique.
Vers 1415, année de la prise d’Harfleur sur l’embouchure de la Seine par le roi Henri V d’Angleterre, Rouen avait été considérablement fortifiée.[réf. nécessaire]
Lorsque les Anglais atteignent Rouen, les murs sont flanqués de tours, garnis de canons et d’une armée d’arbalétriers commandés par Alain Blanchard, lui même sous les ordres du capitaine choisi par la ville de Rouen, Guy Le Bouteiller, partisan du parti bourguignon dans la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons et ancien capitaine de la ville de Dieppe.
L'accablement du royaume de France, et particulièrement de la Normandie, sous les impôts a causé une haine du parti des Armagnacs.
Le siège
En raison du manque d’effectifs du côté anglais, l’assaut de la ville ne peut être donné. Aussi, les Anglais décident de réduire la ville en l’affamant sous la conduite de leur roi Henri V d’Angleterre, le vainqueur d’Azincourt en 1415 et le futur sujet d’une pièce de William Shakespeare.
Habilement, les Anglais font contourner la ville à leurs navires par voie de terre et bloquent tout ravitaillement par la Seine.
La famine s’installe et des réfugiés sont expulsés de la ville en plein hiver. Pour leur malheur, ces derniers ne pourront quitter les fossés, le libre passage leur étant interdit par les Anglais.
Plusieurs sorties, braves mais désespérées, auront lieu, dont une qui verra un des ponts de la ville s’effondrer sous les pieds de la garnison, les poutres en ayant été sciées. La chronique de Saint Denis, dont les moines eurent à souffrir du parti bourguignon, donnera corps à de curieuses rumeurs de sabotage et de trahison par le gouverneur Guy Le Bouteiller.
Le royaume de France, dont les caisses ont été précédemment dilapidées par le train de vie du roi Charles VI de France et de sa cour armagnac, ne peut être d’aucun secours à Rouen.
Exsangue, seule face à l’adversité, Rouen, dont la population en est réduite à la toute dernière extrémité, se résout à négocier en envoyant comme parlementaire le gouverneur Guy Le Bouteiller avec six commissaires.
Après huit jours de négociation, les envoyés rouennais n'ont pu obtenir aucune condition. Les habitants de Rouen semblent alors s’être résolus à détruire leur ville et à abandonner celle-ci en tentant une sortie désespérée.
La fin du siège
Informé du risque de ne s’emparer que de cendres après un siège coûteux d’une demi-année, le roi Henri V d’Angleterre accorde alors des conditions de reddition favorables à Rouen, qui remet ses clés à son nouveau souverain le 20 janvier 1419.
Henri V d'Angleterre installe sa résidence française dans le logis seigneurial du Château de Rouen puis au Château de Vincennes. Il sera imité par Henri VI d'Angleterre en 1422, puis par Edouard IV, né à Rouen en 1442 (Roi d'Angleterre et Roi de France en titre).
Conséquences
Rouen ne reviendra dans le giron du roi de France qu’en 1449 lorsque Charles VII se présentera devant la ville accompagné de l’artillerie moderne des frères Bureau, payée par l’argent de Jacques Cœur.
Informée du maintien de ses privilèges par le roi de France, la ville se révolte contre l’Anglais. Rouen devra attendre cependant longtemps avant de retrouver un monde pacifié propice au commerce.
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