Siège de Metz (1870)

Siège de Metz (1870)
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Siège de Metz
Franco-prussian war faubourg Metz.jpg
Défense de Metz par l’armée française, peinture d’Alphonse de Neuville.
Informations générales
Date 20 août27 octobre 1870
Lieu Metz, France
Issue Victoire décisive prussienne
Belligérants
drapeau du Royaume de Prusse en 1803 Royaume de Prusse Drapeau français Empire français
Commandants
Friedrich Karl von Preussen.jpg
Frédéric Charles de Prusse
Bazaine.jpeg
François Achille Bazaine
Forces en présence
134 000 hommes 180 000 hommes
Pertes
47 000 morts et blessés 38 000 morts et blessés et 142 000 prisonniers
Guerre franco-prussienne de 1870
Batailles
Wissembourg (08-1870)Forbach-Spicheren (08-1870)Wœrth (08-1870)Borny-Colombey (08-1870)Mars-la-Tour (08-1870)Siège de Toul (08-1870)Gravelotte (08-1870)Siège de Metz (08-1870)Siège de Strasbourg (08-1870)Beaumont (08-1870)Noisseville (08-1870)Sedan (08-1870)Siège de Paris (09-1870)Bellevue (10-1870)Châteaudun (10-1870) - Dijon (10-1870) - Siège de Belfort (11-1870)Bouvet et Météor (navale) (11-1870)Coulmiers (11-1870) - Amiens (11-1870)Beaune-la-Rolande (11-1870)Orléans (12-1870)Loigny (12-1870)l’Hallue (12-1870)Bapaume (01-1871) - Villersexel (01-1871)Le Mans (01-1871)Héricourt (01-1871)St-Quentin (01-1871)

Le siège de Metz se déroula du 20 août au 27 octobre 1870 lors de la guerre franco-prussienne, et se conclut par une défaite sans appel de la France.

Sommaire

Un blocus efficace

Après avoir été vaincu à Saint-Privat et Gravelotte le 18 août 1870, le maréchal Bazaine bat en retraite vers Metz où il espère trouver un appui défensif important. Les fortifications de Metz ont été en effet renforcées et quatre nouveaux forts détachés[1], complétés par des redoutes en terres, forment une seconde ceinture fortifiée qui semble infranchissable[2]. Les troupes du maréchal Bazaine sont assiégées par la IInde armée prussienne, alors commandée par le prince Frédéric Charles de Prusse, neveu du roi Guillaume Ier. Les Français tentent de rompre le siège une première fois à Noisseville, puis une seconde fois à Bellevue, mais sont repoussés par deux fois. La seconde partie de l’armée française, reformée au camp de Châlons et commandée par le maréchal de Mac-Mahon, quitte sa position le 23 août 1870 pour tenter de renforcer l’armée de Bazaine, mais deux armées allemandes la piègent le 1er septembre 1870 dans les Ardennes, lors de la bataille de Sedan, où elle sera contrainte de capituler le 4 septembre 1870. Pour échapper à la pression croissante de la population messine, qui aimerait le voir forcer le blocus, Bazaine s’établit au Ban-Saint-Martin[3]. En octobre, pas moins de 15 000 malades ou blessés s’entassent dans les hôpitaux de la ville ou des baraquements de fortune. Les vivres et l’eau sont maintenant sévèrement rationnées et l’on mange des chevaux pour tromper la faim[3]. L’efficacité du blocus allemand commence à porter ses fruits.

Une capitulation inattendue

La privation de nourriture, qui pousse certains à manger du rat, affecte durement le moral des habitants. Mais c’est la capitulation de l’armée de Mac Mahon à Sedan, et la chute de l’Empire, qui sonne le glas des espoirs messins. Fin octobre, le moral est au plus bas et la population commence à soupçonner Bazaine d’avoir négocié en secret avec l’ennemi. Le 27 octobre 1870, le Conseil de guerre renonce à tenter une sortie, pour éviter tout sacrifice inutile[3]. Enfermé dans la place forte de Metz, privé de renfort, François Achille Bazaine se voit à son tour dans l’obligation de se rendre, livrant à l’ennemi près de 150 000 prisonniers et un matériel considérable. Le 29 octobre 1870, vers 16 h, les troupes du général von Kammern entrent triomphalement dans la ville. Alors que ce dernier s’installe comme gouverneur à l’hôtel de la Princerie, le comte Guido Henckel von Donnersmarck prend ses fonctions de préfet de la Lorraine allemande[3]. L’opinion publique française est atterrée.

Le prince Frédéric-Charles et la seconde armée allemande sont alors libres de rejoindre la vallée de la Loire dans le but de vaincre l’armée de la Loire, dernier bastion de résistance français. L’attitude ambiguë de Bazaine, qui sera condamné pour trahison et intelligence avec l’ennemi, et les nouvelles désastreuses du reste de la France, entretiennent, à cette époque, un climat délétère à Metz.

La « trahison » de Bazaine

Après la défaite, la France recherche des coupables. Le maréchal Bazaine est très vite accusé de mollesse devant l’ennemi, voire de trahison. Accablant Bazaine, Gambetta résume ainsi la situation : « Metz a capitulé. Un général sur qui la France comptait, même après le Mexique, vient d’enlever à la patrie en danger plus de cent mille de ses défenseurs. Le maréchal Bazaine a trahi. Il s’est fait l’agent de l’homme de Sedan, le complice de l’envahisseur, et, au milieu de l’armée dont il avait la garde, il a livré, sans même essayer un suprême effort, cent vingt mille combattants, vingt mille blessés, ses fusils, ses canons, ses drapeaux et la plus forte citadelle de la France, Metz, vierge, jusqu’à lui, des souillures de l’étranger. »[4].

Sources

  • François Roth, La Lorraine dans la guerre de 1870, Collection Lorraine, Presses universitaires de Nancy, 1984, (ISBN 2864801752).
  • (en) Michael Howard, The Franco Prussian War, (ISBN 0-415-26671-8).

Notes et références

  1. Le maréchal Niel avait affecté la somme considérable de douze millions de francs-or à la construction de ces forts.
  2. Dick de Lonlay, Français et Allemands, histoire anecdotique de la guerre de 1870-1871, Neiderbronn, Wissembourg, Frœschwiller, Chalons, Reims, Buzancy, Beaumont, Mouzon, Bazeilles, Sedan, Sarrebrück, Spickeren, La retraite sur Metz, Pont-à-Mousson, Borny, 4 tomes, Garnier, Paris, 1889-1888.
  3. a, b, c et d F.-Y. Le Moigne, Histoire de Metz, Privat, Toulouse, 1986, p. 334-338.
  4. Extrait du discours de Léon Gambetta (1870) sur assemblee-nationale.fr

Voir aussi


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