- Silvio Trentin
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Silvio Trentin est un intellectuel italien et résistant antifasciste, forcé à l'exil.
Il est né en 1885, en Italie, à San Donà di Piave. Il fut l’un des plus jeunes professeurs d’université de droit, lauréat de l’université de Pise. Il obtint son doctorat en droit à l’âge de 24 ans.
Après la Première Guerre mondiale dans laquelle il combattit comme aviateur, il fut élu en 1919 député Democrazia sociale de Venise. Dès 1921, il s’opposa de manière résolue à la montée violente du fascisme. La mise en place de la dictature de Benito Mussolini le contraignit à s’exiler en février 1926 dans le Sud-ouest de la France.
De retour en Italie pour combattre Mussolini il est fait prisonnier à Venise et meurt en détention en 1944.
Son exil à Toulouse et son action durant l'occupation allemande
Après cinq années de résistance contre Mussolini, Silvio Trentin s'exila avec sa famille en Gascogne en 1926 puis à Toulouse en 1935, sur les conseils d'amis italiens. Il ouvrit une librairie à Toulouse (rue du Languedoc). Partisan des États-Unis d'Europe, dans la lignée de Pierre-Joseph Proudhon, il théorisa les concepts d'autonomie et de « fédéralisme interne ». Il va aider de toutes ses forces les républicains catalans et espagnols.
Il donna à Toulouse, le 13 janvier 1940, au Cercle des intellectuels républicains Espagnols, une conférence sur Giacomo Leopardi, poète et philosophe comparé à Schopenhauer. Leopardi, considéré comme le philosophe du pessimisme a sans aucun doute vécu à une période difficile où il a fallu se battre, comme Silvio Trentin. Dans le premier mouvement de sa conférence, en 1942, Silvio Trentin rappela que : « […] si la poésie est utile aux peuples libres, […] elle est, en quelque sorte, indispensable - ainsi que l'oxygène aux êtres que menace l'asphyxie - aux peuples pour qui la liberté est encore un bien à conquérir». [...] La poésie s'adresse aussi « à ceux parmi les hommes [...] qui ont fait l'expérience cruelle de la déception et de la douleur. » [1]
En raison de l'occupation de la zone libre, les forces allemandes entrèrent à Toulouse en novembre 1942. Silvio Trentin inspira le mouvement de résistance « Libérer et Fédérer », créé à Toulouse en 1942[2]. Ce mouvement de résistance toulousaine s'étendra jusqu'à Marseille et Lyon, en lien avec L'Insurgé. Recherché par les nazis, Silvio Trentin fut caché dans la maison des résistants Élise et Roger Mazelier, membres actifs du réseau Morhange.
En décembre 1942, sept étudiants sont arrêtés à Toulouse par la police de Vichy pour avoir distribué des tracts et avoir inscrit, à la peinture, sur les murs et sur les portes cette date : « 1918 ». Son fils Bruno Trentin fait partie de ceux-là, ainsi que Francis Naves, le fils de Raymond Naves, professeur français déporté en Allemagne, mort pour la France au camp d’Auschwitz.
Notes et références
- Silvio Trentin et les poètes Lauro de Bosis et Giacomo Leopardi. » sur http://www.republique-des-lettres.fr/, 4 juillet 2009. Consulté le 17 février 2010 Paul Arrighi, «
- Silvio Trentin un libraire résistant » sur http://www.arkheia-revue.org/, Arkhéia, 2008, p. 1. Consulté le 17 février 2010 Paul Arrighi, «
Biographies
- Paul Arrighi, Silvio Trentin, Un Européen en résistance (1919-1943), Éditions Loubatières (Broché)
- Silvio Trentin un libraire résistant, Arkheia, Montauban, 2008
Catégories :- Personnalité italienne du XXe siècle
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