Porte des Allemands

Porte des Allemands
Porte des Allemands
Image illustrative de l'article Porte des Allemands
Type Porte de ville fortifiée
Début construction XIIIe siècle
Fin construction XVIe siècle
Destination initiale Porte de ville
Protection Logo monument historique - rouge ombré, encadré.svg Classé MH 1966
Coordonnées 49° 07′ 04″ N 6° 11′ 08″ E / 49.1179, 6.185549° 07′ 04″ Nord
       6° 11′ 08″ Est
/ 49.1179, 6.1855
  
Pays Drapeau de France France
Anciennes provinces de France Trois-Évêchés
Région Lorraine
Département Moselle
Commune française Metz

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Porte des Allemands

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Porte des Allemands

La porte des Allemands fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 3 décembre 1966[1]. La porte des Allemands est un vestige de l’ancienne enceinte médiévale de Metz en Moselle. C'est le seul ouvrage défensif médiéval de cette enceinte a avoir été conservé.

Sommaire

Contexte historique

À la fois porte et pont fortifiés, la Porte des Allemands enjambe la Seille au niveau du pont Henry-de-Ranconval qui relie la voie rapide Est au boulevard André-Maginot, ce denier ayant remplacé les remparts au début du XXe siècle. L’édifice dominait la ligne d’enceinte orientale sur près de 1 200 m, depuis la porte Mazelle jusqu’à la porte Sainte-Barbe. La Porte des Allemands fait partie d'un ensemble patrimonial plus large, concernant l'ensemble des remparts médiévaux de Metz. Véritable porte-forteresse, dotée de tours, de créneaux et de mâchicoulis, la porte des Allemands doit son nom à des chevaliers teutoniques ou frères hospitaliers de Notre-Dame-des-Allemands, qui avaient fondé un hôpital à proximité. Celui-ci fut détruit en 1552, lors du siège de la ville par Charles Quint[2].

Construction et aménagements

Sa construction est entreprise en 1230 avec l’édification d’une première porte orientée vers le centre-ville et formée de deux tours rondes relativement étroites, primitivement réunies par une arcade en ogive, dont il ne reste que les amorces. Une édification contemporaine du renforcement de l’ensemble des remparts messins a lieu. Ils atteignent à cette époque une longueur de sept kilomètres.

Afin de contrôler l’accès au pont qui enjambe la Seille et qui relie la ville à la campagne, deux nouvelles tours, plus imposantes, dotées de nombreux éléments d’architecture militaire, sont élevées vers 1445 pour défendre l’entrée du pont. Comme l’atteste une inscription gothique mutilée sur la tour de droite en sortant, « Henry de Busdorf et de Ranconval fut de cet ouvraige maistre principal en 1445 », ces dernières sont l’œuvre de Henry de Busdorff. Elle est précédée des traces d’un écu timbré du signe d’appareil de l’architecte[3]. Les tours dominent la Seille d’une hauteur de vingt-huit mètres. L’épaisseur des murs, qui atteint 3,50 m, est alors adaptée à la puissance de l’artillerie naissante. Le pont est lui-même fortifié entre 1480 et 1550. Des bretèches et des échauguettes sont ajoutées au dispositif. Les deux corps de bâtiment aux voûtes largement cintrées datent de cette époque. Une inscription sur la voûte indique qu’elle est due au « Sr. Philippe d’Ex maistre et gouverneur de l’ouvraige en 1529 ». Philippe d’Esch, ou d’Ex, seigneur de Neufchâtel-devant-Metz, fut maître-échevin de la ville en 1502 et en 1527[4]. Les sculptures figurées ou zoomorphes sur la face externe du rempart et sur les tours extérieures datent de cette époque.

Après le siège de Metz en 1552, la totalité de l’édifice sera consolidée[3]. Comme les autres ponts de la ville, notamment le pont des Grilles, le pont de la Porte des Allemands était muni de herses, pouvant barrer la rivière.

Restaurations successives

En 1674, Vauban ajoute du côté de la campagne, une porte plus petite, qui n’existe plus de nos jours. La partie supérieure des tours est restaurée une première fois entre 1858 et 1860. Plus tard en 1891, les parties supérieures seront rehaussées par les architectes Allemands[3]. Une nouvelle restauration est en effet entreprise en 1892. La petite tourelle accolée sur l’une des deux tours du XIIIe siècle et les créneaux du côté de la ville, datent de cette restauration[2]. L’architecte allemand Paul Tornow, également responsable des transformations de l’ensemble cathédral durant l’annexion de 1871-1918, restaure la porte des Allemands. Le décor néogothique des créneaux, notamment, date de cette époque. L’ancien pont attenant à l’édifice fut détruit en 1944 et reconstruit un peu plus loin à sa place actuelle.

Affectations successives

D'abord porte de ville durant tout le moyen-age, la porte des Allemands assure sa fonction défensive en filtrant les accès de la ville venant de la Sarre. A l'époque moderne, elle perd de son utilité, mais elle est conservée sans trop de dommages. Les premiers érudits messins empêchent sa destruction au XIXe siècle. La ville de Metz devient propriétaire de la porte des Allemands en 1900. Une partie est alors transformée en musée. Ce musée renferme jusqu’en 1918 une collection archéologique provenant des quartiers disparus, des portes ou des remparts démolis de la ville. Au premier et au second étage, on trouvait des documents, des pièces imprimées et des gravures sur l’histoire de Metz depuis l’époque romaine. Les salles recélaient également des sceaux, monnaies et médailles datant de la guerre de 1870, ainsi que des meubles et des costumes lorrains et la guillotine, « La Louise », qui aurait été en activité sur la place de la Comédie en 1793[3].

Notes et références

  1. Ministère de la Culture, base Mérimée, « Notice no PA00106837 » sur www.culture.gouv.fr.
  2. a et b René Bour, Histoire de Metz, Éditions Serpenoise, 1950 [détail de l’édition] 
  3. a, b, c et d La porte des Allemands — Site sur le quartier Outre-Seille.
  4. (René Bour, 1950, p. 121)

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Voir aussi

Bibliographie

  • René Bour, Histoire de Metz, Metz, 1997.
  • Philippe Hubert, Christian Legay, Metz - ville d’architectures, Metz, 2004.
  • François-Yves Le Moigne, Histoire de Metz, Toulouse, 1986 (Univers de la France et des pays francophones)
  • Jean Thiriot, Portes, tours et murailles de la cité de Metz – une évocation de l’enceinte urbaine aux XVIe et XVIIe siècles, coopérative d’édition, Metz, 1970, 80 p.
  • Claude Turel, Metz - deux mille ans d’architecture militaire, Metz, 1986.
  • Christion Corvisier, La porte des Allemands à Metz, dans Congrès archéologique de France. 149e session. Les Trois-Évêchés et l’ancien duché de Bar. 1991, p. 539-570, Société Française d'Archéologie, Paris, 1995.

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