- Sauxemesnil
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Saussemesnil
Saussemesnil Administration Pays France Région Basse-Normandie Département Manche Arrondissement Cherbourg-Octeville Canton Valognes Code Insee abr. 50567 Code postal 50700 Maire
Mandat en coursGeneviève Huet
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes du Bocage valognais Site internet www.sauxemesnil.fr Démographie Population 917 hab. (2006) Densité 43 hab./km² Géographie Coordonnées Altitudes mini. 60 m — maxi. 175 m Superficie 21,45 km² Saussemesnil ou Sauxemesnil ou Sauxemesnil-Ruffosses[1] est une commune française, située dans le département de la Manche et la région Basse-Normandie.
Sommaire
Géographie
Communes limitrophes de Saussemesnil[2] Le Mesnil-au-Val Le Theil Le Theil Brix Montaigu-la-Brisette Brix,
Saint-Joseph (sur une centaine de mètres)Tamerville Tamerville Histoire
Saussemesnil ou Sauxemesnil ?
Le nom de la paroisse est mentionné pour la première fois vers 1125 sous la forme Saxemaisnil (cart. Mbg f 113 ) puis à nouveau sous cette forme de 1159 à 1180 et enfin sous la forme latinisée Sausemesnillo, à l'occasion d'un procès en juillet 1288 contre Montaigu-la-Brisette, paroisse voisine au sujet des dîmes novales, c'est-à-dire l'impôt levé par l'Église sur les terres nouvellement défrichées.
Pour Jean Adigard des Gautries, repris par Albert Dauzat et Charles Rostaing[3], François de Beaurepaire[4] et René Lepelley[5], il s'agit d'un nom de personne norrois Saxi, déjà repéré dans Saucemare ancien nom de lieu à Sauxemesnil[6] et dans Saussetour à Fresville (Sauxetorp fin XIIe siècle), Sauxtour à Théville (Sauxetourp 1292), Mesnil-Saulce à Fresney-le-Vieux ( Calvados, Mesnil-Saxe 1228), ainsi que dans les Sassetot-le-Mauconduit et Sassetot-le-Malgardé (Sauxetot v. 1210) de Seine-Maritime. Tous ces toponymes, exclusivement normands, présentent des formes anciennes en /x/ ayant dans certains cas, évolué en /s/. De plus, l'élément sax- / saux- est le plus souvent associé à un appellatif d'origine norroise (-tot, -torp, -mare). Enfin, l'appellatif -mesnil entre la plupart du temps en composition avec un nom de personne, sauf dans les cas ou il est associé à un adjectif roman aisément reconnaissable. Stéphane Laîné[7] réfute la signification de la graphie Sauxemesnillo comme « domaine de Saxi ». Selon lui, les règles phonétiques n'autorisent pas cette explication, et il privilégie l'explication d'une double graphie par commodité de clerc, comme celle de Bruxelles dont le "x" se prononce "ss".
Un front continu de défrichement pendant cinq siècles
C'est grâce à ce contentieux sur les dîmes novales qu'on peut suivre pas à pas le développement de la paroisse, la règle étant simple : le clergé ne prélève qu'à partir du moment où la terre a été réellement mise en valeur, ce qui constitue pour nous un marqueur intéressant. Si procès il y a, c'est d'une part parce que plusieurs ecclésiastiques se disputent la récolte (Abbé de Montebourg, curé de Sauxemesnil, Chapitre de Coutances) et d'autre part en raison du caractère confus du front de défrichement percé d'enclaves et de chemin creux. Comme si la progression avait été stoppée net dès le début, c'est alors vers le nord-ouest, l'ouest et le sud ouest que la paroisse s'est agrandie au fil du temps, agrandissements épaulés par des sanctuaires périphériques (Saint Martin à l'If, Ruffosses). L'histoire du peuplement marque une pause très sensible de la fin du XIVe siècle jusqu'au milieu du XVe siècle : cette partie de la presqu'île a été très durement touchée par le « grand vuydement » de 1378 imposé par la Couronne, nom donné à la politique de la terre brûlée pratiquée en Nord-Cotentin pour ralentir l'avancée anglaise dont les exactions ont probablement chassé devant elle les récalcitrants au départ. Et il y a tout lieu de penser que ceux qui n'ont pas déguerpi ont été malmenés ou enrôlés de force par les soudards et les brigands qui infestaient les bois environnants. Les indices fiscaux dont on dispose pour cette période sont assez accablants. Le pays est comme vidé durablement de sa population. C'est à la fin de cette époque de malheurs que dans un souci de reconstruction la Couronne a octroyé ou confirmé en 1461 aux habitants de cette partie du Cotentin des droits d'usage qui les autorisaient à prélever de la terre à pots. Ces droits ne visaient pas particulièrement Sauxemesnil dont le nom n'est même pas cité dans l'acte. Les intéressés se sont dépêchés d'affirmer que ces droits étaient antérieurs au débarquement anglais de 1407 mais si leurs déclarations ne prouvent rien, cela fait toujours plaisir.
La seconde histoire de Sauxemesnil commence véritablement avec le premier tiers du XVIe siècle, c'est-à-dire un peu avant Gilles de Gouberville. Les mentions les plus anciennes d'implantation de défricheurs nommément connus nous placent dans le giron de la sergenterie Pinel, dont le ressort présidait déjà à la reconnaissance des droits en 1461. Les autres intervenants sont les Laîné, famille la plus ancienne connue dans cette contrée et dont l'un des ancêtres Thomas Laîné était titulaire d'une vaquerie à son nom qui renvoie à d'autres droits d'usage. Il est temps de parler des fieffes faites par adjudication sur les lisières du Domaine royal. Le XVIe siècle a été un siècle d'émergence du droit forestier et de l'administration mise en place pour l'appliquer. Cette émergence a été contrecarrée par les besoins financiers de la monarchie jamais à court d'expedients pour se renflouer en période de guerre civile. Un de ses expédients consistait à organiser de grandes braderies locales en faveur des populations riveraines de la forêt avec le but doublement louable de mettre en valeur des portions de « terres vaines et vagues » désormais inutiles et de fixer des populations enclines à se servir elles-mêmes sans penser au lendemain. Le fait est que ces adjudications étaient faites par les commissaires du roi envoyés exprès à cet effet et que les premiers acquéreurs de ces lots de terres à mettre en valeur étaient les officiers de Valognes qui étaient en même temps seigneurs dans les paroisses environnantes. La liste est longue de ceux d'entre eux qui en ont croqué, le tour de passe passe consistant à tromper son monde sur les surfaces et la qualité des portions mises en vente. L'astuce consistant à sous-concéder à ses propres vassaux des lots de terre où il était précisément interdit de bâtir et au grand jamais d'y construire des fours dont on devine le risque incendiaire. Un peu comme dans la sous-traitance de sous-traitance aujourd'hui et leur cahier des charges, les clauses premières du contrat ont été oubliées à la première sous-concession. On va ainsi vu rapidement se créer de véritables hameaux de tuiliers et potiers dont l'administration centrale n'a découvert qu'un siècle plus tard l'existence, lors de l'inspection générale appelée Réformation menée ici par Guy Chamillart et son lieutenant.
Potiers de Saussemesnil
Réunion de plusieurs hameaux potiers implantés pendant les dernières vagues de défrichements, la paroisse a été avec Néhou et Vindefontaine l'un des principaux centres potiers du Cotentin de la fin du Moyen-Âge jusqu'au début du XXe siècle, encouragé par les seigneurs locaux qui, en tant qu'officiers des Eaux & Forêts auraient du empêcher la construction des fours à pots dans les lisières, tels Gilles de Gouberville. De vastes tribus potières répondant au nom de Mouchel, Lepoittevin et Vallognes dans se sont concentrées dans quatre hameaux longeant les frontières occidentales de la paroisse : le Grand et Petit Hameau Mouchel près de Monvason, les Rabusquets à l'Ouest et Sicqueval à la frontière de Tamerville.
Une sorte de monopole familial fondé sur les alliances matrimoniales entre clans dominants excluant de fait les intrus. C'est en partie pour cette raison qu'à la différence des centres potiers de Vindefontaine et de Ger, Saussemesnil est une communauté potière non statuée, c'est-à-dire tout sauf une corporation réglementée par des statuts : les seuls titres justificatifs de cette communauté sont usagers, c'est-à-dire qu'elle n'existe que pour le droit de prendre de la terre à pots dans la "Haye de Valognes" (Négreville) et du "bois morgu ou à demy pourry" dans la Forêt de Brix. Droit pour lequel un prévôt des potiers de Saussemesnil levait le paiement d'une rente au Domaine royal dès les années 1550. En principe les droits d'usage avaient été abolis depuis le Code forestier mais on avait fait exception pour certains cas comme Saussemesnil et Néhou à condition de limiter l'activité à un four, un hameau et un chef de famille : 2 pour les Mouchel, 1 pour les Lepoittevin et un pour les Vallognes. Ces dispositions imposées par jugement en 1674 n'ont jamais été appliquées par une entente immédiate entre potiers interdits et privilégiés à coups de vente fictives, de rotations de jouissance du four entre frères puis cousins et enfin de constructions de four dans les lisières. En 1782, le centre comprend une dizaine de fours et 32 artisans potiers. Le caractère sauvage des lisières, l'homonymie généralisée et la complicité des autorités locales (les seigneurs de Saussemesnil furent longtemps officiers des Eaux & Forêts de Valognes et les Mouchel se font recruter comme gardes-bois) ont été le plus sûr des abris.
Même si toutes ne sont pas potières, chaque tribu se divise en clans distincts reconnaissables au port d'un avernom, c'est-à-dire un surnom clanique et héréditaire. On a compté plus d'une centaine d'avernoms pour les seuls Mouchel. On a des raisons de penser que la consanguinité assez forte (6% des mariages) n'est pas seulement liée à la nécessité de verrouiller la profession à tout mariage étranger, au besoin de se rapprocher d'un four à pots légal ou de trouver un lignage qui légitime l'activité (les 3/4 de la profession sont des illégaux). La poterie n'est qu'un élément d'une conception ancienne et très élargie de la famille dont les activités sont étrangement complémentaires et analogues à celle d'une entreprise (atelier de potier, cabaretier, adjudicataire des bois, garde forestier etc...) On pense même qu'en faisant travailler les frères, cousins et beaux-frères,la profession pratique le micro-crédit et évite le salariat parce que les prix de vente de la vaisselle sont désespérément bas et supportent très difficilement la concurrence des autres matériaux. C'est probablement une des raisons de sa survie prolongée franchissant sans encombre la Révolution et la disparition des privilèges et n'acceptant définitivement les intrus qu'à condition qu'ils épousent des filles de la Tribu potière fondatrice, celle des Mouchel dit Les Riettes dont descendit la majorité des clans potiers et qui a partie liée avec l'église locale puisque plusieurs de ses descendants ont pratiqué la statuaire religieuse.
Population et société
Onomastique et homonymie
Au début du XIXe siècle, 45% des presque 2000 habitants se nomment Mouchel, Lepoittevin ou Vallongnes. S'y ajoute une homonymie des familles de second rang (en effectif) comme les Touraine et Vautier, et parfois à cheval sur plusieurs paroisses comme les Leblond.
Il est clair que ce sont les défrichements et non pas la poterie qui sont à l'origine de cette agglutination de populations auxquelles la forêt procure tantôt le bois, tantôt la pâture (illégale) le travail salarié (dans les ventes) tantôt les terres à défricher quand les lisières sont suffisamment saccagées pour être bradées.
L'apparition des surnoms est parallèle aux vagues de défrichement, à une vingtaine d'années près, comme s'il avait fallu prendre en compte l'installation d'une génération autour d'un hameau. Les premiers surnoms du XVIe siècle n'ont pas tenu plus d'une génération peut-être à cause de la guerre de la Ligue dans laquelle Saussemesnil est impliqué activement. Les Hervieu, seigneurs de Sauxemesnil au bord de la ruine ont en effet à plusieurs reprises pris les armes pour bouter tantôt les Anglais fidèles soutiens des Protestants puis les troupes royales de Cherbourg lorsque le Roi de France lui-même fut protestant. Un échec sanglant en 1593 devant les portes de Cherbourg laisse plusieurs centaines de victimes sur le terrain. Des Mouchel, Raynel Gréard et Hamon figurent dans la liste des comploteurs qui ont suivi leurs maîtres lors de ce coup manqué.
La seconde vague est celle du milieu du XVIIe siècle à laquelle correspondent les plus anciens avernoms, surnoms héréditaires et claniques par opposition aux sobriquets individuels qui s'éteignent avec leur titulaire. Dans la pratique, l'individu est appelé par son surnom précédé ou non par son prénom. Ils prennent leurs sources dans le nom d'une terre (Vallongnes dit Laforge, propriétaires de la parcelle de la forge Berryer, Mouchel dit Muscadin propriétaires du jardin Muscadin) d'une ferme louée (Mouchel dit Latourelle), d'un seigneur dont on est fermier (Mouchel dit Grenneville / Grainville), du hameau d'origine (Lepoittevin dit Rabusquets : du verbe rabutchir employé pour le travail de la terre, Mouchel dit Lasablonnière : le sablon était imposé aux métayers de Sauxemesnil pour amender le sol trop acide, Vallongnes dit Rombisson : le Rond Buisson était un bosquet détaché des reins de la forêt de Brix) de la profession d'origine (Mouchel dit Le Querrier, puis Leguerrier du verbe querrir qui signifie transporter, Lepoittevin dit Tronche, du verbe troncher qui signifie couper le bois) du souvenir de l'ancêtre (Mouchel dit Grand Robert, Leblond dit Maro) ou d'un défaut familial supposé héréditaire (Mouchel dit Gros Dos, Vallongnes dit Les Gros Yeux), ainsi que, plus curieusement, dans le nom de famille de l'épouse (Mouchel dit Lecappelain, du nom de leur mère).
Il arrive qu'un surnom maternel bascule vers un autre clan (les Mouchel dit Drillot dit Latourelle et dit Cauco), ou qu'il mute à cause du découplage entre l'oral et l'écrit (Les Mouchel Leguerrier et les Mouchel dit Carrière, descendaient ainsi des Mouchel Lequerrier, l'origine du mot a été oubliée; Les Mouchel dit Les Riettes sont les descendants des Mouchel l'Orillette par référence au tènement de l'Oraille, c'est-à-dire l'orée de la forêt où le clan a fait souche).
Structure sociale et foncière
En 1754-1755, la population sauxemesnillaise est composée de 345 propriétaires exploitants et 14 fermiers répartis sur une superficie de près de 1 400 acres de terre labourable et 270 vergées de prairie, le tout de fonds médiocres et plutôt maigre en labour selon les commentaires du personnel de l'Intendance de Caen. La chose est confirmée par le nombre important de fours à chaux (illégaux) implantés dans les limites de la paroisse : les sols forestiers sont acides et nécessitent d'être amendés. Les travaux de Charles Butel sur la commune au siècle suivant confirment une forte densité de petits et moyens exploitants condamnés à des activités professionnelles complémentaires à la fois par la faible superficie par tête, un parcellaire à mailles fines, la proximité tentante de la forêt et la qualité très inégale des sols de plus en plus gorgés d'eau et d'argile à mesure qu'on s'avance en direction du Grand Bosq. Mais pour être exact, on doit dire aussi qu'une part importante de la communauté potière ne fait pas des pots parce qu'elle a besoin d'un revenu complémentaire mais d'abord et avant tout pour le maintien du privilège en droit sinon en fait. Tout indique que la rentabilité de la profession parait notoirement critique à cause de la petite taille des fours et du prix du bois en constante augmentation au cours du XVIIIe siècle. La quinzaine de grosses fermes est constituée de façon classique par les fermes des seigneurs locaux (Hervieu, Muldrac) qui se partagent la paroisse et résident le plus souvent dans leur hôtel particulier à Valognes. Une partie de ces fermiers sont aussi fermiers des dîmes pour les prieurs, curés, abbés et Chapitre de Coutances qui prélèvent leur juste part des récoltes sur les défrichements à coups de procès-fleuves. Ils sont tout naturellement proches des familles de meuniers (Les Lecorps et les Touraine au XVIIe siècle, les Bertault au siècle suivant)installés sur les rives de la Gloire et ses affluents. De façon plus originale certains de ces fermiers sont aussi des descendants de ces défricheurs potiers (Mouchel dit Vichard descendants des Mouchel dit Leguerrier, Mouchel dit Lafosse) qui ont tellement fait "leur pré carré" qu'ils peuvent laisser le métier de la poterie à des collatéraux ou à des beaux-frères homonymes. Tout se passe comme si la poterie, les défrichements continuels et les métiers de la forêt servaient de retardateurs à l'exode rural grâce à ce jeu séculaire de solidarité lignagère[8]
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Parti Qualité (avant 2001) mars 2008 Gilbert Février - - mars 2008 → en cours Geneviève Huet SE Rédacteur territorial Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie
Évolution démographique de l'Ancien Régime à aujourd'hui
Population de Saussemesnil en nombre de feux[9]
- 1431 : 38
- 1521 : 62
- 1652 : 178
- 1695 : 250
- 1713 : 380 (?)
- 1727 : 293
- 1789 : 349
Sur la base finale de 4 habitants par feu en moyenne, sachant que Saussemesnil n'a pas achevé sa transition démographique à la fin de l'Ancien Régime (taux d'accroissement naturel 1792 = 3 %). En 1793, le recensement compte 1 294 habitants. La forte croissance de population à la fin du XVIIe siècle et au milieu du XVIIIe siècle est à mettre en relation avec les vagues de défrichements de la forêt de Brix. D'autre part les adjudications forestières de la Maîtrise des Eaux & forêts de Valognes introduisent à Saussemesnil un surcroît de population qui n'est pas durablement attachée à la paroisse et qui vit des petits métiers du bois dans des conditions difficiles, souvent des bijudes ou cabanes au fonds des clairières. Cette situation explique en partie le maintien prolongé d'une mortalité élevée. C'est aussi pourquoi les statistiques de la période sont encore plus sujettes à caution que d'habitude. La paroisse reste très fortement endogame (plus de 80 % des mariages). La prédominance de Saussemesnil vis-à-vis de ses voisines lui a valu à titre éphémère pendant la Révolution le rang de chef-lieu de canton.
C'est en 1831 que Saussemesnil a atteint son maximum démographique avec 2 011 habitants.
Évolution démographique
(Source : INSEE[10])1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 762 726 681 772 853 915 917 Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes Lieux et monuments
- Église Saint-Grégoire : consacrée au pape Grégoire Ier, elle est édifiée après la bataille d'Hastings, dans le style roman dont elle conserve le plan en croix latine, un arc triomphal, des chapiteaux et des modillons. Remaniée et agrandie durant les XIVe et XVe siècles, avec une sacristie adjointe au XVIIIe siècle, elle est restaurée après les dégâts subis à la Libération. Elle est composée d'une nef de cinq travées et d'un chœur à trois travées, voûtés d'ogives qui reposent sur des culots sculptés représentant des visages. Le centre du transept est surmonté d'un clocher en bâtière, classique dans le Cotentin, orné d'un cadran solaire. Elle est décorée d'une statue en pierre de son saint patron en tiare à l'extérieur (XVe s.), ainsi que d'une Vierge à l'Enfant (XVIe s.), une Trinité (XVe s., classée à titre d'objet aux Monuments historiques), et un saint Laurent (XVIIe s.) à l'intérieur[11].
- Église de Ruffosses du XIXe siècle.
- Ancienne chapelle Notre-Dame-de-la-Délivrande du XVe siècle, aujourd'hui à usage de grange.
Personnalités liées à la commune
- François Mouchel dit Lamare, potier-statuaire, né en février 1719, décédé en novembre 1786, fils du potier Léonard Mouchel dit Lamare et Marie Joret. On lui attribue plusieurs statues d'églises dans les environs et il y a une facture signée de lui pour la réalisation de la couverture (tuiles faîtières à dentelles) du Château de Pont-Rilly en 1770. C'est par ailleurs le syndic de la communauté des potiers de Sauxemesnil pendant le conflit qui a opposé la profession aux concessionnaires de la forêt de Brix entre 1772 et 1782. Il s'est donc rendu à Rouen avec les frères Lepoittevin dit Rabusquets pour plaider la cause de leurs droits d'usage. A été interrogé par la justice au début de l'année 1782 après l'agression contre le garde Robert Souveraine.
- Nicolas Mouchel-Cauco dit Colin Cauco, né en 1794, décédé en novembre 1874, potier-statuaire, fils de Jean-Louis Grégoire Mouchel Cauco et de Jeanne Françoise Thérèse Mouchel dit Lamare, c'est-à-dire parent du précédent. Ses contemporains ont dit ses dons remarquables et sa faculté d'imiter tout modèle qui lui était présenté, ce qui n'a pas empêché qu'il soit mort misérablement. La fontaine récemment achetée par le Musée de Normandie est signée de lui.
Sources et références
- ↑ Nom retenu pour le site officiel de la commune.
- ↑ Géoportail (IGN), couche « Limites Administratives » activée
- ↑ Dictionnaire étymologique des noms de Lieux en France, éditions larousse 1968
- ↑ Les noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, éditions Picard 1986. ISBN 2-7084-0299-4
- ↑ Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Presse Universitaire de Caen 1996
- ↑ Au contraire de Saucemare, Sausseuzemare-en-Caux et Sausseuzemare-en-Bray contiennent bien le nom du saule, sausse en ancien français, resté dans certains dialectes.
- ↑ Stéphane Lainé, Évolution phonétique des toponymes dans le Nord-Cotentin, thèse de doctorat, spécialité sciences du langage, linguistique et phonétique générale, Université de Caen, décembre 2006
- ↑ Sources : Archives départementales du Calvados, Intendance, C 288 et C 4384 ; Charles Butel, Étude démographique et socio-professionnelle de deux communes rurales du Cotentin, Saussemesnil et Yvetot-Bocage, (1841-1914), mémoire de maîtrise, Université de Caen, 1983.
- ↑ Sources : Archives départementales du Calvados : Sous-série 4C 263 (Bureau des finances, taille) Intendance, C 288 et Archives départementales de la Manche : Registres paroissiaux de Sauxemesnil ; Archives nationales D IV bis 151)
- ↑ Saussemesnil sur le site de l'Insee
- ↑ « L'église Saint-Grégoire de Sauxemesnil », La Presse de la Manche, 5 août 2008, p. 5
Bibliographie
- Julie Fontanel, Le cartulaire du Chapitre Cathédral de Coutances, étude et édition critique, Saint-Lô, Archives départementales de la Manche, 2003.
- L'Abbé lerosier, Histoire paroissiale de Sauxemesnil,c. 1895 (manuscrit)
- Stephen-Chauvet (Dr.) La céramique bas-normande ancienne, Mortain, 1950 et la Normandie ancestrale, 2 volumes, Bayeux, 1951.
- Michel Debouard, L'artisanat en Normandie, éditions Mars & mercure, 1978.
- Patrice Mouchel-Vallon, Travail, familles et poterie en Nord-Cotentin, analyse comparée des communautés potières de Sauxemesnil et Néhou à partir d'une reconstitution de leur milieu familial et professionnel, St Lo, Société d'histoire et d'archéologie de la Manche, 2002.
Voir aussi
Liens externes
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