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Sarrasins (peuple)
Pour les articles homonymes, voir Sarrasin.Les Sarrasins ou Sarrazins sont l'une des dénominations des peuples de confession musulmane pendant l’époque médiévale, tels que vus depuis l’Europe. Les autres noms sont Arabes, Ismaélites ou Agaréniens. D'autres termes sont employés également comme Maures, qui renvoient aux Berbères de l’Afrique du Nord après la conquête musulmane. Le terme de « Sarrasin » est déjà employé dans la Chanson de Roland (1080 après J.-C.). Les mots « islam » et « musulmans » n'existaient pas en Occident médiéval. En français, « musulman » est employé pour la première fois au XVIe siècle ; « islam » en 1697. En anglais, moslem est attesté pour la première fois en 1615 ; « Islam » en 1613. Avant ces dates, on employait pour désigner la religion musulmane « loi de Mahomet » ou « loi des Sarrasins ».
Cependant, selon Youssef Seddik, les hommes non musulmans, qui n’avaient pas le droit pendant des siècles après l’avènement de l’islam de se nommer Arabes, se nommaient alors eux-mêmes : « Sarrasins » ou « païens ».
Sommaire
Origine du terme « sarrasin »
Le terme sarrasin proviendrait, d’après certains, de l’arabe شرقيين sharqiyyīn (orientaux). Selon d'autres, le mot vient de sarakenoi en grec ancien, qui a donné en bas latin Sarracenus (pluriel: Sarraceni), ce qui a fait dire à Isidore de Séville (VIIe siècle):
« Les Sarrasins ainsi nommés soit parce qu’ils se prétendent descendants de Sara, soit, au dire des païens, parce qu’ils sont d’origine syrienne. Ils habitent un très vaste désert. On les appelle Ismaélites parce qu’ils sont issus d’Ismaël. Ou encore Cedar du nom d'un fils d’Ismaël. Ou encore Agaréniens d'après Agar. On les appelle à tort Sarrasins parce qu’ils se vantent de descendre de Sara. »— Isidore de Séville, Étymologies, IX,2,57
On le retrouve chez les auteurs classiques latins des trois premiers siècles après J.-C. où il désignait une tribu arabe de la péninsule du Sinaï ou du Yémen. Il a été utilisé au Moyen Âge par les Occidentaux pour désigner toutes les tribus arabo-berbères.
Les Berbères sont appelés plus spécifiquement Maures (terme d'origine phénicien que les Romains employaient : l’Afrique du Nord sous domination romaine était appelée Maurétanie "pays des Maures"). Sous la domination musulmane, les Arabes ont appelé les habitants de l'Afrique du Nord du terme grec Barbars, qui est devenu Berbère). Les « Sarrasins » (qui étaient, en réalité, des Maures) font irruption dans le monde occidental lors de l’invasion de l'Espagne en 711 par l'armée berbère envoyée par le gouverneur arabe de l'Afrique du Nord pour le compte du calife de Damas.
Selon Jean Damascène (Des Hérésies), le terme « Sarrasin » est à rapprocher de Sarah : la légende veut que les Arabes soient les descendants d’Abraham par Agar. Or, celle-ci a été renvoyée « les mains vides » par Sarah (ek tes Sarras kenous) (cf. Genèse 21, 10-14).
Le terme d’« empire sarrasin » est utilisé dans la littérature historique ancienne pour désigner les califats omeyyade et abbasside.
Le barbare de l’Empire carolingien
Les Sarrasins, par leur surgissement soudain sur les terres des royaumes francs, ont marqué par leur exotisme les guerriers de l’Empire carolingien. Ce terme imprécis correspond, dans le contexte des batailles menées par les Carolingiens, à tout ennemi païen[réf. nécessaire] auxquels ils sont confrontés, que ce soient :
- les Maures d’al-Andalūs sans distinction (la séparation entre morros et sarracenos présente dans les chroniques mozarabes n’est plus présente) ;
- les émirs Fatimides de Sicile dans la seconde motié du Xe siècle, comme Abu al-Qasim (Kalbide) ;
- les peuples des montagnes pyrénéennes qui ne sont pas encore appelées basques (l’historiographie française assimilera rétrospectivement le terme de Sarrasin employé pour les tribus assaillant Roland dans sa chanson de geste en parlant d’une alliance entre al-Andalūs et les vallées basques) ;
- ou encore les populations païennes reculées d’Arpitanie[1], tardivement rétives à la christianisation [réf. nécessaire];
Le terme de Sarrasin se cristallise finalement sur l’opposition avec l’ennemi dans le contexte des Croisades menées par l’Occident chrétien en Terre sainte comme sur les Marches taillées sur al-Andalus. Si les Croisades baltes ne se servent pas du terme, c’est qu’il est absent du contexte de la langue germanique des chevaliers teutoniques et de leurs ordres alliés.
Voir aussi
- Alex Toussaint - Horizon Nature
Références
- ↑ Source: Joseph Henriet , Nos ancêtres les Sarrasins des Alpes.
Liens internes
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