- Vocabulaire des croisades
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Le vocabulaire des croisades comprend un certain nombre de termes spécifiques à cette époque de conflits qui vit s'opposer croisés et musulmans, les premiers nommant les autres Sarrasins, ceux-ci les appelant mécréants ou infidèles.
- Le périmètre de cet article comprend deux volets : la Terre sainte, et la péninsule Ibérique où eut lieu la Reconquista.
Sommaire
Terre sainte
Terminologie pendant les croisades
- chrétien.
- croisé.
- On appelait Francs, Franj ou Franjj (faranja, adj. pl. فرنجة, « européens ») les croisés, les Occidentaux, les Européens et leurs descendants au Proche-Orient et dans l'est du bassin méditerranéen (aussi appelé le Levant) à partir de cette époque[1]. Le terme Levantin, proche, semble être postérieur.
- On appelait rûm ou roumi les Byzantins (rūmīy, روميّ, pl. rūm, روم, « byzantin(s) »), l'Empire romain d'Orient étant devenu l'Empire byzantin. Le « pays de Roum » désigne l'Anatolie dans l'ancien vocabulaire géographique arabe. À cette époque, la distinction entre rûm et faranj recoupe pratiquement la distinction entre chrétiens catholiques venant de l'étranger et chrétiens orthodoxes[2] autochtones.
- Poulain désignait le Franc arabisé, né dans le pays et connaissant ou ayant adopté la langue et les mœurs des Orientaux[3],[4] (peut-être aussi l'Oriental latinisé, intégré dans la société des royaumes croisés). D'où les chaussures « à la poulaine », à longue pointe recourbée.
Voir aussi Chrétien arabophone (maronite, etc.) dans les États latins d'Orient.
- Alamut : terme confondant abusivement la vallée avec le vrai nom de la forteresse de Qasir Khan ; confusion due à la légende colportée postérieurement.
Péninsule Ibérique
Terminologie pendant la Reconquista
- chrétien : qui se réclame de Santiago
- infidèle (non fidèle à la religion du Livre révélé) — cet usage est interchangeable selon le camp
- Voir aussi : mécréant
- mozarabe : appartenant à la population autochtone d'Al-Andalus ayant été arabisée mais pas islamisée.
- Exemple spécifique : le clan des Banu Qasi, métis issus d'une famille déchue de nobles wisigoths d'Hispanie, évoluant en zone frontière.
- mahométan, pour musulman.
- Maure.
- Morisque : appartenant à la population musulmane de l'Espagne s'étant convertie au christianisme.
Usage des noms composés
Les noms composés se référant aux personnes ou au pays, qui sont connotés par leur évocation du mélange, et reflètent mal en cela la diversité d'Al-Andalus, peuplé d'origines aussi diverses que d'Africains et de Syriens, compte tenu de la multitude des pays rencontrés lors de la conquête musulmane faisant suite à l'hégire.
- arabo-berbère, arabo-musulman, hispano-arabe, hispano-mauresque, arabo-andalou, arabo-espagnol (moins courant).
Outre ce nommage, il faut savoir que, dans l'aire géographique laissée par la coexistence d'États de confession musulmane et d'autres de confession chrétienne survivant de l'Espagne wisigothe, il était d'usage courant qu'un intervenant, qui passait la frontière pour offrir ses services à l'un ou l'autre des royaumes, soit connu sous un nom arabe ET un nom chrétien, ou de consonance gothique.
Le plus célèbre d'entre eux est le Cid Campeador, sidi.
Terminologie après la Reconquista
Voir l'article détaillé La société de la Reconquista.
Notes
- On lit dans Le Roi des montagnes d'Edmond About (1857), qui fait parler des Grecs : « Quel est ce Franc qui nous écoute ? [...] — Rien, un Allemand sans conséquence. »
- grec ou leur langue maternelle (arabe, syriaque, arménien…) comme langue liturgique au contraire des faranj qui n'utilisaient que le latin. Les Roums/Orthodoxes/Byzantins font partie du paysage pour les musulmans de l'époque. Ils utilisaient le
- [1] Xavier Hélary, « Les intégrismes », Historia
- ISBN 2290119164) cité ici Amin Maalouf, Les Croisades vues par les Arabes, éd. J.-C. Lattès, Paris, 1992 (
Voir aussi
- article générique : Terminologie
- Barbaresque, pirate opérant en Méditerranée occidentale.
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