- Salive
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Cet article a pour sujet le liquide biologique. Pour une définition du mot « salive », voir l’article salive du Wiktionnaire.
La salive est un liquide biologique sécrété par les glandes salivaires, à l'intérieur de la bouche.
Sommaire
Utilité
Elle joue un double rôle d'humidification des muqueuses et de préparation des aliments pour leur digestion.
Elle permet l'aisance du glissement des organes buccaux les uns sur les autres, et notamment lors des 1500 à 2000 déglutitions salivaires quotidiennes. Chez l'adulte, ceci correspond à une déglutition par minute, et de jour comme de nuit.
Elle contribue (chez l'homme et d'autres mammifères) directement à la digestion de l'amidon (à condition que la nourriture ne soit pas chaude ; l'amylase salivaire étant dégradée au-dessus de 37°C)
Elle possède également un rôle antiseptique car elle contient le système sialoperoxydase permettant la production de l'anion antimicrobien hypothiocyanite et un rôle de protection de l'œsophage.
La salivation est un réflexe inné, mais qui peut être acquis, comme l'a montré l'expérience de Pavlov.
Propriétés physiques
Volume
D'une personne à l'autre, la sécrétion peut varier de 500 à 1 200 ml par jour : 70% d'origine parotidienne, 20% submandibulaire (la production des autres glandes étant relativement négligeable). La sécrétion de repos serait d'environ 100 ml par jour alors que la sécrétion stimulée serait environ dix fois supérieure. Le débit de sécrétion montre des variations nycthémérales (minimum à 3h00, maximum entre 12h00 et 22h00). Nous pouvons produire plus de 36 000 litres de salive en une vie, soit plus d'une demi-tonne de ce liquide par an. À côté de la phonation et des repas, la déglutition salivaire est, de loin, le travail le plus important fourni par une bouche. En moyenne, il y a une déglutition par minute (de jour comme de nuit).
Viscosité
La viscosité varie selon l’origine :
- 1,5 centipoises pour les parotides
- 3,4 centipoises pour les submandibulaires
- 13,4 centipoises pour les sublinguales
pH
Le pH varie selon l’origine :
- -0,5 pour les parotides
- -2,0 pour les submandibulaires
- -2,5 pour les sublinguales
Globalement, la salive humaine a un pH approximatif compris entre 6,5 – 7,4
N.B. Une stimulation de la sécrétion fait augmenter le pH.
Composition biochimique
Compte tenu de sa riche composition, la salive pourrait un jour remplacer les prises de sang. Une première étape clé dans cette voie vient d’être franchie grâce au décryptage complet du protéome salivaire. 1166 protéines différentes ont en effet été identifiées dans la salive[1]. Les tests salivaires sont déjà employés pour la recherche de stupéfiants
La majorité des protéines présentes dans la salive sont impliquées dans les voies de signalisation activées par le corps en cas d’infection ou de lésion organique.
Des études précédentes[2][réf. incomplète] ont déjà prouvé qu’elles constituaient un bon indicateur pour diagnostiquer les cancers buccaux ainsi que l’infection par le virus du SIDA, par la recherche des anticorps ciblés sur le virus. Cette liste sera bientôt élargie pour inclure des principales causes de décès comme le cancer et les maladies du cœur. Si cette hypothèse se confirme, les médecins disposeront ainsi d’un nouvel outil de diagnostic plus aisé à mettre en œuvre et également moins coûteux, adapté, par exemple, pour des campagnes de dépistage ou la pratique de la médecine humanitaire.
Eau
L'eau constitue 99% de la salive. Solution hypotonique (qui est moins concentrée en ions) comparativement au plasma sanguin, elle peut devenir isotonique ou même hypertonique dans certaines conditions. En dissolvant des aliments, la salive permet de détecter leur goût.
Composés inorganiques
La salive n'est pas un simple ultrafiltrat du plasma;
Ion Non-stimulée (mEq/L) Stimulée (mEq/L) Plasma (mEq/L) Na+ 2,7 54,8 143,3 K+ 46,3 18,7 4,1 Cl- 31,5 35,9 100,9 HCO3- 0,6 29,7 27,5 N.B. Noter la grande différence entre les concentrations en ion sodium et ion hydrogénocarbonate selon la condition de prélèvement.
Composés organiques
- Urée : environ 2 mM (soit 2 mmol / L), selon le taux sanguin et l'ingestion de protéines (catabolisme des acides aminés) ;
- Glucose : environ 0,056 mM (N.B : 3,6 à 6,1 mM dans le plasma) ;
- Acide urique, acide citrique, acides aminés, créatinine, cholestérol et phospholipides sont présents en faible concentrations.
- Hormones : le dosage de la progestérone salivaire (en faible concentration) peut servir d'indicateur de la phase du cycle menstruel
- molécules d'ARN : la salive contient plus de 3000 types d'ARN messagers dont le dosage pourrait être un marqueur prometteur de cancer de la bouche[3].
Protéines
- Amylase
- Lipase linguale
- Lysozyme (muraminidase)
- Kallicréine
- Protéines-riches-en-proline (PRP)
- Cystatine
- Statherine
- Gustine
- Histatine
- Anhydrase carbonique
- Lactoferrine
- Immunoglobulines
- Peroxydases
- Protéases déshydrogénases
- Phosphatases
- Albumine
- Mucines
Pathologies
Pourquoi salive t-on ?
La salivation est un acte réflexe, mais qui a également une composante culturelle et acquise : une bonne odeur ou la vue d'un gâteau peut nous faire saliver. La salivation peut aussi être provoquée par des douleurs, une sensation agréable, voire un souvenir, autant que par le contact mécanique avec les aliments.
Seule une moitié du litre (environ) de salive produite par jour est secrétée lors des repas.
L'autre moitié permet d'humecter les muqueuses de la bouche et de prévenir les infections, notamment les caries.
Notes et références
- UCLA Human Salivary proteome project
- Journal of Proteome Research
- Wong D, Les diagnostics salivaires, Pour la Science, décembre 2008, p 54-59
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
Liens externes
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