- Saint Ina
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Ina
Pour les articles homonymes, voir INA (homonymie).Ina ou Ine fut roi du Wessex de 688 à 726. Il se révéla incapable d'assurer les gains territoriaux réalisés par son prédécesseur Cædwalla, lequel avait soumis une grande partie du sud de l'Angleterre à son autorité. À la fin du règne d'Ina, les royaumes de Kent, de Sussex et d'Essex ne se trouvaient plus sous la domination des Saxons de l'Ouest. Il parvint toutefois à conserver le contrôle de l'actuel Hampshire, et il consolida et étendit le territoire du Wessex vers l'ouest.
Ina est resté dans l'histoire pour son code de lois, promulgué vers 694. Ce furent les premières émises par le roi d'un royaume anglo-saxon autre que le Kent, et elles offrent un éclairage important sur l'histoire de la société anglo-saxonne, révélant également la foi chrétienne d'Ina. Sous son règne, le commerce connut une forte croissance, dont témoigne l'ascension de la ville d'Hamwic, l'actuelle Southampton ; il est probable que les premières pièces émises par le Wessex datent du règne d'Ina, bien qu'il n'en subsiste aucune portant son nom.
Ina abdiqua en 726 pour se rendre à Rome, abandonnant son royaume à « des hommes plus jeunes », selon l'expression du contemporain Bède le Vénérable. Æthelheard lui succéda sur le trône du Wessex.
Sommaire
Origines et avènement
Les sources anciennes s'accordent à affirmer qu'Ina était le fils de Cenred, et que Cenred était le fils de Ceolwald ; après cela, le consensus cesse[1]. La fratrie d'Ina comprenait un frère, Ingild, et deux sœurs, Cuthburg et Cwenburg. Cuthburh fut mariée au roi Aldfrith de Northumbrie[2], et Ina lui-même épousa Æthelburg[1]. Bède le Vénérable indique qu'Ina était « de sang royal », ce par quoi il entend de la famille royale des Gewissae, nom ancestral des Saxons de l'Ouest[3].
La généalogie d'Ina et des rois du Wessex est connue par deux sources : la Chronique anglo-saxonne et une liste de rois, la West Saxon Genealogical Regnal List. La Chronique fut compilée à la fin du IXe siècle, probablement à la cour d'Alfred le Grand, et certaines de ses annales incluent de brèves notices généalogiques, qui entrent souvent en contradiction avec les informations plus détaillées fournies par la liste de rois[4]. Les incohérences semblent résulter d'efforts fournis par des chroniqueurs ultérieurs pour rattacher chacun des rois de la liste à Cerdic, le fondateur, d'après la Chronique, de la lignée des Saxons de l'Ouest en Angleterre[5].
Le prédécesseur d'Ina sur le trône du Wessex fut Cædwalla, mais la transition entre les deux est incertaine. Cædwalla abdiqua en 688 et se rendit à Rome pour être baptisé. D'après la liste de rois, Ina régna 37 ans et abdiqua en 726, ce qui implique qu'il ne devint roi qu'en 689, d'où l'on peut éventuellement déduire une période d'instabilité entre l'abdication de Cædwalla et l'avènement d'Ina. Celui-ci régna peut-être tout d'abord aux côtés de son père Cenred : des éléments attestent faiblement de royautés conjointes, et d'autres, plus sûrs, témoignent de sous-rois inféodés à un souverain dominant au Wessex, peu de temps auparavant[6]. Ina reconnaît l'aide de son père dans son code de lois[7], et il subsiste également une donation de terres qui indique que Cenred régnait encore au Wessex après l'avènement d'Ina[8],[9].
Règne
L'étendue du territoire du Wessex au début du règne d'Ina est assez bien connue. La haute vallée de la Tamise était depuis longtemps le territoire des Gewissae, bien que Cædwalla eût perdu les terres au nord du fleuve au profit de la Mercie avant l'avènement d'Ina. À l'ouest, on sait que Ceawlin de Wessex atteignit le canal de Bristol un siècle auparavant[10]. Les Saxons de l'Ouest s'étaient depuis étendus vers le sud-ouest, repoussant la frontière avec le royaume breton de Domnonée, qui s'étendait probablement sur le Devon et les Cornouailles actuels[11]. À l'est du royaume du Wessex se trouvait le royaume des Saxons de l'Est, qui comprenait Londres et l'actuel Surrey. Au sud-est étaient les Saxons du Sud, le long de la côte à l'est de l'île de Wight. Au-delà du Sussex se trouvait le royaume de Kent[12]. Cædwalla s'était fait le suzerain de la plupart de ces royaumes[13], bien qu'il fût incapable d'empêcher les incursions merciennes sur la haute Tamise[11].
Ina parvint à garder le contrôle de l'île de Wight, et avança face à la Domnonée, mais les gains territoriaux réalisés par Cædwalla dans le Sussex, le Surrey et le Kent furent tous perdus avant la fin du règne d'Ina[11].
Kent, Essex, Sussex et Surrey
Ina fit la paix avec le Kent en 694, lorsque le roi Wihtred lui offrit une somme conséquente en compensation de la mort de Mul, frère de Cædwalla, tué en 687 lors d'une révolte kentique. La valeur de la somme offerte par Wihtred est incertaine : la plupart des manuscrits de la Chronique anglo-saxonne indiquent « trente mille », et certains précisent qu'il s'agit de trente mille livres. Si ces livres correspondent à des sceattas, alors cette somme est égale au wergild, la valeur légale de la vie d'un homme selon son rang, d'un roi[14],[15].
Ina garda le contrôle du Sussex, conquis en 686 par Cædwalla, pendant un certain temps[16]. Dans une charte de 692, le roi Nothhelm de Sussex est indiqué comme un parent d'Ina, peut-être par alliance[8],[17]. Le Sussex était toujours contrôlé par les Saxons de l'Ouest en 710, année durant laquelle Nothhelm est dit avoir fait campagne aux côtés d'Ina dans l'ouest, contre la Domnonée[11].
Le Surrey, qui ne constitua peut-être jamais un royaume indépendant, était disputé entre le Kent, la Mercie, l'Essex et le Wessex dans les années précédant l'avènement d'Ina. Londres appartenait à l'Essex, et le diocèse de Londres comprenait le Surrey ; ce fait semble avoir été source de tensions entre Ina et les rois d'Essex et de Mercie, jusqu'à ce que la province fût transférée au diocèse de Winchester, en 705[18]. L'introduction des lois d'Ina démontre qu'il contrôla très tôt le Surrey : il y fait référence à l'évêque de Londres Eorcenwald comme à « mon évêque »[11]. Les relations ultérieures entre Ina et le Sussex sont éclairées par une lettre écrite en 704 ou 705 par Wealdhere, évêque de Londres, à l'archevêque de Cantorbéry Bertwald. Elle évoque « disputes et discorde » nées « entre le roi des Saxons de l'Ouest et les souverains de notre pays ». Ces « souverains » sont Sigeheard et Swaefred, et la cause de cette discorde était l'abri fourni par l'Essex à des exilés venant du Wessex. Ina accepta de faire la paix à condition que les exilés fussent expulsés. Un concile fut prévu à Brentford pour résoudre les querelles[17],[19]. À ce moment-là, le Surrey était déjà clairement sorti de la zone de contrôle du Wessex[17].
Bède indique que le Sussex fut soumis à Ina pendant « plusieurs années »[20], mais en 722, un exilé du nom d'Ealdbert s'enfuit au Sussex, ce qui poussa Ina à envahir le pays. Trois ans plus tard, Ina envahit de nouveau la région, et tua Ealdbert cette fois-ci. Le Sussex s'était de toute évidence libéré de la domination du Wessex quelque temps avant ces événements[1],[11]. On a pu suggérer qu'Ealdbert était en fait un fils d'Ina, ou un fils de son frère Ingild[21].
Domnonée et Mercie
En 710, Ina et Nothhelm affrontèrent Geraint de Domnonée, d'après la Chronique anglo-saxonne[1], et Jean de Worcester affirme que Geraint fut tué lors de cette bataille[22]. Les progrès d'Ina vers l'ouest lui apportèrent le contrôle de l'actuel Devon, la nouvelle frontière avec la Domnonée suivant le Tamar[17]. Les Annales Cambriae, une chronique du Xe siècle[23], note qu'en 722, les Bretons défirent leurs adversaires au Hehil. Les « ennemis » doivent être Ina ou son peuple, mais l'endroit de cette bataille est inconnu : les historiens ont suggéré plusieurs lieux en Cornouailles ou au Devon[11],[24].
Ina affronta les Merciens de Ceolred à Woden's Barrow en 715, mais l'issue de la bataille n'est pas connue. Woden's Barrow est un tumulus, aujourd'hui appelé Adam's Grave, situé à Alton Prior, dans le Wiltshire[25]. Ina ne reprit peut-être pas les terres au nord de la Tamise qu'avaient contrôlé les rois avant lui, mais on sait qu'il contrôlait la rive sud : une charte datée de 687 le voit faire don de terres à l'Église à Streatley, sur la Tamise, et à Basildon, située non loin[11],[26].
Autres conflits
En 721, la Chronique indique qu'Ina tua un certain Cynewulf, dont on ne sait rien d'autre ; son nom suggère toutefois un lien avec la lignée royale du Wessex. Une dispute semble être née peu après au sein de la famille royale : en 722, d'après la Chronique, la femme d'Ina, Æthelburg, détruisit Taunton, édifiée par son mari[1].
Affaires internes
La première mention du poste d'ealdorman au Wessex, et les premières références aux comtés qu'ils gouvernent, surviennent lors du règne d'Ina. C'est peut-être lui qui divisa le Wessex en des subdivisions proches des comtés actuels du Hampshire, du Wiltshire, du Somerset, du Devon et du Dorset, bien que des divisions administratives antérieures aient également pu influer sur le dessin de celles-ci[16]. Il a également été suggéré que ces comtés étaient à l'origine des divisions du royaume entre membres de la famille royale[6].
Vers 710, au milieu du règne d'Ina, fut fondé l'établissement commercial d'Hamwic, sur la rive ouest de l'Itchen ; le site fait aujourd'hui partie de la ville de Southampton. Parmi les biens échangés dans ce port, des vases en verre, et, d'après les ossements d'animaux retrouvés, des peaux. Des biens importés, comme des meules, des pierres à aiguiser ou des poteries, témoignent de l'activité commerciale, de même que les pièces frisonnes retrouvées parmi les sceattas. Des commerces spécialisés prenaient également place dans la ville : le tissage, la forge et le travail du métal. On ne sait pas si Ina favorisa le développement d'Hamwic, mais certains des biens qu'il appréciait, parmi lesquels les produits de luxe, y étaient importés, et les marchands auraient probablement eu besoin de la protection royale. La population totale de Hamwic a été estimée à 5 000 habitants, un chiffre élevé qui permet de déduire l'implication d'Ina, car seul le roi aurait pu s'arranger pour nourrir et héberger autant de personnes[27],[28].
La croissance du commerce après 700 est à mettre en parallèle avec l'expansion de la zone de circulation du sceat, monnaie commune de l'époque, jusqu'à la haute vallée de la Tamise[17]. On estime que les premières pièces du Wessex ont été frappées sous le règne d'Ina, bien qu'aucune portant son nom n'ait été retrouvée — les sceattas ne portaient généralement pas mention du roi en exercice[16].
Lois
Le plus ancien code de lois anglo-saxon connu, datant peut-être de 602 ou 603, est celui d'Æthelbert de Kent, dont le règne s'acheva en 616[29]. Dans les années 670 ou 680, un code fut émis au nom de Hlothhere et Eadric de Kent. Les suivants à émettre des lois furent Wihtred de Kent et Ina[30].
Les dates des lois de Wihtred et Ina sont quelque peu incertaines, mais des éléments tendent à démontrer que les lois de Wihtred furent promulguées le 6 septembre 695[31], tandis que les lois d'Ina furent rédigées en 694 ou peu avant[11]. Ina avait récemment conclu un accord avec Wihtred concernant la compensation requise pour la mort de Mul, et des indices montrent que les deux souverains collaborèrent à un certain degré pour produire leurs lois : au-delà de leurs dates proches, il existe une clause qui apparaît sous des formes presque identiques dans les deux codes[32]. Un autre signe de cette collaboration est l'usage du terme ouest-saxon gesith à la place du kentique eorlcund. Il est possible que les deux rois aient produit leurs codes de lois afin de rehausser leur prestige et de rétablir leur autorité après des périodes troubles dans leurs royaumes respectifs[17].
Les lois d'Ina n'ont subsisté que parce qu'Alfred le Grand les a reproduites en appendice de son propre code de lois[33]. Le plus ancien manuscrit subsistant, et l'unique copie complète, est conservé au Corpus Christi College de Cambridge (MS 173) : il contient les codes d'Alfred et d'Ina, ainsi que la plus ancienne copie connue de la Chronique anglo-saxonne. Deux autres textes partiels existent. L'un d'eux était une copie complète des lois d'Ine, mais il fut en grande partie détruit lors de l'incendie d'Ashburnham House, en 1731, qui réduisit en cendres une partie non négligeable de la Cotton library : seuls les chapitres 66 à 76.2 du code de lois d'Ina ont survécu. Un fragment des lois d'Ina apparaît également dans le MS Burney 277 du British Museum[30].
Il est possible que nous ne disposions pas des lois d'Ina telles qu'elles furent émises. Alfred indique, dans le prologue de son code, qu'il écarta les lois antérieures qui ne lui plaisaient pas. Il ne précise pas de quelles lois il s'agit, mais s'il s'agit de celles qui n'étaient plus appropriées à son époque, on ne peut supposer que la version subsistante des lois d'Ina soit complète[30].
Le prologue du code de lois d'Ina liste ses conseillers. Trois d'entre eux sont nommés : les évêques Eorcenwald et Hædde, ainsi que le père d'Ina, le roi Cenred. Ina était un roi chrétien, et sa volonté de favoriser sa foi est évidente dans ses lois : par exemple, le serment d'un communiant est indiqué comme plus digne de foi que celui d'un non-chrétien[30] ; le baptême et la célébration du culte sont également mentionnés. Une attention particulière est également apportée aux problèmes civils, plus que dans les lois kentiques contemporaines[34].
L'une des lois indique que les terrains communaux peuvent être clôturés par plusieurs ceorls (hommes libres). Cependant, tout ceorl ne clôturant pas sa part et permettant à son bétail de divaguer dans le champ d'autrui est tenu pour responsable de tout dommage causé[33]. Cela ne veut pas dire que la terre était tenue en commun : chaque ceorl avait sa propre bande de terre pour assurer sa subsistance. Il est remarquable qu'une loi royale soit nécessaire pour régler un problème relativement mineur ; les lois ne mentionnent pas quel rôle jouaient les seigneurs locaux dans leur observation par les ceorls[35]. Cette loi et d'autres montrent que les seigneurs concédaient des terres en tenure aux fermiers ; l'implication étroite du roi indique que les relations entre seigneur et fermier était sous le contrôle du roi[36].
Les lois concernant le bétail errant constituent les premières preuves d'un système d'openfield. Elles montrent que l'agriculture openfield était pratiquée au Wessex à l'époque d'Ina, et il est probable qu'il s'agissait également de l'agriculture dominante dans tous les Midlands, jusqu'aux royaumes de Lindsey et de Deira. Toutefois, ce système n'était pas généralisé dans tout le Wessex : il n'était pas présent dans le Devon, par exemple[35]. La loi mentionnant un « yard » de terre est la première mention documentée de cette unité : elle correspondait à un quart d'hide, unité variable mais pouvant couvrir jusqu'à 120 acres (49 ha). Dans ce sens, le yard devint ultérieurement l'exploitation standard du vilain médiéval, sous le nom de virgate. Selon un historien, « les origines d'une économie seigneuriale sont clairement visibles dans les lois d'Ina[36] ».
Négliger le fryd (service militaire obligatoire pour le roi) est passible d'une amende de 120 shillings pour un noble et de la moitié pour un ceorl[33], ce qui montre indirectement que les ceorls devaient servir dans l'armée. Les historiens sont entrés en désaccord sur la valeur militaire d'un ceorl, mais il n'est pas surprenant que tous les hommes libres se soient battus, étant donné que la défaite aurait pu impliquer pour eux l'esclavage[37].
Une autre loi spécifie que quiconque accusé de meurtre doit au moins avoir une personne de haut rang parmi ses « aides de serment » — les personnes qui prêtaient serment au nom d'un homme accusé afin de le laver de tout soupçon. Cette condition implique qu'Ina ne prêtait pas foi à un serment prêté uniquement par des paysans. Il s'agit peut-être d'une évolution significative par rapport à l'époque antérieure, où la famille d'un homme devait le soutenir en prêtant serment[38].
Les lois présentent des clauses distinctes pour les sujets anglais et bretons d'Ina, mais ne sont ni oppressantes pour les Bretons, ni totalement égalitaires. Les éléments qu'elles fournissent concernant l'intégration imparfaite des deux populations sont confirmés par des recherches sur l'histoire de la toponymie, l'histoire des établissements religieux et l'archéologie, qui indiquent que l'ouest du Wessex n'était guère peuplé par les nouveaux arrivants germaniques à l'époque où les lois furent émises[13]. Un élément notable est le terme employé pour définir les sujets germaniques d'Ina, roi saxon d'un royaume saxon : Englisc. Cela reflète l'existence, même à cette époque reculée, d'une identité anglaise commune englobant tous les peuples germaniques de Grande-Bretagne[39].
Religion
Ina était un roi chrétien, qui agit comme patron et protecteur de l'Église. Parmi les conseillers mentionnés dans l'introduction de ses lois se trouvent l'évêque de Londres Eorcenwald et l'évêque de Winchester Hædde ; Ina précise encore que les lois furent réalisées avec l'assistance et l'instruction de « tous mes ealdormen, et principaux conseillers de mon peuple, ainsi que d'une grande assemblée des serviteurs de Dieu[40] ». Les lois elles-mêmes montrent les convictions chrétiennes d'Ina, bien que le besoin d'une amende pour tout enfant non baptisé ou non-participation à la dîme indique que certaines pratiques chrétiennes n'étaient pas encore profondément enracinées[16]. Ina soutint également l'Église en se faisant le protecteur d'établissements religieux, notamment dans le jeune diocèse de Sherborne[16], séparé du diocèse de Winchester en 705. Ina s'était opposé à cette division, ignorant les menaces d'excommunication de Cantorbéry, mais l'accepta après la mort de l'évêque Hædde[17].
Les premiers couvents du Wessex furent fondés sous le règne d'Ina par deux parentes du roi : Bugga, fille du roi Centwine, et Cuthburh, sœur d'Ina, qui fonda l'abbaye de Wimborne après avoir quitté son mari, le roi Aldfrith de Northumbrie[28][41]. La Chronique anglo-saxonne indique également qu'Ina construisit une église à Glastonbury ; il s'agit probablement d'un bâtiment supplémentaire ou d'une reconstruction, étant donné qu'il existait déjà un monastère breton à Glastonbury[42].
Ina est également dit avoir soutenu l'établissement d'une Église organisée au Wessex, mais il n'est pas évident qu'il s'agisse de son initiative. Il est également lié au plus ancien synode du Wessex connu, en présidant un lui-même et s'adressant apparemment aux clercs réunis[43].
Abdication et succession
Ina abdiqua en 726, sans héritier évident. Selon Bède le Vénérable, il laissa son royaume à « des hommes plus jeunes » pour se rendre à Rome, où il mourut ; son prédécesseur Cædwalla avait également abdiqué pour se rendre à Rome. Un voyage à Rome était censé rendre l'entrée au paradis plus aisée, et d'après Bède, de nombreuses personnes s'y rendaient pour cette raison[3]. On attribue traditionnellement à Ina ou à Offa de Mercie la fondation du Schola Saxonum, dans l'actuel rione romain de Borgo. Son nom provient à l'origine des milices saxonnes en service à Rome, mais il devint par la suite une hôtellerie pour les visiteurs anglais de la ville[44].
Le successeur d'Ina fut Æthelheard ; on ignore s'ils étaient apparentés, bien que des sources ultérieures fassent de ce dernier un beau-frère d'Ina[45]. Les droits d'Æthelheard furent contestés par un atheling nommé Oswald, et il est possible que le soutien mercien à Æthelheard ait permis à ce dernier d'établir son pouvoir, mais en le plaçant dans la sphère d'influence d'Æthelbald de Mercie[1],[21]. Le frère d'Ina, Ingild, mort en 718, est donné pour ancêtre du roi Egbert de Wessex et, partant, de tous les rois d'Angleterre qui suivirent[46].
Précédé par Ina Suivi par Cædwalla Roi du Wessex 688-726 Æthelheard Références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Ine of Wessex ».
- ↑ a , b , c , d , e et f Swanton, Anglo-Saxon Chronicle, p. 42-43
- ↑ Kirby, Earliest English Kings, p. 143
- ↑ a et b Bède, Ecclesiastical History, trad. Leo Sherley-Price, p. 276
- ↑ Pour une analyse de la Chronique et de la liste de rois, cf. Yorke, Kings and Kingdoms, p. 128-129. Pour une traduction récente en anglais de ces deux sources, cf. Swanton, Anglo-Saxon Chronicle, p. 2, 40-41.
- ↑ Yorke, Kings and Kingdoms, p. 142-143
- ↑ a et b Yorke, Kings and Kingdoms, p. 145-146
- ↑ Kirby, Earliest English Kings, p. 122
- ↑ a et b Anglo-Saxons.net S 1164. Consulté le 9 juin 2009
- ↑ Kirby, Earliest English Kings, p. 120
- ↑ Stenton, Anglo-Saxon England, p. 29
- ↑ a , b , c , d , e , f , g , h et i Stenton, Anglo-Saxon England, p. 72-73
- ↑ Blair, Roman Britain, p. 209
- ↑ a et b Yorke, Kings and Kingdoms, p. 137-138
- ↑ Swanton, Anglo-Saxon Chronicle, p. 40-41, note 3
- ↑ Michael Lapidge (éd.), « Wergild », dans The Blackwell Encyclopedia of Anglo-Saxon England, p. 469
- ↑ a , b , c , d et e Michael Lapidge (éd.), « Ine », dans The Blackwell Encyclopedia of Anglo-Saxon England, p. 251
- ↑ a , b , c , d , e , f et g Kirby, Earliest English Kings, p. 125-126
- ↑ Yorke, Kings and Kingdoms, p. 49
- ↑ Une traduction de la lettre de Wealdhere en anglais apparaît dans Whitelock, English Historical Documents, p. 729.
- ↑ Bède, Ecclesiastical History, trad. Leo Sherley-Price, p. 230
- ↑ a et b Kirby, Earliest English Kings, p. 131 et note 75
- ↑ Jean de Worcester, chroniqueur du XIIe siècle, avait accès à des versions de la Chronique anglo-saxonne perdues depuis. Voir Campbell (éd.), The Anglo-Saxons, p. 222. Pour le texte de la chronique, voir Forester, Chronicle, p. 36.
- ↑ Higham, King Arthur, p. 170
- ↑ Todd & Fleming, The Southwest, p. 273
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- ↑ Campbell (éd.), The Anglo-Saxons, p. 102
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- ↑ Whitelock, English Historical Documents, p. 357
- ↑ a , b , c et d Whitelock, English Historical Documents, p. 327-337
- ↑ Whitelock, English Historical Documents, p. 361
- ↑ Le chapitre 20 du code d'Ina est le suivant : « Si un homme résidant loin ou un étranger traverse un bois en-dehors de la piste, et ne crie ni ne sonne du cor, il doit être considéré comme un voleur, et doit être tué ou racheté. ». Le chapitre 28 du code de Wihtred est le suivant : « Si un homme résidant loin ou un étranger quitte la piste, et s'il ne crie ni ne sonne du cor, il doit être considéré comme un voleur, et doit être tué ou racheté ». Voir Whitelock, English Historical Documents, p. 364, 366.
- ↑ a , b et c Whitelock, English Historical Documents, p. 364-372
- ↑ Kirby, Earliest English Kings, p. 124
- ↑ a et b Stenton, Anglo-Saxon England, p. 279-280
- ↑ a et b Stenton, Anglo-Saxon England, p. 312-314
- ↑ Stenton, Anglo-Saxon England, p. 290
- ↑ Stenton, Anglo-Saxon England, p. 316-317
- ↑ Patrick Wormald, « Bede, the Bretwaldas and the origins of the Gens Anglorum », dans Patrick Wormald, The Times of Bede - studies in early English Christian society and its historian, Oxford, 2006, p. 106-134
- ↑ Kirby, Earliest English Kings, p. 2
- ↑ Michael Lapidge (éd.), « Cuthburg », dans The Blackwell Encyclopedia of Anglo-Saxon England, p. 133
- ↑ Swanton, Anglo-Saxon Chronicle, p. 40, note 1
- ↑ Stenton, Anglo-Saxon England, p. 71
- ↑ Keynes & Lapidge, Alfred the Great, p. 244
- ↑ Yorke, Kings and Kingdoms, p. 147. Cette relation apparaît dans une fausse charte : Anglo-Saxons.net S 250. Consulté le 10 juin 2009.
- ↑ G. N. Garmonsway (éd.), The Anglo-Saxon Chronicle, J. M. Dent & Sons, Londres, p. xxxii, 2, 4, 42, 66
Bibliographie
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- Michael Swanton, The Anglo-Saxon Chronicle, Routledge, New York, 1996 (ISBN 0-415-92129-5)
- Sources secondaires
- James Campbell, Eric John, Patrick Wormald, The Anglo-Saxons, Penguin Books, Londres, 1991 (ISBN 0-14-014395-5)
- Thomas Forester, The Chronicle of Florence of Worcester, Henry G. Bohn, Londres, 1854 (OCLC 59447738)
- Nicholas J. Higham, King Arthur: Myth-making and History, Routledge, Londres, 2002 (ISBN 0415213053)
- Peter Hunter Blair, Roman Britain and Early England: 55 B.C. – A.D. 871, W.W. Norton & Company, New York, 1966 (ISBN 0-393-00361-2)
- D. P. Kirby, The Earliest English Kings, Routledge, Londres, 1992 (ISBN 0-415-09086-5)
- Simon Keynes, Michael Lapidge, Alfred the Great: Asser's Life of King Alfred and other contemporary sources, Penguin Classics, 2004 (ISBN 0-140-44409-2)
- Michael Lapidge, The Blackwell Encyclopedia of Anglo-Saxon England, Blackwell Publishing, Oxford, 1999 (ISBN 0-631-22492-0)
- Frank M. Stenton, Anglo-Saxon England, Clarendon Press, Oxford, 1971 (ISBN 0-19-821716-1)
- Malcolm Todd, Anfrew Fleming, The South-West to AD 1000, Longman, Londres, 2004 (ISBN 0584492734)
- Dorothy Whitelock, English Historical Documents, v. 1: c.500-1042, Eyre & Spottiswoode, Londres, 1968
- Barbara Yorke, Kings and Kingdoms of Early Anglo-Saxon England, Seaby, Londres, 1990 (ISBN 1-85264-027-8)
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