- Rue Rousselet
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7 arrtRue Rousselet
Arrondissements 7e arrondissement Quartiers École Militaire Début Rue Oudinot Fin Rue de Sèvres Géocodification Ville de Paris : 3107
DGI : 3076Nomenclature officielle Images et documents sur Wikimedia Commons Pour les articles homonymes, voir Rousselet.La rue Rousselet est l'ancienne rue des Vaches ou le chemin des Vachers, située dans le 7e arrondissement de Paris. C'est une rue où l'on amenait les vaches, non loin de la rue aux blés (Voir rue Éblé) et de la rue où l'on aimait chasser, la rue de Bellechasse quand le cœur de Paris s'agrandissait. Elle est située entre la rue de Sèvres et la rue Oudinot, à deux pas du célèbre magasin d'Aristide et Marguerite Boucicaut, Le Bon Marché, dominée par la Tour Montparnasse, entre la station de métro Duroc (la station est située près de l’ancienne barrière de Sèvres du mur des Fermiers Généraux) et la station de métro Vaneau sur la ligne 10 du métro de Paris.
C'est une ancienne impasse, calme et tranquille du 7e arrondissement de Paris, aujourd'hui chargée d'histoire littéraire et qui fut fréquentée par de nombreux artistes. Un long mur abrite une ancienne institution religieuse, aujourd'hui une clinique des Frères de Saint-Jean de Dieu, qui dissimule un splendide jardin. C'est là que mourut le maréchal de France Joseph Joffre, vainqueur de la première bataille de la Marne, dans l'ancien hôtel dit Plumet, nom de la rue Oudinot au XVIIe siècleainsi que Louis Renault peu apres la liberation de Paris. La vie dans cette rue silencieuse est rythmée par le son aigu des cloches de Saint-Jean de Dieu, et de celles plus puissantes de l'église Saint-François-Xavier, celles de Saint-Sulpice étant plus sourdes et lointaines.
Sommaire
Historique
- Beaucoup d'hommes d'épée y vécurent[1].
- François Coppée qui vivait au bout de la rue Rousselet, en face, no 12 rue Oudinot parla de cette rue[2]. Une plaque commémorative a été posée.
- Léon Bloy y vécut au no 24 avec son ami Barbey d'Aurevilly au no 25 [3]. Il fit connaissance à 21 ans avec Barbey d’Aurevilly, autre rebelle d'alors, qui réside en face de chez lui. Au no 25, il réunit chaque dimanche quelques auteurs débutants dont François Coppée, Paul Bourget, Joris-Karl Huysmans, Joséphin Péladan, et Jean Richepin. Ce fut la dernière demeure de Barbey d'Aurevilly, dans ce qu'il appela son « tourne-bride de sous-lieutenant ». Il y écrivit Les Œuvres et les Hommes. Une plaque aujourd'hui restaurée en témoigne.
- Paul Léautaud y vécut quelques années, déjà avec de nombreux chats au no 17 en 1905, avec Blanche Blanc, à laquelle il s’était lié en 1898.
- Le sculpteur russe Ossip Zadkine, 1890-1967, y avait un atelier en 1920. Ce fut le lieu de sa première exposition où il révéla 49 sculptures, des aquarelles et des dessins. Il fit la connaissance de Valentine Prax, 1897-1981, sa voisine dans la même rue, qui devint sa femme[4]. Valentine Prax est l'une des rares femmes peintres à s'imposer sur la scène artistique. Elle expose aux côtés de Pablo Picasso, réalise pour l'Exposition de 1937 une grande verrière pour le Musée d'art moderne de la Ville de Paris et participe aux heures glorieuses de Montparnasse. Ils furent parmi d'autres les amis d'Amedeo Modigliani.
- André Salmon et son épouse, amis d'André Breton, les jeunes époux y habitèrent quelques années. Guillaume Apollinaire fut le témoin d'André Salmon lors de leur mariage, et il prit la place de Salmon à l'Intran, le fameux journal. Le troisième recueil lyrique de Salmon, Le Calumet (1910) a été écrit rue Rousselet, mélange plusieurs esthétiques : le poète fumeur pratique l'écriture moderne de la simultanéité sous une forme d'apparence toute classique.
- Les Cahiers d'Hermès sous la direction de André Rolland de Renéville, l'auteur de "L'Expérience poétique" (1948), membre du Grand Jeu, sont publiés en 1947 aux Editions du Vieux Colombier, créées en 1955, au no 5, rue Rousselet. [Contenu du no 2 - La Colombe ]: Les textes pseudo-hiéroglyphiques de Byblos (Edouard Dhorme) - Naissance de l'écriture dans les anciennes civilisations (Guy Bernard) - Quelques aspects particuliers du Bouddhisme tibétain (Alexandra David-Neel) - Sariputta, disciple du Bouddha (M. La Fuente) - Le mythe de Psyché dans le folklore (Emile Dermenghem) - Pic de la Mirandole et l'"Heptaplus" (André Chastel) - Fin du monde et prophètes modernes (Paul Vulliaud) - Un communisme religieux : L'Anabaptisme (Gabriel d'Aubarède) - Théologie et préciosité dans les sonnets de Laurent Drelincourt (Albert-Marie Schmidt) - Quelques sonnets chrétiens (Laurent Drelincourt) - La Réalisation théomorphique chez Martinez de Pasqually (Robert Kanters) - Traité de la Réintégration des ütres (Extraits) (Martinez de Pasqually) - William Blake, peintre ésotérique (Henri Lemaître) - Surréalisme et occultisme (Michel Carrouges)
- Le peintre Paul-Émile Borduas habita au n° 19, de 1955 jusqu'à sa mort le 22 février 1960.
- L'ethnologue Jacques Soustelle y passa quelques années au no 1 de la rue[5].
- Le jeune poète Serge Venturini y vécut les premières années de sa vie jusqu'à son adolescence, de 1955 à 1979, au no 3 (deux fenêtres à droite de la porte au rez-de-chaussée), avant son départ pour le Liban.
- L'intransigeant cinéaste Maurice Pialat y passa les dernières années de sa vie au no 18, avec son épouse, jusqu'à sa mort le 11 janvier 2003. L'actrice Isabelle Huppert a habité un appartement à la même adresse dans l'unique immeuble de la rue de style moderne.
- Personnage haut en couleurs, le sarcastique peintre contemporain Michel Bron[6] venait souvent au bougnat et marchand de charbon, célèbre Bois et Charbon dans cette rue du quartier. C'était un habitué de la rue jusqu'aux années 1980, date de son déménagement.
- Comme l'écrivait Patrick Besson, dans Le Point du 19 juin 2008 : Sur la rue Rousselet, le vent s'est tu. Mon amour est endormi.
Théâtre
- Le Mystère de la rue Rousselet, pièce d'Eugène Labiche.
Disparition
- Le dimanche 26 janvier 1930, le général russe Alexandre Koutiepov disparaît à proximité de son domicile du 26 rue Rousselet[7],[8].
Notes et références
- Fiche sur paris-pittoresque
- Fiche sur biblisem
- Fiche sur terresd'écrivains.com
- Document pdf sur Zadkine
- Photo de la porte
- [1] article de Philippe Cros à propos du peintre Michel Bron
- La disparition du Général Koutiépoff
- La mystérieuse affaire Koutiepoff dans L'illustration n° 4536 du 8 février 1930
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