- Assistant parlementaire
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L'assistant parlementaire ou assistante parlementaire est une personne travaillant dans une institution parlementaire auprès d'un(e) élu(e) ou d'un groupe politique. Le terme de collaborateur ou collaboratrice parlementaire est aussi utilisé par exemple sur les fiches de paie ou sur les badges d'accès de l'Assemblée nationale et on rencontre parfois, de manière officieuse, le terme d’attaché(e) parlementaire.
Sommaire
Histoire
La fonction d'assistant-e parlementaire (ou collaborateur parlementaire) a été créé en France il y a plus de 30 ans par Edgar Faure à la suite d'un voyage aux États-Unis et de la visite du Congrès américain ou le parlementaire bénéficie d'un "staff" et de moyens financiers et matériels considérables. Avant cette date le député français bénéficiait d'une enveloppe lui permettant de bénéficier d'un "secrétariat particulier" ou d'utiliser les services d'un "secrétariat collectif" organisé au sein des groupes politiques.
En France
Les parlementaires, députés à l'Assemblée nationale ou au Parlement européen et sénateur au Sénat, disposent actuellement d'une enveloppe mensuelle permettant la rémunération de salariés de droit privé en contrat à durée indéterminée ou à durée déterminée dans le cas d'un remplacement ou d'une mission ponctuelle.
L'assistant parlementaire est donc un salarié d'un parlementaire (577 à l'Assemblée, 348 au Sénat), d'un Groupe parlementaire (une centaine en tout à l'Assemblée), d'un président de commission (6 à l'Assemblée) ou du Cabinet du Président (13 personnes plus 17 de droit public) à l'Assemblée nationale au Sénat ou au Parlement européen.
A l'Assemblée nationale, c'est le service des Affaires financières qui gère cette enveloppe pour le compte de l'élu. Au Sénat, comme pour les groupes parlementaires, c'est une association de gestion qui assure l'établissement des fiches de paye et les différentes obligations liées au contrat de travail : l'AGAS (Association pour la Gestion des Assistants de Sénateurs).
Le travail du collaborateur parlementaire est extrêmement variable, notamment en fonction du parlementaire et des attentes de ce dernier.
Néanmoins, ce travail concerne souvent la gestion des contacts liés au mandat de l'élu avec les citoyens, les responsables associatifs et politiques, les responsables économiques et syndicaux, les élus locaux. Cela peut donc être un travail de secrétariat et d'assistanat : lire et rédiger les courriers, les mail et les télécopies. Répondre aux nombreuses sollicitations téléphoniques. C'est aussi gérer le planning et suivre le travail législatif, rédiger des notes de synthèse, parfois des Propositions de loi ou des amendements. Il peut être chargé de la relation avec les médias. Coordonner les deux aspects du travail du député, dans sa dimension locale et/ou nationale. Faciliter les déplacements quotidiens de l'élu en gérant les réservations et billets des différents moyens de transport : taxi, avion et train… et l'hôtellerie. S'occuper de l'accueil et de la visite individuelle ou de groupes à l'Assemblée ou au Sénat.
Notons que les plus confirmés ou ceux à qui les parlementaires accordent le plus de responsabilités, ont un travail qui se concentre plus particulièrement sur la recherche, la réflexion et la rédaction de notes de travail législatif, de discours, d'interventions diverses, de communiqués de presse, de notes spécifiques à un domaine intéressant le parlementaire. Le collaborateur peut également représenter l'élu lors de manifestations avec d'autres élus ou institutionnels ou lors d'échanges avec des associations et syndicats professionnels.
Le collaborateur peut être basé à Paris (un tiers de l'effectif des collaborateurs), en circonscription (deux tiers de l'effectif des collaborateurs) ou plus rarement effectuer des allers-retours. Les nouvelles technologies ont tendance à rendre les déplacements plus rares et certains assistants peuvent même travailler en partie par "télé-travail". C'est un métier plutôt féminin (deux tiers de femmes pour un tiers d'hommes). Aussi, il peut être à temps partiel et travailler à la fois pour un député et un sénateur.
Compte tenu du degré de proximité avec l'élu et la nécessaire discrétion du collaborateur, il est le plus souvent recruté dans l'entourage direct de l'élu ou suite à une recommandation (relation militante ou familiale…). Ce qui n'empêche pas le recrutement non relationnel.
On distingue trois profils de collaborateurs parlementaires, "le technicien", issu de grandes écoles ou d'IUT. Il est diplômé (ou sur-diplômé) en droit ou en Sciences politiques. "Le militant", dispose d'une solide culture générale, connaît parfaitement les réseaux politiques, médiatiques… locaux ou nationaux. Le 3e est l'"hybride", mâtiné des deux autres profils. Il y a une véritable tendance à la professionnalisation avec plusieurs masters spécifiques.
Quelques chiffres
A l'Assemblée Nationale le député bénéficie de 8 949 € brut mensuel (au 1/11/2006) de "crédit collaborateur" pour rémunérer jusqu'à 5 collaborateurs. C'est l'Assemblée nationale qui paie les charges sociales patronales. Si c'est un membre de sa famille le salaire est limité à 50 % du montant total du crédit. Il peut aussi "céder" ce crédit collaborateur à son groupe parlementaire à hauteur de 50 % et se réserver 5 958 €/annuel qui seront "détournés" sur son IRFM — Indémnité représentative de frais de mandat.
Au Sénat, le crédit collaborateur est de 6 984,42 euros brut mensuel, et il existe un encadrement plus fort : un salaire minimum de 1 862,51 € brut mensuel de base par assistant à temps plein. Le salaire maximum versé à un collaborateur ne peut excéder les deux tiers de l’enveloppe. Un seul collaborateur ayant des liens de parenté avec le sénateur qui l’emploie est admis. Dans cette hypothèse, le salaire est encadré au tiers de la dotation.
Au Parlement européen, le budget Frais d'Assistance Parlementaire est de 15 496 euros par mois (en 2007). 4 060 assistants sont enregistrés au Parlement européen, dont 1 416 accrédités à Bruxelles et Strasbourg. A noter que seuls trois collaborateurs par député peuvent être accrédités ; une partie des collaborateurs en circonscription ne le sont donc pas. Il n'existe ni grille des salaires, ni salaire minimum. Si les salaires sont assez disparates d'un député à l'autre, et d'une nationalité à l'autre, on relève tout de même des régularités. Guère inférieure à 1 500 euros, la rémunération mensuelle s'élève fréquemment à 2 000, 2 500 euros. Les salaires les plus élevés (supérieurs à 3 000 euros) sont ceux des assistants les plus expérimentés. Dans un rapport rédigé en 2004, Sébastien Michon (IEP et université Marc-Bloch de Strasbourg) évoque une amplitude des salaires allant de 1 300 à 3 800 euros.
A l'Assemblée nationale des salaires disparates[1] :
- 21 % des assistants de députés touchent entre 460 et 1 380 euros net mensuel ;
- 25 % d'entre eux entre 1 381 et 2 000 euros net mensuel ;
- 43 % d'entre eux entre 2 001 et 2 900 euros net mensuel ;
- 11 % gagnent plus de 2 900 euros net mensuel.
Collaborateurs parlementaires devenus...
Anciens collaborateurs connus au plan national
Personnalités politiques (par ordre alphabétique) :
- Marylise Lebranchu
- Patrick Ollier
- Françoise de Panafieu
- Étienne Pinte, assistant parlementaire d'Alain Peyrefitte (octobre 1961)
- Jean-Luc Roméro
- André Vallini
- Manuel Valls
- Yann Wehrling
- Jean-Vincent Placé
Anciens collaborateurs, actuellement parlementaires (XIIIe législature)
par ordre alphabétique :
- Benoist Apparu
- Delphine Batho
- Patrick Beaudouin, député-maire
- Véronique Besse
- Gisèle Biémouret
- Jean-Pierre Balligand, maire
- Patrick Bloche, ancien assistant parlementaire de Ghislaine Toutain et de Jean-Marie Bockel
- Claude Bodin, député,conseiller régional d'île-de-France
- Philippe Briand, député-maire
- Jérôme Chartier, député-maire
- Jacqueline Chevé, ancienne assistante parlementaire de Didier Chouat (ancien Député-Maire de Loudéac)
- Éric Ciotti
- Olivier Dussopt
- Corinne Erhel, ancienne assistante parlementaire d'Alain Gouriou (ancien Député-Maire de Lannion)
- Christian Estrosi, député-maire
- Christophe Guilloteau
- Jean-Philippe Maurer
- Françoise de Panafieu
- Éric Raoult, maire
- François de Rugy
- Bruno Sandras, maire
- Catherine Troendle, sénatrice-maire
- Alex Türk, sénateur
- Manuel Valls, député-maire
- Patrice Verchère
Anciens collaborateurs, actuellement travaillant dans les médias et autres professions
- Basile de Koch, frère de Karl Zéro
- Tristan Mendès France, blogueur
- Eric Naulleau, Éditeur, chroniqueur
- Laurent Fontaine, animateur télé.
Autres élus et actualité
Le collaborateur parlementaire dans la culture
On pourra, entre autres, se référer aux œuvres suivantes pour se faire une idée de la place du collaborateur parlementaire dans la culture.
Littérature
Julien Sorel, secrétaire parlementaire dans « Le Rouge et le Noir »
Chanson
Miossec, album À prendre : L'assistant parlementaire
Voir aussi
Bibliographie
Ouvrages
- Cadieu Pascal, Les collaborateurs politiques : statuts et missions, collection L’essentiel sur…, Territorial, Paris, 2000, 156 pages
- Guillaume Courty et collectif, Le travail de collaboration avec les élus, Michel Houdiard, 2005, ISBN 2-912673-43-7
- Anonyme, L’institutionnalisation des assistants parlementaires, recherches en bibliothèque, Sénat, 09/07/2004
- Anonyme, Les assistants parlementaires, Informations Constitutionnelles et Parlementaires, 01/07/1992, n°164, pages 123-1
Articles de presse, annuaires et revues
- Nicolas Boulet, « Être assistant parlementaire », Lemagazine.info, 09/02/2005
- Thomas Bronnec, « Députés et … patrons », L’Express, 04/10/2004
- Henri Saint-Amand, « Un statut pour les collaborateurs d’élus », L’Hémicycle, 30/06/2004
- François-Xavier Lanfranchi, « Collaborateurs des élus : à quand un statut ? », L’Hémicycle, 23/06/2004
- Thomas Bronnec, « Les dépités de l’Assemblée », L’Express, 09/10/2003
- Nicola Di Primo, « Larbin de député : un job ingrat mais convoité », Courrier International, 02/03/2000
- Philippe Coutand, « Les assistants parlementaires toujours en quête d’un statut », L’Hémicycle, 15/01/2003
- Clarisse Fabre, « Une vague de licenciements frappe les assistants parlementaires des députés de gauche battus », Le Monde, 26/06/2002
- Patrick Le Lidec, "Les députés, leurs assistants et la gestion du crédits collaborateurs", Sociologie du travail, Avril-Juin 2008, p. 147-168.
- Denis Cosnard, « Quand les assistants parlementaires se rebellent », Les Echos, 17/06/2002
- Laurent de Boissieu, « Assistants parlementaires ; de un à cinq collaborateurs, qui exercent des tâches très variées », La Croix, 08/06/2002
- Clarisse Fabre, « Les assistants parlementaires ne veulent plus être traités comme des employés de maison », Le Monde, 23/06/2001
- Sébastien Michon, Les assistants parlementaires des députés européens : étude d’un groupe d’auxiliaires politiques au Parlement européen, Études européennes, Revue en ligne du Centre des Études Européennes de Strasbourg, n°4, avril 2004.
- Camby Jean-Pierre, « Le Conseil d’État et le statut des assistants parlementaires (CE 21/12/1992) », Les petites affiches-La loi, 02/04/1993, n°40, pages 11-14
- Sébastien Michon, « Assistant parlementaire au Parlement européen : un tremplin pour une carrière européenne », Sociologie du travail, vol. 50, n°2, 2008, p. 169-183
Articles connexes
Liens externes
- Site du CCAP: Cercle des Collaborateurs et Attachés Parlementaires
- wiki sur le colloque des 30 ans des collaborateurs parlementaires (2006)
- Dossier spécial assistants parlementaires au Parlement européen
- Assemblée nationale : Les assistants parlementaires
- Sénat : Situation matérielle des sénateurs
- Groupe d'Analyse Politique : Le travail de collaboration avec les élus
- Blog de l'Union syndicale des collaborateurs parlementaires de l'Assemblée nationale - USCP UNSA AN
- Blog de l'Union syndicale des collaborateurs parlementaires du Sénat - USCP UNSA Sénat
- Site de l'Alliance des Collaborateurs de Députés - ACD Assemblée nationale
- Association française des collaborateurs parlementaires - AFCP
- Blog de l'AFCP
- Le Journal d'un assistant parlementaire
Formations et formations continues
- Savoirs Publics
- Le Master Travail politique et parlementaire - Paris X
- Master Paris I
- Instituts d'Etudes Politiques
- ISMaPP
- Cycle de perfectionnement des collaborateurs parlementaires de l'ENA
- Institut du sens politique
- Master communication politique de Paris XII
Notes et références
- source Carma
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