- Roussel-Uclaf
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Roussel-Uclaf Création 1961 Disparition 1994 Fondateurs Gaston Roussel Personnages clés Jean-Claude Roussel, Jacques Machizaud, Jürgen Dormann Forme juridique Société anonyme Siège social 35, boulevard des Invalides, 75007, Paris (France) Activité Industrie pharmaceutique Filiales - Parfums Rochas
- Nobel-Bozel
- Distriphar
- Laboratoires DiamantEffectif 16 551 (1994) Chiffre d’affaires 14,810 Mds Fr (1994) modifier Roussel-Uclaf est un laboratoire pharmaceutique fondé en 1920. En 1997 il a été intégré au groupe allemand Hoechst, acquis à son tour par le groupe Sanofi Aventis en 2004.
Sommaire
Histoire
Fondation de l'ISH et d'UCLAF
Le docteur Gaston Roussel (1877-1947), est vétérinaire pour la Compagnie générale des omnibus pour laquelle il soigne les chevaux reliant Pantin à la Gare du Nord, et dont Romainville était la cité dortoir. Il développe à partir de 1909 un médicament contre l'anémie, l’Hemostyl, à base d'un sérum obtenu par la seconde saignée des chevaux. Il assume la production croissante de son petit laboratoire pour l'exploitation du sérum de cheval. Après la guerre, il s'associe à ses confrères vétérinaires Albert Caldairon et Alfred Lindeboom pour créer le 3 août 1920, l’Institut de sérothérapie hémopoïétique (ISH), société anonyme au capital de 500 000 francs, la première société du groupe Roussel[1].
En 1927, il crée les Usines Chimiques des Laboratoires Français (UCLAF) à Romainville et commercialise en 1936, le Rubiazol, premier sulfamide obtenu industriellement, qui devient l'un des médicaments les plus vendus dans le domaine de la thérapeutique anti-infectieuse par voie interne[1].
Création de Roussel-Uclaf
En 1952, est créée Roussel-UCLAF regroupant l'UCLAF, l'ISH et la Société française de pénicilline (Sofrapen), entreprise fondée en 1947 grâce au Plan Marshall avant d'être rachetée par Gaston Roussel[2]. Roussel-Uclaf est devenu un fleuron de l'industrie pharmaceutique française, et en 1968, Jean-Claude Roussel décide d'ouvrir le capital de la holding, Compagnie Financière Chimio à la société Hoechst, premier groupe pharmaceutique allemand, pour financer ses innovations, la fabrication et sa diversification, ce qui suscite des réactions réprobatrices des pouvoirs politiques. Après la mort accidentelle de Jean-Claude Roussel et d'une partie de son équipe dans un accident d'hélicoptère le 9 avril 1972, Jacques Machizaud reprend les rênes de l'entreprise jusqu'en 1981. La famille Roussel, faute de solution française, laisse en 1974 la majorité du capital (56%) de la société au groupe allemand. En 1982, le gouvernement français renonce à la nationalisation du laboratoire, l’État se limitant à 40% du capital. Pendant 15 ans, la participation minoritaire de l'État, cédée à Rhône-Poulenc en 1992, ne permet pas à Hoechst d'intégrer entièrement le groupe Roussel-Uclaf en son sein[3].
Roussel-Uclaf rejoint Hoechst
Pour mettre fin à cela, Hoechst lance avec succès une OPA en décembre 1996. Hoechst-Marion-Roussel (HMR) devient le quatrième groupe pharmaceutique mondial. Avant l'absorption, Roussel-Uclaf employait 8000 salariés[4] présentait pour l'exercice 1996, un bénéfice net de 1,6 milliard de francs, en progression de 10,6% en un an, et un chiffre d’affaires de 17,09 milliards de francs, en hausse de 2,8%[5].
Concentration
En décembre 1998, HMR (Hoechst Marion Roussel) et Rhone-Poulenc fusionnent pour donner naissance à la société Aventis. Suite à l'acquisition, en 2004, par Sanofi-Synthélabo du groupe Aventis, les entités de production de Roussel-Uclaf (Romainville, Neuville-sur-Saône, Compiègne, Vertolaye, Francfort et Bridgewater-New Jersey) appartiennent désormais au groupe Sanofi Aventis devenu Sanofi en 2011.
La pilule abortive RU 486
Roussel-Uclaf commercialise dans les années 1980 la pilule abortive RU 486, mise au point à partir des découverte d'Étienne-Émile Baulieu en 1980. Face aux pressions des militants anti-avortement, Roussel-Uclaf retire la pilule de la vente le ministre de la sante donne l'obligation à RU de produire cette molécule elle en cède les droits de production à Édouard Sakiz, ancien PDG de Roussel Uclaf plusieurs années plus tard .
Propriété du groupe Hoechst après le rachat de Roussel-UCLAF, la pilule abortive est abandonnée en 1997 par le groupe allemand. Il cède ainsi aux menaces de boycott de l'ensemble de ses produits par les militants anti-avortement, principalement sur le territoire américain, mais réglant également l'opposition morale durable des dirigeants allemands qui s'était heurté à une mise en demeure du ministre de la Santé Claude Évin quand ils avaient tenté d'empêcher sa mise sur le marché français en 1988. Hoechst cède alors gratuitement tous les droits sur la production et la commercialisation de la pilule à Édouard Sakiz, ancien patron de Roussel Uclaf et codécouvreur de la molécule, qui la produit à travers une nouvelle entreprise indépendante, Exelgyn[6].
Notes et références
- http://www.shp-asso.org/index.php?PAGE=roussel
- Le Monde diplomatique, mars 2003, page 28 « Pas de médicaments pour les pays pauvres : Contre-projet à Romainville »,
- http://www.fundinguniverse.com/company-histories/Roussel-Uclaf-Company-History.html
- Kompass de 1996
- Roussel UCLAF : profits en hausse de 11% », L'Humanité, 18 février 1997 «
- Aline Richard, « Hoechst se débarrasse de la pilule abortive RU 486 », La Tribune, 9 avril 1997
Sources
- De Gaston Roussel à Sanofi-Aventis : Près d’un siècle d’histoire et de patrimoine pharmaceutiques à Romainville, Patrimoine en Seine-Saint-Denis no15, Conseil général de Seine-Saint-Denis, 2006-2007
- Jacqueline Mattei, « Hoechst case Roussel-UCLAF sur son échiquier », L'Expansion du 14 avril 1995 - lire en ligne
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Sylvain Rossignol, Mon usine est un roman, La Découverte, Paris, 2008, 419 p. (fiction)
- Christine Rousseau, « Il était une fois notre usine » (critique de l'ouvrage précédent dans Le Monde, 16 mai 2008, p. 3)
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