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Roussel-Uclaf
Roussel-Uclaf est un laboratoire pharmaceutique fondé en 1920. En 1997 il a été intégré au groupe allemand Hoechst, acquis à son tour par le groupe Sanofi Aventis en 2004.
Sommaire
Histoire
Gaston Roussel, vétérinaire pour la Compagnie générale des Omnibus basée à Pantin, développe à partir de 1909 un médicament contre l'anémie, l’Hemostyl, à partir d'un sérum obtenu par la seconde saignée des chevaux. Pour assumer la production croissante, il s'associe à ses confrères A. Caldairon et A. Lindeboom pour créer en 1920 l’Institut de sérothérapie hémopoïétique (ISH). En 1927, il constitue les Usines chimiques des laboratoires français (UCLAF). et commercialise en 1935 l'anti-infectieux Rubiazol. En 1952, est créée Roussel-UCLAF regroupant l'UCLAF, l'ISF et la Société française de pénicilline (Sofrapen), entreprise fondée en 1947 grâce au Plan Marshall avant d'être rachetée par Gaston Roussel[1].
Fleuron de l'industrie pharmaceutique française, Roussel-Uclaf ouvre son capital en 1968 à l'allemand Hoechst pour financer ses innovations ce qui suscite des réactions réprobatrices des pouvoirs politiques. Après la mort de Jean-Claude Roussel en 1972, Jacques Machizaud prend les rênes de l'entreprise jusqu'à l'arrivée des socialistes au pouvoir. La famille Roussel, faute de solution française, laisse en 1974 la majorité du capital (56%) de la société au groupe allemand. En 1982, le gouvernement français renonce à la nationalisation du laboratoire, l’État se limitant à 40% du capital. Pendant 15 ans, la participation minoritaire de l'État, cédée à Rhône-Poulenc en 1992, ne permet pas à Hoechst d'intégrer entièrement le laboratoire français en son sein. Pour mettre fin à cela, Hoechst lance avec succès OPA en 1997, et Hoechst-Marion-Roussel (HMR) devenant quatrième groupe pharmaceutique mondial. Avant l'absorption, Roussel-Uclaf employait 8000 salariés[2] présentait pour l'exercice 1996, un bénéfice net de 1,6 milliards de francs, en progression de 10,6% en un an, et un chiffre d’affaires de 17,09 milliards de francs, en hausse de 2,8%[3].
Roussel-Uclaf commercialise dans les années 1980 la pilule abortive RU 486, mise au point à partir des découverte d'Étienne-Émile Baulieu en 1980. Face aux pressions des militants anti-avortement, Hoechst-Marion-Roussel retire la pilule de la vente et en cède les droits de production à Édouard Sakiz, ancien PDG de Roussel Uclaf.
Propriété du groupe Hoechst après le rachat de Roussel-UCLAF, la pilule abortive est abandonnée en 1997 par le groupe allemand. Il cède ainsi aux menaces de boycott de l'ensemble de ses produits par les militants anti-avortement, principalement sur le territoire américain, mais réglant également l'opposition morale durable des dirigeants allemands qui s'était heurté à une mise en demeure du ministre de la Santé Claude Évin quand ils avaient tenté d'empêcher sa mise sur le marché français en 1988. Hoechst cède alors gratuitement tous les droits sur la production et la commercialisation de la pilule à Édouard Sakiz, ancien patron de Roussel Uclaf et codécouvreur de la molécule, qui la produit à travers une nouvelle entreprise indépendante, Exelgyn[4].
Au terme d'une période intense de fusions et acquisitions dans le secteur pharmaceutique dans les années 2000, les entités de production de Roussel (Romainville, Francfort et Brigdewater-New Jersey) appartiennent désormais au groupe Sanofi Aventis.
Notes et références
- ↑ « Pas de médicaments pour les pays pauvres : Contre-projet à Romainville », Le Monde diplomatique, mars 2003, page 28
- ↑ Kompass de 1996
- ↑ « Roussel UCLAF : profits en hausse de 11% », L'Humanité, 18 février 1997
- ↑ Aline Richard, « Hoechst se débarrasse de la pilule abortive RU 486 », La Tribune, 9 avril 1997
Sources
- De Gaston Roussel à Sanofi-Aventis : Près d’un siècle d’histoire et de patrimoine pharmaceutiques à Romainville, Patrimoine en Seine-Saint-Denis no15, Conseil général de Seine-Saint-Denis, 2006-2007
- Jacqueline Mattei, « Hoechst case Roussel-UCLAF sur son échiquier », L'Expansion du 14 avril 1995 - lire en ligne
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Sylvain Rossignol, Mon usine est un roman, La Découverte, Paris, 2008, 419 p. (fiction)
- Christine Rousseau, « Il était une fois notre usine » (critique de l'ouvrage précédent dans Le Monde, 16 mai 2008, p. 3)
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