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Rotary International
Logo de Rotary InternationalContexte général Champs d'action Servir l’intérêt général et faire progresser l'entente et la paix dans le monde. Zone d'influence 170 pays d'Amérique du Nord, d'Amérique du Sud, d'Europe, d'Afrique, d'Asie et d'Océanie Fiche d’identité Fondateur Paul Harris Fondation 1905 Siège central Evanston, Illinois, États-Unis Président(e) John Kenny (2009-2010) Méthode Club service Membres 1 233 017 dans 33 581 Rotary Clubs (au 31 mai 2009) Slogan Servir d'abord. Site internet http://www.rotary.org/
http://www.rotary-francophone.org/Le Rotary International est une association qui rassemble plus de 32 000 clubs service présents dans plus de 170 pays. L'ensemble de ces clubs Rotary compte au total plus de 1 200 000 membres, appelés rotariens (dont 33 000 en France environ)[1].
Le Rotary a été la première association de ce type. L'association, dont le siège se trouve aujourd'hui à Evanston (près de Chicago), dans l'Illinois, se présente comme une organisation apolitique et ouverte qui encourage une haute éthique civique et professionnelle et œuvre pour faire progresser l'entente et la paix dans le monde. Sa devise première est « Servir d'abord » (Service above Self), et il existe une devise secondaire qui est « Qui sert le mieux profite le plus » (They profit most who serve the best).
Le Rotary International est financé notamment par la cotisation annuelle de ses membres[2] ou par des dons pour la Fondation.
L'emblème du Rotary est une roue d'engrenage de 24 dents, symbole de la transmission de l'énergie. Ces 24 dents symbolisent aussi le fait que l'esprit de service s'exerce à toute heure de la journée.
Les représentations locales du Rotary sont désignées du nom de Rotary Club (Club Rotary en français canadien).
Création
Le Rotary a vu le jour à Chicago, Illinois, aux États-Unis le 23 février 1905. C'est à cette date que son fondateur, Paul P. Harris, avocat, tint la première réunion, en compagnie de trois amis, Silvester Schiele, négociant en charbon, Gustavus H. Loehr, ingénieur des mines et Hiram E. Shorey, tailleur. Ils étaient d'origine allemande, suédoise, irlandaise, américaine et représentaient les confessions protestante, catholique et israélite. Deux des quatre fondateurs étaient franc-maçons, P. Harris et Gustavus E. Loehr, qui d'ailleurs ne restera membre que très peu de temps avant de retourner à la franc-maçonnerie. Hiram E. Shorey quittera également très vite le Rotary, pour, semble-t-il, des raisons professionnelles.
À l'origine, l'idée de Paul Harris était de promouvoir la solidarité entre hommes d'affaires, mais, très vite, la notion d'une action humanitaire vint se greffer sur cet objectif. Les réunions étaient tenues à tour de rôle sur le lieu de travail de chacun des membres, d'où le nom de Rotary. Les premiers mois furent difficiles, de nombreuses discussions très vives sur l'évolution souhaitable opposant les membres du premier club. Ce n'est que fin 1906 que put être envisagé sereinement le développement du Rotary.
Philosophie
Selon ses statuts officiels, le Rotary a pour objectif de cultiver l’idéal de servir auquel aspire toute profession honorable et, plus particulièrement, s’engage à :
- Mettre à profit les relations et contacts pour servir l’intérêt général ;
- Observer des règles de haute probité dans l’exercice de toute profession ; reconnaître la dignité de toute occupation utile ; considérer la profession de chaque Rotarien comme un vecteur d’action au service de la société ;
- Appliquer l’idéal de servir dans la vie privée, professionnelle et publique ;
- Faire progresser l’entente entre les peuples, l’altruisme et le respect de la paix par le biais de relations amicales entre les membres des professions, unis par l’idéal de servir.
Le « critère des quatre questions » est une série d'interrogations devant servir à définir si une action est bonne ou non. Il est conçu comme suit :
En regard de ce que nous pensons, disons ou faisons :
- Est-ce conforme à la vérité ?
- Est-ce loyal de part et d'autre ?
- Est-ce susceptible de stimuler la bonne volonté réciproque et de créer des relations amicales ?
- Est-ce bénéfique à tous les intéressés ?
La Fondation Rotary
Créée dès 1917 comme fonds de dotation, la Fondation Rotary a pris son nom actuel en 1928. En 1983, elle est érigée en association à but non-lucratif (non-for-profit corporation) selon les lois de l’État de l’Illinois aux États-Unis. La Fondation est gérée par son propre conseil d’administration exclusivement à des fins charitables et éducatives, conformément à ses textes fondateurs.
La Fondation Rotary, juridiquement et financièrement distincte du Rotary International, a pour objectif de soutenir financièrement les buts et missions du Rotary et de l’aider à promouvoir l’entente entre les peuples au travers de programmes éducatifs et humanitaires aux niveaux local, national et international.
Elle agit soit par elle-même (bourses d'études, échanges de groupes de jeunes professionnels, …), soit en subventionnant diverses actions montées par les Rotary clubs, seuls ou en coopération (creusement de puits, actions d'alphabétisation, …). Sous le nom de « programme PolioPlus », elle participe enfin à l'effort mondial d'éradication de la poliomyélite qu'elle s'est engagée à accompagner jusqu'à son complet achèvement.
Finances
La Fondation Rotary est essentiellement financée par des contributions volontaires, venant ou non de Rotariens. Pour l'année comptable 2005-2006, leur montant dépasse 110 millions de dollars.[3]
Les programmes humanitaires se voient affecter plus de 44 M $, les programmes éducatifs 22, PolioPlus 25, la différence couvrant les dépenses de fonctionnement et de développement.
PolioPlus
Le programme PolioPlus a été lancé par le Rotary en 1985 avec pour objectif l'éradication de la poliomyélite par la voie de la vaccination des enfants, et ce pour 2005, année du Centenaire du Rotary.
Dès 1988, l'Organisation mondiale de la santé prenait le relais en lançant The Global Polio Eradication Initiative (Initiative globale d'éradication de la polio - GPEI), en partenariat avec le Rotary, l'UNICEF (United Nations Children's Fund - Fonds des Nations Unies pour l'enfance) et le CDC (US Centers for Disease Control and Prevention - Centres de contrôle et de prévention des maladies) d'Atlanta.
PolioPlus est ainsi la première et plus importante campagne de santé publique entreprise par une organisation non gouvernementale ; elle sert donc de précédent et d’exemple de collaboration entre secteurs public et privé dans la lutte contre les maladies.
Grâce à son réseau international de bénévoles sur le terrain, le Rotary participe à la livraison des vaccins et aux actions de mobilisation sur le terrain, et règle les questions d’ordre logistique en coopération avec les ministères de la santé des pays concernés, l’OMS, l’UNICEF, et le CDC d’Atlanta.
À ce jour, le Rotary a versé plus de 650 millions de dollars destinés à la vaccination de plus de deux milliards d’enfants dans 122 pays.
Les programmes éducatifs
Les bourses d'études
La Fondation Rotary offre chaque année quelque 1 000 bourses d'études d'un an (voire de deux ans) à des étudiants qui partent à l'étranger et qui ont pour mission de se comporter comme des « ambassadeurs du Rotary ». Ces bourses ne sont pas autorisées aux Rotariens, à leurs enfants et alliés : elles bénéficient à des jeunes parrainés par des Rotary-clubs. Outre l'aspect financier, les Rotariens accueillent ces boursiers et leur servent de conseillers.
Ce programme de bourses a été lancé en 1947, en hommage au fondateur du Rotary, Paul Harris, qui venait de décéder. Depuis la création du programme, plus de 36 000 étudiants en ont bénéficié. Pour l'année 2005-2006, près de 15 millions de dollars ont été alloués aux bourses d'études.
Les « échanges de groupes d'étude »
Ce programme permet à des équipes de quatre professionnels non Rotariens (âgés de 25 à 40 ans) de séjourner pendant quatre semaines dans un pays étranger. Il s'agit d'un échange entre deux « districts » (groupes de clubs) de pays différents qui reçoivent à tour de rôle ces « groupes d'étude » afin de savoir comment y est exercé leur propre métier et de découvrir une culture et un mode de vie différents. Un Rotarien expérimenté accompagne ces quatre professionnels.
En 2005-2006, la Fondation a financé 543 équipes pour un montant de 4 millions de dollars[4].
Les « centres du Rotary pour études internationales sur la paix et la résolution des conflits »
Cinquante étudiants sont sélectionnés chaque année depuis 2002 à travers le monde pour étudier pendant deux ans les relations internationales, la paix et la résolution des conflits dans l'une des six universités situées au Japon, en Australie, au Royaume-Uni, aux États-Unis et en Argentine, et bientôt à nouveau en France, délivrant un diplôme de niveau master. Les candidats à ces bourses doivent démontrer un engagement envers la paix au travers d'activités professionnelles ou bénévoles. Une fois diplômés, ces boursiers sont appelés à travailler dans des organisations internationales ou auprès de gouvernements en vue de jouer un rôle en faveur de la paix.
Les programmes humanitaires
La Fondation Rotary consacre chaque année quelque 40 millions de dollars à ses programmes humanitaires, autres que PolioPlus.
Le programme « 3 H »
Tiré de l'anglais Health, Hunger, Humanity, le programme « 3 H » vise à améliorer la santé, combattre la famine et contribuer au développement. Il finance de nombreuses actions internationales favorisant l'autosuffisance et le développement économique. À titre d'exemple, nombre d'actions "3 H" permettent d'accroître la production alimentaire dans les pays en voie de développement par la formation en agriculture, l'éducation professionnelle, l'alphabétisation et le prêt de petites sommes pour le lancement d'entreprises individuelles.
La particularité du programme « 3 H » est de financer sur une période de 2 à 4 ans des actions humanitaires internationales de grande envergure, dans le but que les bénéficiaires continuent de profiter du programme au-delà de sa période de financement. Les subventions "3H" sont comprises entre 100 000 et 300 000 dollars. Les clubs ou « districts » (groupes de clubs) d'au moins deux pays doivent être impliqués et fournir 10 % de la somme demandée. Depuis 1978, 74 millions de dollars y ont été consacrés.
Les « subventions de contrepartie »
Lorsque plusieurs clubs d'un ou de plusieurs pays s'associent pour monter une action internationale à caractère éducatif ou humanitaire, ils peuvent demander à la Fondation de compléter (de 5 000 à 150 000 dollars) les fonds qu'ils ont réunis pour la financer. La présence d'au moins un club ou district dans le pays de l'action est obligatoire. Les actions admissibles doivent répondre à un besoin d'une collectivité, tel que la construction d'un puits d'irrigation, l'achat d'équipement agricole ou médical, d'ambulances ou encore la formation d'enseignants.
Programmes d'échanges de jeunes
Échanges scolaires
Le Rotary offre à quelque 7 000 jeunes âgés de 16 à 18 ans, enfants de Rotarien ou non, l’opportunité de séjourner dans des familles, rotariennes ou non, dans de nombreux pays du monde au cours d’une année scolaire afin d’y acquérir en plus de la langue, une ouverture sur le monde. L'adolescent devient un véritable membre de la famille, suit les mêmes études que les jeunes de son âge, et est suivi par un parrain Rotarien de la localité en vue de la pleine réussite de son séjour.
En retour, les familles s’engagent à recevoir pendant une durée équivalente, un jeune étranger provenant d’un pays pas forcément identique à celui où s’est rendu leur propre enfant.
Échanges familiaux d'été
Ces échanges s’adressent à des filles et garçons de 15 à 18 ans, enfants de Rotariens ou non, mais parrainés par un Rotary-club. Les jeunes sont accueillis comme enfants supplémentaires dans des familles étrangères rotariennes ou non, pendant quelques semaines durant l’été. Les jeunes étrangers sont accueillis en France dans les mêmes conditions et durant le même été. Le but de ces échanges est de faire connaître aux jeunes de nouveaux pays, modes de vie et cultures et de promouvoir ainsi la compréhension et l'amitié internationales : le langage n'intervient que comme un moyen de contact, car il s'agit d'échanges culturels et touristiques et en aucun cas linguistiques.
Quelques chiffres
Le nombre de rotariens dans le monde est estimé à environ 1,220 million répartis comme suit : Amérique du Nord 420 000, Asie 300 000, Europe 325 000, Amérique Latine 90 000, Océanie-Pacifique 65 000, Afrique 20 000.
Entre 2002 et 2006, le nombre total de rotariens a légèrement décliné, passant d'environ 1 245 000 à 1 223 000[5]
Nombre de Rotary Clubs dans le monde : 33 000 dont 1 000 en France, 255 en Belgique et Grand-Duché de Luxembourg (chiffres de 2007) et 200 en Suisse.
Réalisations marquantes
Les réalisations du Rotary sont innombrables du fait de la très grande importance des actions locales opérées par les clubs. Ces clubs sont répartis partout dans le monde et exercent une action d'entraide (échange d'étudiants, financement de programmes contre la faim). Il faut noter d'une part que, à l'exception des étudiants et des handicapés, cette entraide ne s'exerce pas dans les régions où fonctionne le club, et que d'autre part cette « entraide » recouvre la notion de service public, qui n'est pas connue dans la culture anglo-saxonne.
Néanmoins, il est possible de souligner :
- en 1943, une conférence rotarienne à Londres sur l’éducation et les échanges culturels est à l’origine de la création de l’UNESCO.
- en 1985, un programme mondial destiné à éradiquer la poliomyélite a été lancé. Au 1er janvier 2007, l'objectif est presque atteint, seuls 4 pays connaissent encore cette maladie sous forme endémique[6].
Qualité de membre
Par ses statuts, le Rotary se définit lui-même comme une organisation non-partisane et non-sectaire.
Membres actifs
Les conditions générales pour être membre actif sont d'occuper (ou avoir occupé) un poste à responsabilités dans le monde des affaires ou une profession libérale, de pouvoir respecter les règles d'assiduité et de participer aux actions du club. En 2007, le Rotary propose aux clubs d'accepter l'admission de décideurs locaux sortant de ces critères professionnels (monde des affaires et professions libérales) mais qui ont fait preuve au travers de leurs qualités dans le cadre de leurs activités personnelles dans leur collectivité.
Il existe également des conditions particulières au niveau de chaque club, puisque les membres sont censés vivre ou travailler dans la ville du club ou sa région et que chaque club devrait limiter le nombre de membres représentant un domaine d'affaires ou une profession à 10% du nombre de ses membres.
La qualité de membre actif s'obtient par cooptation, c'est-à-dire par invitation par le biais d'un rotarien.
De 1905 jusqu'aux années 1980, les femmes ne pouvaient pas devenir membres des Rotary clubs ( voir paragraphe "Critiques et Divers").
Membres d'honneur
La qualité de membre d'honneur est donnée par un Club Rotary à des personnes qui se sont distinguées dans la réalisation des principes rotariens ou qui ont fait preuve d'un soutien constant à la cause du Rotary. En principe, la qualité de membre d'honneur est conférée seulement dans des cas exceptionnels, mais on constate que le Rotary propose traditionnellement la qualité de membre d'honneur aux chefs d'États ou a des personnalités marquantes [7] ou, de manière générale, à des responsables politiques y compris au niveau local.
Les membres d'honneur sont exempts du paiement du droit d'admission et des cotisations. Ils n'ont pas de droit de vote et ne sont pas éligibles à un quelconque poste dans leur club. La qualité de membre d'honneur est limitée dans le temps et se termine automatiquement à l'issue de la durée fixée, couramment un an. Cette durée peut être prorogée, ou la qualité de membre d'honneur être révoquée à tout moment.
Divers et critiques
Publications rotariennes
Le Rotary publie en anglais une revue officielle The Rotarian, distribuée à quelque 500 000 lecteurs à travers le monde[8].
Trente-et-une autres revues dites régionales sont également publiées en 22 langues, distribuées dans 133 pays à quelque 715 000 exemplaires. [9]
Quatre d'entre elles sont publiées en tout ou partie en français [10], dont Le Rotarien, édité en français à 39 000 exemplaires à destination d'abonnés français et francophones d'une quarantaine de pays ou régions géographiques et "Rotary Contact" publié en français et néerlandais à destination des 10.000 Rotariens de Belgique et du Grand-Duché de Luxembourg [11].
Activités rotariennes sur Internet
Le Rotary a démarré la construction de clubs virtuels - Rotary e-Clubs - sur Internet[12]. Le Rotary expose sur Internet sa propre sélection de « Rotariens fameux[13] ». Le Rotary est actif aussi à travers le site « Digaria[14] ».
La discrimination envers les femmes au cours du XXe siècle
De 1905 jusqu'aux années 1980, les femmes ne pouvaient pas devenir membres des Rotary clubs, bien que les épouses de Rotariens, étaient souvent membres du club jumeau Inner Wheel. Jean Harris, l'épouse de Paul Harris, était elle-même devenue en 1946 membre d'honneur du club Inner Wheel d'Edimbourg (Écosse), ville dont elle était originaire.
L'égalité des genres dans le Rotary International a été réclamée pour la première fois publiquement par l'affaire du Rotary-club de Duarte. En 1976-1978, le Rotary-club de Duarte en Californie a permis à trois femmes de le rejoindre. Les représentants officiels du Rotary International se sont alarmés de la présence de femmes dans ce club. Les demandes du Rotary International visant à mettre fin à l'appartenance de femmes ont été rejetées par le club, de sorte que le Rotary International a révoqué la charte du club en 1978. Le Rotary-club de Duarte a porté l'affaire devant la justice californienne en invoquant le fait que les Rotary-clubs sont des établissements d'affaires sujets à la juridiction de la loi civile ("Unruh Civil Rights Act"), qui prohibe la discrimination basée sur la race, le genre, la religion ou les origines ethniques. Le Rotary International fit appel de la décision devant la Cour Suprême des États-Unis. L'avocat du Rotary International argua que "…[les attendus de la décision] nous forcent à prendre à bord tout le monde, comme un motel". Le Rotary-club de Duarte ne fut pas le seul à s'opposer au Rotary International : le Rotary-club de Seattle-International District vota l'admission de femmes à l'unanimité en 1986. La Cour Suprême des États-Unis, le 4 mai 1987, confirma la décision californienne à l'unanimité de ses membres. Depuis cette époque, les femmes ont été admises à rejoindre le Rotary. (Les Elks, le dernier bastion dans les clubs-service à interdire l'affiliation féminine, votèrent en 1995 l'admission de femmes).
En 1997, il y avait 12 gouverneurs féminins de district Rotary et 1 500 présidents féminins à travers les États-Unis, et ils comptaient 13% de membres, avec de nouvelles affiliations féminines dépassant les nouvelles affiliations masculines d'un facteur de un pour dix. Ceci reste encore bien en-dessous du niveau de représentation féminine dans les grandes entreprises, qui s'établissait en 1997 à 40%.
En 2006, les Rotariennes représentaient plus de 13 % des effectifs dans l'ensemble du Rotary, les "gouverneurs" femmes étant dans la même proportion.
Le changement de la seconde devise Rotarienne en 2004, de « He profits most who serves the best » en « They profit most who serve the best », 99 ans après sa fondation illustre le changement du fameux club philanthropique vers l'acceptation générale des femmes.
Le Rotary et l'Allemagne nazie
Le régime nazi était méfiant à l'égard des organisations internationales. À partir de 1936, le Rotary qui avait été jusque là considéré de manière neutre [15] commence à être surveillé de plus près, car un double soupçon porte sur les liens de l'organisation avec la franc-maçonnerie et sur la présence de juifs dans l'organisation [16].
En juin 1937, le ministre de l'Intérieur interdit le Rotary aux haut-fonctionnaires, et en juillet le NSDAP interdit la double appartenance au Parti et au Rotary. Plus de la moitié des rotariens étant membres du parti, cette interdiction est une catastrophe. Malgré les suppliques de responsables rotariens allemands, belge [17] et anglais, aucun arrangement ne semble possible et en 1938, le Rotary décida de retirer leur charte aux club allemands, et le Rotary allemand cessa donc d'exister.
Rotary et franc-maçonnerie
Certains liens ont parfois été établis entre le Rotary et la franc-maçonnerie, même si les deux organisations n'ont en fait pas de lien autre que le fait que certains rotariens sont maçons[18] et quelques similitudes dans l'organisation : le Rotary partage avec la maçonnerie une certaine discrétion et la désignation des nouveaux membres par cooptation.
Dès les débuts du Rotary, en effet, des liens de fait semblèrent se créer par exemple en Angleterre, où nombre de maçons devenaient rotariens.
Cette double appartenance eut un double impact : d'une part les maçons rotariens voulurent rapidement se distinguer et, dès 1919, la Grande Loge unie d'Angleterre enregistra la première Loge rotarienne[19] qui fut suivie par d'autres, la plus connue et la mieux documentée étant la Rotarian Lodge No. 4195 enregistrée en 1920[20]. D'autre part, dans un mouvement inverse, des rotariens maçons créèrent des clubs dont l'entrée était de fait réservée aux franc-maçons. Cette dernière pratique fut cependant combattue par le Rotary International qui y mit un terme dans les années 1930, menaçant les contrevenants de leur retirer leur charte.
Plus anecdotiquement, cette double appartenance revendiquée fut parfois matérialisée par de curieux badges de membres mariant les symboles rotariens et maçonniques[21].
Rotary et Église catholique
L'ensemble des éléments cités ci-dessus semblaient montrer l'existence de liens particuliers entre la maçonnerie et le Rotary, et cette confusion des genres posa certains problèmes au Rotary à partir de la fin des années 1920, lorsque l'Église catholique interdit aux prêtres de participer en aucune façon au Rotary [22]. Cette méfiance reflua dans les décennies suivantes, sans toutefois être éliminée, et elle fut la cause d'une certaine lenteur dans le développement du Rotary dans des pays à forte tradition catholique tels que l'Irlande ou la Pologne.
À partir des années 1950, l'église réexamina sa position et les relations entre l'église catholique et le Rotary se normalisèrent [23], les prêtres étant à nouveau autorisés à devenir membres, certains servant comme gouverneur de district.
De nos jours, le cardinal Karl Lehmann en est membre. Ce cardinal est controversé en raison de ses prises de position jugées hétérodoxes sur plusieurs points.
Anecdote
Le groupe palestinien Hamas considère le Rotary comme une organisation sioniste, sa destruction faisant donc partie de la Charte du Hamas[24].
Notes et références
- ↑ Présentation du Rotary sur le site de l'organisation
- ↑ 47 dollars US par an de chaque rotarien - voir la source
- ↑ Rotary.org:
- ↑ Rotary.org:
- ↑ [pdf] Current membership 2006 (Document du Rotary)
- ↑ Wild Poliovirus Weekly Update
- ↑ Voir cette page du site du Rotary
- ↑ Rotary.org:
- ↑ Rotary.org:
- ↑ Rotary.org:
- ↑ Voir le site local
- ↑ Rotary.org:
- ↑ www.rotaryfirst100.org - a service of Rotary Global History Fellowship
- ↑ Digaria Welcome
- ↑ Jusque 1936, les instances du NSDAP autorisent la double appartenance au parti et au Rotary
- ↑ En tout cas à l'étranger. En Allemagne, les clubs avaient exclu tous les non aryens dès 1936. Par exemple, Thomas Mann fut exclu de son club munichois)
- ↑ Le gouverneur belge souligne que les rotariens ont pour principe essentiel de respecter l'autorité établie et souligne que s'il y a des membres de la religion israélite dans des clubs belges, c'est parce que ce n'est pas une objection légale en Belgique et que l'organisation ne peut donc en faire grief aux clubs concernés
- ↑ Même si, des quatre premiers membres du Rotary, au moins un, Gus Loehr, était maçon, cf. cette page du site de documentation du Rotary. Loehr fut membre assez peu de temps. Il semble par contre clair que Paul Harris n'était pas maçon.
- ↑ Enregistrée comme Nottingham Rotary Lodge No. 3941 auprès de la GLUA en 1919, cf. cette page du site de documentation du Rotary
- ↑ La loge fut créée par 29 maçons, tous membres du Rotary Club de Londres qui comptait à ce moment plus de 300 membres. La GLUA leur suggéra le nom de Rotary Lodge et d'accepter en leur sein tout membre du Rotary, y compris ceux extérieurs au Rotary de Londres
- ↑ Voir les exemples sur cette page
- ↑ Voir cet article du site de documentation du Rotary. Bien que la participation au Rotary était dès lors considérée comme un péché, celui-ci n'entrainait pas l'excommunication, comme la participation à la franc-maçonnerie
- ↑ En 1970, Paul VI s'adressa aux rotariens italiens et Jean-Paul II parla à la convention internationale du Rotary à Rome, louant ses réalisations humanitaires. Ce dernier accepta d'ailleurs un Paul Harris ainsi que d'autres distinction du Rotary
- ↑ Voir sur ce site article 17 de la Charte du Mouvement.
Bibliographie
- Marc Levin, Histoire et histoires du Rotary, IBF, 1995, ASIN=B0014SJ5YE
- Laurent Dareau, Paul Harris, pionnier d'un monde nouveau, Un, Deux…Quatre éditions, 2002 (ISBN 2-913323-50-2)
- Sebastiao Salgado, L'éradication de la polio, une campagne mondiale, Seuil, Turner & Turner, 2003 (ISBN 2-02-062340-4)
Liens externes
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