Republique sovietique alsacienne

Republique sovietique alsacienne

Novembre 1918 en Alsace

Strasbourg : la place Kléber vers 1900

Novembre 1918 en Alsace est une période de transition qui voit le retour de l'Alsace à la France. Avant même l'armistice du 11 novembre 1918 qui met fin à la Première Guerre mondiale, des troubles se produisent dans les principales villes de la région. Des conseils d'ouvriers et de soldats (Soldaten und Arbeiterräte) d'inspiration marxiste se forment à Mulhouse le 9 novembre, puis à Strasbourg et à Colmar à partir du 10, sous l'influence de la Révolution allemande. En même temps, « un Conseil national (Nationalrat) d'Alsace-Lorraine est constitué sous l'impulsion des notables, soutenus par la grande majorité de la population[1] ». Le « soviet de Strasbourg » proclame une « République d'Alsace-Lorraine », mais l'élu socialiste Jacques Peirotes proclame le même jour la République française[2]. Les « soviets » se dissolvent d'eux-mêmes avec le départ des troupes allemandes, entre le 11 et le 17 novembre[1].

Les troupes françaises arrivent en Alsace à partir du 21 novembre et sont accueillies triomphalement par la population, très majoritairement favorable à la France. Puis le Nationalrat proclame officiellement le rattachement du Reichsland à la France le 5 décembre. Poincaré et Clemenceau sont reçus en Alsace et en Lorraine du 8 au 10 décembre. C'est au balcon de l'hôtel de ville de Strasbourg, devant l'enthousiasme de la foule, que Poincaré s'exclamera : « Le plébiscite est fait[1]! »

Sommaire

L'opinion publique en Alsace à la veille de l'Armistice

Quand la guerre s'achève l'opinion publique alsacienne est massivement en faveur de la France[3]. Dans son journal[4] Charles Spindler montre la joie de ses compatriotes face au désarroi des Allemands immigrés. Le 6 novembre il nous dit que sa sœur revient de Strasbourg où elle a acheté rubans et papiers tricolores : « On ne vend plus que cela, aussi bien dans les magasins allemands que dans les vieilles maisons alsaciennes ». Le 8 novembre, après avoir écrit : « Les journaux, tels que la Neue Zeitung[5] et l'Elsässer[6], proclament l'attachement de l'Alsace à la France », il ajoute : « J'éprouve une singulière impression à lire imprimé ce que jusqu'à présent on ne se disait qu'à voix basse entre amis. »

Mais plus instructifs encore sont les aveux du germanophile Philippe Husser[7]. Le 16 octobre, après avoir écrit : « Je parcours le journal. Les nouvelles sont déprimantes. L'Allemagne a perdu la guerre… », il ajoute : « La plupart espèrent – quelques-uns le craignent – que l'Alsace-Lorraine sera bientôt française. » Et il explique cet état de l'opinion par la conduite de l'armée allemande en Alsace : « Ce qui est impardonnable, c'est d'avoir traité l'Alsace en pays ennemi. À qui la faute si la sympathie pour l'Allemagne, qui était indéniable en Alsace-Lorraine au départ, s'est muée en son contraire pendant la guerre, sinon au manque d'égards des autorités militaires ? » Les résultats de ce comportement apparaissent d'ailleurs dans ces lignes de la main du Statthalter Johann von Dallwitz et datées du 25 février 1918 : « Les sympathies à l'égard de la France et l'aversion contre les Allemands ont pénétré jusqu'à une profondeur effrayante dans les milieux des petits bourgeois et des paysans[8]. Le 2 novembre on peut lire : « Dans les villes la joie prédomine à la perspective de devenir français. On entend aussi formuler toutes sortes de réserves, surtout à la campagne. La raison n'est pas prête à s'emballer sans réfléchir pour suivre les élans du cœur. » L'expression « les élans du cœur » montre bien où vont les sentiments.

À la jubilation des Alsaciens répond l'accablement des Allemands immigrés, d'autant plus atterrés que les événements sont allés trop vite ; chacun se débrouille comme il peut et, le 6 novembre, Philippe Husser écrit : « Des familles d'allemands de souche font leurs paquets et se préparent à partir. » Mais un déménagement pour Stuttgart coûte 3.000 marks ! D'autres essaient de se faire passer pour Alsaciens, mais c'est pour s'entendre dire : « Figurez-vous que ma chatte vient de mettre bas dans le chenil ; et, tenez-vous bien, ce sont des chatons[9]. » Le garde général des forêts de Lassaux, un Prussien, parle de son ascendance française[10]. L'administrateur d'Obernai se fiance avec une Alsacienne de dix ans plus âgée que lui[11].

Le gouvernement allemand tente in extremis de garder l'Alsace en lui accordant ce qu'il lui avait toujours refusé : l'autonomie et l'égalité avec les autres États allemands et, le 14 octobre, il nomme statthalter Rudolf Schwander assisté du staatssekretär Karl Hauss ; avec un protestant et un catholique on pense ainsi ménager les susceptibilités religieuses, mais cette nomination déchaîne la fureur d'Eugène Ricklin, « le Lion du Sundgau », qui se voyait déjà dans la place : il joue donc la carte anti-allemande et déclare dépassé le statut d'autonomie ; naïvement, il croit que le futur statut de l'Alsace-Lorraine sera débattu lors de la conférence de la paix et qu'alors il pourra jouer son rôle.

La statue de Kléber

Le 3 novembre éclate la mutinerie de Kiel, mais le mouvement met du temps à gagner l'Alsace. Si le 7 novembre Strasbourg entre en ébullition, c'est aux cris de : « Vive la France ! » ; on pare du drapeau tricolore la statue de Kléber et on casse les vitres de la maison où réside le dernier fils de l'empereur[12]. Pour l'instant on en est encore aux intrigues des civils, ce 3 novembre six Alsaciens, membre de l'Elssaesser-Bund, envoient un télégramme au président Wilson pour lui demander que le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes soit reconnu à l'Alsace-Lorraine. Pendant ce temps l'abbé Sigwalt, curé de Rountzenheim, fait de la propagande pour une République d'Alsace neutre, mais le 6 novembre il y ajoute un article très maladroit dans l'Elsaesser, où il rappelle que : « Un peuple catholique ne peut s'accommoder d'un État athée », ce qui rappelle aux protestants qu'une Alsace indépendante risquerait d'être dominée par la religion rivale.

La gare de Strasbourg, d'où sont parties les premières émeutes[13].

Le 10 novembre, avec l'arrivée des marins de Kiel, une « République des conseils » est proclamée ; il y avait donc deux gouvernements, dans la mesure où l'équipe Schwander-Hauss représentait encore quelque chose et où l'on pouvait considérer comme un ensemble les divers conseils d'ouvriers et de soldats qui surgissaient partout en Alsace, et étaient parfois deux à se partager la même ville. Pour ajouter à la confusion le professeur Wurtz avait prévu de convoquer au Sängerhaus le 11 novembre un comité réunissant des personnalités d'Alsace-Lorraine pour prendre le pouvoir et proclamer d'indépendance de l'Alsace-Lorraine. Mais la tentative avorte. Le Landtag, qui s'est transformé en Nationalrat après avoir absorbé les députés alsaciens au Reichstag, renverse Schwander, et c'est Eugène Ricklin qui le remplace, pour peu de temps d'ailleurs, car vient alors le chanoine Delsor. On ne sait plus qui gouverne ; d'autant plus qu'éclate la révolution et qu'une république des conseils est proclamée.

Cette proclamation ne semble guère sérieuse aux Alsaciens. Le 10 novembre Spindler décrit un soldat faisant irruption dans l'hôtel de Strasbourg, où il réside, et ordonnant aux officiers d'enlever les insignes de leur grade. Commentaire de Spindler : « Cela parait si peu sérieux que nous en rions, Mme Noth et moi ». C'est dimanche et il observe : « La plupart des gens se rendent paisiblement aux offices, tout comme s'il n'y avait pas de révolution ». Il assiste place Kléber à la proclamation du nouveau gouvernement : « Tout cela a l'air d'une fumisterie ». Pendant ce temps en effet des gamins lancent des serpentins bleus blancs et rouges sur la statue de Kléber. Les soldats « s'efforcent de se donner des attitudes crânes, mais le public ne les prend pas au sérieux ». Quand il va prendre son billet à la gare, un soldat essaie se faire obéir : « "Le Conseil des soldats vous donne l'ordre de fermer votre guichet. On ne voyage plus !" La demoiselle, sans tenir compte de l'injonction, continue sa distribution en haussant les épaules. Les Alsaciens, qui savent que déjà les Français sont en route, considèrent cette révolution comme une mascarade, une dernière bêtise venant s'ajouter à bon nombre d'autres. Aussi le soldat se défile, de peur qu'on ne lui fasse un mauvais parti. » Spindler rentre chez lui et écrit : « La nouvelle de la révolution est déjà parvenue à Bœrsch avec des détails plus ou moins fantaisistes : on n'y attache pas grande importance et on la considère comme une manœuvre machiavélique inventée pour éluder l'armistice. »

Que la révolution communiste du 10 novembre n'ait été qu'une comédie, destinée à garder l'Alsace dans le Reich, c'est donc ce qui est apparu tout de suite aux observateurs avisés comme Spindler[14], même s'ils ne connaissaient pas, bien sûr, les télégrammes secrets de Hindenburg ordonnant à tous les chefs militaires de s'entendre à tout prix avec les conseils de soldats et, le cas échéant, d'en provoquer la constitution[15]. D'ailleurs pendant fort longtemps cet épisode n'a guère paru intéressant aux historiens, au point que Robert Heitz constatait en 1968 la pauvreté des publications à ce sujet[16], tandis que Pierri Zind, historien independantiste, évoque beaucoup moins les péripéties, d'ailleurs confuses, des conseils d'ouvriers et de soldats, préférant s'attarder sur les jeux parlementaires du Landtag dont il déplore l'échec[17].

Le témoignage de Robert Heitz

Concernant les événements de novembre 1918, il faut lire ce qu'en disait un demi-siècle plus tard Robert Heitz, témoin de son temps, sous le titre « Une immense confusion »[18] :

« Les semaines qui ont précédé la libération du 22 novembre 1918 ont été marquées par une immense confusion de mouvements de foule, de cortèges, de manifestations, de pillages, de bagarres, de fusillades, mais aussi d'intrigues secrètes, de palabres, de faux-semblants et de double jeu, écheveau embrouillé dont il est difficile de dévider les fils. D'autant plus qu'aucun des principaux acteurs de la tragi-comédie locale qui faisait suite au grand massacre n'a laissé un récit complet des événements. »

Et à la fin de l'article il donne les rares publications (sept au total) dont on puisse tirer quelque chose. Cette pauvreté de l'information peut étonner mais c'est que jusqu'à une date récente on regardait la « révolution des conseils » comme elle l'était réellement : une tentative désespérée de la part des autorités allemandes pour garder l'Alsace-Lorraine au sein du Reich, tentative qui n'a trompé personne ; ce n'était pas la peine d'en parler. Les séparatistes eux-mêmes préféraient ne pas se commettre avec cette farce : dans Elsass-Lothringen nation interdite, Pierri Zind l'évoque à peine et consacre son attention aux intrigues parlementaires dans l'ancien Landtag, devenu Nationalrat.

Dénomination et fondement idéologique

L'appellation courante[réf. nécessaire][Qui ?] de « République soviétique alsacienne » pose un problème de traduction ; en effet l'appellation « soviet »[19] qui est couramment utilisée en français pour désigner les « soviets » de Strasbourg, Mulhouse, Colmar, etc., est inexacte: Elsässische Räterepublik[réf. nécessaire] signifie littéralement République alsacienne des conseils. République soviétique alsacienne se traduirait lui par Elsässische Sowjetrepublik. De même l'appellation République soviétique de Bavière est issu de la même mauvaise traduction[20]. Cet usage sous-entend un rapport avec l'Union soviétique, ce qui n'est absolument pas le cas.

La forme organisationnelle[réf. nécessaire] est celle du communisme de conseils. Le communisme de conseils se base sur la « démocratie de conseil » et marque l'opposition avec le communisme de parti qui se base sur l'unique parti communiste. Ces conseils ouvriers doivent être une forme de démocratie directe dans laquelle les travailleurs exercent au plus près le pouvoir politique (c'est-à-dire au niveau de la commune), ce dernier n'est alors plus « confisqué » par un État . Le communisme de conseils entre dans la droite ligne du mouvement ouvrier.

Déroulement des événements

À la fin de la Première Guerre mondiale, le commandement de l'armée allemande centré sur la personne du général Erich Ludendorff[21] et le gouvernement civil se soumirent à contrecœur aux termes posés par les Alliés. Cependant, le commandement de la Marine impériale allemande, qui n'avait joué qu'un rôle mineur dans le conflit, donna l'ordre d'attaquer les bâtiments de la Royal Navy[22], conduisant ainsi les marins à la mutinerie à Kiel[23]. Les mutins prirent le contrôle du port – alors premier port militaire d'Allemagne – et furent rapidement rejoints par les ouvriers et leurs syndicats. La révolte se propagea très rapidement dans toute l'Allemagne, conduisant ainsi au renversement de la monarchie en quelques jours. Des conseils d'ouvriers, de paysans et de soldats, semblables aux soviets s'emparèrent du pouvoir dans tout le pays.

Environ 15 000 marins d'Alsace et de Lorraine servaient dans la marine impériale. Nombre d'entre eux avaient pris part à l'insurrection de Kiel avant de rentrer chez eux. En arrivant le 9 novembre 1918 à Strasbourg seulement une journée après l'annonce de la proclamation de la République des conseils de Bavière, ils furent accueillis par des milliers de manifestants, place Kléber[24]. C'est ici, sur la place principale de la ville, qu'ils établirent un Conseil des soldats et ouvriers. Ils prirent le contrôle de la ville[réf. nécessaire] dès le lendemain. Des drapeaux rouges furent hissés partout dans la ville[réf. nécessaire], y compris au sommet du clocher de la cathédrale de Strasbourg.

Le règlement de la question alsacienne

L'Alsace retomba dans le giron centralisateur français et perdit toute autonomie locale. Elle fut partagée en départements comme avant 1871, le Haut-Rhin et le Bas-Rhin. L'Alsace ne retrouva jamais le district de Belfort[25] dont elle avait été séparée en 1871 et qui devint un département sous le nom de Territoire de Belfort.

Sur le plan culturel, l'Alsace subit une francisation forcée. Il fut interdit de parler alsacien à l'école et dans les services publics. L'ordre fut donné d'utiliser la méthode d'enseignement directe dans les écoles, qui consistait à utiliser le français sans transition.

Les Alsaciens furent divisés en quatre classes de citoyens, marquées par les inscriptions A-B-C-D sur leur cartes d'identité. Ce classement des citoyens fut établi en fonction de l'ascendance, caractéristique supposée du degré de francophilie. Chaque classe correspondait à des droits civiques différents[26].

Les autorités françaises mirent en place une politique d'épuration, et 112 000 Alsaciens furent expulsés[27].

Mise en place au printemps 1919 de commissions de triage chargées des l'examen individuel des Alsaciens selon les propos, les positions prise ou leur attitude supposée[28].

Dates clés

  • 9 novembre : premières manifestations importantes à Strasbourg[13].
  • Le 10 novembre : manifestations ; des conseils révolutionnaires se forment à Strasbourg, Colmar, Mulhouse, Sélestat, Haguenau, Schiltigheim, Bischwiller, Molsheim, Erstein et Saverne.[réf. nécessaire]
  • Le 17 novembre : L'armée française marche sur Mulhouse et occupe la ville[non neutre].
  • Le 18 novembre : Les troupes françaises occupent Colmar, Ribeauvillé, Obernai et Sélestat[non neutre].
  • Le 21 novembre : Les troupes françaises commencent à arriver à Strasbourg.
  • Le 22 novembre : L'armée française contrôle l'Alsace-Lorraine.

Voir aussi

Bibliographie

Ouvrages
  • Christian Baechler, Le Parti catholique alsacien, 1890-1939, Presses universitaires de Strasbourg, 1982
  • Christian Baechler, Les Alsaciens et le grand tournant de 1918, L'Alsatique de poche, 2008
  • Robert Heitz, Novembre 1918 en Alsace, Les Dernières Nouvelles d'Alsace, 1968
  • Philippe Husser, Un instituteur alsacien, Entre la France et l'Allemagne, journal 1914-1951, publié par Franck Ténot, présenté et annoté par Alfred Wahl, traduction des passages en allemand par L. Leininger, Hachette (La Nuée bleue)/Les Dernières Nouvelles d'Alsace, 1989
  • Jacques Meyer, Le 11 Novembre, Hachette, 1964
  • Jean-Claude Richez, Léon Strauss, François Igersheim et Stéphane Jonas, Jacques Peirotes (1869-1935) et le socialisme en Alsace, BF, 1989
  • Alfred Wahl et Jean-Claude Richez, L'Alsace entre France et Allemagne, 1850-1950, Hachette Littérature, 1994
  • Pierri Zind, Alsace-Lorraine, Elsass-Lothringen, une nation interdite, 1870-1940, Copernic, 1979
Revues et journaux
  • Christian Baechler, « Les "nœuds" du malaise alsacien », propos recueillis par Jacques Fortier, Dernières Nouvelles d'Alsace, 18 novembre 2008, texte en ligne
  • Jacques Fortier, « La chute de l'Empire », Dernières Nouvelles d'Alsace, 16 novembre 2008, texte en ligne
  • Jean-Noël Grandhomme, « Le retour de l'Alsace-Lorraine », L'Histoire, n° 336, novembre 2008
  • Jean-Claude Richez, « Les "conseils" de 1918 annoncent les grèves de 1919 », propos recueillis par Jacques Fortier, Dernières Nouvelles d'Alsace, 16 novembre 2008, texte en ligne

Filmographie

  • Archives de l'INA, images d'époque et commentaire de Jacques Meyer
  • Dossier vidéo de France 3 Alsace, 12 novembre 2008, avec une interview de Christian Baechler
  • La République alsacienne des conseils, film évoquant la fin de la Première Guerre mondiale en novembre 1918 en Alsace-Lorraine, diffusion sur France 3 Alsace en novembre 2008.

Articles connexes

Notes et références

  1. a , b  et c Jean-Noël Grandhomme, « Le retour de l'Alsace-Lorraine », L'Histoire, no 336, novembre 2008, p. 60-63.
  2. Jacques Fortier, « La chute de l'Empire », Dernières Nouvelles d'Alsace, 16 novembre 2008 [lire en ligne]
  3. Voir Archives de l'INA, images d'époque et commentaire de Jacques Meyer.
  4. L'Alsace pendant la Guerre publiée en 1925, qui contient la partie du journal de Charles Spindler allant du 25 juillet 1914 au 29 avril 1919 ; son auteur, qui ne cache pas ses sentiments francophiles, prend soin de rapporter avec une grande objectivité tout ce qu'il entend autour de lui, que ce soit ou non favorable à la France. Les dernières pages montrent d'ailleurs son désenchantement devant les erreurs de l'administration française et la suite de son journal (encore inédite) serait nettement moins enthousiaste selon le professeur Gyss, qui a présenté sur elle un mémoire de DEA et prononcé une conférence le 24 mars 2006 à Obernai. L'ouvrage a été réédité en 2008 par les éditions Place Stanislas avec une présentation due au professeur Gyss qui explique la genèse de l'ouvrage et donne quelques extraits du journal postérieurs au 29 avril 1919.
  5. Journal protestant.
  6. Journal catholique.
  7. Philippe Husser a tenu son journal du 2 août 1914 au 14 avril 1951, un mois avant sa mort ; simple instituteur haut-rhinois à Mulhouse, issu d'une famille rurale, il n'a pas les relations de Spindler mais reflète bien la mentalité du petit peuple, même s'il s'en distingue par sa germanophilie. Préfacé par son petit-fils, Frank Ténot et enrichi de notes du professeur Alfred Wahl, ce journal a été publié par Hachette en 1988.
  8. Spindler, op. cit. édition de 2008, p. 20.
  9. Philippe Husser, op. cit., 6 novembre
  10. Spindler, op. cit.
  11. Spindler, op. cit. 2 septembre.
  12. Jacques Granier, op. cit. p. 24
  13. a  et b Voir Dossier vidéo de France 3 Alsace, 12 novembre 2008, avec une interview de Christian Baechler.
  14. Spindler, op. cit., 10 novembre 1918.
  15. Robert Heitz in Novembre 18 en Alsace, p. 34.
  16. Robert Heitz, op. cit., p. 43.
  17. Pierri Zind, Elsass-Lothringen nation interdite, Éditions Copernic, pp. 86 et suivantes.
  18. Novembre 18 en Alsace, Éditions des Dernières Nouvelles de Strasbourg, 1968, p. 29 et sqq.
  19. « soviet » en russe se traduit par « conseil » en français
  20. La République des conseils de Bavière de Erich Mühsam
  21. Biographie d'Erich Ludendorff http://dhme.dhm.de/lemo/html/biografien/LudendorffErich/index.html
  22. Epstein, Klaus (1964): « Wrong Man in a Maelstrom: The Government of Max of Baden », The Review of Politics, 26 (2): 215-243, S. 232.
  23. « La Marine transforma Kiel » - site officiel de la ville de Kiel
  24. La révolution mise à mort par ses célébrateurs, même - Le Mouvement Des Conseils En Allemagne, 1918-1920, de Jean-Paul Musigny, Nautilus, 2001
  25. Voir l'histoire de la ville de Belfort et du Territoire de Belfort
  26. Document relatif à l'histoire publié par l'académie de Bordeaux http://histoire-geographie.ac-bordeaux.fr/espaceeleve/travaux/berquier/alsace/alsace.htm
  27. Joseph Schmauch, 2004, Sorbonne - Les services d'Alsace-Lorraine face à la réintégration des départements de l'Est - Chapitre 2 Classement, expulsions et commissions de triage : l'épuration en Alsace-Lorraine
  28. Joseph Schmauch, 2004, Sorbonne - Les services d'Alsace-Lorraine face à la réintégration des départements de l'Est - http://theses.enc.sorbonne.fr/document140.html
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