- René Fallet
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René Fallet Activités écrivain, scénariste Naissance 4 décembre 1927
Villeneuve-Saint-GeorgesDécès 25 juillet 1983 (à 55 ans)
ParisLangue d'écriture français Genres roman Distinctions Prix du roman populiste (1950), Prix Interallié (1964), Prix Scarron (1974) Œuvres principales - Banlieue sud-est (1947)
- Le Triporteur (1951)
- Paris au mois d'août (1964)
- La Soupe aux choux (1980)
René Fallet est un écrivain et scénariste français, né le 4 décembre 1927, et mort le 25 juillet 1983.
Sommaire
Biographie
René Fallet est né en 1927 à Villeneuve-Saint-Georges. Son père, Paul, était un cheminot (Villeneuve est un grand nœud ferroviaire de la région Parisienne) originaire du Bourbonnais.
Le jeune René quitte assez tôt le chemin de l'école, mais obtient pourtant son certificat d'études en 1940, et commence à travailler à Paris dès l'âge de quinze ans..
Entre banlieue grise, quotidien ferroviaire, la vie ne semble pas lui offrir ses plus belles perspectives. De manutentionnaire chez un éditeur, à coursier en pharmacie, en passant par apprenti foudrier, il alterne ces « petits boulots » qui marqueront parfois l'inspiration de l'écrivain.
En 1944, alors qu'il a moins de dix-sept ans, la guerre le trouve, ou c'est plutôt lui qui la trouve en s'engageant volontairement. Son père est incarcéré pendant la guerre pour avoir chanté L'Internationale dans les rues de Villeneuve (d'après sa fille Marie, la sœur de René, il aurait écrit un slogan communiste sur un mur de Villeneuve[réf. nécessaire]). René écrit lui-même au maréchal Pétain pour obtenir sa libération. Il l'obtient et c'est un pas décisif dans sa prise de conscience du pouvoir des mots.
Alors qu'il est démobilisé en 1945, Blaise Cendrars repère ses premiers poèmes et le fait entrer à Libération[1]. Dès 1946, il publie son premier recueil de poésies, Le Périscope, tiré à seulement cinquante exemplaires. Mais dès l'année suivante, « la vie en rose accourt sur lui » pour reprendre ses propres mots, puisque son premier roman Banlieue sud-est est l'événement de la rentrée littéraire (critique exhaustive du Figaro).
Les années qui suivent, il les consacre à l'écriture, à la critique, et aussi aux voyages. En effet, il entre au Canard enchaîné en 1952, visite Londres cette même année, et voyage au Liban en 1953, année de sa rencontre avec Georges Brassens. Il se marie entre temps avec Michelle Dubois, devenue Agathe Fallet en 1956. Ces premières années sont déjà celles du succès, puisque l'écrivain a reçu le Prix du roman populiste pour ses trois premiers romans (Banlieue sud-est, La Fleur et la souris, Pigalle) en 1950.
On le décrit souvent comme un écrivain assez lent (il publie un livre tous les deux à trois ans). Il assure son « autosuffisance » jusqu'en 1964, date de la publication de Paris au mois d'août, roman qui lui rapporte le prix Interallié et ancre définitivement René Fallet dans le paysage littéraire français. Il consacre le reste de sa vie à la littérature bien sûr, mais aussi à la pêche, à la pétanque et au cyclisme (il suit de nombreuses courses…). Il recevra au cours de sa carrière de nombreux prix, littéraires ou non. On citera entre autres le prix de l'humour en 1970 pour Au beau rivage. Il est fait citoyen d'honneur des villes de Villeneuve-Saint-Georges, Jaligny et Thionne, et chevalier du mérite agricole en 1965.
Homme au cœur peut-être pas si léger que cela, ce dernier lâchera en 1983. Il décède à l'âge de cinquante-cinq ans, le 25 juillet 1983.
Analyse et portée de l’œuvre
Dès son premier ouvrage, ça déménage : « Je suis le type qui possède l'amour. D'un seul mot je le donne, d'un seul geste je l'arrache. La fille du métro, je lui dis : "Aime-moi", et la voici accrochée à ma veste, pantelante, bavante et tout et tout. » Il balaie d'un souffle le conformisme du régime de Vichy, lance des vents nouveaux, par une plume vive, menaçante mais rieuse. Les critiques du moment ne s'y trompent pas (« Voilà un train de banlieue qui défoncerait plutôt les butoirs du conformisme. Un train fou qu'on aura du mal à diriger sur une voie de garage. »), le train Fallet est parti, il ne s'arrêtera plus… Ce « Petit-fils de paysans bourbonnais. Fils de cheminot. A été journaliste. Est écrivain. Moustachu » comme il se décrit lui-même, ne peut se résumer à ce côté populiste, étiquette qu'on lui colle, non à tort, mais ô combien restrictive. L'auteur, fervent lecteur de Arthur Rimbaud, Molière, Émile Zola, Guy de Maupassant, Marcel Aymé, entre autres, alterne et mélange satires sociales, rire Rabelaisien, mais aussi poésie et touches sentimentales… Il faut en effet percevoir dans René Fallet, une figure emblématique, ambiguë et duale.
L'idée la plus courante du René Fallet déménageur et bon ami, ne doit pas résumer toute son œuvre. Certes, l'écrivain irrite les petites habitudes bourgeoises de l'époque, dessine de sa plume des personnages hauts en couleurs, piliers de bars, éternels accrochés au comptoir pour réécrire une utopie écrite au bon rouge du pays. Mais ces anti-héros citadins ou campagnards, présents entre autres dans La Soupe aux choux, Le beaujolais nouveau est arrivé ou encore Les vieux de la vieille, ne doivent pas faire oublier la face tourmentée et poétique de l'auteur. Lui-même se disait irrigué par deux veines, la veine Beaujolais, et la veine Whisky, la première désignant évidemment le côté « popu » de son œuvre, la seconde son côté sentimental… L'amour est en effet toujours présent dans l'œuvre de René Fallet, carburant essentiel au moteur créateur du poète… Coloré, enjoué, dansant, l'amour Falletien cache en fait toutes les contradictions d'un personnage couvert de paradoxes, en témoigne sa vie tumultueuse avec Agathe. « Fallet va à l'amour comme un mineur va au charbon. Ce n'est pas un dilettante. », disait de lui Jean Carmet, pour décrire cet amoureux naïf, timide, ployant sous les erreurs de parcours amoureux… À travers son œuvre, le poète ne cachera jamais le côté passionnel de l'amour, l'attrait physique lié à celui-ci. Toutefois, il a toujours su manier sa plume de manière à ne jamais sombrer dans le mauvais goût, dosant soigneusement sentiments et pulsions amoureuses…
Notons qu'au-delà de ses romans, Fallet a écrit six recueils de poésie et quatre essais, notamment un sur la vie de Georges Brassens, ami qui lui était très proche…
René Fallet apparaît donc comme un personnage haut en couleurs, aux facettes multiples. Pour reprendre l'analyse de Claude Chanaud, on peut percevoir Fallet comme une poupée russe… La façade apparente serait le décapeur des grands sentiments, suivrait l'amoureux transi (De Paris au mois d'août), puis le chantre populaire de banlieue, et sous tout cela, la poésie, art dont il use à chaque page avec beaucoup de personnalité. Ainsi, ce personnage aux mots biens pendus, a la rogne des matins du grand soir, déçu de la condition humaine sans pourtant jamais perdre le rire, cache des aspects biens plus complexes que son côté populiste. Unique en son genre, René Fallet a fait son marché tout seul, au pif, pour reprendre une dernière fois Chanaud… Il a marqué le paysage littéraire français de la dernière moitié du XXe siècle, d'une empreinte unique et rafraîchissante. Loin des grandes cérémonies et du gratin parisien, il fait partie entière de l'univers de Brassens, Renaud et de tous ceux qui pourront suivre…
Adaptations cinématographiques
Neuf livres de Fallet ont été adaptés au cinéma, dont Paris au mois d'août, où Plantin, personnage principal était interprété par Charles Aznavour
Si le charme de l'écriture n'a pu retrouver son égal au cinéma, il demeure intéressant de revoir certaines adaptations, pour les dialogues d'Audiard, ou le jeu de Pierre Brasseur et Jean Gabin… Ses romans ont donc inspiré de nombreux films, parmi lesquels : Le Triporteur avec Darry Cowl, Les Pas perdus, Les Vieux de la vieille, Paris au mois d'août, Un idiot à Paris, Il était un petit navire sous le titre : Le drapeau noir flotte sur la marmite, Le beaujolais nouveau est arrivé, La Grande ceinture sous le titre Porte des Lilas de René Clair et le plus connu : La Soupe aux choux avec Louis de Funès, Jean Carmet et Jacques Villeret.
René Fallet et le vélo
Dès Banlieue sud-est, René Fallet place dans le décor suburbain de Villeneuve-Saint-Georges un objet qu'il connaît bien, mais dont le nom est sujet de controverses : vélo[2] ou bicyclette ? Lors des faits qu'il retrace dans son premier ouvrage, c'est incontestablement un vélo, de la célèbre marque "Alcyon", que son double chevauche pour courir (et gagner le coeur de Zézette) au Prix des commerçants de Villeneuve[3].
Le Tour de France est né à Villeneuve-Saint-Georges. Moi aussi. Lui en 1903, moi en 1927[4].Son ouvrage Le vélo (1973), au texte pétri d'humour est illustré par le dessinateur Roger Blachon.
Après avoir suivi le Tour de France 1967, René Fallet a créé avec un ami, Robert Sausa une pseudo-course cycliste en 1968, Les Boucles de la Besbre au réglement particulier puisque les échappées étaient interdites, le vainqueur connu d'avance et les arrêts-bistrot obligatoires. La première édition a eu lieu le 20 août 1968 et la dernière en 1976. Michel Audiard et Jean Carmet entre autres ont participé à cette course, René Fallet l'a gagnée en 1970[5]. Une édition a eu lieu en 2003 pour célébrer les cent ans du Tour de France et les vingt ans de la mort de René Fallet.
Œuvres
Romans
- Banlieue sud-est. Domat, 1947.
- La fleur et la souris. Domat, 1948.
- Pigalle. Domat, 1949.
- Le Triporteur. Denoël, 1951.
- Testament. Seghers, 1952.
- Les Pas perdus, Denoël, 1954
- Rouge à lèvres, Éditions de Paris, 1955
- La grande ceinture. Denoël, 1956.
- Les vieux de la vieille. Denoël, 1958.
- Une poignée de main. Denoël, 1959
- Il était un petit navire. Denoël, 1962
- Mozart assassiné. Denoël, 1963.
- Paris au mois d'août, prix Interallié Denoël, 1964.
- Un idiot à Paris, Denoël, 1966
- Charleston. Denoël, 1967.
- Comment fais-tu l'amour, Cerise ? Denoël, 1969.
- Bulle ou la voix de l'océan. 1970
- Au beau rivage. Denoël, 1970.
- L'Amour baroque. René Julliard, 1971.
- Le braconnier de Dieu. Denoël, 1973.
- Ersatz, Prix Scarron Denoël 1974
- Le Beaujolais nouveau est arrivé Denoël, 1975.
- La Soupe aux choux. Prix Rabelais, Prix RTL grand public, Denoël, 1980.
La trilogie sentimentale
- L’Amour baroque. Julliard, 1971.
- Y a-t-il un docteur dans la salle ? Denoël, 1977.
- L’Angevine. 1982.
Essais
- Brassens, Denoël 1967
- Le Vélo. Julliard / Idée fixe, 1973, rééd. illust. Roger Blachon, Denoël 1992
- Les Pieds dans l'eau, Mercure de France,1974 rééd. Denoël 1990
Album de photos
- Les Halles. La fin de la fête, avec Martin Monestier, Duculot, 1977.
Pour enfants
- Bulle ou la voix de l'océan 1970
Poésie
- Le Périscope, à compte d'auteur et tiré à cinquante exemplaires. 1946.
- Chromatiques. Mercure de France, 1973.
- Dix neuf poèmes pour Cerise. Denoël, 1969.
Nouvelles
- Les Yeux dans les yeux
Divers
- Carnets de jeunesse 1. Denoêl, 1990
- Carnets de jeunesse 2. Denoël 1992
- Carnets de jeunesse 3. Denoël 1994
- Chroniques littéraires du Canard enchaîné – 1952-1956. Paris: Les Belles lettres, 2004. 315 pages, 14 x 20 cm. ISBN 2-251-44270-7.
- Chroniques de la vie quotidienne, Paris : Les Belles lettres, 2006
Il a dit…
« Et alors ! Tous les grands peintres ça picolait. Tous des poivres. Van Gogh, Utrillo, la peinture à l'eau c'était pas leur fort. »
« Il n'est pas de femmes inaccessibles, sauf celle qu'on aime. »
Au questionnaire de Proust, ironiquement, « Quelle est votre occupation préférée : l'occupation allemande. »
Filmographie
Bibliographie
- Jean-Paul Liégeois, Splendeur et misères de René Fallet (entretiens et témoignages). Paris : Denoël, 1978.
- Michel Lécureur, René Fallet: le Braconnier des Lettres. Paris : les Belles Lettres, 2005. 368 pages, 15 x 22 cm. ISBN 2-251-44290-1.
- Marc Sourdot, René Fallet, vingt ans après. Paris, Maisonneuve et Larose, 2005.
- Collectif, Détours, Hommage à René Fallet. Saint-Pourçain-sur-Sioule, Bleu autour, 2004
- Jacques Poinson, René Fallet, le rose et le noir. Vichy, Aedis, 2002
- Philippe-A Boiry, René Fallet, poète, Charenton-le-Pont, Presses de Valmy, 1999
Notes et références
- « Mon cher poète, Merci de m'avoir écrit. Puisque vous avez de grandes idées poétiques, il faut les écrire quand et comme elles vous passent par la tête, à leur heure, en vous servant de votre cœur ou de votre cerveau (la main y est aussi pour beaucoup) sans vous occuper de personne, et vous verrez que ce n'est pas toujours facile. Ma main amie » - Blaise Cendrars
- La bicyclette,les amateurs de vélo sont formels sur ce point, injustes s'il le faut, odieux jusqu'au racisme, la bicyclette n'est pas un vélo. In René Fallet et Blachon, le vélo, éditions Denoël, 1992, page 8.
- Banlieue sud-est, troisième partie, pages 243 et suivantes dans l'édition folio
- le Vélo, chapitre I, ligne 1.
- Le Vélo, chapitre V
Catégories :- Écrivain français du XXe siècle
- Scénariste français
- Lauréat du Prix Interallié
- Lauréat du Prix du roman populiste
- Personnalité de Villeneuve-Saint-Georges
- Personnalité de l'Allier
- Naissance en 1927
- Naissance à Villeneuve-Saint-Georges
- Décès en 1983
- Collaborateur du Canard enchaîné
- Écrivain du cyclisme
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