- René Benjamin
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René Benjamin, né le 20 mars 1885 à Paris 10e et mort le 4 octobre 1948 à Tours[1], est un écrivain et journaliste français. Il fut l'un des collaborateurs de L'Action française.
En 1915, il reçoit le prix Goncourt pour Gaspard et en 1938, il est le premier lauréat élu membre du jury du prix Goncourt. Il publie plusieurs pamphlets qui fustigent la démocratie et le libéralisme.
Son dernier livre Les Sept étoiles de France est inspiré par le maréchal Pétain. Benjamin laissa également des ouvrages biographiques sur Maurice Barrès et Charles Maurras.
Sommaire
L'affaire du prix Goncourt
Inquiété à la Libération, il est finalement blanchi des accusations portées contre lui. Durant ce temps, l'Académie Goncourt ne les convoque pas aux repas du restaurant Drouant, place Gaillon, pour le vote du prix. Elle fait de même pour Sacha Guitry. La raison officielle est que l'on attend que la justice se soit prononcée pour savoir s'ils sont coupables ou non, la raison officieuse est que Lucien Descaves, le président, qui déteste cordialement Sacha Guitry, et subsidiairement René Benjamin, cherche à les éliminer. Lorsqu'ils reçoivent leur convocation, René Benjamin et Sacha Guitry se gardent de venir délibérer sur le prix 1947, qui sera attribué à Jean-Louis Curtis, et décident d'attribuer un prix "Goncourt" dissident à Kléber Haedens pour son roman Salut au Kentucky. Cette affaire entraînera la condamnation de Sacha Guitry et de l'éditeur Robert Laffont, et provoquera la démission de Sacha Guitry et l'exclusion de René Benjamin de l'Académie Goncourt.
La jurisprudence Benjamin
René Benjamin sera à l'origine d'un des Grands arrêts du Conseil d'État, rendu le 19 mai 1933. Cette décision est encore aujourd'hui incontournable en matière de liberté de réunion et de contrôle des mesures de police administrative[2]. Elle oblige le maire à invoquer des circonstances particulières (locales, de temps ou d'espace) lorsqu'il veut restreindre les libertés publiques au nom de ses pouvoirs de police administrative, c'est-à-dire en invoquant l'ordre public.
Voici le résumé de l'affaire telle qu'elle est décrite sur le site du Conseil d'Etat: « M. Benjamin devait donner une conférence à Nevers sur le thème "Deux auteurs comiques : Courteline et Sacha Guitry." Devant les nombreuses protestations de syndicats d’instituteurs, qui reprochaient au conférencier de les ridiculiser à l’occasion de chacune de ses interventions, le maire de Nevers décida finalement d’interdire la réunion. Cette décision fut annulée par le Conseil d’État au motif que les risques de troubles à l’ordre public allégués par le maire pour interdire cette réunion n’étaient pas tels qu’ils aient pu justifier légalement l’interdiction de cette réunion, alors que la liberté de réunion est garantie par les lois du 30 juin 1881 et du 28 mars 1907. »[3]
Œuvres
Essais
- L'Homme à la recherche de son âme
- Vérité et rêveries sur l'éducation
- La table et le verre d'eau. Histoire d'une passion
Grandes figures
- 1925 : La Prodigieuse vie d'Honoré de Balzac
- 1930 : Clemenceau dans la retraite
- Barrès - Joffre
- 1932 : Charles Maurras, ce fils de la mer
- Sacha Guitry, roi du théâtre
- Molière
- 1938 : Mussolini et son peuple
- Antoine déchaîné
- Marie-Antoinette
- Sous l'oeil en fleur de Madame de Noailles
- 1941 : Le Maréchal et son peuple
- 1948 : Les Sept étoiles de France
- Le grand homme seul
- 1948 : La visite angélique
Les soutiens de la société
- La justice de paix ou les vingt façons de juger dans Paris
- Le Palais et ses gens de justice
- La Farce de la Sorbonne
- Valentine ou la folie démocratique
- Aliborons et démagogues
- Les Augures de Genève
La farce humaine
- Glozel
- Taureaux et méridionaux
Paris, sa faune et ses mœurs
- L'hôtel des ventes
La guerre
- 1914 : Gaspard (prix Goncourt)
- Sous le ciel de France
- Le major Pipe et son père
- Grandgoujon
- 1940 : Le printemps tragique
- L'enfant tué
La paix
- Amadou bolcheviste
- La dernière nuit
- Chronique d'un temps troublé
Théâtre
- 1910-1911 : Le Pacha (2 actes)
- 1920-1921 : La Pie borgne (1 acte)
- Les Plaisirs du hasard (4 actes)
- Il faut que chacun soit à sa place (3 actes)
- Paris (2 actes)
Dernières parutions
- 1948 : Le Divin Visage
- 1948 : La Galère des Goncourt, préface de Sacha Guitry
Sur René Benjamin
- Jean Tenant, Notre ami Benjamin, Éditions Dumas, 1949
- R. Cardinne-Petit, Présence de René Benjamin, avec un portrait original par Sacha Guitry, suivi de Un tel père ! par François Benjamin, Nouvelles Éditions Latines, 1949
- Une présentation de René Benjamin
Dans la culture populaire
Dans le téléfilm Au bon beurre (Édouard Molinaro, 1980), René Benjamin est interprété par Jacques Mutel. On le voit prendre des notes d'une entrevue entre le Maréchal Pétain et des Français. On entend ensuite l'article écrit pour l'Action française.
Notes et références
- Archives départementales de Paris en ligne, acte de naissance N° 10e/1885/1308, avec mention marginale du décès
- Légifrance Texte de l'arrêt sur
- http://www.conseil-etat.fr/ce/jurisp/index_ju_la21.shtml Analyse des grands arrêts du Conseil d'Etat :
Catégories :- Académie Goncourt
- Polémiste
- Écrivain français du XXe siècle
- Action française
- Collaborateur français pendant la Seconde Guerre mondiale
- Lauréat du Prix Goncourt
- Naissance en 1885
- Naissance dans le 10e arrondissement de Paris
- Décès en 1948
- Membre de l'ordre de la francisque
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