- Religion en Indonésie
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Le premier des Pancasila (« cinq principes ») qui constituent l'idéologie de l’État indonésien est la croyance en un Dieu unique. L'article 29 de la constitution de 1945 garantit la liberté de culte et n'accorde de préséance à aucune religion. D'ailleurs, la constitution ne fait référence à aucune religion en particulier.
Selon le recensement officiel de 2000, 86,1 % des Indonésiens sont musulmans, 5,7 % protestants, 3 % catholiques, 1,8 % hindouistes, 3,4 % autres ou sans réponse, ce qui inclut le bouddhisme, le judaïsme et le christianisme orthodoxe[1]. La part des musulmans pourrait décliner légèrement dans les années à venir en raison d'un taux de fécondité plus élevé parmi les membres des autres religions.
Une loi promulguée en 1969 par le régime Soeharto stipulait que les cinq religions (en indonésien agama, mot sanscrit signifiant « descendu » ou « hérité du passé ») dont se réclament une grande partie des Indonésiens sont l'islam, le protestantisme (agama Kristen en indonésien), le catholicisme, l'hindouisme, le bouddhisme et le confucianisme. En 1974, le ministre de l'intérieur avait émis un décret ne laissant le choix aux Indonésiens, pour remplir leur formulaire de demande de carte d'identité, qu'entre cinq religions : l'islam, le protestantisme, le catholicisme, l'hindouisme ou le bouddhisme.
Considérant qu'il était contraire à l'article 29 de la constitution, le président Abdurrahman Wahid (dit « Gus Dur ») a annulé ce décret.
Sommaire
Les religions traditionnelles
Quelle que soit leur religion « officielle », les Indonésiens adhèrent souvent à des croyances et des pratiques antérieures à l'arrivée des « grandes » religions.
A Java, on trouve ainsi le kejawen ("javanisme") des Javanais et l' Agama Sunda Wiwitan des Soundanais de l'ouest de l'île. Dans l'île de Sulawesi, on peut citer la religion traditionnelle des Bugis et l'Aluk To Dolo des Toraja.
Hindouisme et bouddhisme
Articles détaillés : Indianisation de l'Indonésie, Bouddhisme en Indonésie et Hindouisme en Indonésie.Le bouddhisme et l’hindouisme ont été les religions officielles de nombreux royaumes dans l'archipel, où ils coexistaient. Aujourd'hui, il n'y a plus que dans l'île de Bali que l’hindouisme soit encore majoritaire. Il est aussi toujours présent dans certaines régions de Java, alors que les derniers princes hindous de Java se sont convertis à l'islam en 1770. Quant au bouddhisme, on le retrouve essentiellement chez les Indonésiens d'origine chinoise. Comme le régime de Soeharto ne reconnaissait pas le confucianisme comme religion et qu'il obligeait les Indonésiens à en mentionner une dans leur demande de carte d'identité, l'étiquette de "bouddhiste" permettait aux Chinois confucéens de remplir les formulaires. Il y a aussi des Javanais bouddhistes.
On commence à avoir une idée des circonstances qui ont amené à l'adoption de concepts et de modèles culturels et religieux indiens par les Indonésiens. Le plus ancien vestige bouddhique trouvé en Indonésie est une statue de Bouddha en bronze de style Amaravati de l'ouest de l'île de Sulawesi datant du IIIe ou IVe siècle. À Sumatra même, on a trouvé plusieurs sites de vestiges bouddhiques dans la province de Riau, notamment à Muara Takus, et dans la province des îles Riau, une inscription sur l'île de Karimun. À Java, on trouve de nombreux monuments bouddhiques, dont le fameux Borobudur. Le Nagarakertagama, un poème épique écrit en 1365, dit du roi Hayam Wuruk de Majapahit qu'"il est Shiva et Bouddha".
Islam
Article détaillé : Islam en Indonésie.On ne peut pas dater l'arrivée de l'islam en Indonésie. Faisant escale dans le nord de Sumatra en 1292, Marco Polo note que le souverain local est musulman. Tomé Pires, qui vit à Malacca de 1512 à 1515, écrit que les princes de Sumatra sont tous musulmans.
Quand on parle de religion, il faut avoir à l'esprit que celle-ci est observée par les souverains et leur entourage immédiat. La population, notamment dans les campagnes, est imprégnée de croyances et pratique des rites antérieurs à l'arrivée du bouddhisme, de l'hindouisme et de l'islam. Dans le cas de l'islam, on voit qu'entre la date de 1082 pour la stèle de Leran et celle de 1770 pour la conversion du dernier prince hindou de Blambangan, sa diffusion est un long processus, d'autant plus qu'il y a toujours aujourd'hui des populations javanaises restées hindoues.
Christianisme
La présence d'un évêché et d'une communauté de chrétiens nestoriens est attestée au VIIe siècle à Barus (côte occidentale de la province de Sumatra du Nord), mais il ne semble pas s'être maintenu. Les premiers catholiques romains arrivent en 1534 aux Moluques, il s'agit d'explorateurs portugais[2]. Le célèbre François Xavier, cofondateur de la Compagnie de Jésus, a travaillé dans les Moluques de 1546 à 1547 et a baptisé plusieurs milliers de convertis locaux[2].
Protestantisme
À Java, les chrétiens sont surtout dans les villes, où résident les Hollandais. Au cours du XIXe siècle, des Javanais diffusent un christianisme rural lié au défrichement dans une île encore couverte de forêts.
La province de Sulawesi du Nord est à dominante protestante (70%).
Catholicisme
Article détaillé : Catholicisme en Indonésie.Certaines régions de l'Indonésie sont à dominante catholique : l'île de Florès, la moitié occidentale du Timor.
Orthodoxie
Article détaillé : église orthodoxe en Indonésie.Confucianisme
Un décret présidentiel émis par Gus Dur en 2000 a également annulé l'interdiction de la pratique du confucianisme et l'a reconnu comme religion. Le Nouvel An chinois (Imlek) est désormais un jour férié reconnu en Indonésie.
Autres religions et cultes
Il existe encore une synagogue à Surabaya, autour de laquelle survit une petite communauté juive d'origine irakienne. Il existe aussi une petite communauté juive à Jakarta.
Articles détaillés : Synagogue en Indonésie et Histoire des Juifs en Indonésie.Les Baha'i affirment être plusieurs milliers, mais on ne dispose pas de chiffres précis.
Le Falun gong aurait entre 2 000 et 3 000 adeptes, dont plus de 1 000 dans la seule Yogyakarta. Ses représentent affirment que certaines activités du groupe seraient légèrement gênées en raison de pressions externes[3].
Références
- CIA, World Factbook 2011
- (en)George Kurian, The Encyclopedia of Christian Civilization, vol. 4, John Wiley & Sons, 2011, 2880 p. (ISBN 1405157623), p. 1197-1198
- US Department of State
Liens externes
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