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Tomé Pires
Tomé Pires (1465†1540), est un apothicaire portugais qui a vécu en Asie au XVIe siècle siècle. Premier ambassadeur portugais envoyé en Chine (1520-1522), et auteur de la Suma Oriental, la première description européenne de l’Asie du Sud-Est insulaire, et la plus ancienne et vaste description portugaise de l’Asie.
Biographie
À son arrivée à Pékin, il n’obtient pas l’audience de l’empereur Ming Zhengde et est renvoyé à Canton et emprisonné en septembre 1521. Selon certain, il meurt deux ans plus tard. Pour d’autres, il aurait vécu jusque vers 1540.
Tomé Pires est notamment une source extraordinaire sur l’Asie du Sud-Est insulaire et la présence de l’islam dans cette région au début du XVe siècle[1]. Vivant à Malacca de 1512 à 1515, soit juste après la conquête de cette cité portuaire par les Portugais en 1511, il visite Sumatra et Java, et recueille toutes les informations possibles sur l’archipel.
On sait ainsi qu’à son époque, la plupart des principautés de la côte orientale de Sumatra ont un prince musulman, d’Aceh dans le nord de l’île à Palembang dans le sud, ainsi que le souverain du royaume Minangkabau dans l’ouest. La côte occidentale, le sud et l’intérieur de Sumatra ne sont pas encore islamisés.
Pires décrit la principauté musulmane de Pasai (située dans l’actuelle province d’Aceh) comme un port actif, où réside une importante population cosmopolite.
Pires écrit que la partie occidentale de Java est encore hindouiste. Il nomme cette région "çumda", c'est-à-dire "Sunda", attestant de l’usage de ce nom, bien que le royaume sundanais s’appelle Pajajaran. La côte nord de Java, le Pasisir, est musulmane jusqu’à Surabaya. L’intérieur est lui aussi encore hindou-bouddhique.
Les souverains des principautés de la côte nord sont Javanais, mais aussi Malais ou d’origine chinoise, indienne ou arabe. Pires décrit un processus de javanisation parmi ces non-Javanais, admiratifs de la culture des royaumes hindou-bouddhiques de l’est de Java.
Le témoignage de Pires montre que la diffusion de l’islam en Indonésie est un processus complexe et long, puisque en 1292 déjà, Marco Polo, de passage à Perlak, une cité portuaire dans l’actuelle Aceh, observait que le prince en était musulman.
Œuvre
La Suma Oriental est restée en manuscrit et supposée perdue jusqu’à sa réapparition en 1944. L’ouvrage a été réédité en 1990 par Armando Cortesão (ISBN 8120605357).
Notes et références
- ↑ Ricklefs, M. C., A History of Modern Indonesia since c. 1300
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Catégories : Personnalité portugaise | Histoire de l'Indonésie
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