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Penelope Delta
Pinelópi Délta (en grec : Πηνελόπη Δέλτα), à l’étranger plutôt Penelope Delta (1874–27 avril 1941), est une écrivaine grecque de livres pour jeunes.
Biographie
Penelope Delta est née à Alexandrie en Égypte, du riche marchand de coton Emmanuel Benakis et de Virginia Horemis. Elle eut une grande sœur, Alexandra et un frère, un grand frère Antonis Benakis (dont elle immortalisa les 400 coups à la Tom Sawyer dans son livre Trellantonis), et trois autres membres de fratrie plus jeunes, Constantine, qui mourut à l'âge de deux ans, Alexander, et Argine.
La famille Benakis déménagea temporairement à Athènes en 1882, où Penelope se maria plus tard à un riche entrepreneur phanariote, Stephanos Deltas, de qui elle eut trois filles, Sophia Mavrogordatos, Virginia Zannas, et Alexandra Papadopoulos. Elle retourna en Alexandrie en 1905, où elle rencontra le véritable amour de sa vie, Íon Dragoúmis, qui était à l'époque le vice-consul de la Grèce en Alexandrie. Par respect pour Deltas et les enfants, Penelope Delta et Íon Dragoúmis décidèrent de se séparer, mais continuèrent d'entretenir une correspondance passionnée jusqu'en 1912, date où Íon Dragoúmis commença une relation avec la célèbre actrice Marika Kotopouli. Dans cette même période, Penelope fit deux tentatives de suicide.
Penelope Delta déménagea à Francfort en Allemagne en 1906, lorsque son mari partit s'occuper des bureaux de l'entreprise de coton Horemis-Benakis dans cette ville. Son premier roman Gia tin Patrida (Pour la Patrie) fut publié en 1909. Ce roman se passe à l'époque byzantine, et Delta commença à correspondre avec l'historien Gustave Schlumberger, un spécialiste renommé de l'Empire byzantin. Leur interaction continue apporta les bases nécessaires pour son deuxième roman, Ton Kairo tou Voulgaroktonou (À l'époque du Pourfendeur de Bulgares), se déroulant durant le règne de l'Empereur Basile II. Le coup de Goudi, en 1909 inspira son troisième roman, Paramythi Horis Onoma (Un Récit Sans Nom), publié en 1911.
En 1913, la famille Delta retourna de nouveau à Alexandrie, puis en 1916, ils s'installèrent définitivement à Athènes où son père, Emmanuel Benalis, afut élu maire. Ils y devinrent proches amis d'Eleftherios Venizelos, qu'ils recevaient régulièrement à leur opulente maison dans la banlieue nord de Kifisia. Le père de Penelope fut un allié politique de Venizelos dès leur arrivée à Athènes en 1910, et occupa le poste de ministre des Finances lors de la première administration de Venizelos.
Sa longue correspondance avec l'évêque Chrysanthos, Métropolitain de Trebizond, apporta la matière à son livre sorti en 1925 : La Vie du Christ. C'est aussi au cours de cette année qu'on lui diagnostique la polio. En 1927 elle commença à écrire la trilogie Romiopules (Jeunes Filles Grecques), une autobiographie où elle se dévoile, et qu'elle ne finit pas avant 1939. Se déroulant à Athènes, la première partie To Xypnima (L'Éveil) couvre les évènements de 1895 à 1907, la deuxième partie H Lavra (La Chaleur) couvre de 1907 à 1909 et la dernière partie, To Souroupo (Le crépuscule), couvre de 1914 à 1920. Les événements politiques de cette période tumultueuse reçoivent un traitement de première main dans son livre, du fait qu'elle les vécut au niveau le plus personnel : son père fut presque exécuté pour trahison par le Parti Royaliste, alors que Íon Dragoúmis fut effectivement assassiné par les factions Venizelos en 1920. Penelope Delta ne porta plus que du noir à partir de cet événement.
Durant la même période, elle publia ses trois romans majeurs : Trellantonis (Antonis le Fou; 1932), qui détaillait les aventures d'enfance de son turbulent grand frère, Antonis Benakis dans l'Alexandrie de la fin du XIXe siècle, Mangas (1935), qui narrait les aventures du chien de la famille, et Ta Mystika tou Valtou (Les Secrets du Marais, 1937) qui se déroulait autour du Lac de Giannitsa au début du XXe siècle, lorsque la lutte des Grecs pour la libération de la Macédoine se développait.
Elle était célèbre pour interdire à ses petits-enfants de lui rendre visite pendant la journée, lorsqu'elle écrivait, mais passait la soirée entière avec eux, leur lisant ce qu'elle avait écrit ce jour-là, au lieu d' histoires pour s'endormir.
Lors de la dernière année de sa vie, et alors que sa paralysie progressait, elle reçut les journaux personnels et les archives de son amour perdu, Íon Dragoúmis, qu'il avait confiés à son frère Philippe. Elle parvint à dicter 1000 pages manuscrites de commentaires sur le travail de Dragoúmis, avant de décider de mettre fin à ses jours. Elle ingéra du poison le jour même où les Nazis entrèrent dans Athènes en avril 1941. À sa demande, elle fut enterrée dans le jardin du majestueux manoir des Delta à Kifisia. Chrystantos, alors archevêque d'Athènes, officia aux funérailles.
Oeuvres
Liens externes
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