- Prêtre catholique
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Un prêtre catholique (du grec ancien πρεσβύτερος, presbuteros, « ancien » par le latin presbyter) est un homme chargé du service liturgique au sein de l'Église catholique.
Le prêtre fait l'objet d'une vocation particulière que les croyants identifient à un appel de Dieu. Le discernement de l'appel à la prêtrise et la formation du prêtre se fait au séminaire. Si ce que les catholiques reconnaissent comme l'appel de Dieu est confirmé par le séminariste et par l'Église, le séminariste est ordonné diacre puis prêtre par un évêque.
Dans l'Église catholique de rite latin, depuis la réforme grégorienne, les prêtres doivent prendre l'engagement de vivre dans le célibat.
Sommaire
Rôle et mission du prêtre
Si le terme de prêtre vient de πρεσβύτερος, l'ancien, c'est que dans les débuts de l'Église cette fonction est assignée à des hommes reconnus par le peuple pour leur sagesse et la clarté de leur discernement. À l'image du Christ, le prêtre est un "pasteur", il "paît" (symboliquement) le peuple de Dieu[1].
Alors que tous les baptisés exercent un sacerdoce baptismal, le prêtre est pris d'au milieu du peuple pour y témoigner de la présence même du Christ. Ces deux sacerdoces, selon leur modes propres, proviennent du même sacerdoce du Christ, mais différent dans leur essence[2]. En effet, lorsque le prêtre agit dans la charge qui lui est confiée, et notamment en conférant des sacrements tels que l'eucharistie ou le sacrement de pénitence et de réconciliation, c'est le Christ lui-même qui agit, en tant que tête de son Corps qu'est l'Église[3].
L'homme qui doit être ordonné prêtre est avant cela ordonné diacre, c'est-à-dire serviteur. Le prêtre est donc à la fois configuré au Christ comme tête de son Eglise, mais aussi comme son serviteur[4].
Finalement, à travers ses diverses activités, le prêtre est un homme de Dieu[5]chargé d'être la présence du Christ au milieu de son peuple, à son service et pour le mener à la sainteté.
Statistiques
D'après les chiffres de l'agence de la Congrégation pour l'évangélisation des peuples[6], le nombre de prêtres s'élevait à 407 262 en 2006, en légère augmentation pour la quatrième année consécutive mais en baisse de 3,5 % depuis 1978 tandis que le nombre de fidèles augmentait de 45% dans le même temps[7]. Si leur nombre a progressé entre 2000 et 2006, c’est que le clergé augmente en Afrique et en Asie, tandis qu’il diminue sensiblement en Amérique et fortement en Europe.
Toujours en 2006, les prêtres catholiques se répartissent en 271 091 prêtres diocésains, en hausse, et 136 171 prêtres religieux dont le nombre présente une tendance constante à la baisse depuis 1978 avec une baisse mondiale de plus de 12 %, à l’exception de l’Asie[8].
En 2004, le nombre de séminaristes s'élevait à 214 629, répartis en 113 044 grands séminaristes et 101 585 petits séminaristes[6].
S'il n'existe aucune statistique précise sur le nombre actuel de prêtres qui se sont mariés après avoir abandonné leur ministère, la revue jésuite italienne Civiltà Cattolica[9] indique en 2007, sur base de chiffres diocésains, que de 1964 à 2004, 69 063 prêtres ont quitté leur ministère et que, de 1970 à 2004, 11 213 d'entre eux l'ont repris, quelles que soient leurs motivations.
Les hommes mariés ordonnés prêtres de rite non latin, tels les prêtres de rite oriental ou les pasteurs anglicans et luthériens convertis au catholicisme, seraient, par ailleurs, plusieurs milliers[10].
Sacrements
Le prêtre est le ministre de certains sacrements, c'est-à-dire que lui seul peut les donner :
- le baptême (les diacres sont aussi ministres de ce sacrement, et, dans de rares cas, le baptême peut être donné par un laïc[11]) ;
- l'eucharistie ;
- le sacrement de Réconciliation ;
- le sacrement des Malades.
L'Église catholique considère que le prêtre agit In Persona Christi Capitis (dans la personne du Christ Tête). Il représente donc Jésus-Christ qui est le Souverain Prêtre exerçant le Vrai sacerdoce.
En revanche, le prêtre ne peut administrer ni la confirmation (sauf pour les Églises catholiques orientales, ou bien à moins d'en avoir reçu mandat ponctuellement par son évêque), ni l'ordination, qui sont du ressort d'un évêque.
Pour ce qui est du mariage, l'Église considère traditionnellement que ce sont les époux qui se confèrent mutuellement le sacrement[12] , le prêtre (ou bien le diacre, voire l'évêque) n'étant que le témoin obligatoire, et ce seulement depuis le concile de Trente[réf. nécessaire].
Le prêtre en charge d'une paroisse est appelé curé, recteur en Bretagne et dans certains autres cas, ou modérateur, alors que les prêtres qui l'assistent sont nommés vicaires. Un prêtre peut n'être attaché à aucune paroisse. Le presbytère est le logement de fonction autrefois réservé au(x) prêtre(s) d'une paroisse. Il était en général à proximité de l'église.
Un religieux (frère ou moine) peut également recevoir le sacerdoce. Il faut avoir reçu le sacerdoce pour pouvoir devenir évêque.
Formation
Les canons 232 à 264 du code de droit canonique de 1983 sont consacrés à la formation des ministres sacrés et des clercs[13].
Le séminaire assure la formation spirituelle, intellectuelle[réf. nécessaire] et humaine des candidats au sacerdoce. La formation des prêtres s'organise en trois grandes étapes de formation appelées cycles. Le premier cycle effectué en deux années comprend principalement une formation philosophique[réf. nécessaire] et biblique fondamentale. Les séminaristes demeurent toute la semaine dans l'enceinte du séminaire et rejoignent leur famille ou une paroisse d'insertion en fin de semaine. Le deuxième cycle effectué en trois ans associe une formation en théologie fondamentale, théologie pastorale, théologie morale, et en Bible avec une insertion pastorale obligatoire en fin de semaine. Le troisième cycle est presque uniquement consacré à l'insertion pastorale. Les candidats au presbytérat continuent de recevoir une formation en début de semaine ou au cours d'une formation continue[réf. nécessaire].Mais il n'y a pas que le séminaire qui propose la formation en vue du sacerdoce presbytérale. Les futurs prêtres voulant une formation plus intellectuelle et différente peuvent suivre des cours dans une université catholique (comme celles de Lyon, de Paris, de Strasbourg, du Sud-Ouest, voire-même l'Université pontificale grégorienne de Rome), sur accord et envoi de l'évêque, tout en vivant dans un Séminaire universitaire. Le savoir est le même qu'en séminaire, mais beaucoup plus approfondi et travaillé. C'est le même nombre d'années minimum obligatoires : sept. Le premier cycle, d'une durée de cinq ans, débouche sur un baccalauréat canonique de théologie (équivalent d'une licence dans le système LMD) et donne accès au second cycle (deux années) à la fin duquel l'étudiant obtient une licence canonique de théologie (équivalent du master dans le système LMD) : les ordinations diaconales et sacerdotales ont lieu dans cette période-ci. Éventuellement, l'étudiant peut poursuivre un troisième cycle en trois ans pour obtenir un doctorat canonique de théologie (bien souvent, avec une équivalence d'État).
Célibat
Article détaillé : Célibat des prêtres.Depuis le Xe siècle, le régime normal des prêtres de l'Église latine est le célibat. Il est admis, bien que peu courant, qu'un laïc marié en séparation de corps et n'ayant pas d'enfant mineur puisse être ordonné prêtre. Certains prêtres catholiques, venant de la Communion anglicane, sont autorisés à être mariés.
Dans les Églises orientales, les hommes mariés peuvent être validement ordonnés. En revanche, une fois ordonnés, les prêtres ne peuvent plus se marier, et les évêques ne sont choisis que parmi les célibataires voire les moines.
Ordination des femmes
Article détaillé : Ordination des femmes dans l'Église catholique.Seuls les hommes peuvent être ordonnés prêtres.
Statut des prêtres
Le statut des prêtres vis-à-vis de l'État dépend de chaque pays.
En France
En 2007, la France comptait 20 277 prêtres[14]. En 2008, 98 prêtres diocésains ont été ordonnés en France et 741 séminaristes étaient en formation[14]. Comme seuls environ 50 % des séminaristes de première année finissent ordonnés[15], on peut évaluer à environ 66 le nombre de prêtres diocésains ordonnés en 2014.
En France, les ministres du culte ont une certaine reconnaissance légale, indépendamment de la religion à laquelle ils appartiennent.
Les prêtres diocésains de France sont rémunérés par les dons des fidèles. Ils ne perçoivent pas un salaire pris directement sur les quêtes dominicales ou lors des sacrements réalisés. On ne parle d'ailleurs pas de salaire mais d'indemnités. Un prêtre touche environ 950 €. Mais les prêtres d'Alsace et de Moselle sont rémunérés par l’État du fait que l’Église et l’État se sont séparés alors que l’Alsace et la Moselle étaient allemandes, par conséquent ces dernières sont toujours sous le régime du Concordat.
Il n'y a pas d'évolution de salaire durant la vie d'un prêtre, hormis celui du coût de la vie. Les prêtres français, hors églises du concordat, perçoivent la même indemnité, quelle que soit la fonction (prêtre en paroisse, recteur de cathédrale, doyen, curé, vicaire...).
Un évêque perçoit la même indemnité qu'un prêtre[16].
Journée de prière pour la sanctification des prêtres
Depuis 2002, la Journée de prière pour la sanctification des prêtres a lieu le jour de la Fête du Sacré-Cœur[17],[18].
En 2009-2010, une année sacerdotale a été annoncée par le Saint-Siège pour fêter le 150e anniversaire de la mort du curé d'Ars. Elle a été ouverte le 19 juin 2009, en la fête du Sacré-Cœur. Elle s'est terminée le 19 juin 2010[19].
Bibliographie
- André Lemaire, Les Ministères aux origines de l'Église : Naissance de la triple hiérarchie, évêques, presbytes, diacres, Cerf, 1971
- André Lemaire, Les Ministères dans l'Église, Le Centurion, 1974
- Fritz Lobinger, Qui ordonner? Vers une nouvelle figure de prêtres, coll. Pédagogie pastorale n° 6, Bruxelles, Lumen Vitae, 2008, 124 p. (ISBN 978-2-87324-344-9)
- Guy Tilliette, p.s.s., Devenir prêtre et pasteur, Téqui, 1998
Notes et références
- cf. Jn 21: Jésus s'adresse à Pierre en lui disant pais mes brebis
- cf. Concile Vatican II, Lumen Gentium n°10
- cf. Presbyterorum Ordinis n°2 et 6
- cf. Jn 13, le lavement des pieds
- Pretres.com
- Statistiques de l'Église, sur le site de l'agence Fides
- Agence de presse internationale catholique, 30/04/2006 Essentiellement du fait de l'augmentation de la population mondiale passée de 4,2 à 6,4 milliards d'individus, Cf
- Enrico Nenna et Vittorio Formenti, Il Pontificato di S.S. Giovanni Paolo II in Cifre. Le Statistiche della Chiesa Cattolica 1978-2004
- Civiltà Cattolica, cité par l'AFP, 19/04/2007
- Repris par Topchrétien.com Civilta Cattolica cité par l'AFP, 19/04/2007,
- Code de Droit Canonique, Can. 861. Voir le
- texte en ligne. CCEO = Code de droit canon des Églises Orientales, texte en ligne Catéchisme de l'Eglise catholique, § 1623 : "Selon la tradition latine, ce sont les époux qui, comme ministres de la grâce du Christ, se confèrent mutuellement le sacrement du Mariage en exprimant devant l’Église leur consentement. Dans la tradition des Églises orientales, les prêtres ou évêques qui officient sont les témoins du consentement mutuel échangé par les époux (cf. CCEO, can. 817), mais leur bénédiction est nécessaire aussi à la validité du sacrement (cf. CCEO, can. 828)."
- TITRE III, LES MINISTRES SACRÉS OU CLERCS (Cann. 232 - 293). CHAPITRE I : LA FORMATION DES CLERCS.
- Quelques données sur les prêtres aujourd’hui, La Croix, 17/06/2009.
- Pâques célébrée cette année par 405 000 prêtres. Et en France ?, sur catholic.org : "Or, en moyenne, sur deux séminaristes entrant en formation, un seul parvient à l’ordination."
- [1]
- Agence Zenit 26 juin 2003
- Article du 1er juin 2004 de l'agence Zénit ; publié sur le site Génération Jean-Paul II
- 2009-2010, une année sacerdotale Site de la Conférence des évêques de France
Voir aussi
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