- Place des Jacobins (Lyon)
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Place des Jacobins
La place en 2007Situation Coordonnées Pays France Région Rhône-Alpes Ville Lyon Quartier Bellecour (2e arr.) Tenant Rue Édouard-Herriot Aboutissant Rue Émile-Zola Morphologie Type Place semi-fermée Forme Carré Histoire Création 1556 - 1823 - 1860 Anciens noms Place Confort
Place de la Fraternité
Place de la Préfecture
Place de l'ImpératriceMonuments Fontaine Protection Site du centre historique
Site du patrimoine mondialGéolocalisation sur la carte : Lyon
modifier La place des Jacobins est une place située dans le 2e arrondissement de Lyon.
Sommaire
Étymologie
Elle doit son nom aux religieux Jacobins ou Frères prêcheurs de l'ordre de Saint Dominique qui ont occupé l'immeuble sur le côté sud de la place. Ces Dominicains se voient ainsi désignés quand Philippe Auguste leur attribue un bâtiment à Paris d'où les frères partent en pèlerinage pour Saint-Jacques (Jacobus en latin) de Compostelle[1]. Ce bâtiment accueillera ensuite la préfecture du Rhône sous Louis-Philippe. L'église, construite au XVe siècle, est démolie en 1808.
Jusqu'en 1782, la place est appelé Place Confort. Après cette date, elle devient place des Jacobins. En 1794, elle est rebaptisée place de la Fraternité. Après avoir changé de nom deux fois (place de la Préfecture, puis de l'Impératrice), elle est renommée place des Jacobins en février 1871[2].
Histoire
En 1556, l'emplacement situé au nord de l'église des Jacobins, affermé depuis 1514 pour les marchés devient place publique. Elle est de forme triangulaire, close de murs et est le point d'aboutissement d'une des artères principales de la ville médiévale, la rue Mercière. Au XVIe siècle, on abat les murs qui la bordent et on érige un obélisque pyramidal exécuté par Philippe Lalyame. Riverain de la place, Horace Cardon fait reconstruire à ses frais le puits de ce qui s'appelle alors la Place Confort du nom d'une chapelle dédiée à Notre-Dame de Confort. Rabelais, dans Pantagruel évoque les « bavards de Confort ». C'est une référence aux « fainéants qui s'assemblent sur la place Notre-Dame de Confort, à Lyon, pour y débiter des sornettes, qu'autrefois, on nommait baves »[3]. Vers 1840, les bavards ne s'assemblent plus sur la place, mais il existe une salle de spectacle, appelée Gymnase lyonnais où l'on joue vaudevilles et mélodrames. Elle prend probablement son nom actuel quand l'architecte Le Pautre fait édifier le portail latéral de l'église des Jacobins. La pyramide vétuste est reconstruite en 1740 mais le puits n'est plus suffisant pour les habitants alentour, notamment en cas d'incendie. Antoine-Michel Perrache se voit confier l'érection d'une nouvelle fontaine en 1760.
La Révolution voit la pyramide détruite en 1793 et seul le piédestal de la fontaine semble subsister jusqu'en 1813. Entre 1812 et 1852, la préfecture s'installe dans les bâtiments désaffectés du couvent au sud de la place qui prend le nom de Place de la préfecture. Une fontaine est érigée en 1856 grâce à Louis Danton, un tapissier du quartier, qui lègue sa fortune pour une œuvre dessinée par Liénard et fondue par Barbezat. L'ouverture de la rue de l'impératrice (aujourd'hui rue Édouard-Herriot) rend la fontaine obsolète. La place change de nom et devient la Place de l'Impératrice. Une fontaine, œuvre de Desjardins, est inaugurée en 1868 pour commémorer Claude-Marius Vaïsse mais le personnage n'est pas aimé et le diamètre de la fontaine (41,75 mètres) est jugé trop excessif. À la chute du second Empire en 1870, la statue n'a pas encore été installée et on la cache dans l'entrepôt des douanes. La statue pourrait être refondue pour ériger celle de Claude Bernard, ce qui ne sera jamais fait, mais elle est refondue sans gloire en 1902. Le cercle de la fontaine de Desjardins est démonté et remonté en 1877 place Carnot pour accueillir la fontaine...de la République jusqu'à sa destruction définitive en 1975 lors du ré-aménagement de la place et de la construction du métro de Lyon dont le cadre en béton nécessitait le déplacement du socle. On décide en 1877 d'ériger une nouvelle fontaine sur la place des Jacobins : un concours est lancé du 18 janvier au 30 juin.
La fontaine des Jacobins
Le conseil municipal décide de « doter les places des Jacobins et de Lyon (place de la République) d'un monument ». Deux « seconds prix » sont attribués, dont l'un à Gaspard André pour son projet « Art ». L'étude définitive lui est confiée et son projet, présenté le 28 février 1878 est approuvé en mai. Le 17 juin 1878, un second concours attribue la conception des quatre statues principales à Degeorges : la statue d'Hippolyte Flandrin sera exécutée à Paris et les trois autres, Gérard Audran, Guillaume Coustou et de Philibert Delorme sont taillées à Lyon. Bien que le contrat prévoit un achèvement pour le 1er novembre 1878, les statues ne sont achevées qu'en 1885. La réception des travaux a lieu le 20 décembre 1881 et le monument que l'on voit encore aujourd'hui est inauguré le 14 juillet 1885. La fontaine est inscrite à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques (ISMH, 18/05/1992).
L'avenir
Dans le cadre du ré-aménagement de la place, un concours a été lancé et remporté par la paysagiste Jacqueline Osty à l'été 2007[4]. Aujourd'hui simple lieu de passage bruyant et quelque peu pollué, la place devrait alors retrouver son calme et sa splendeur, notamment par un élargissement des trottoirs qui la bordent et par une restauration pointue de la statue centrale.
Descriptif des bâtiments
Côté ouest
- Numéro 4, place des Jacobins : Maison du peintre Paul Borel, réalisée par l'architecte Pierre Bossan en 1863[5]
Côté est
- Angle de la rue Édouard-Herriot et de la rue Childebert : immeuble à rotonde et toit en coupole.
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La place des Jacobins vers 1900. À l'arrière, les premiers immeubles de la rue Mercière, détruits lors du ré-aménagement de sa partie sud. Vue vers le nord-ouest.
Accessibilité
Ce site est desservi par les stations de métro : Cordeliers et Bellecour. - Bus : 91 (Navette Presqu'île), 99 : arrêt Jacobins
- Stations Vélo'v : Jacobins (Angle rue Edouard Herriot) - Célestins (Ascenseur)
Bibliographie
- Gilbert Gardes, La place des Jacobins à Lyon, extrait de Centre presqu'île, n° 13, 1987.
Notes et références
- Jean Pelletier, Connaître son arrondissement, le 2e, éditions lyonnaises d'art et d'histoire, p. 25
- Maurice Vanario, Rues de lyon à travers les siècles, ELAH, Lyon, 2002.
- L. Duchet
- Voir le site officiel du Grand Lyon
- Nicolas Jacquet, Façades lyonnaises, édition Laurence Solnais, septembre 2008, p. 154
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