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Piotr Chouvalov
Comte Pierre Andreïevitch Chouvalov[1] (en russe : Пётр Андреевич Шувалов, ISO 9 : Pёtr Andreevič Šuvalov ; 1827-1889).
Homme politique et militaire russe, général de cavalerie (1872) gouverneur de Courlande et de Livonie de 1864 à 1866, ministre de la Guerre de 1866 à 1874, chef de la police secrète du tsar de 1857 à 1860, ambassadeur de Russie à Londres de 1874 à 1878. Personnalité très influente sous les règnes de Nicolas Ier de Russie et d'Alexandre II de Russie. Conseiller d'Alexandre II, président de la noblesse de Saint-Pétersbourg du 24 mars 1854 au 29 mars 1854, membre du Conseil d'État (1866).
Le comte Pierre Chouvalov fut un diplomate et administrateur brillant. Personnalité au caractère impétueux, homme élégant, il sut se faire remarquer d'Alexandre II.
Sommaire
Famille
Fils du comte André Chouvalov et de Tekla Walentinowicz (veuve de Platon Zoubov) et frère du comte Pavel Andreïevitch Chouvalov (1830-1908).
Biographie
Il était issu d'une famille de l'aristocratie russe qui joua un grand rôle dans la culture et la politique de l'Empire dès le début du XVIIIe siècle. Son père, le comte André Chouvalov fut une figure importante à la Cour de Nicolas Ier et d'Alexandre II. Il fut propriétaire du palais de Rundale en Lettonie, bien qui avait jadis appartenu au premier époux de sa mère.
Il sortit diplômé du Corps des pages (école préparant à la carrière militaire, réservée aux fils d'aristocrates et d'officiers). Dès sa sortie de l'école, il entra dans la suite d'Alexandre II. Il prit part à la Guerre de Crimée (1853-1856). Il fut élevé aux grades de major, de général puis d' adjudant-général. En 1857, Alexandre II le nomma chef de la Police de Saint-Pétersbourg. En 1860, le comte fut nommé au poste de directeur du Département des affaires générales au ministère de l'Intérieur, en 1861, chef de l'état-major au corps spécial de gendarmes (police de sécurité de la Russie impériale). Plus tard, il proposa la dissolution de ce corps, ce qui contribua à sa réputation d'homme libéral et anglophile. Son projet fut rejeté et il démissionna donc fin 1861.
En 1864, le comte présenta une réforme au tsar afin de réconcilier la noblesse russe avec le pouvoir. En effet, l'aristocratie était fortement secouée par les réformes agraires et administratives, Pierre Chouvalov préconisa d'encadrer les zemstvos mais il reçut une fin de non recevoir de la part du tsar.
Après le premier attentat perpétré par Dmitri Karakozov (en) contre Alexandre II, le 16 avril 1866, Pierre Chouvalov se vit confier le ministère de la Guerre et la direction de la police secrète où il succéda à ce poste au prince Vassili Andreïevitch Dolgoroukov. Avec Alexis Pavlovitch Bobrinski, S.A. Greig, Constantin Ivanovitch Pahlen et Dimitri Andreïevitch Tolstoï il forma un groupe d'hommes à l'esprit modéré et avec le soutien du tsar et de son confident le maréchal Alexandre Ivanovitch Bariatinski (en) (1814-1879), il put poursuivre une politique de réforme modérée. Politiquement, il fut opposé au mouvement slavophile, mais également à Dimitri Alexeïevitch Milioutine et au grand-duc Constantin Nicolaevitch de Russie.[2] Pour l'avenir de la Russie, le comte envisagea un système de représentation nationale russe avec une constitution et un Parlement bicaméral calqué sur le modèle britannique.[3] .En 1874, il apporta des réformes au sein de l'armée impériale, il réduisit le temps de présence au sein de l'armée de quinze à six ans.
En 1873, le comte Chouvalov fut envoyé à Londres avec pour mission de négocier l'union de la grande-duchesse Maria Alexandrovna de Russie avec Alfred de Saxe-Cobourg et Gotha. Cette mission fut couronnée de succès, car le couple s'unit en janvier 1874. Une autre mission lui fut confiée : celle d'apporter les assurances du tsar sur l'absence de visées de la part de la Russie sur le khanat de Khiva en Asie centrale.
En avril 1874, le comité de ministres approuva la création d'une commission d'expérimentation avec des représentants des zemstvos de la noblesse locale et des villes. Bien que la Commission fût chargée d'examiner un projet de loi concernant l'embauche d'ouvriers agricoles, la notion même fut jugée si radicale qu'en novembre 1874 le comte fut écarté et nommé ambassadeur à Londres. On donna certaines explications à sa chute brutale, telle que son ascendant sur le tsar qui lui permit de lui faire remarquer sa liaison avec Catherine Dolgorouki.
Le comte Chouvalov joua un rôle important lors des négociations entre la Russie et la Grande-Bretagne pendant et après la Guerre russo-turque de 1877-1878, il contribua également à éviter des conflits entre les deux puissances après la signature du traité de San Stefano le 3 mars 1878. Après la conclusion du traité de Berlin du 13 juin au 13 juillet 1878, l'opinion publique se retourna contre lui, elle l'accusa de conciliation et de faiblesse face aux Britanniques.
Décès et inhumation
Pierre Andreïevitch Chouvalov décéda en 1889, il fut inhumé sur ses terres de Vartemyaki aux environs de Saint-Pétersbourg.
Notes et références
- ↑ Selon l'usage de l'époque - la langue diplomatique du XIXe siècle étant le français - son nom s'écrivait dans les chancelleries en français Chouvaloff. L' usage s'est modifié dans le mieu du XXe siècle et on a préféré la terminaison "ov" à l'ancienne terminaison "off"
- ↑ Voir Richard S. Wortman. Scénarios de puissance: mythe et cérémonie en russe monarchie. Volume two: From Alexander to the Abdication of Nicholas II , Princeton University Press, 2000, ISBN 0-691-02947-4 p. Volume Two: De Alexander à l'abdication de Nicholas II, Princeton University Press, 2000, ISBN 0-691-02947-4 p. 114
- ↑ Peter Waldron. La fin de la Russie impériale, 1855-1917, St. Martin's Press, 1997, ISBN 0-312-16537-4 p.16
Sources
- Alexandre II de Russie d'Henri Troyat
- Alexandre II de Russie Le printemps de Russie de Hélène Carrère d'Encausse
Voir aussi
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