- Pierre Billard (ecrivain)
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Pierre Billard (écrivain)
Pour les articles homonymes, voir Pierre Billard.Pierre Billard, (3 mars 1653[1], Ernée - mai 1726, Charenton ), est un écrivain français.
Sommaire
Origine
L'année de sa naissance, il perd son père, conseiller du roi, et président du grenier à sel d'Ernée tué le 13 juillet 1653 en défendant son oncle, bailli d'Ernée attaque par 2 particuliers. En 1659, sa mère Marguerite de Troisvarlet, épouse en second mariage Mathurin Le Jariel, directeur des fermes à Nevers, puis fermier général, qu'il suit dans cette ville. Il passe sous la tutelle peu sympathique et intéressée de son beau père.
En 1665, il a un vif penchant pour les armes[2], et vers 1666-1667, il est mis avec son frère au séminaire de Saint-Charles à Paris, dirigés par les missionnaires de Saint-Lazare. Le gout qu'il prend à l'étude lui fait disparaitre son penchant pour la guerre. Il terminera à 18 ans ses humanités et sa rhétorique. Le 24 février 1671, il entre à la congrégation de l'Oratoire[3] à Paris, y reste jusqu'en 1676[4]. En 1677, par inconstance et sans même avoir une autre carrière en perspective, il quitte sa congrégation, et ne voulant à aucun prix retourner sous le toît d'un beau-père qu'il déteste, revient à Mayenne chez les parents de sa mère. Il consacre alors 2 ans à l'étude de la religion.
Voyages
Il va ensuite à Paris[5] où il prend les ordres sacrés[6] et se livre à la prédication.
Quoique sorti de l'Oratoire, il est encore protégé par le père de Sainte-Marthe, supérieur général, qui, connaissant son humeur aventureuse, le recommande à François Picquet, évêque de Césaropole.
Il part comme missionnaire en Perse et en Syrie. Il quitte la France en 1687, s'embarque à Marseille, se rend à Tripoli, Alep[7], en Mésopotamie et à Babylone. Partisan du jansénisme, son chef est plutôt favorable aux Jésuites[8]. Ils discutent sur les rives de l'Euphrate comme sur les bords de la Seine, et il y eut scission. Billard se sépare de la mission et, avec deux carmes, est arrêté et rançonné par l'Aga de Jasiré, puis arrive enfin à Babylone où il loge, payant pension pendant huit mois chez les Capucins.
S'y voyant inutile, il profite du passage d'une caravane nombreuse et bien armée et rejoignit Alep en passant par Ninive, puis fait la visite des Lieux Saints : Tripoli, Saint-Jean-d'Acre, Nazareth, Jérusalem, Bethléem. Le retour en France se fait sans encombre après une escale à Chypre et à l'île de Lampedouze.[9]
La lutte contre les Jésuites
Après deux jours passés à Paris chez sa mère et son beau-père toujours aussi peu généreux, il se réfugia chez les oratoriens de Grenoble, fit dans le diocèse l'intérim d'une cure de 200 âmes, puis revint à Paris, où sa mère était morte, et conclut avec M. Le Jariel un règlement de compte où ses intérêts furent encore lésés.[10]
Il préféra s'habituer à Saint-Etienne-du-Mont, prêchant et répandant les doctrines de l' Augustinus dans les communautés de la capitale ; il osa même contrecarrer les vues de Madame de Maintenon qui désirait réunir la maison de la Roquette à celle de Saint-Cyr, et n'évita la prison qu'en disparaissant. Ce malheur devait l'atteindre un peu plus tard.
Billard avait condensé dans un ouvrage en trois volume toute sa haine contre les Jésuites ; il alla porter secrètement son manuscrit à Tours pour le livrer à l'impression, avec ce titre apocalyptique :
- La Beste à sept têtes ou Beste jésuitique, conférences entre Théophile et Dorothée. Cologne (Tours) 1693, Lyon 1701.[11]
Il attaque violemment les Jésuites qui n'ont eu pour but que d'établir leur grâce suffisante pour la substituer à la morale de l'Évangile. Il est arrêté et conduit dans les prisons de la Conciergerie de Tours dans la nuit du 13 au 14 février 1694 (200 volumes et les manuscrits des 2 autres tomes sont saisis). Il est transféré, et enfermé le 11 mars 1694 à la Bastille à Paris. Le 16 octobre 1696, il est conduit chez les missionnaires de Saint-Lazare[12].
En mars 1698, le roi lui donne la permission d'aller dans l'Abbaye de Saint-Victor de Marseille où il a la liberté qu'il peut désirer[13].
A la fin de 1699, il obtient grâce à l'intervention du père jésuite François d'Aix de La Chaise, plus connu sous le nom de Père Lachaise, de pouvoir se retirer où il veut[14]. Il s'occupa alors d'œuvres pies et non de polémiques. Il va demeurer à Chaillot, près de Paris, où il vit dans une grande retraite[15].
Om écrivit des traités, qui ne s'écartaient plus de l'othodoxie et qui d'ailleurs sont restés manuscrits :
- Perpétuité de la religion chrétienne ;
- Traité sur les huit béatitudes ;
- les Conseils de la piété ;
- Traité des grandeurs de l'Église, spiritualité de l'âme, ... ;
- Traité de l'Incarnation, etc
- Le Chrétien philosophe, qui prouve combien sont ceratins et conformes aux lumières communes du bon sens, les premiers principes sur lesquels sont fondées les vérités de la religion et de la morale de l'Évangile que le Saint-Esprit a écrites par sa grâce dans le cœur du véritable chrétien. Lyon, 1701.[16]
Il décède à Charenton en mai 1726 et fut inhumé dans le chœur de l'église Saint-Maurice (Val-de-Marne).
Notes et références
- ↑ Il fut tenu sur les fonts par Pierre de Troisvarlets, sieur de Coulonges, son grand-père, et par Delle Françoise Richard, dame des Moulinsneufs.
- ↑ Son humeur aventureuse, et aussi, dit-il, le désir de fuir une maison très improprement appelée paternelle le poussèrent à vouloir s'engager dans les troupes que l'on recrutait pour l'île de Candie. Il fallut le garder en chartres privées jusqu'au départ des recrues.
- ↑ Les oratoriens n'étaient pas des religieux proprement dit ; ils jouissaient de leur patrimoine et ne pouvaient être promus aux ordres que pourvus d'un titre sacerdotal, comme les clercs purement séculiers.
- ↑ Marguerite Troisvarlets assura le titre de son fils sur la métairie de Saint-Antoine, située à Ernée, le 27 août 1675.
- ↑ Il est réduit à un dénuement presque absolu parce que Jean Baptiste Le Jariel lui refusait une rente à laquelle il avait droit. Les jouissances de l'étude et les encouragements de ses amis lui firent supporter cette épreuve jusqu'à ce qu'il se décidât à prendre les ordres.
- ↑ Diaconat compris. Excepté la prêtrise. Ce qu'il fit dans l'espace d'un an à Soissons. Il est ordonné prêtre en 1686.
- ↑ Il rejoint M. Picquet avec ses compagnons, au nombre desquels est le P. Cassemond, qu'il a connu à l'Oratoire, soit à Paris, soit à Angers.
- ↑ Le P. Cassemond, oratorien, quoiqu'il fût partisan des jansénistes, montre de la condescendance envers les opinions de son évêques
- ↑ La lettre dans laquelle Billard relate tous les détails de son voyage et qu'analyse Moreri serait intéressante à retrouver...Le Moréri de 1759 contient un très long article sur cet auteur.
- ↑ Ses parents de Mayenne auraient voulu lui procurer la cure de Notre-Dame de Mayenne, mais qu'y faire pour un ex-oratorien qui revenait de visiter la Mésopotamie ?
- ↑ Le premier volume qui, outre 80 pages de préface, contenait 6 conférences, s'imprima et se distribua sans encombres. Le second volume fut tiré mais saisi en feuilles dans la nuit du 13 février, ainsi que 200 exemplaires du premier, et le manuscrit. Le deuxième volume (qui devait être suivi d'un troisième) reste extrêmement rare.
- ↑ Ne demandant pour toute grâce que la faculté de dire la messe
- ↑ Il se cloitra volontairement. Il y donna des soins à un jeune homme nommé Delaunay, qui grâce à lui apprit le dessins et obtint enfin la liberté du prisonnier du ministre de Châteauneuf pour lequel il avait travaillé.
- ↑ L'ordre de libération de l'adversaire passionné des Jésuites est daté de Fontainebleau, le 3 octobre 1699
- ↑ Il prit chez lui un jeune parent, Guy-Michel Billard, qui lui dut son instruction et sa passion antijésuitique, et qui à son tour devenu un riche et influent personnage, abrita chez lui dans son manoir de Charenton, la vieilesse de son oncle.
- ↑ Il était imprimé avant 1693, puisqu'il en fut saisi, à cette époque des exemplaires, mais il fut mis en vente avec un nouveau titre ou réédité en 1701
Source partielle
- « Pierre Billard (écrivain) », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littérateurs français ou étrangers, 2e édition, 1843-1865 [détail de l’édition]
- « Pierre Billard (écrivain) », dans Alphonse-Victor Angot, Ferdinand Gaugain, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, Goupil, 1900-1910 [détail de l’édition]
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