- Papegai
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Le papegai ou papegault, selon les régions, est un mot en ancien français qui désigne un oiseau apparenté au perroquet. Le terme fut ensuite utilisé pour désigner une cible faite d'un oiseau de bois ou de carton placé au haut d'une perche ou d'un mât, pour des tireurs à l'arc ou à l'arbalète et plus tard à l'arquebuse.
Sommaire
Étymologie
Papegai est un mot provençal issu du grec byzantin "παπαγάς", lui-même issu de l'arabe babaḡā (ببغاء) (perroquet). On le retrouve en catalan : papagall ; en espagnol : papagayo ; en portugais papagaio ; en italien : papagallo, en roumain : papagal, en allemand : papagei, en néerlandais : papegaai, en flamand : papegen, en anglais : popinjay, en écossais : papingo.
Variantes françaises
- Papegai
Papegaï, papegay, papeguay, papapegay, papogay
- Papegault
Papegau, papegaulx, papegaut, papegaud,
- Autres variantes
Papegant,
Héraldique
Le terme papegai désigne le perroquet dans la terminologie héraldique des armoiries et blasons.
Littérature
- Le Chevalier au papegau est un récit médiéval anonyme daté de la fin du XIVe siècle ou du début du XVe siècle. Le Chevalier au papegau est un roman tardif de la légende arthurienne rédigé en prose et en vieux français. Il relate les aventures du roi Arthur, représenté sous les traits d'un chevalier errant avec un fidèle compagnon ailé, le papegau sorte de perroquet.
- Citation du poète Pierre de Ronsard :
- Quand le printemps poussoit l'herbe nouvelle
- Qui de couleurs se faisoit aussi belle
- Qu'est la couleur d'un gaillard papegay
- Bleu, per, gris, jaune, incarnat et vert-gay.
- Gargantua jouait aussi à la grosse pelote, il luctait, courait, saultait, il tirait au papegay, et trouvait encore le temps de tâter de la balle ou de la paume.
Le jeu du papegai ou du papegault
Au Moyen Âge, se pratiquait, chaque année, en généralement au printemps, un jeu du "tir à l'oiseau" également appelé, le "tir du Roy" ou le "tir à l'abat d’oiseau"[1]. Une cible, représentant un volatile, était accrochée en haut d'un mât, d'une longue perche, à la cime d'un arbre ou au sommet d'une tour, ou bien encore dans les douves des châteaux et les fossés des remparts. Le jeu du papegai ou du papegault consistait, pour ceux qui y étaient autorisés, à tirer à l'arc ou à l'arbalète, sur un oiseau le plus souvent en bois, placé à une certaine hauteur et distance des concurrents. Le jeu était organisé par les confréries d'archers, d'arbalétriers, puis d'arquebusiers. L'ordre de tir est établi par les compagnies d'archers et d'arbalétriers, d'abord l'empereur (s'il y en a eu un l'année passée), le roi du précédent jeu, le capitaine, les officiers, puis les chevaliers par ordre d'ancienneté, enfin les archers, arbalétriers puis arquebusiers par ordre d'ancienneté.
Le vainqueur du tournoi, recevait le titre de "Roy" et même parfois le titre d'"Empereur". Il avait le droit de représenter la confrérie au cours de l'année suivante et recevoir tous les honneurs. Il recevait le "joyau du Roy", souvent une timbale gravée à son nom. Il bénéficiait en plus d'exemptions notamment en matière d'imposition, notamment sur le vin : le droit de papegay.
Les origines de ce jeu médiéval se trouvent parmi les gardes de protection qu'ont les habitants des villes et des villages depuis le XIIIe siècle. Des "milices bourgeoises" sont constituées afin de protéger les habitants des incursions des soldats de seigneurs rivaux ou de bandes armées.
Dès le XVe siècle, on le trouve en usage dans la plupart des provinces de France, en Anjou, en Auvergne, dans la Bresse[2], en Bretagne, dans le Dauphiné, en Franche-Comté[3], en Gascogne, en Lorraine, dans le Lyonnais[4], en Normandie, en Picardie, en Provence et en Savoie. Des ordonnances ducales rendues en 1407 et 1471 ainsi que la lettre patente du roi Charles IX de France de décembre 1573 relatif aux droits du jeu de l’arquebuse et arbalète, avaient accordé à celui qui abattrait le papegault l’affranchissement des tailles, aides, dons, emprunts, etc. Le jeu du papegai était également pratiqué dans d'autres pays européens, notamment en Allemagne, en Angleterre, aux Pays-Bas, en Italie et en Suisse.
À la Renaissance, ces milices, organisées militairement en bataillons et en compagnies sont dirigés par des officiers. Le pouvoir royal y trouve d'habiles tireurs entraînés pour ses armées et la défense du territoire notamment à proximité des frontières.
Le jeu du papegai ou papegault disparut au cours du XVIIIe siècle. Plusieurs raisons à cela, notamment la fin des troubles entre seigneurs, des razzias de bandes armées ; ainsi que la constitutions de compagnies de maréchaussée constituées de gens d'armes dénommés sous l'Ancien Régime, gendarmes. Enfin la fin des privilèges accordés au vainqueur de ce jeu d'adresse. Lors de la Révolution française, se jeu ne se pratiquait plus.
Au cours du XXe siècle, des associations de tireurs ont remis au goût du jour la pratique de ce jeu, notamment en Auvergne, en Bretagne, en Picardie, dans le tir à la sarbacane de la Loire, en Belgique dans la province de Liège, etc.
Quelques tours du papegault en France
Tours sur lesquelles était dressé un mât auquel était accroché un papegai ou papegault. Ces tours ont gardé, depuis lors, cette dénomination.
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Tour du Papegault à Saumur en Anjou.
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Tour du Papegault à Montfort-sur-Meu en Bretagne.
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Tour du Papegault à Fougères en Bretagne.
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Tour Duchesne à Rennes.
Liens externes
- Le jeu du papegaut à Angers (p.32)
- Le jeu du papegault en Bretagne
- Les arquebusiers au papegai de Liège
- Papegay et tir du Roy en Lorraine
- La tradition du papegay à Nîmes
- Historique du Tir à l'oiseau du papegai au Puy-en-Velay
- Le jeu du papegay
Notes et références
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