- Paon du jour
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Paon du jour Paon du jour (Aglais io) Classification Règne Animalia Embranchement Arthropoda Classe Insecta Super-ordre Endopterygota Ordre Lepidoptera Famille Nymphalidae Sous-famille Nymphalinae Genre Nymphalis Genre Aglais
Hübner, 1819Nom binominal Aglais io
(Linnaeus, 1758)D'autres documents multimédia
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Le Paon du jour (Aglais io) est un insecte lépidoptère de la famille des Nymphalidae, de la sous-famille des Nymphalinae, du genre Nymphalis et du sous-genre Inachis.
Sommaire
Dénomination
Aglais io ou Inachis io a été nommé par Carl von Linné en 1758. En effet les recherches de biologie moléculaire placent le Paon du jour dans le sous-genre Aglais[1].
Synonyme : Nymphalis io, Vanessa io et Inachis io [2].
C'était le seul représentant du sous-genre Inachis mais il est maintenant placé dans le sous-genre Aglais.
Noms vernaculaires
Le Paon du jour se nomme Peacock en anglais, Mariposa pavo real en espagnol, Tagpfauenauge en allemand, Occhio di pavone en italien, Dagpauwoog en néerlandais et Rusałka pawik en polonais.
Sous-espèces
- Aglais io io
- Aglais io caucasica (Jachontov, 1912)en Azerbaïdjan.
- Aglais io geisha (Stichel, 1908) au Japon[3].
Description
Contrairement à bon nombre de lépidoptères, il ne présente pas de variations géographiques ou saisonnières, d'où une remarquable stabilité morphologique sur l'ensemble de son aire.
Le Paon du jour adulte (imago) est de taille moyenne (entre 5 et 6 centimètres du bout d'une aile à l'autre). Il est aisément identifiable par ses ocelles (œil) vives sur un fond vermeil qui rappellent celles des plumes de paon (d'où son nom vernaculaire). Le revers brun de ses ailes lui permet de se glisser au sein des feuilles mortes sans qu'il soit visible. Les ocelles sont exposées lorsque le papillon est troublé par un prédateur tel qu'un oiseau. Cette démonstration brutale de l'éclat de ses ailes, accompagnée par l'effleurement des ailes ouvertes (qui crée un bruit de sifflement), effraie et repousse l'importun. En effet, les ailes ouvertes évoquent mimétiquement un regard de chat, ce qui peut surprendre ou décourager le prédateur, assez longtemps pour que le Paon du jour puisse prendre la fuite[4],[5].
Après l'accouplement, le Paon du jour pond ses œufs par séries, jusqu'à 500 individus à la fois amassés au revers des feuilles de la plante nourricière (majoritairement des Orties dioïques). Les œufs sont de couleur pâle, allant du jaune au vert[5].
Chenille
Les chenilles sont très variables suivant leurs différents stades. Tout juste nées, elles n'excèdent pas 3 mm. Leur grosse tête noire et luisante est disproportionnée par rapport à leur petit corps blanc-verdâtre. Petit à petit, les proportions s'équilibrent et leur coloration vire au vert/brun. Enfin, elles acquièrent leur morphe définitive à savoir une robe noire brillante ornée de rangées de soies épineuses agrémentées de séries de points blancs sur chaque segment. À ce stade, elles atteignent à peine le centimètre mais au bout de 4 semaines d'une voracité effrénée, elles pourront dépasser les 4cm de long. Malgré leur aspect de « barbelé », elles sont d'une totale innocuité (non urticantes et non vulnérantes). À terme, la chenille, jusqu'alors grégaire et vorace, cesse de s'alimenter et part en errance à la recherche d'un endroit pour se nymphoser[5].
Les chenilles se rencontrent de mai à septembre en colonies groupées sur des massifs d'orties desquelles elles se nourrissent.
Chrysalide
Après avoir trouvé un support idéal, la chenille s'y amarre par sa dernière paire de pattes et se laisse pendre la tête en bas. En un peu moins de 2 jours, les organes internes de la chenille vont se métamorphoser en chrysalide. L'enveloppe corporelle va alors se fendre dorsalement et la laisser apparaître. Au contact de l'air, la chrysalide va se durcir et se pigmenter. Une métamorphose tout aussi complexe que la première va alors se dérouler durant environ 2 semaines, les organes de l'insecte adulte se substituant cette fois-ci à ceux de la chrysalide. La dépouille que formera bientôt la chrysalide s'ouvre alors ventralement, laissant apparaître l'imago, stade terminal du papillon. Sous la pression de l'hémolymphe circulant dans les nervures, les ailes initialement « fripées » vont se déployer peu à peu (de l'ordre de 5 à 10 min) et gagner en rigidité. L'envol se fera après le durcissement des téguments, et l'élimination du méconium, déchet organique liquide et plus ou moins rougeâtre[5].
Biologie
Période de vol et hivernation
Le Paon du jour est bivoltin, univoltin ou trivoltin. En majorité leur période de vol s'étale de juin à août. Puis il entre en diapause entre fin juillet et début octobre. Ces dates sont totalement tributaires des conditions atmosphériques. Inachis io a la particularité d'hiverner à l'état adulte. Cette période terminée, il vole dès février/mars dans les zones où le climat lui permet 2 ou 3 générations (hormis en montagne où il n'en a qu'une). Suivra, dans ces zones, une première génération printanière, laquelle en donnera une seconde, à la fois estivale et hivernante, observable d'août à mai[1].
Plantes hôtes
Sur le continent, la larve de Paon du jour affectionne tout particulièrement l'ortie dioïque et le houblon alors que dans les îles méditerranéennes comme Samos, elle se reporte sur la Pariétaire officinale, l'ortie étant absente. Les adultes, quant à eux, butinent une grande variété de nectars issus des chatons de saules, du Buddleia de David, de pissenlits, de marjolaines, du sureau yèble, de l'Eupatoire chanvrine, de violette et de trèfles ; ils utilisent également la sève de certains arbres et du fruit putréfié[1].
D'autres papillons ont également pour plante hôte de leurs larves, l'ortie dioïque ; ce sont le Vulcain (Vanessa atalanta), la Vanesse du chardon (Cynthia cardui), le Robert-le-Diable (Polygonia c-album), la Carte géographique (Araschnia levana)[1].
Parasitisme
Des hyménoptères (Ichneumonidés) et des diptères (Tachinaires ou Sarcophages) peuvent parasiter les chenilles juste avant leur nymphose afin d'héberger et de nourrir leurs larves respectives.
Écologie et distribution
Le Paon du jour est répandu et commun dans l'essentiel de l'Europe, du Sud du 64° parallèle jusqu'à la moitié nord de la péninsule Ibérique, de 0 à 2500 m d'altitude[1].
Plus précisément, il est présent en Europe occidentale de l'Écosse jusqu'à la Sierra Nevada, en Europe de l’Est, du centre de la Finlande jusqu'à la Turquie d'Europe et au Nord de la Grèce et dans les îles méditerranéennes (généralement au-dessus de 400 m).
Le Paon du jour Aglais io pratique des migrations locales les années chaudes[6]. Les mentions aux nord de l'Écosse semble être liées à des migrations. Le Paon du jour a été signalé une seule fois dans le Nord-ouest de l'Afrique, à Alger en 1961[1]. Il a donc une tendance dispersive habituelle à l'intérieur de son aire de répartition et se transforme certaines années en migrateur, ce qui le place dans les migrateurs occasionnels.
Il est présent dans tous les départements de France métropolitaine[7]. Mais il devient rare dans beaucoup de secteurs (pour exemple, en 2008, trouvé dans 46 mailles sur 90 du département de la Charente[8].
Biotope
Le Paon du jour apprécie les parties découvertes ensoleillées des bois, berges boisées, prairies humides, jachères, terrains vagues, vallons abrités buissonneux, jusqu'à 2500 m d'altitude. Les adultes hivernent dans des lieux sombres et frais, tels que des arbres creux, des végétations denses, tas de bûches, crevasses de rochers, granges[1]…
Protection
Ce taxon est protégé en Suisse (Cantons de Vaud et de Schaffhouse)[5].
En France il n'est pas protégé[9].
Philatélie
Ce papillon figure sur une émission de l'île de Jersey de 1991 (valeur faciale : 57 p.), ainsi que sur une émission de Hongrie et une autre d'Allemagne.
Notes et références
- ISBN 2603011146) Tom Tolman (trad. Patrice Leraut), ill. Richard Lewington, Guide des papillons d'Europe et d'Afrique du Nord, Paris, Delachaux et Niestlé, 1998 (
- INPN taxonomie
- funet
- DOI:10.1017/S1464793105006810 (Résumé HTML) * Stevens, Martin, The role of eyespots as anti-predator mechanisms, principally demonstrated in the Lepidoptera , 2005, Biol. Rev. 80(4): 573–588.
- Inachis io sur Insectes.net, les pages entomologiques d'André Lequet
- Les insectes, August Johann Rösel von Rosenhof, Paris, Citadelles, coll. L'art et la nature, 1988 ISBN|2-85088-035-3
- INPN
- Poitou-Charente-Nature, Atlas des Lépidoptères Rhpalocères du Poitou-Charentes au 31/12/2008)
- INPN protection
Références taxonomiques
- Référence Catalogue of Life : Nymphalis io Linnaeus 1758 (en)
- P. LERAUT, 1997 : Liste systématique et synonymique des lépidoptères de France, Belgique et Corse (deuxième édition) - Alexanor - Paris. 526 p. ISBN 2-903273-06-5
Annexes
Articles connexes
Liens externes
Bibliographie
- Guide des papillons d'Europe et d'Afrique du Nord de Tom Tolman (trad. Patrice Leraut), ill. Richard Lewington, Paris, éditions Delachaux et Niestlé, 1998 (ISBN 2603011146)
Catégories :- Papillon (nom vernaculaire)
- Nymphalidé
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