Panat

Panat

Clairvaux-d'Aveyron

Clairvaux-d'Aveyron

Porte d'entrée principale des anciennes fortifications de Clairvaux, surmontée d'une tour à mâchicoulis (XIVe siècle)
Porte d'entrée principale des anciennes fortifications de Clairvaux, surmontée d'une tour à mâchicoulis (XIVe siècle)

Administration
Pays France
Région Midi-Pyrénées
Département Aveyron
Arrondissement Rodez
Canton Marcillac-Vallon
Code Insee abr. 12066
Code postal 12330
Maire
Mandat en cours
Jean-Marie Lacombe
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes Causse et Vallon de Marcillac
Démographie
Population 1 116 hab. (2006)
Densité 44 hab./km²
Gentilé Clairvallois
Géographie
Coordonnées 44° 25′ 42″ Nord
       2° 24′ 41″ Est
/ 44.4283333333, 2.41138888889
Altitudes mini. 319 m — maxi. 734 m
Superficie 25,14 km²

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Clairvaux-d'Aveyron est une commune française située dans le département de l'Aveyron et la région Midi-Pyrénées. Son nom occitan, Claravals, est la contraction du latin Clara Vallis (« belle vallée »).

Sommaire

Géographie

Située à l'extrémité Sud du canton de Marcillac-Vallon, la commune de Clairvaux-d'Aveyron s'étend sur 2514 hectares. L'INSEE l'inclut dans l'aire urbaine de Rodez.

C'est au fond de la vallée de l'Ady que se situent les villages de Clairvaux et de Bruéjouls qui regroupent l'essentiel de la population. A l'Est, sur une hauteur en bordure du Causse comtal, le petit village de Panat est groupé au pied de son château. A l'Ouest, la chapelle Notre-Dame du Buenne, à 736 mètres d'altitude, constitue le point culminant de la commune et du canton. Au Sud, le territoire communal s'étend jusqu'à la vallée de l'Aveyron.

La commune de Clairvaux-d'Aveyron fait partie de la zone de production des vins AOC de Marcillac. Les vignes de "mansois" (nom local du fer servadou) sont plantées en terrasses sur les côteaux qui jouissent de la meilleure exposition.

Communes limitrophes : Valady, Balsac, Druelle, Moyrazès, Mayran, Belcastel et Goutrens.

Vue des côteaux plantés de vignes de la vallée de l'Ady, avec les villages de Clairvaux (au premier plan) et Bruéjouls (au second plan).


Histoire

Le village de Clairvaux s'est développé autour d'un monastère dont la fondation est relatée par le cartulaire de l'abbaye de Conques


En 1060, un prince anglais, nommé Alboin, fils présumé du roi Harold II d'Angleterre, traverse le Rouergue à l'occasion d'un pèlerinage vers les lieux saints. Dans la vallée de l'Ady, il est ému par les ruines d'un monastère détruit par les Arabes au VIIIe siècle. Il se recueille longuement et décide de recréer un monastère dédié à Saint-Pierre. Il réussit à obtenir l'adhésion de l'évêque de Rodez et des seigneurs rivaux de Panat et Cassagnes qui abandonnent tous leurs droits seigneuriaux aux religieux. Alboin choisit de confier le monastère à l'abbaye Saint-Pierre de Brantôme en Périgord, qui l'avait accueilli au cours de son pèlerinage.

En 1062, le monastère est cédé à l'abbaye de Conques, plus proche. Au XIVe siècle, il ne s'agit plus que d'un prieuré auquel est désormais rattaché le prieuré voisin de Bruéjouls. Toutefois, témoignant de l'importance passée du monastère, le prieur de Clairvaux a droit au port de la crosse et de la mître. Il bénéficie également d'un rang de préséance élevé aux États du Rouergue.

La présence du monastère, puis du prieuré, a favorisé le développement du bourg de Clairvaux qui bénéficie d'une charte d'affranchissement en 1390. Celle-ci l'autorise à se doter d'une administration municipale. Les consuls engagent alors la fortification du village qui est cependant envahi par les Anglais durant la Guerre de Cent Ans.

Différentes enquêtes conduites aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles évoquent toutes Clairvaux comme un bourg prospère d'une relative importance. Le patrimoine bâti du vieux village en témoigne encore aujourd'hui.

Administration

À la création du département de l'Aveyron en 1790, Clairvaux devient chef-lieu de canton, mais ne le reste que jusqu'au début du XIXe siècle.

En 1860, Clairvaux absorbe les communes de Bruéjouls, Panat, Ruffepeyre et Balsac (qui redevient une commune autonome en 1866).

Un décret du 26 février 1958 change officiellement le nom de la commune en Clairvaux-d'Aveyron[1].


La commune fait aujourd'hui partie du canton de Marcillac-Vallon, de l'arrondissement de Rodez et de la 1re circonscription législative de l'Aveyron (Rodez - Nord Aveyron). Elle est membre de la communauté de communes Causse et vallon de Marcillac.


Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
1953 1983 Hippolyte Trouillet - Docteur en pharmacie
1983 1995 Jacques Salès - Cadre retraité
1995 2008 Joël Russery - Cadre d'entreprise
2008 En cours Jean-Marie Lacombe - Agriculteur, Vice-Président de la Communauté de communes
Toutes les données ne sont pas encore connues.

Démographie

La commune de Clairvaux-d'Aveyron a compté jusqu'à 2 500 habitants dans les années 1850. La population a ensuite fortement décru jusqu'au milieu des années 1960.

Évolution démographique
(Source : Cassini [2])
1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851 1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
2411 2200 2266 2070 2318 2559 2523 2400 2450 1925 1807 1940 1796 1853 1826 1788


Évolution démographique
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006
1718 1593 1639 1470 1502 1419 1395 1262 1031 937 834 857 923 911 1039 1116
Nombre retenu à partir de 1968 : population sans doubles comptes


Elaboration graphique par Wikipédia

Économie

Outre la viticulture, liée à l'AOC Marcillac, les activités agricoles touchent également à l'élévage bovin, ovin ou avicole.

Depuis les années 1970, un établissement et service d'aide par le travail (ESAT) est installé dans le village de Clairvaux. Il accueille plus de 70 travailleurs handicapés. Ses activités se répartissent en trois pôles : tôlerie, cablage et conditionnement.

Une maison de retraite de près de 80 lits est installée dans les bâtiments de l'ancien couvent Saint-Joseph-de-Clairvaux, bâtis au XIXème siècle et rénovés au début des années 1990. Elle emploie 35 personnes.

Des commerces de proximité (cafés, restaurants, boulangerie, épicerie, dépôt de presse, bureau de tabac, salon de coiffure) et des artisans de différents corps de métiers complètent le paysage économique de la commune.

Lieux et monuments

Église paroissiale Saint-Blaise de Clairvaux (Monument historique)[3]

Édifice roman construit au XIe siècle pour servir d'église au monastère fondé en 1060. Il a été partiellement rebâti au XVIIIe siècle, suite à l'effondrement du clocher, en réutilisant les matériaux d'origine qui ont été remarquablement appareillés.

Lors de sa reconstruction, l'église est réduite de trois travées et perd son transept. Elle se compose désormais d'une nef centrale voûtée d'arêtes (hauteur 12 m) et de deux bas-côtés voutés en plein cintre. Le chœur et les absidioles sont voutés en cul de four. La nef est séparée des bas-côtés par des arcades en plein cintre ou en anse de panier qui reposent sur des piliers carrés garni de demi-colonnes. Les chapiteaux, sculptés dans le grès rouge, sont décorés de figures humaines, de feuilles d'acanthe, d'aigles, etc. Ils rappellent ainsi fortement ceux de l'abbatiale Sainte-Foy de Conques qui a vraisemblablement servi de modèle. Il en est de même pour la corniche à décor de billettes que l'on trouve dans le chœur de l'église.

L'édifice renferme deux retables en bois doré du XVIIe siècle placés dans les absidioles : l'un représente un mise au tombeau, l'autre une vierge à l'enfant, entourée de médaillons représentant les mystères du Rosaire. Les deux sont inscrits sur la liste des objets mobiliers protégés des Monuments Historiques.

Vestiges des fortifications du village de Clairvaux

De l'enceinte construite au XIVe siècle, il reste la porte d'entrée principale, surmontée d'une tour à machicoulis, ainsi que deux portes secondaires.

À l'intérieur du vieux village, les ruelles étriquées sont bordées d'anciennes demeures comportant des éléments architecturaux intéressants (encorbellements, tourelles d'escalier, fenêtres à meneaux…).

Village de Bruéjouls

Village de vignerons où l'on trouve de jolies maisons de grès rouge, typiques du Vallon de Marcillac.

L'église gothique, remaniée au XIXe siècle, renferme un très belle croix processionnelle en argent du XVIe siècle (l'objet est classé Monument Historique)[4].

En 2000, pour rendre hommage aux vignerons du Vallon qui le portaient quotidiennement sur eux, le foyer rural de Bruéjouls à fait réaliser le plus grand "tassou" (taste-vin) du monde. Il est exposé sur la place de l'église.

Village et château de Panat

Château de Panat (Monument historique)[5]

Berceau de la famille du même nom, le château de Panat voit son existence attestée dès le XIe siècle. Il est alors le siège d'une des principales baronnies du Rouergue médiéval et le chef-lieu d'un petit pays : le Panadès. La famille de Panat étend son influence jusqu'à Marcillac et Salles-Comtaux. Mais en 1238, le comte de Rodez contraint le vicomte de Panat de lui céder ses fiefs du Vallon contre notamment les châteaux de Coupiac et Peyrebrune. C'est désormais dans cette partie du Rouergue que se concentrent l'essentiel des intérêts des Panat, dont le souvenir est perpétué par le nom de la commune de Villefranche-de-Panat.

Tout au long du Moyen-Age, la seigneurie de Panat se voit partagée entre différents coseigneurs, jusqu'à ce qu'elle soit rachetée dans son intégralité par Charles de Buscaylet en 1617. Celui-ci devient alors seigneur de Panat, Bruéjouls et Capdenaguet. Par mariage, le château passe ensuite à une branche de la famille provençale d'Adhémar. Cette branche rouergate prend dès lors le nom d'Adhémar de Panat.

C'est de cette époque que date l'essentiel du château actuel, composé d'un corps de logis rectangulaire flanqué d'une tour ronde et auquel est adossée l'église paroissiale dédiée à Saint-Julien. Cet édifice religieux, aujourd'hui en ruine, était orné de fresques murales. Découvertes pendant la seconde Guerre Mondiale, elles n'ont pas pu faire l'objet de mesures de conservation et il n'en reste aujourd'hui plus de traces. Le château est resté la propriété de la famille d'Adhémar de Panat jusqu'au milieu des années 1990. Fortement délabré, le bâtiment fait depuis l'objet d'une importante campagne de restauration.

Au pied du château, le petit village de Panat est constitué de belles maisons anciennes construites en calcaire. Une église de style néo-roman a été construite à l'extérieur du village à la fin du XIXème siècle. Elle renferme une statue miraculeuse de Sainte-Anne en bois doré qui date du XVème siècle.


Personnalités liées à la commune

François-Louis d'Adhémar, vicomte de Panat. Né au château de Panat en 1715, il accomplit une brillante carrière dans l'armée royale. Nommé maréchal de camp en 1779, il est fait commandeur de l'ordre de Saint-Louis par le roi en 1780. En 1789, la noblesse de la sénéchaussée de Rodez le désigne comme son représentant aux Etats généraux convoqués par Louis XVI. Après les premiers événements révolutionnaires, il quitte la France pour Coblence et devient commandant dans l'armée des émigrés. Il meurt en avril 1792.

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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