- Marius Jolivet
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Marius Jolivet Nom de naissance Marius Jolivet Surnom Pierre III Naissance 21 octobre 1906
Saint-EtienneDécès 25 mars 1964 (à 58 ans)
Collonges-sous-SalèveNationalité France Profession prêtre catholique Autres activités résistant Distinctions « Juste parmi les Nations » Marius Jolivet, est religieux français, prêtre catholique, né à Saint-Étienne, dans la Loire le 21 octobre 1906, et décédé à Collonges-sous-Salève, en Haute-Savoie, en 1964.
Sommaire
Biographie
Né à Saint-Etienne, d'un père ouvrier métallurgiste de Scionzier, hauts savoyards, venu travailler à Saint-Étienne, et qui rentrera malade en 1908, et s'installe en 1911, à Chevrier, village natal de son épouse, où il décéde quatre ans plus tard[1]. Marius est élève au collège Sainte-Marie de la Roche-sur-Foron. C'est sur les incitations de sa mère qu'il entre au Séminaire. Il est ordonné prêtre le 20 décembre 1930. Il devient alors enseignant au petit séminaire de Thonon-les-Bains. Malade, il se voit contraint d'accepter un poste plus en rapport avec son état de santé, et devient donc en 1933, aumônier de l'institution Sainte-Geneviève à Megève. En juin 1934, rétabli, il est nommé à la cure de Faucigny.
Le 4 août 1941, il prend possession de la cure de Collonges-sous-Salève. Et il est ravi d'être en poste dans une paroisse si proche de la frontière. Il y voit, la main de Dieu. Il a 36 ans et va s'engager à fond dans l'action. À partir de 1943, René Nodot, qui est le responsable du service social des étrangers assure avec son oncle Félix Petit, instituteur laïque et ancien maire destitué de Saint-Julien-en-Genevois, les liaisons avec Camille Folliet, vers Lyon et avec la sœur Neyrand de St Vincent de Paul, et Jeanne Lavergnat et son époux Arthur Lavergnat, il va installer alors sa filière d'évasion. Il est en plus la boîte aux lettres de Allen Dulles, chef de l'Office of Strategic Services, pour l'Europe, avec comme couverture un poste d'attaché d'ambassade à Berne. Il est également agent du réseau Ajax. En 1941, il passe en Suisse, Xavier de Gaulle, malade, frère du général. En avril 1943, il accompagne personnellement la petite Éva Stein, rejoindre sa mère en Suisse, après que la Résistance ait pu la faire échapper de prison, suite au suicide de son père dans cette geôle. Cette famille venait d'Hambourg.
En novembre 1943, l'Abbé Henri Grouès, alias (Abbé Pierre), lui confie le passage en Suisse de la famille de Jacques de Gaulle. Parmi les passeurs de la région, on compte avec lui: Jean Rosay, Gilbert Pernoud, prête enseignant, qui vont consacrer la plus grande partie de leur temps à sauver les autres. Il diffuse également les cahiers du Témoignage chrétien et transmet les courriers entre Pierre Chaillet, pseudonyme de : Testis son nom de plume dans la clandestinité, le fondateur de Témoignage chrétien et également des Œuvres sociales de la Résistance (COSOR), dont le nom dans la Résistance était Prosper Charlier et Louis Cruvillier, qui a trouvé refuge en Suisse, en octobre 1942[2]. C'est avec la complicité des habitants du village, qu'il a pu faire passer en Suisse, des centaines de femmes, d'enfants et de vieillards juifs, une autre filière était organisée pour les hommes, maquisards, aviateurs, parachutistes et réfractaires du STO.
Pensant être découvert, il ne couche plus au presbytère, mais dans une annexe de l'école des Sœurs de Saint-Joseph, ce qui n'arrange pas sa santé déjà fragile. Homme très discret, ses actions sont d'une grande efficacité. Recevant 15 enfants juifs d'Annecy, Colette Dufournet, membre de la JOC féminine, il les loge chez les frères Capucins et le lendemain tout le monde est à Saint-Julien où ils se font cueillir par les gendarmes. Prévenu Jolivet envoie l'avocat Roch et Joséphine Equey, qui réussissent à les faire libérer et à leur faire franchir rapidement la frontière. Parmi les personnalités qu'il fit passer : le compositeur juif Léon Algazi.
Il fera un séjour au sanatorium de Praz Coutant entre 1945 et 1947, et reprendra son activité paroissiale.
Il décéda, certainement des suites des maltraitances de la guerre.
Décorations
Hommages
- La Municipalité de Collonges-sous-Salève a donné don nom à l'ancienne salle du Conseil Municipal.
- Une plaque est apposée le 24 mai 1987
Bibliographie
- Claudius Pierre Fournier, Curés passeurs
- Christian Sorrel, La Savoie, éd. Beauchesne,1996, 441.P
- Michel Germain,Les Maquis de l'espoir, chronique de la Haute-Savoie, au temps..., éd. La Fontaine de Siloè, 1994, 295. p.
- C. B., Passeurs d'âmes, les prêtres de la frontière furent aussi des passeurs d'hommes in Le Messager du vendredi 15 mai 1987.
- Eric Pierrat, Les chemins clandestins de la Liberté dans Témoignage chrétien 6-12 juillet 1987 et Information juive n°66 juin 1987.
- Anonyme, Jolivet Marius (Abbé) in Chemins de passages, La Salévienne (118)
- Anonyme, La commune rend hommage à l'abbé Marius Jolivet 1 page inLe Dauphiné grenoble 15 mars 2002.
Voir aussi
Liens internes
Liens externes
- Plaque à la mémoire de Marius Jolivet
- Photo du Père Marius Jolivet
- Souvenirs de guerre, de la sœur Emilie Brohy, (propos recueillis par la sœur Marie-Thérèse Chamot)
Notes et références
- Notes de Christian Sorrel: RDA; F. Delpech, Les souvenirs d'un passeur non violent, René Nodot et le service social des étrangers. RHDGM n°125, 1982; p; 73-85; O. Munos: Ces passagers clandestins, entre la Haute-Savoie et la Suisse, pendant la Seconde guerre mondialeMM Université de Grenoble II, 1984. A. Perrot et al... Ma vie pour la tienne, Fribourg, 1987.
- Christian Sorrel, La Savoie,éd. Beauchesne,1996, p.39/ 441. pp
- Jean-Marie Mayeur & Xavier de Montclos,Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, éd. Beauchesne, 1994, p.101/456.p
Catégories :- Naissance en 1906
- Décès en 1964
- Juste parmi les nations
- Prêtre français
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