- O Filii et Filiae
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O Filii et Filiae est une hymne du Temps pascal, Alleluia de Pâques et du dimanche in albis (ou Dimanche de la divine Miséricorde). Elle aurait été écrite par un cordelier, le frère Jean Tisserand en 1494 pour les sept fêtes de Notre-Dame[1]. Il est chanté le jour de Pâques et en octave.
Sommaire
Description
- On pensait que cette hymne était très ancienne, datant du VIe siècle, ce n'est que tardivement qu'on retrouva son auteur.
- La musique fut empruntée à un versus de l'abbaye Saint-Martial de Limoges, Annus novus in Gaudio, qui date du XIIe siècle[2]. Un autre air fut écrit par Melchior Vulpius en 1609[3].
- Il figure en 1573 dans les Heures de Notre-Dame à l'usage de Paris (quelques strophes) et dans L'Office de la Semaine Sainte de Paris en 1674. Il parut dans Airs sur les Hymnes sacrés (1623) et dans un livre jésuite, Symphonia Sirenum Selectarum Cologne 1685.
- Cette hymne comportait neuf strophes, car les strophes Discipulis adstantibus, Postquam audivit Didymus, Beati qui non viderunt sont des additions ultérieures. « L'alleluya du jour de Pasques » est un trope avec versets et répons, qui clôturait les Laudes et les Matines pascales, avec originellement deux stances ultimes :
- In hoc festo sanctissimo
- Sit laus et jubilatio:
- BENEDICAMUS DOMINO.—Alleluia.
- De quibus nos humillimas,
- Devotas atque debitas
- DEO dicamus GRATIAS.—Alleluia''
- Nombreuses adaptations de cette hymne pascale :
- Nicolas Lebègue, Offertoire sur le chant O filii et filiae
- Jean-François Dandrieu, orgue, Offertoire pour le Jour de Pâques
- Marc-Antoine Charpentier, ( O Filii à trois voix pareilles H 313) 1671
- Luigi Cherubini
- Jean Veuillot, motet
- Franz Liszt (1811-1886) dans Christus, oratorio, pièce XIII, troisième partie, chœur et accompagnement à l'harmonium
- Joseph Jongen, W66, mars 1895
- Jean Langlais (1907-1991) : Fugue sur O Filii et Filiae
- Healey Willan (1880-1968) : Prélude sur O Filii et Filiae
- John Rutter (né en 1945), Variations on an Easter theme (1983)
- Robin Dinda (né en 1959)
- Edith Beaulieu (Québec, née en 1961) Scherzetto sur O Filii et Filiae opus 3 no 2
- Il a été paraphrasé par : Aloÿs Claussmann, Jeanne Demessieux, André Fleury, Alexandre Guilmant, Jean Langlais, Jean Vadon[4].
- Toccata pour orgue de Lynnwood Farnam (1932).
- Variations irlandaises au XVIIIe siècle[5]. Publication de deux poèmes en irlandais : l'un du Moyen Âge, d'après deux mss. (XVIe et XVIIe siècle), Is truag in ces i mbiam (Triste sort que le sort de l'homme). L'autre est une adaptation du XVIIIe siècle de l'hymne latine de Pâques O filii et filiae dont l'A. reproduit aussi le texte latin et la mélodie, identique en irlandais et en latin. Un auteur anonyme le publie en Angleterre dans Evening Office, 1748 (Young men and maids, rejoice and sing), ainsi que le Père Caswall's (Ye sons and daughters of the Lord) and Charles Kent (O maids and striplings, hear love's story all three being given in Shipley, Annus Sanctus.
- Il fut traduit en anglais par Dom Guéranger dans l'Année Liturgique[6] et intitulé « Le Joyeux Cantique » (The Joyful Canticle) avec texte latin et prose anglaise en traduction avec un triple Alleluia précédant et suivant l'hymne et transcrit aussi par John Mason en 1852[7]. Il figure (Ye sons and daughters of the King) dans : Hymns Ancient & Modern, New Edition, 1904 traduit par John Mason Neale, en 1851 , The Oxford Hymn Book, 1925, Songs of Praise, 1925 et 1931.
- Cette hymne, chantée aussi à deux voix, était particulièrement populaire en France. Le triple Alleluia se chantait aussi entre chaque strophe[8]. L'Alleluia était chanté en solo, repris par le chœur puis le solo entonnait la strophe débutant par Alleluia. Le chœur chantait ensuite le triple Alleluia, entonnait la seconde strophe avec Alleluia et finissait avec un triple Alleluia. Chœur et solo se succédaient ainsi jusqu'à la dernière stance et le dernier triple Alleluia chanté à une voix.
- On retrouve cette hymne, adaptée, dans de nombreuses chansons traditionnelles.
Texte
- Le titre est peut-être emprunté à saint Paul, seconde épître aux Corinthiens, 6:18 « vous serez pour moi des fils et des filles, dit le Seigneur tout-puissant. »
- Le début de l'hymne fait allusion aux « femmes myrophores » (en grec : portant la myrrhe) venues oindre le corps de Jésus, le lendemain du sabbat, et qui trouvent le tombeau vide, la fin de l'hymne à l'incrédulité de saint Thomas apôtre.
- Le texte est celui des évangiles de la Résurrection (christianisme) notamment Jean, 20.
« Après le sabbat, à l'aube du premier jour de la semaine, Marie-Madeleine et l'autre Marie allèrent voir le sépulcre. Et voici qu'il y eu un grand tremblement de terre; car un ange du Seigneur descendit du ciel, vint rouler la pierre et s'assit dessus. Son aspect était comme l'éclair et son vêtement blanc comme la neige.... Mais l'ange pris la parole et dit aux femmes: Pour vous, n'ayez pas peur, car je sais que vous cherchez Jésus, le crucifié. Il n'est pas ici; en effet, il est ressuscité, Comme il l'avait dit. »
— Matthieu, 28,1-6
Paroles
Latin
Français
R. Alleluia ! Alleluia ! Alleluia !
1. O filii et filiae,
Rex coelestis, Rex gloriae
morte surrexit hodie. Alleluia'' !2. Et mane prima sabbati
Ad ostium monumenti
Accessérunt discipuli. Alleluia'' !3. Et Maria Magdalene,
et Iacobi, et Salome
Venerunt corpus ungere. Alleluia !4. In albis sedens angelus
praedixit mulieribus:
Quia surrexit Dominus. Alleluia !5. Et Ioannes apostolus
cucurrit Petro citius,
Ad sepulcrum venit prius. Alleluia !6. Discipulis astantibus,
in medio stetit Christus,
dicens: Pax vobis omnibus. Alleluia !7. In intelléxit Didymus
Quia surrexerat Iesus,
Remansit fere dubius, Alleluia !8. Vide Thoma, vide latus,
vide pedes, vide manus,
Noli esse incredulus. Alleluia.9. Quando Thomas vidit Christum,
Pedes, manus, latus suum,
Dixit, Tu es Deus meus. Alleluia.10. Beati qui non viderunt,
Et firmiter crediderunt,
Vitam aeternam habebunt. Alleluia.11. In hoc festo sanctissimo
Sit laus et jubilatio!
Benedicamus Domino. Alleluia.12. De quibus nos humillimas
Devotas atque debitas
Deo dicamus gratias. Alleluia.R. Alléluia ! Alléluia ! Alléluia !
1 O Fils et Filles,
Le Roi des cieux, le Roi de gloire
A surgi de la mort aujourd'hui, alléluia !2 Et le matin du premier jour après le Sabbat,
Jusqu’à la porte du monument,
S’approchèrent les disciples, alléluia !3 Et Marie Madeleine
Et Marie mère de Jacques et Marie Salomé
Sont venues embaumer le Corps, alléluia !4 Un ange, assis, vêtu de blanc,
Dit aux femmes :
« Le Seigneur est ressuscité. » alléluia !5 Et Jean l'Apôtre,
Court plus vite que Pierre,
Et arrive le premier au tombeau.| Alléluia !6 Les disciples étant présents,
Jésus parut au milieu d'eux et leur dit :
« Que la paix soit au milieu de vous tous. » Alléluia !7 Dès que Didyme apprit
Que Jésus était ressuscité,
Il demeura presque dans le doute. Alléluia !8 Thomas, vois mon côté, lui dit Jésus,
Vois mes pieds, vois mes mains,
Et ne reste pas incrédule. Alléluia !9 Quand Thomas eut vu le côté du Christ,
Les pieds et ses mains,
Il s’écria : Vous êtes mon Dieu. Alléluia.10 Heureux ceux qui sans avoir vu,
Ont cru d’une ferme foi,
Ils posséderont la vie éternelle. Alléluia.11 Célébrons cette très sainte solennité
Par des cantiques de louanges et d’allégresses !
Bénissons le Seigneur. Alléluia !12 Rendons à Dieu avec le dévouement et la reconnaissance,
Qui lui sont dus, de très humbles actions de grâces,
Pour tous ses bienfaits. AlléluiaCompléments
Articles connexes
Liens externes
Extraits sonores
- Petits Chanteurs de Lyon
- Audio / interprété par des bénédictines Youtube
- Pâques à Notre-Dame de Paris
- à l'Orgue
- Toccata de Lynnwood Farnam
- O Filii & Filiae (offertoire d'orgue pour le Samedi de Pâques - Jean-François Dandrieu (1682-1738), organiste de Saint Barthélémy et du Roi à Versailles). Schola Sainte Cécile (à l'orgue: Anne Fou)
Bibliographie
- Page sur Gallica.fr S'ensuyt une très belle salutation faicte sur les sept festes de Nostre-Dame, laquelle l'on chante au salut à Sainct Innocent à Paris. Et la fist et composa frère Jehan Tissarrant, avec l'Aleluya du jour de Pasques, et avecques ce les Grâces à Dieu en françoys Gallica; Auteur :, Jean Tisserand.
- Persée : L'Alleluya de Pâques : O filii et filiae. Léopold Delisle, Bibliothèque de l'école des chartes Année 1900 Volume 61 Numéro 61 p. 594-596
- Gastoué, L'O filii, ses origines, son auteur in Tribune de Saint-Gervais, avril 1907
- Volckmar Leisring, O Filii et filiae: chant de Pâques à 2 chœurs.
Notes et références
- L'Alleluya de Pâques : O filii et filiae. Léopold Delisle Bibliothèque de l'école des chartes, 1900, volume 61, no 61, p. 594-596
- Jean Quéniart, Le chant, acteur de l'histoire : actes du colloque tenu à Rennes
- lire en ligne] J. R. Watson, An Annotated Anthology of Hymns, [
- Les paraphrases grégoriennes dans la musique d'orgue
- : « Two Religious Poems in Irish O CUIV B. Celtica 1988, vol. 20, pp. 73-84
- (Liturgical Year Paschal Time, Part I, tr., Dublin, 1871, pp. 190-192)
- Google books : Hymns, Psalms, & Spiritual Songs par Westminster John Knox Press
- The Roman Hymnal, New York, 1884, p. 200 & Lalanne, Recueil d'anciens et de nouveaux cantiques notes, Paris, 1886, p. 223
Catégories :- Prière catholique
- Cantique ou hymne
- Pâques
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