Noël Bouton de Chamilly

Noël Bouton de Chamilly
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Noël Bouton Marquis de Chamilly
Noël Bouton, marquis de Chamilly, maréchal de France, François-Joseph Heim, 1835.
Noël Bouton, marquis de Chamilly, maréchal de France, François-Joseph Heim, 1835.

Naissance 6 avril 1636
Décès 8 janvier 1715 (à 78 ans)
à Paris
Origine Royaume de France Royaume de France
Allégeance Royaume de France Royaume de France
Grade Maréchal de France
Conflits Guerre de Hollande
Guerre de Dévolution
Guerre de la Ligue d'Augsbourg
Guerre de succession d'Espagne
Distinctions Ordre du Saint-Esprit
Autres fonctions Gouverneur du Poitou, d'Aunis et de Saintonge
Gouverneur de Strasbourg

Noël Bouton, seigneur de Saint-Léger, Dennevy et Saint-Gilles, marquis de Chamilly, né à Chamilly (Saône-et-Loire) le 6 avril 1636 et mort le 6 avril 1715, est un aristocrate et un militaire français des XVIIe et XVIIIe siècles. Il est nommé maréchal de France en 1703.

Sommaire

Biographie

Jeunesse

Militaire « dès sa plus tendre jeunesse », il se trouva dans le parti contraire de son père Nicolas et de son frère aîné Hérard qui servaient la cause du prince de Condé, en entrant comme volontaire dans l'armée royale. Il est fait mention de lui pour la première fois dans les annales militaires, en tant que volontaire au siège de Valenciennes sous le maréchal de la Ferté-Seneterre, où il est fait prisonnier avec lui, et plus de quatre cent officiers et 4000 soldats, le 16 juillet 1656. Le 8 février 1658, il est fait capitaine au régiment de cavalerie du cardinal Mazarin. « Ayant pris attache du comte de Bussy-Rabutin, son compatriote, (...) il fait avec son régiment la campagne de Flandre, servit à la bataille des Dunes, le 14 juin 1658 [pendant qu'un autre Chamilly - soit son père, soit Hérard son frère - y commandait une brigade de l'armée espagnole] ; à la prise de Dunkerque le 25 ; à celle de Bergues-Saint-Winoc, le 2 juillet ; à celle de Furnes, le 3 ; à celle d'Oudenarde, le 9 septembre ; à celle d'Ypres, le 26. Il se trouvait donc dans la même armée que le comte de Schomberg, alors lieutenant-général, qu'il suivit plus tard au Portugal. »

Le 7 novembre 1659, sur l'île des Faisans, était signée la paix des Pyrénées entre la France et l'Espagne, amnistiant complètement les amis et adhérents du prince de Condé. La famille des Chamilly pouvait donc se retrouver.

Portugal

Le 18 avril 1661, la compagnie de Noël Bouton étant réformée, il se trouve sans emploi.

"Les troupes espagnoles, rendues disponibles par le traité des Pyrénées, s'étaient jetées sur le Portugal, dont l'indépendance n'avait pas encore été reconnue. Cet ancien allié de la France était menacé de retomber sous le joug ; Louis XIV n'osait le soutenir ouvertement parce que Mazarin l'avait sacrifié dans les négociations de l'île des Faisans ; mais il ne l'abandonnait pas et son assistance, pour être secrète, ne fut pas moins efficace. Voici le subterfuge dont il usa pour atteindre ses fins sans rompre en visière à l'Espagne : il céda au Portugal une partie des troupes dont il n'avait plus besoin depuis la paix et, pour sauvegarder les apparences, il les choisit d'abord exclusivement parmi les auxiliaires étrangers. Le chef du corps expéditionnaire, le lieutenant-général Frédéric-Armand, comte de Schomberg, était huguenot et né à Heidelberg ; en cette qualité il pouvait être désavoué de Louis XIV (...). Il entra au service du Portugal avec le titre de mestre de camp général de l'armée d'Alemtejo", débarquant à Lisbonne le 13 novembre 1660. En 1663, un corps français est joint aux auxiliaires anglais et placé sous le commandement de Schomberg. Noël Bouton faisait certainement partie de ce corps car c'est cette même année qu'il passe au Portugal, étant pourvu l'année suivante (30 avril 1664) de la charge de capitaine au régiment de cavalerie de Marc-François de Briquemault, mestre de camp.

Il sert donc sous Schomberg au siège de Valencia de Alcántara (15-24 juin 1664), à la défaite des Espagnols sous les murs de Castelo Rodrigo (nuit du 6 au 7 juillet), et à la bataille de Vila Viçosa (17 juin 1665) ; et assista à l'affaire du Rio-Xévora, où les troupes du marquis de Caracène furent mises en déroute (octobre 1665). Peu de temps après il est promu mestre de camp et capitaine de la première compagnie d'un régiment de cavalerie qu'il leva (7 décembre 1665).

En 1666, il participe à la prise de Benses, à celle de Guardia, à celle de Villa-de-Alcaria (22 juin), de Villa-de-Paymogo (23), de San-Lucar vers le milieu d'août. À la fin de septembre 1667, il prit part à l'attaque du château de Ferreyra. Le 13 février 1668, un traité de paix reconnaissait enfin l'indépendance du Portugal, après 27 ans de guerre.

Retour

Cette année-là Noël Bouton, retourne en France. Cette année-là (28 octobre 1668) un privilège autorise la publication, chez Claude Barbin, des Lettres Portugaises qui seront publiées l'année suivante...

En 1668 encore, il part pour la Crète, où il est blessé au siège de Candie. De retour, il se signale dans la guerre de Hollande en 1675 par la défense de Grave, qui dura 93 jours et coûta 16 000 hommes au prince d'Orange. Il est gouverneur du Poitou, d'Aunis et de Saintonge en 1701 et est nommé maréchal de France en 1703. Il est aussi Comte de Saint-Léger, gouverneur de Strasbourg, et fait partie de la 27e promotion des chevaliers de l'ordre du Saint-Esprit, faite dans la chapelle du château de Versailles le 2 février 1705.

Il avait épousé Élisabeth du Bouchet en mars 1677, et ne laissa pas de postérité.

Lettres Portugaises

Marie-Nicolas Bouillet lui a attribué à tort les célèbres Lettres portugaises, dont l'auteur serait Gabriel de Guilleragues, donné comme traducteur dans la première édition, ou Mariana Alcoforado (aucune preuve tangible n'existant ni dans un sens ni dans un autre - voir l'article sur Mariana), religieuse portugaise de Beja, qui les aurait adressées à notre Noël Bouton de Chamilly, Comte de St léger.

Durant ses campagnes au Portugal, Noël aurait fait la rencontre d'une none enfermée dans le couvent de la Conceição de Béja, Mariana Alcoforado. Séduite puis abandonnée, lors de son retour en France, celle-ci lui aurait envoyé cinq lettres enflammées.

Voici les passages de Saint-Simon, qui ne doute pas un instant de l'authenticité de ces lettres : lorsqu'il relate la mort de Chamilly , il dit dans un premier passage : " À le voir et à l'entendre (Chamilly), on n'aurait jamais pu se persuader qu'il eût inspiré un amour aussi démesuré que celui qui est l'âme de ces fameuses Lettres Portugaises"; puis y fait une deuxième allusion plus détaillée :

« il (Chamilly) avait si peu d'esprit qu'on en était toujours surpris, et sa femme, qui en avait beaucoup, souvent embarrassée. Il avait servi jeune en Portugal, et ce fut à lui que furent adressées ces fameuses Lettres Portugaises par une religieuse qu'il y avait connue et qui était devenue folle de lui. »

Anecdotes

De retour à Paris après un épisode valeureux de la guerre de Dévolution, contre les Hollandais, en 1675, le roi Louis XIV lui concéda un souhait, qu'il prévoyait être un titre ou de l'argent. Chamilly répondit :

« Majesté, je ne demande rien pour moi-même, mais je vous supplie de libérer mon commandant, qui se trouve emprisonné à la Bastille. »

Surpris le roi lui demanda qui était donc ce commandant ?

« Il s'agit du seigneur de Briquemault, Majesté. J'ai servi sous son commandement, il y a longtemps, au Portugal. C'est lui qui m'apprit les arts de la guerre et sous ses ordres je devint l'homme dont les services ont l'heur de plaire aujourd'hui à votre Majesté. »

Le roi rendit la liberté au prisonnier en 1674. Briquemault semble s'être trouvé à la Bastille par ordre de Louvois, « ayant un jour témoigné par trop vivement son dépit d'être mal récompensé par[le secrétaire d'État] » .

Un passage de l'Histoire de Paris rue par rue, maison par maison, de Charles Lefeuve, paru en 1875 évoque ce personnage, pour la rue Braque, dans le IIIe arrondissement de Paris :

« Hôtel (...) de Bailleul. Le président Bailleul, seigneur de Valois y a pour successeur le chevalier Bailleul, seigneur de Champlâtreux ; puis l'hôtel passe à Jean Molé, ensuite à Molé de Champlâtreux, président à mortier. Noël Bouton, marquis de Chamilly, en est après cela propriétaire. Gros et grand homme, au dire de Saint-Simon, brave et rempli d'honneur, excellent maréchal de France, mais d'un esprit au-dessous de son bâton, peu capable d'inspirer l'amour. Néanmoins cet ancien lieutenant de Schomberg s'est épris d'une religieuse assez sensible pour lui écrire douze lettres mémorables sous le titre de Lettres d'une Portugaise. »

Armoiries

Figure Blasonnement
French heraldic crowns - marquis v2.svg
Blason ville fr Beaumont-sur-Lèze (Haute-Garonne).svg

De gueules à la fasce d'or.[1]

Notes et références

  1. Michel Popoff et préface d'Hervé Pinoteau, Armorial de l'Ordre du Saint-Esprit : d'après l'œuvre du père Anselme et ses continuateurs, Paris, Le Léopard d'or, 1996, 204 p. (ISBN 2-86377-140-X) 

Sources

  • Eugène Beauvois : La jeunesse du Maréchal de Chamilly. Notice sur Noël Bouton & sa famille de 1636 à 1667. In Société d'histoire, d'archéologie et de littérature de l'arrondissement de Beaune. Mémoires. Année 1884. Imprimerie Arthur Batault, 1885
  • Eugène Beauvois : Les trois Chamilly pendant et après la guerre de dévolution 1667-1671, publié en 1886.
  • Cyr Myriam - "Letters of a Portuguese Nun: Uncovering the Mystery Behind a Seventeenth-Century Forbidden Love"; Hyperion Books; January 2006; ISBN 07-868-6911-9)

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