- Nouveau Théâtre Italien
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Théâtre italien de Paris
Il y a eu à plusieurs reprises un Théâtre-Italien à Paris. Suivant les époques, le Théâtre-Italien de Paris produisait des pièces sans musique ou des opéras. On distingue ainsi la Comédie-Italienne ancienne, le Théâtre-Lyrique italien (lui-même sous des noms différents), et la Comédie-Italienne moderne.
Sommaire
Origines : l'ancienne Comédie-Italienne
La Comédie-Italienne historique était, aux XVIIe et XVIIIe siècles, sous la protection du roi, et présentait au public francophone des spectacles avec des comédiens professionnels italiens. Jouant d'abord des pièces de commedia dell'arte dans leur langue maternelle, les comédiens italiens travaillèrent ensuite avec les plus grands dramaturges français de l'époque (de Molière à Marivaux en passant par Dufresny, Regnard, Houdar de La Motte, Nolant de Fatouville, Brugière de Barente, Évariste Gherardi, Jacques Losme de Monchesnay, Palaprat, Eustache Le Noble, Louis Biancolelli, Mongin ou Boisfranc). La Comédie-Italienne fut installée parfois au théâtre du Petit-Bourbon ou à l'Hôtel de Bourgogne, jusqu'en 1697.
Les comédiens venaient d'annoncer les représentations prochaines de La Fausse prude, une pièce qui visait directement Madame de Maintenon. Il n'en fallut pas plus pour que Louis XIV chasse les comédiens impudents, qui durent fermer leur théâtre le 4 mai. Dès lors, la troupe se dispersa aux quatre vents et gagna la province.
Les comédiens italiens revinrent à Paris en 1716 et ouvrirent, sous la direction de Luigi Riccoboni, le Nouveau Théâtre italien le 18 mai dans un ancienne salle de l’hôtel de Bourgogne. La première pièce française de son répertoire fut Le Naufrage au Port-à-l'Anglois de Jacques Autreau.
Les comédiens italiens fusionnèrent avec l'Opéra-Comique en 1762. Ce théâtre prit alors également le nom de Comédie-Italienne jusqu'en 1780.
Le 28 avril 1783, la réunion des deux troupes permit l’ouverture d’une nouvelle salle Place Favart.
Le Théâtre italien disparut le 20 juillet 1801, et la troupe fut réunie en partie à celle du Théâtre de Monsieur, devenu depuis Théâtre Feydeau.
Troupes de la Comédie-Italienne
- XVIIe siècle : 1697
- XVIIIe siècle : 1716 - 1752 - 1754 - 1755 -
Le Théâtre-Lyrique italien ou Opéra-Italien
Les premiers opéras représentés à Paris étaient italiens ; cependant, l'opéra italien a été rapidement abandonné au profit d'un opéra français, comme en témoigne la création de l'Académie royale de musique. Toutefois, au cours du XVIIIe siècle, des troupes lyriques italiennes sont venues jouer à Paris. En particulier, en 1752, les représentations de La Serva padrona ont donné lieu à la Querelle des Bouffons.
En 1787, une troupe italienne chantante ayant connu un grand succès, l'idée est venue d'établir un théâtre permanent qui jouerait l'opéra-bouffe. Cette initiative s'est concrétisée en janvier 1789 avec l'ouverture d'un théâtre, qui s'est placé aussitôt sous la protection du comte de Provence, frère du roi, d'où son nom de Théâtre de Monsieur. Les représentations ont eu lieu d'abord au théâtre des Tuileries, avant de s'installer au Théâtre Feydeau. Cependant, en 1792, ce théâtre a fermé avec le départ de la troupe.
Le Théâtre-Italien de Paris a été reconstitué en 1801, cette fois pour jouer aussi bien l'opera seria que l'opera buffa. Une nouvelle troupe s'est donc installée à la salle Favart puis à la salle Louvois. En 1808, les chanteurs italiens se sont installés au Théâtre de l'Odéon, alors appelé « Théâtre de l'Impératrice ». Ils y sont restés jusqu'en 1815.
Au moment de la Restauration, Louis XVIII a voulu confier l'établissement à la cantatrice Angelica Catalani. Tout était presque prêt pour ce transfert, au moment du retour de Napoléon pour les Cent-Jours. Les Italiens sont donc restés un peu plus longtemps au théâtre de l'Impératrice, mais au début de la Seconde Restauration, le projet initialement prévu a été remis sur pied. C'est ainsi que Mme Catalani a repris la troupe à partir d'octobre 1815. De 1815 à 1818 le Théâtre royal italien a retrouvé son indépendance. Cependant, Mme Catalani s'est rapidement lancée dans une tournée à travers l'Europe, laissant la gestion du théâtre à Ferdinando Paër.
En 1818, le privilège de Mme Catalani a été révoqué et le théâtre fermé. Il a alors été décidé de confier l'administration du Théâtre royal italien à l'Académie royale de musique, mais en maintenant l'autonomie de chacun des établissements. Ce système n'a duré que jusqu'en 1827, date à laquelle le Théâtre a recouvré son indépendance, confié à un directeur entrepreneur. En 1828 et 1830, le Théâtre-Italien a été associé à un théâtre anglais, qui a fait notamment connaître les pièces de Shakespeare.
Le Théâtre-Italien présentait des œuvres de Paër, Mozart et Cimarosa, mais il a surtout accueilli les grands opéras de Rossini, venu à Paris en 1823. Ainsi le 19 juin 1825, Il viaggio a Reims (Le voyage à Reims) du compositeur italien y est créé avec une distribution exceptionnelle réunissant les plus grands chanteurs européens de l'époque.
Ensuite, le Théâtre-Italien a encore monté les succès de Meyerbeer et de Verdi, mais le décret de 1864, en rétablissant la liberté des théâtres, a causé la perte du Théâtre lyrique italien, contraint de fermer en 1878.
Cette fermeture n'a pas empêché la représentation d'opéras italiens, tantôt au Théâtre de la Gaîté, au Théâtre du Châtelet et, surtout, à l'Opéra national de Paris.
La Comédie-Italienne moderne
La Comédie-Italienne actuelle est située rue de la Gaîté, elle a été fondée en 1980 par le metteur en scène Attilio Maggiulli (après la fermeture de son Teatrino Italiano de l'avenue du Maine). La Comédie Italienne reste le seul théâtre italien de France et programme exclusivement des pièces d’auteurs italiens jouées en français, classiques et contemporains (de Goldoni à Iago Migatti Lulli).
Bibliographie
- Antoine d'Origny, Annales du Théâtre italien, Paris, Veuve Duchesne, 1788, 3 vol. Réimpression Genève, Slatkine, 1970.
- Castil-Blaze, L'Opéra italien de 1645 à 1855, Paris, Castil-Blaze, 1856.
- Émile Campardon, Les Comédiens du roi de la troupe italienne, Paris, Berger-Levrault, 1880, 2 vol.
- Albert Soubiès, Le Théâtre italien de 1801 à 1913, Paris, Fischbacher, 1913.
- Micheline Boudet, La Comédie Italienne, Marivaux et Silvia, Paris, Albin Michel, 2001.
- Alessandro di Profio, L'Opéra italien au théâtre de Monsieur, 1789-1792, Paris, Éditions du CNRS, 2003.
- Jean Mongrédien, Le Théâtre-Italien de Paris (1801-1831), chronologie et documents, Lyon, Symétrie, 2008, 8 vol.
- Scipione Maffei, "Merope", a cura di Stefano Locatelli, Pisa, ETS, 2008.
Liens externes
- La Comédie-Italienne actuelle
- Le théâtre italien à Paris
- Toutes les représentations données à la Comédie-Italienne de 1783 à 1800 sur le site CÉSAR
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