- Norbert Wiener
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Norbert Wiener N. Wiener, professeur au M.I.T.Naissance 26 novembre 1894
Columbia, Missouri, États-UnisDécès 18 mars 1964 (à 70 ans)
Stockholm, SuèdeNationalité États-Unis Profession professeur de mathématiques au Massachusetts Institute of Technology Autres activités fondateur de la Cybernétique Formation licence de mathématiques à l'université Cornell ; thèse de doctorat à l'université Harvard Norbert Wiener (né le 26 novembre 1894 à Columbia (Missouri), États-Unis, mort le 18 mars 1964 à Stockholm, Suède) est un mathématicien américain, théoricien et chercheur en mathématiques appliquées, surtout connu comme le père fondateur de la Cybernétique.
Il fut un pionnier dans l'étude de la stochastique et du bruit, contribuant ainsi par ses travaux à l'électrotechnique, les télécommunications et les systèmes de contrôle. En fondant la cybernétique, Wiener introduit en science la notion de feedback (rétroaction), notion qui a des implications dans les domaines de l'ingénierie, des contrôles de système, l'informatique, la biologie, la psychologie, la philosophie et l'organisation de la société.
Il exposa ses théories sur la cybernétique dans son livre Cybernetics or Control and Communication in the Animal and the Machine[1], parution qui bouscula durablement jusqu'au scandale, le monde des idées, traversant la pensée scientifique et philosophique de la deuxième moitié du XXe siècle, dont il est à ce titre, un des grands penseurs[2].
Sommaire
Biographie
Norbert Wiener, aîné des enfants de Leo Wiener et de Bertha Kahn, naquit à Colombia dans le Missouri. Son père, professeur de langues slaves à Harvard, avait été le condisciple de Ludwik Lejzer Zamenhof à Varsovie. Enfant prodige, Norbert sut lire à un an et demi et fut instruit à la maison jusqu’à l'âge de sept ans ; il lut en même temps la plus grande partie des livres de la bibliothèque de ses parents. Il fit ensuite un bref séjour à l'école avant de terminer ses études primaires à la maison. En 1903, il retourna à l'école secondaire Ayer jusqu’à l'obtention de son diplôme d'études secondaires en 1906.
En septembre 1906, à 11 ans, il entra à l'université de Tufts pour étudier les mathématiques. Il reçut son diplôme en 1909 et entra alors à Harvard où il étudia la zoologie. Mais en 1910, il s'inscrivit à l'université Cornell pour commencer une licence en mathématique. L'année suivante, il retourna à Harvard où il commença une thèse sur la logique mathématique. Il obtint son doctorat en 1912 ; il n’avait que 18 ans.
Après sa soutenance de thèse, il partit pour l'Europe, séjournant d’abord à Cambridge où il eut pour professeurs Bertrand Russell et Godfrey Harold Hardy, puis à Göttingen où il suivit les cours d’Edmund Landau et de David Hilbert. Il retourna ensuite à Cambridge, puis aux États-Unis. Entre 1915-1916, il enseigna la philosophie à Harvard, avant de travailler pour General Electric puis l’Encyclopedia Americana. À l'instigation d'Oscar Veblen, il fit ensuite des recherches en balistique sur le terrain d'essais d'Aberdeen dans le Maryland. Il y resta jusqu’à la fin de la guerre, après laquelle il obtint un poste de professeur de mathématiques au Massachusetts Institute of Technology (MIT).
En 1926, il épousa Margaret Engemann et retourna en Europe grâce à une bourse de la fondation Guggenheim. Il passa la majeure partie de son temps à Göttingen ou à Cambridge avec Hardy. Il travailla notamment sur le mouvement brownien, la transformation de Fourier, le problème de Dirichlet, l'analyse harmonique et les théorèmes taubériens. Il fut lauréat du prix Bôcher en 1933.
Durant la Seconde Guerre mondiale, il refusa de participer au Projet Manhattan (projet de développement de la bombe nucléaire), tout en travaillant activement au programme de lutte antiaérienne (le radar SCR-584 (en) et l'appareil de préparation de tir électronique M9[réf. souhaitée]), ce qui l'encouragea à synthétiser ses diverses recherches autour de la théorie de la communication. En 1943, avec ses collaborateurs Arturo Rosenblueth et Julian Bigelow, il proposa un nouveau système de « DCA » (Défense Contre les Aéronefs) ; celui-ci pouvait prévoir la trajectoire de l’avion cible à partir d’un modèle analysant le comportement d’un pilote se sachant pourchassé. De 1946 à 1950, il participa aux fameuses rencontres interdisciplinaires dites conférences Macy et en 1947-48, il formalisa le principe central de ces conférences sous le nom de cybernétique.
La théorie de la cybernétique fut adoptée et répandue par de nombreux scientifiques dans le monde entier, la plupart groupés dans l'association internationale de cybernétique fondée par le professeur Georges R. Boulanger de l'université de Bruxelles.
Après la guerre, selon Philippe Breton, traumatisé par l'implication des scientifiques dans les tragédies d'Hiroshima et Nagasaki d'une part, et par Auschwitz d'autre part, il se transforma en apôtre d'une nouvelle religion laïque : l'utopie de la communication : il proposait une nouvelle vision du monde, dont l'information et la communication étaient les éléments fondamentaux[3]. De fait, on lit dans des lettres de Wiener d'octobre 1945 qu'il hésitait à abandonner la recherche scientifique, faute de pouvoir contrôler les usages qui en étaient faits.
Citations
- Le progrès implique non seulement de nouvelles possibilités pour l'avenir, mais également de nouvelles restrictions[4].
- Tout travailleur qui est en concurrence avec le travail d'esclave doit accepter les conditions économiques du travail esclave[5].
- Un physicien moderne étudie la physique quantique les lundis, mercredis et vendredis et médite sur la théorie de la relativité gravitationnelle les mardis, jeudis et samedis. Le dimanche, il prie... pour que quelqu'un trouve la corrélation entre les deux.[réf. nécessaire]
Œuvres
- Cybernetics, or Control and Communication in the Animal and the Machine (1948) publié, en anglais, par la Librairie Hermann & Cie (Paris), The MIT Press (Cambridge, Mass.) et Wiley (New York).
- The Human Use of Human Beings (en) (Boston : Houghton Mifflin, 1950).
- Traduit sous le titre Cybernétique et société (1952, rééd. 1971), Union Générale d'Éditions, Collection 10/18 ;
- Speech, langage and learning, The Journal of the Acoustical Society of America nº22, 1950 - article dans lequel il ajoute le concept du feedback au schéma de base de Shannon.
- Ex-Prodigy (1953)
- I am a Mathematician (1956)
- Nonlinear Problems in Random Theory (1958)
- God & Golem, Inc. (en): A Comment on Certain Points Where Cybernetics Impinges on Religion (1964).
- Collected works. With commentaries, édité par P. Masani, Cambridge, Mass., The MIT Press, 1976-1985. 4 vv.
Notes et références
- Hermann & Cie Editeurs, Paris, The Technology Press, Cambridge, Mass., John Wiley & Sons Inc., New York, 1948
- (en) Francis Heylighen (en), Cliff Joslyn (en) et Valentin Turchin (en), What are Cybernetics and Systems Science? (1999), sur le site de Principia Cybernetica (en).
- Breton, Philippe, L'Utopie de la communication, Paris : La Découverte, 1995.
- The Human Use of Human Beings (1950) Progress imposes not only new possibilities for the future but new restrictions. o
- Any labor which competes with slave labor must accept the economic conditions of slave labor. o The Human Use of Human Beings : Cybernetics and Society (1954)
Voir aussi
Bibliographie sur Norbert Wiener
- Philippe Breton, L'utopie de la communication. L’émergence de l’homme sans intérieur, Paris, La Découverte, 1992.
- (en) Steve J. Heims, John von Neumann and Norbert Wiener. From Mathematics to the Technologies of Life and Death, Cambridge, Mass., MIT Press, 1980.
- Michel Faucheux, Norbert Wiener, le Golem et la cybernétique. Eléments de fantastique technologique, Paris, Editions du Sandre, 2008.
- (en) Pesi R. Masani, Norbert Wiener, 1894-1964, Basel - Boston - Berlin, Birkhäuser Verlag, 1990.
- (it) Leone Montagnini, Le Armonie del Disordine. Norbert Wiener Matematico-filosofo del Novecento, Venezia, Istituto Veneto di Scienze Lettere ed Arti, 2005, XVI, 314 pp. ISBN 88-88143-41-6.
Articles connexes
Lien externe
Norbert Wiener ou les déboires d' une pensée subversive, Guy Lacroix
Catégories :- Mathématicien américain
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