Araucan

Araucan

Mapuches

Localisation des Mapuches
Drapeau mapuche
petite communauté mapuche, en 1897
Intérieur et métier à tisser, Chili
Réunion mapuche à Tirúa, Chili
Rehue ; symbole sacré mapuche (Isla Teja, Chili)

Le terme de Mapuche, littéralement « Peuple de la Terre » en mapudungun, désigne les communautés aborigènes de la zone centre-sud du Chili et de l'Argentine, connues également sous le terme tombé en désuétude d'Araucans.

Sommaire

Population mapuche

Selon le recensement officiel de 2002, les Mapuches représentent 4% de la population chilienne (87,3% des indigènes), soit un peu plus de 600 000 personnes. D'autres statistiques en donnent un nombre plus élevé. Ils vivent principalement dans les zones rurales de la région de l'Araucanía ainsi que dans la région des Lacs et la région métropolitaine (la capitale, Santiago du Chili).

On estime à environ 200 000 leur nombre en Argentine, répartis principalement sur la province du Neuquén, mais aussi sur celles de Río Negro et de Chubut [1]. Les autres populations autochtones du Chili, moins nombreuses sont Aymaras et Rapanuis.

Communautés mapuches

La culture mapuche s'est étendue aux communautés :

  • Picunches (peuple du nord). Ils vivaient entre les fleuves Choapa et Itata. Certains des leurs étaient intégrés à l'Empire Inca. Leur dialecte est connu sous le nom de chilidengu ou chilidungun.
  • Huilliches (peuple du sud)
  • Pewenches : peuple du Pewen (pomme du pin), vivant dans les montagnes[2].
  • Cuncos
  • Mapuches (ou Araucans, les protagonistes de la Guerre d’Arauco contre les Conquistadors)
  • Puelches (peuple de l'est)
  • Poyas
  • Ranquels (Rankul-che: peuple des cannes)
  • Tehuelches (ou Patagons selon les espagnols), pour la grande majorité des Tehuelches du nord (Gününaküna, en tehuelche) et une minorité de Tehuelches du sud (Aonikenk, en tehuelche).
  • Lafquenches (peuple de la côte)

Histoire

Originaires des Andes chiliennes, ils ont propagé leur culture aux tribus het et tehuelches, de la Pampa à la Patagonie argentine, entre le XVIIIe et le XIXe siècles. Ni les Incas ni les Conquistadors ne réussirent à les soumettre. Cette formidable résistance a inspiré le fameux poème épique La Araucana[3] (1569, 1578 y 1589) d'Alonso de Ercilla.

La résistance de Lautaro, qui apprit la tactique et la stratégie militaires lorsqu'il était prisonnier des Espagnols, et plus tard la rébellion de Pelantaro en 1602, ont fixé la frontière militaire entre Espagnols et Mapuches au niveau de la rivière Biobío. Les Espagnols ne se risqueront plus trop en territoire mapuche.

Vers 1880, l'Argentine et le Chili entreprirent des guerres de conquête contre les Indiens (Mapuches et Patagons) qui vivaient au sud du continent dans des régions incontrôlées et difficilement pénétrables. Ces guerres qui firent des dizaines de milliers de morts parmi les Indiens poursuivaient aussi un autre objectif: l'accès à la bi océanité. Le Chili voulait s'ouvrir sur l'Atlantique par le sud et l'Argentine sur le Pacifique, là aussi par le sud. Finalement, la frontière fut stabilisée dans sa forme actuelle à la fin du XIXe siècle.

Après l'Indépendance, l'autoproclamation d'Orélie Antoine de Tounens en tant que Roi de l'Araucanie alarma les autorités chiliennes qui craignaient que cet poussée d'indépendantisme coupe géographiquement le pays en deux. Cornelio Saavedra entreprit alors la Pacification de l'Araucanie, une série de campagnes militaires de conquête qui débouchèrent sur la soumission complète des Mapuches en 1882. Les Mapuches se sont ensuite peu à peu intégrés à la nation chilienne, même si des foyers de résistance ont poursuivi la lutte armée jusqu'à la fin du XXe siècle.

Dans la zone argentine, la pacification menée par le futur président argentin Julio Argentino Roca fut également cruelle.

En 2009, le Chili, a vu l'entrée en vigueur, vingt ans après sa promulgation par l'Organisation internationale du travail, de la Convention n°169 relative aux peuples indigènes et tribaux [4]. Cela devrait conduire à un certain nombre de réformes juridiques, en particulier dans les codes de l'eau, du minerai, de la pêche et de celui régissant les concessions électriques (cf. économie du Chili) [4].

Culture

Au XVIe siècle, les Mapuches ou Araucans, organisés en groupes séparés, vivent de chasse et de pêche et d’un peu d’agriculture et d’élevage. Guerriers redoutables, ils ont une extrême habileté dans le maniement de l’arc, du javelot et du casse-tête. Les Mapuches vivaient essentiellement de l'agriculture (horticulture). Leur culture est de tradition orale et leur conduite sociale et religieuse était régie par le Admapu (ensemble de traditions ancestrales, de lois et de normes).

Leur langue est le mapudungun littéralement « parlé de la terre ». Ils pratiquaient un sport assez proche du hockey connu sous le nom de palín (ou chueca) qui se jouait avec un bâton recourbé.

Organisation sociale

Leur organisation sociale tournait autour de la famille, ils étaient polygames. Les familles mapuche possédant un lien de parenté ancestral vivaient dans des communautés connues sous le nom de Lof (forme basique d'organisation sociale des mapuche réunissant plusieurs familles partageant des terres) et dirigées par un lonko (« tête » en mapudungun).

En période de guerre, ils se réunissaient en groupes appelés Rehues, composés de plusieurs Lofs et formaient ainsi un groupe équivalent à celui de la tribu. Chaque Rehues était dirigé par un chef militaire nommé 'Toqui.

En cas de grandes catastrophes comme des sécheresses, des épidémies, des invasions ennemies, ou tout autre problème qui affectait une grande partie du territoire, de nombreux rehues se réunissaient pour former des rassemblements nommés aillarehues et dirigés alors par le Mapu-toqui (chef militaire d'une région en guerre).

Du fait de la lutte contre les conquistadores espagnols, les Mapuche furent obligés de former des alliances entre plusieurs Aillarehues. Ces groupes ainsi formés se sont appelés Butalmapus ou Zone de guerre. Les chefs des Butalmapus étaient élus par les Toquis et connus des espagnols comme les Gran toqui.

Les trois Butalmapus principaux sont :

  • Lafquen-mapu: la côte
  • Lelfun-mapu: la vallée
  • Inapire-mapu: la précordillère

Croyances et religion

Article détaillé : Croyances et religion mapuche.

Les croyances du peuple Mapuche sont basées sur le culte des esprits des ancêtres (l'esprit Pillán), et des esprits et/ou éléments de la nature (l'esprit Ngen). Ces esprits ne correspondent pas à des "divinités" comme on pourrait l'entendre dans le monde occidental. Malgré le nombre d'"êtres" présents dans leurs croyances ils n'ont jamais érigé de panthéons à leur image comme c'est le cas dans d'autres civilisations d'origine andine.

Les figures les plus importantes sont par excellence le Machi (shaman) et le Ngenpin (autorités religieuses). Les croyances et les mythes Mapuche se distinguent par des caractéristiques uniques qui font partie de leur idiosyncrasie.

Une fête rituelle est nommé nguillatun.

Les mythes les plus importants sont, la légende de Trentren Vilu y Caicai Vilu, le spirits Pillán, le spirits Ngen, le kalku, le Chonchón, le spirits Wekufes (exemple: le Peuchen), etc.

Musique

La musique traditionnelle est principalement religieuse, il existe également de nombreuses compositions sur la Terre Mère (Ñuke Mapu). Ils utilisent différents instruments tel que le cultrún (tambour), pour un usage rituel exclusivement, les cascahuillas' (cloches), la pifilca un sifflet en bois, la trutruca, une tige creuse de coligüe (sorte de bambou) terminé par une corne, ou encore le torompe (sorte de harpe buccale).

Mapuches célèbres

  • Galvarino

Selon la légende les Espagnols lui auraient coupé les mains mais il aurait continué le combat après avoir attaché à ses bras des couteaux.

  • Caupolican

Un des plus célèbres : il fut chef de guerre (il était le plus fort de la tribu : il avait porté un tronc d'arbre sur ses épaules pendant 6 jours).

Il a appris les techniques de combat des espagnols qu'il a enseigné par la suite aux siens après s'être enfui.

Il dirigea plusieurs combats contre les espagnols en particulier les destructions de Santiago et de Concepcion.

Notes

Bibliographie

En français

En espagnol

  • Aldunate, Carlos. 1997. Mapuche: gente de la tierra in Culturas de Chile. Ed. Andrés Bello. Santiago de Chile.
  • Bengoa, José. (1985) 1999. Historia del pueblo mapuche: Siglo XIX y XX. LOM Ediciones. Santiago de Chile.
  • Hérnandez, Isabel. 2003. Autonomía o ciudadanía incompleta. El pueblo mapuche en Chile y Argentina. Pehuén ed. Santiago de Chile. ISBN 956-160-371-3.
  • Saavedra Peléz, Alejandro. 2002. Los Mapuche en la sociedad chilena actual. LOM Ediciones Santiago de Chile ISBN 956-282-490-X.
  • Verta, Ricardo, Jose Aywin, Andrea Coñuecar et Elicura Chihauilaf. 2004. El despertar del pueblo mapuche. Nuevos conflicto, viejas demandas. LOM Ediciones Santiago de Chile ISBN 956-282-647-3.

En anglais

  • Ward Churchill, A Little Matter of Genocide.

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes

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