Neue Reichskanzlei

Neue Reichskanzlei
Neue Reichskanzlei
Bundesarchiv Bild 183-R89708, Berlin, Neue Reichskanzlei.jpg
Présentation
Période ou style National-socialiste
Type Hôtel particulier
Architecte Albert Speer
Date de construction 1938
Géographie
Pays Allemagne
Localité Berlin
Coordonnées 52° 30′ 41″ N 13° 22′ 55″ E / 52.511463, 13.3820852° 30′ 41″ Nord
       13° 22′ 55″ Est
/ 52.511463, 13.38208
  

La Neue Reichskanzlei ou nouvelle chancellerie du Reich fut entre 1938 et 1945, la résidence officielle d'Adolf Hitler, le chef de l'État allemand. Il en avait confié la conception et la réalisation à son architecte personnel Albert Speer.

Sommaire

Construction

Situation de la Nouvelle chancellerie dans le quartier.

Fin janvier 1933, Hitler qui jugeait la chancellerie du Reich indigne du Reich allemand, convoqua Speer dans son cabinet de travail et lui confia une nouvelle mission[1] : « Je dois bientôt engager des pourparlers d'une extrême importance. Pour cela, j'ai besoin de grands salons et de grandes salles pour pouvoir en imposer aux potentats étrangers, surtout aux plus petits. Comme terrain, je vous donne la Voss-Strasse en entier. Le coût de l'opération m'est égal. Mais çà doit aller très vite et malgré cela être du solide. Combien de temps vous faut-il ? (...) Pourriez-vous vous être prêt pour le 10 janvier 1939 ? Je veux que la prochaine réception du corps diplomatique ait lieu dans la nouvelle Chancellerie. »

Albert Speer reconnut qu'en s'engageant à tenir ces délais, il avait commis l'acte le plus léger de sa carrière et il affirma même qu'il avait fait commencer des parties entières du bâtiment sans avoir fait procéder aux calculs nécessaires[2]. Néanmoins, il parvint à tenir les délais et à finir les travaux de construction deux jours avant l'heure dite ce qui valut à Speer la réputation d'un grand organisateur[3].

De fait, la hâte que montrait Hitler à faire progresser les travaux de la nouvelle chancellerie avaient pour raison profonde l'inquiétude que lui donnait sa santé : il craignait ne plus vivre longtemps et dès 1935, des maux d'estomac lui firent imaginer une fin rapide[4].

Pour tenir les délais, quatre mille ouvriers furent embauchés, répartis en équipes de jour et de nuit. Des milliers d'ouvriers et d'artisans participèrent également à la construction du bâtiment. Tous furent invités à l'inauguration[5].

Après l'inauguration de la chancellerie, Albert Speer fut comblé d'honneur[6],[Note 1].

Le terrain tout en longueur eut une influence déterminante sur le projet élaboré par Speer car il l'incita à concevoir une enfilade de pièces se succédant le long d'un axe. La chancellerie s'étendait en effet du 77, Wilhelmstraße au 6, Voßstraße, le long de la Wilhelmplatz, à deux pas de la Potsdamer Platz sur 220 mètres de long.

Le bâtiment

Façade principale de la Nouvelle chancellerie.

Le bâtiment d'un volume de 400 000 mètres cubes[7] devait manifester le renouveau et la force du Reich allemand. Cependant, Hitler le considérait néanmoins comme la résidence du chef de l'Etat à titre provisoire car il envisageait la construction d'une nouvelle chancellerie et d'un palais du Führer dans le cadre de la reconstruction de Berlin[7],[Note 2].

Une grande enfilade de pièces

La Marmorgalerie (la galerie des marbres).

Le projet reposait sur le chemin que devait parcourir le visiteur avant d'arriver au bureau d'Adolf Hitler[8]. Le visiteur franchissait un grand portail pour arriver dans une cour d'honneur. Par un perron, il pénétrait dans une première pièce de réception puis passait une porte à double battant de presque cinq mètres de haut débouchant sur un hall recouvert de mosaïques. Au bout de ce hall, il montait quelques marches, traversait une pièce ronde à coupole et se trouvait dans une galerie de 145 mètres de long, soit le double de la galerie des glaces à Versailles. Albert Speer avait imaginé des niches d'une grande profondeur donnant un éclairage indirect censé reproduire l'effet qui l'avait frappé dans la grande salle du château de Fontainebleau. L'enfilade de pièces devait frapper le visiteur par sa longueur, par les changements des matériaux utilisés, par la composition des couleurs.

Hitler souhaita que le sol en marbre poli ne soit pas recouvert de tapis, afin que les hôtes officiels soient obligés de faire attention : « C'est très bien ainsi, les diplomates doivent savoir se mouvoir sur un sol glissant. »[9]

Le cabinet de travail de Hitler

Le cabinet de travail (Arbeitszimmer)

Hitler fut particulièrement satisfait de sa salle de travail et de son bureau. Une marquetterie ornant sa table de travail représentant une épée à moitié dégainée lui plut particulièrement : « Très bien, très bien, quand les diplomates assis à la table devant moi verront cela, ils apprendront à avoir peur. »[9]. Albert Speer avait fait placer dans des panneaux dorés surmontant les quatre portes de la pièce, les quatre vertus[9] : la Sagesse, la Circonspection, la Bravoure, la Justice.

C'est dans le cabinet de travail de Hitler que fut conduit, soixante-cinq jours après son inauguration, le chef de l'Etat tchécoslovaque à qui fut imposée l'occupation de son pays.

Une grande table au lourd plateau de marbre se trouvait du côté de la fenêtre. Initialement sans utilité, elle servit à partir de 1944 aux conférences d'état-major. C'est ici que Hitler tint ses dernières conférences militaires à la surface, avant qu'il ne se retire sous terre, dans son bunker.

La salle du conseil des ministres

La salle du conseil des ministres (Reichskabinettsaal).

La salle du conseil des ministres ne servit jamais pour les réunion du conseil bien qu'elle ait plu à Hitler. Les ministres demandèrent à Speer d'obtenir de Hitler qu'il les autorise à la visiter. Hitler l'autorisait de temps en temps, et les ministres pouvaient contempler la place qu'ils n'avaient jamais occupé et qui était marquée d'un grand panneau bleu portant leur nom gravé en lettres d'or[5].

Le Führerbunker

Il comporte dans sa partie souterraine un bunker, le Führerbunker, dans lequel Hitler se suicide le 30 avril 1945 avec celle qu'il venait d'épouser, Eva Braun, tandis que les derniers cadres du Parti Nazi et quelques proches d'Hitler vécurent dans ce huis-clos la chute du Troisième Reich et l'agonie du régime hitlérien durant les combats de la bataille de Berlin (lire l'article derniers jours d'Adolf Hitler).

Après la Seconde Guerre mondiale

Sévèrement endommagé, le bâtiment est rasé peu de temps après la fin de la guerre. Dans les semaines qui suivirent, une partie des matériaux servira notamment à l'édification du mémorial soviétique du Tiergarten.

Son site est ensuite occupé par un no man's land militaire, qui entoure le Mur de Berlin, entre 1961 et 1990. Depuis la réunification allemande, celui-ci abrite des immeubles et un parking. Un panneau rédigé en plusieurs langues rappelle l'historique des lieux.

Galerie

Extérieur de la nouvelle chancellerie

Intérieur de la nouvelle chancellerie

Les vestiges de la nouvelle chancellerie

Notes et références

Notes

  1. Hitler organisa un déjeuner pour ses collaborateurs dans sa résidence. Il écrivit un article dans un livre sur la chancellerie et offrit à son architecte une aquarelle de 1909 représentant une église gothique.
  2. Hitler envisageait de confier la chancellerie construite en 1938 à Rudolf Hess dont il critiquait l'absence de sens esthétique et à qui il voulait interdire d'y apporter la moinde modification.

Références

  1. Albert Speer (trad. Michel Brottier), Au cœur du Troisième Reich, Librairie Arthème Fayard, Paris, novembre 2010, p. 146.
  2. Albert Speer (trad. Michel Brottier), Au cœur du Troisième Reich, Librairie Arthème Fayard, Paris, novembre 2010, p. 147.
  3. Albert Speer (trad. Michel Brottier), Au cœur du Troisième Reich, Librairie Arthème Fayard, Paris, novembre 2010, p. 162.
  4. Albert Speer (trad. Michel Brottier), Au cœur du Troisième Reich, Librairie Arthème Fayard, Paris, novembre 2010, p. 148.
  5. a et b Albert Speer (trad. Michel Brottier), Au cœur du Troisième Reich, Librairie Arthème Fayard, Paris, novembre 2010, p. 164.
  6. Albert Speer (trad. Michel Brottier), Au cœur du Troisième Reich, Librairie Arthème Fayard, Paris, novembre 2010, p. 164 et 165.
  7. a et b Albert Speer (trad. Michel Brottier), Au cœur du Troisième Reich, Librairie Arthème Fayard, Paris, novembre 2010, p. 196.
  8. Albert Speer (trad. Michel Brottier), Au cœur du Troisième Reich, Librairie Arthème Fayard, Paris, novembre 2010, p. 147 et 148.
  9. a, b et c Albert Speer (trad. Michel Brottier), Au cœur du Troisième Reich, Librairie Arthème Fayard, Paris, novembre 2010, p. 163.

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Neue Reichskanzlei de Wikipédia en français (auteurs)

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