- Mésopotamie (province romaine)
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La province romaine de Mésopotamie a été créée en 198 par Septime Sévère.
Sommaire
La conquête
À la fin du IIe et au début du IIIe siècle, Rome, l'Empire parthe, puis l'Empire sassanide et l'Arménie se disputaient cette région. À la suite des victoires des généraux de Lucius Verus, et notamment d'Avidius Cassius entre 164 et 166, Rome put étendre à nouveau son contrôle militaire en direction de ces régions, menant des opérations à Nisibe et réaffirmant son protectorat sur le royaume d'Édesse. Le royaume d'Adiabène restait cependant indépendant et tenta de reprendre le contrôle sur Nisibe au début des années 190. Septime Sévère lors de sa campagne orientale de 195 lui infligea de sévères défaites et pris le titre d'Adiabenicus, « vainqueur de l'Adiabène ». Le royaume d'Osroène, dont la capitale était Édesse et qui se trouvait à l'ouest de l'Adiabène, fut alors transformé en province, à l'exception de sa capitale Édesse. La seconde campagne de Sévère en Orient, en 197, renforça sans doute le contrôle romain dans la région même s'il échoua cependant à triompher d'Hatra.
L’organisation provinciale dans la région au IIIe siècle
Les nouvelles zones passées sous le contrôle direct de Rome furent rassemblées en 198 au sein de la nouvelle province de Mésopotamie. D'ouest en est on trouvait donc la province d'Osrohène dont la capitale était Carrhes (Carrhae), le royaume d'Édesse réduit à la portion congrue autour de sa capitale, puis la province de Mésopotamie dont la capitale fut établie à Nisibe. Cette dernière province était protégée par deux légions : la Ia Parthica à Singara et la IIa Parthica à Rhesaena, le commandement de ces légions et le gouvernement de la province étant confié à des membres de l'ordre équestre. En 213, par décision de Caracalla, Édesse perdit son roi Abgar IX et ce qui lui restait d'indépendance pour devenir colonie romaine et être intégrée au nouvel ensemble provincial.
Une région disputée entre deux empires
L'annexion définitive d'Édesse annonçait en fait le début de la réalisation de grands projets de conquêtes par Caracalla, désireux d'envahir l'empire Parthe. Mais le roi des Parthes se dérobant à la bataille, Caracalla ne put que piller l'Adiabène restée indépendante, avant de mourir assassiné par Macrin en 217. Rome entrait dans une période de trouble politique pour quelques années. Parallèlement son ancien rival, l'empire des Arsacides était remplacé par l'empire Empire sassanide à l'organisation plus centralisée et à la politique plus agressive. C'est sans doute cela qui entraîna un renversement d'alliance notable dans la région. La puissante cité d'Hatra qui avait résisté à Septime-Sévère et était restée dans la zone d'influence parthe, passa dans l'alliance romaine avant 231. À cette date en effet la route entre le camp romain de Singara et Hatra fut bornée par l'armée romaine qui installa des fortins et des garnisons jusque vers Hatra. La garnison romaine est attestée jusque sous Gordien III. En 240 cependant Hatra fut prise et détruite par Shapur Ier et le contrôle romain remis en cause, même si Philippe l'Arabe parvint par la négociation à garder les territoires romains en 244. Dès lors la région fut constamment disputée au gré des conflits entre Romains et Sassanides. Ces derniers l'envahirent et firent prisonnier l'empereur Valérien en 260. Après l'épisode de l'empire Palmyrénien, la région retourna sous le contrôle de Rome grâce à Aurélien (empereur romain), Carus en 283 et réorganisée sous la Tétrachie. La frontière fut portée au Tigre en 298 par une campagne de Galère.
La région échappe au contrôle solide de Rome en 363, avec la mort de Julien, lorsque l'empereur Jovien conclut rapidement la paix afin de pouvoir regagner rapidement Constantinople, où il devait consolider son pouvoir. La région continua d'être disputée entre l'empire romain d’Orient et les Perses jusqu'à l'occupation arabe en 636.
Bibliographie
- J. Teixidor, "The Kingdom of Adiabene and Hatra", Berytus, 17, 1967-1968.
- B. Isaac, The Limits of Empire, The Roman Army in the East, Oxford, 1992
- F. Millar, The Roman Near East, Londres, 1994, pp. 99-101 et 493-494
- M. Christol, L’Empire romain du IIIe siècle, Paris, 2006.
Voir aussi
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