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La vulgarisation, ou diffusion des connaissances est l'ensemble des actions permettant au public d'accéder à la culture scientifique, technique, industrielle ou environnementale, c'est-à-dire aux savoirs, savoir-faire et savoir-être de ces mêmes disciplines. La vulgarisation est le lien qu'effectue un enseignant, un animateur, un journaliste, ou un chercheur, entre la science au sens large (communauté scientifique, connaissances académiques, chercheurs, etc) et le public profane.Sommaire
Objectifs
La vulgarisation apporte à la recherche scientifique une dimension supplémentaire, en assurant que le résultat puisse être partagé par le plus grand nombre. Un pendant de la vulgarisation est la possibilité pour le citoyen de saisir d'un enjeu la communauté scientifique, ce qui se développe à l'occasion lors de certains partenariats entre recherche et citoyens. Mais cette dernière piste reste encore marginale, comparativement à l'espace occupé par la vulgarisation plus « classique » (magazines, émissions de télé, livres, musées de science, universités populaires, cours publiques, etc.).
Les objectifs principaux de la vulgarisation sont ainsi orientés vers une popularisation des connaissances :
- informer le public de l'état actuel des connaissances scientifiques ;
- établir des conditions qui vont permettre au public profane de pouvoir dialoguer avec les savants et les spécialistes ;
- informer le public de la rétro-action entre ses réactions face aux progrès et l'utilisation qui sera faite de ces progrès dans la société.
Moyens et les acteurs
Cette approche de la vulgarisation est de nature pédagogique, très proche en cela de la médiation culturelle, cette dernière étant plus nommée pour les arts et la culture générale.
Musées scientifiques
C'est l'ensemble des expositions temporaires ou permanentes. Leur histoire commence avec les cabinets de curiosités du siècle des Lumières.
La France a développé des centres de culture scientifique, technique et industrielle (CCSTI). Les plus célèbres sont le Palais de la découverte et la Cité des sciences et de l'industrie de La Villette. Les États-Unis ont renouvelé le genre ces dernières décennies avec des institutions telles que l'Exploratorium[1] de San Francisco, qui se veulent plus près d'une expérience accessible par les sens — et où les enfants peuvent toucher sans risquer de casser quelque artefact. Le Québec a développé quelque chose de semblable avec le Centre des sciences de Montréal.
Cette approche diffère sensiblement de celle des années 1935-1970 où la France se caractérisait par une séparation franche entre ce qui était scientifique (le « pourquoi », caractérisé par le Palais de la découverte) et de ce qui était technique (le « comment faire pour que », caractérisé par le Musée des Arts et Métiers). Cette séparation n'existait pas en Grande-Bretagne (Science Museum de Londres), ni en Allemagne (Deutsches Museum à Munich), où l'on exposait ensemble sciences et techniques sans d'ailleurs prendre le soin de toujours les différencier.
Publications et médias
Sites internet
- Agence Science-Presse, seule agence de presse scientifique de langue française dans le monde. Elle alimente d'autres médias en information depuis 1978.
Revues de vulgarisation
- La Recherche
- Pour la Science
- Découverte
- Science & vie
- Québec Science
- Découvrir
Émissions télévisées
- France
- E=M6
- C'est pas sorcier
- Science 2
- Québec
- États-Unis
Émissions radiophoniques
- France
- France Inter
- Les P'tits Bateaux[2], présentée par Noëlle Bréham
- La Tête au carré[3], présentée par Mathieu Vidard
- France Inter
- Québec
Vulgarisateurs célèbres
- Eugène Aisberg (1905-1980) était journaliste français d'origine ukrainienne. Par le biais de « causeries » d'abord entre Curiosus et son oncle Radiol, puis après guerre entre Ignotus et Curiosus devenu à son tour détenteur du savoir, cet auteur nous fait découvrir et comprendre les principes qui régissent le monde de la TSF d'abord, du transistor ensuite et enfin de la télévision à travers toute une série d'ouvrages qui ont suscité de multiples vocations, tant d'électroniciens que d'enseignants.
- Isaac Asimov (1920-1992) était lui aussi américain originaire de Russie. Talentueux écrivain de science-fiction (notamment à travers ses cycles sur les robots (I, Robot) et de sa Fondation), ce scientifique, biochimiste de formation, a également écrit de nombreux ouvrages de vulgarisation.
- Camille Flammarion (1842-1925). Frère de l'éditeur du même nom. Membre de nombreuses sociétés savantes et d'associations pour la vulgarisation des sciences positives, il fonde la Société astronomique de France en 1887 et surtout publie l'Astronomie Populaire en 1880, ouvrage souvent réédité et complété, sortant cette discipline scientifique de son carcan de spécialistes. Initie en cela l'astronomie amateur en en diffusant les bases théoriques et pratiques.
- Fontenelle (1657-1757). Considéré comme un des « pères fondateurs » de la vulgarisation. Membre de l'Académie des sciences et de l'Académie française. Son ouvrage le plus célèbre sont les entretiens sur la pluralité des mondes habités. Ré-édité à de nombreuses reprises de son vivant, ils mettent en scène un astronome et un marquise dont les relations sont presque autant scientifiques que courtoises. Voir aussi ses Dialogues des morts également très didactiques tout en distrayant.
- George Gamow (1904-1968) était physicien américain d'origine russe, nous fait découvrir, à travers les aventures du personnage de M. Tompkins, la physique quantique, la relativité restreinte et générale, et même le corps humain[5], ainsi que de multiples aspects des concepts relativement récents de la physique du XXe siècle.
- Stephen Jay Gould (1941-2002), par de nombreux ouvrages, articles et chroniques dans des journaux à destination d'un grand public, a exposé ses réflexions sur la géologie, la biologie et l'histoire des sciences, et surtout sur la théorie moderne de l'évolution dont il a été un des réformateurs dans le monde scientifique.
- Stephen Hawking (1942- ) est physicien théoricien et cosmologiste anglais. Il a vulgarisé une partie de son travail dans le livre Une brève histoire du temps qui est l'un des plus grands succès de littérature scientifique.
- Jean-Louis Heudier (1944- ) est astronome français. Il a créé plusieurs outils de vulgarisation scientifique comme ASSEM, PARSEC-ASTRORAMA et, dans le cadre de l'observatoire de la Côte d'Azur, Observatorium.
- Jean-Pierre Luminet (1951- ) est astrophysicien, écrivain et poète français, spécialiste des trous noirs et de cosmologie au sujet desquels il a écrit plusieurs ouvrages. Il est l'auteur de nombreux autres ouvrages de vulgarisation, et a reçu notamment le Prix Georges Lemaître en 1999 et le Prix européen de la communication scientifique en 2007.
- Jane Marcet (1769-1858) s'est attachée de mettre à la portée d’un large public les connaissances les plus avancées de l’époque. Ses livres furent traduits en plusieurs langues.
- Yakov Perelman (1882-1942) était un professeur russe qui a écrit de nombreux livres de vulgarisation en mathématiques, physique et astronomie.
- Hubert Reeves (1932- ) est astrophysicien canadien (québécois). Il a écrit de nombreux livres de vulgarisation concernant l'astronomie, l'astrophysique et, dernièrement, l'écologie.
- Pierre Rousseau, dans son ouvrage Jean-François astronome, nous explique les fondements de l'astronomie, avec travaux pratiques à l'appui.
- Carl Sagan (1934-1996), astronome américain devenu une célébrité médiatique à partir des années 1970 grâce à ses apparitions télévisées, ses ouvrages de vulgarisation et sa série documentaire Cosmos (PBS), diffusée et rediffusée dans plus de 60 pays, et publiée sur DVD avec des addenda.
- Fernand Seguin (1922-1988), biologiste de formation qui a contribué largement à la communication scientifique au Québec et au Canada français par ses émissions à Radio-Canada.
Animation scientifique
Issue de l'éducation populaire, l'animation scientifique peut passer par des clubs, des ateliers, des centres de vacances, des interventions dans les écoles... qui donnent l'envie et les moyens aux participants (souvent des enfants ou des adolescents) de découvrir et de construire des savoirs par la pratique.
L'animation scientifique s'appuie aussi sur de nombreux événements tout public, comme, par exemple, les exposciences régionales [6] qui regroupent des présentations de leurs activités par les jeunes eux-mêmes, les Nuits des étoiles au mois d'août ou la Fête de la Science en octobre.
En France, les mouvements d'éducation populaire qui s'intéressent à cette question de la découverte scientifique et technique ont créé en 1985 le Cirasti, Mouvement français des exposciences [7].
Au Québec, l'organisme provincial Les Débrouillards publie un magazine, organise des exposés en classes primaire et secondaire ainsi que des camps de vacances. Il existe également plusieurs centres de vulgarisation scientifique tels le Planétarium de Montréal, le Centre des sciences de Montréal, le Cosmodôme de Laval et, en région, l'ASTROLab du Parc national du mont Mégantic.
Critique
Parallèlement à toute une praxis de la vulgarisation, bien que peu connue du grand public, existe une école informelle, protéiforme, de diverses obédiences, qui récuse la vulgarisation à outrance car pouvant être instrumentalisée pour différentes raisons (politiques, institutionnelles, etc.). Des auteurs comme Pierre Bourdieu (sociologue français), Daniel Jacobi (sémioticien) en sont des représentants ; la revue Alliage, publiée par Jean-Marc Levy-Leblond, la Fondation sciences citoyennes ainsi que le Cirasti avec ses rencontres nationales de l'animation scientifique et technique et son observatoire des Exposciences s'inscrivent également dans ce courant critique.
D'autres observateurs comme Anne Cauquelin et Roger Lenglet (opinion publique) ont ajouté à cette approche critique de la vulgarisation, des réflexions originales sur l'appropriation des informations vulgarisées par le public lui-même. Appropriation sauvage et déformante par tout un chacun qui colporte à son tour les messages vers d'autres locuteurs au mépris des exigences scientifiques ou en les réarticulant dans de nouveaux raisonnements aux pertinences imprévisibles [8].
Voir aussi
- Centre de culture scientifique, technique et industrielle (CCSTI)
- Catégorie:Association de vulgarisation scientifique
- Médiation culturelle
Bibliographie
- (de) Bernd Hüppauf et Peter Weingart (dir.), Frosch und Frankenstein : Bilder als Medium der Popularisierung von Wissenschaft, Transcript, Bielefeld, 2009, 459 p. (ISBN 978-3-89942-892-6)
- (fr) Michel Lamy, Passeurs de sciences : la vulgarisation au secours de la science biologique, Sang de la terre, Paris, 2009, 446 p. (ISBN 978-2-86985-202-0)
- (fr) Pascal Lapointe, Guide de vulgarisation : au-delà de la découverte scientifique, la société, Multimondes, Québec, 2008, 319 p. (ISBN 978-2-89544-123-6)
Référence
- ↑ l'Exploratorium
- ↑ Les P'tits Bateaux
- ↑ La Tête au carré
- ↑ Les Années lumière
- ↑ M. Tompkins s'explore lui-même, ouvrage non réédité
- ↑ (fr) Les exposciences, pour valoriser les pratiques de découverte scientifique
- ↑ (fr) Cirasti
- ↑ Sciences : le problème de la vulgarisation, Universalia 1985, Encyclopaedia Universalis
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