- Multics
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Multics (acronyme de MULTiplexed Information and Computing Service) est le nom d'un système d'exploitation en temps partagé. Ce projet a été lancé en 1964, le dernier système Multics connu a été arrêté le 30 octobre 2000 au Canadian Department of National Defense à Halifax, (Canada).
Le projet Multics a marqué la conception des systèmes d'exploitations[Comment ?]. A divers degrés[évasif], on trouve des influences de Multics dans : Unix (Bell Labs), GCOS (Honeywell), Primos[Quoi ?] (Prime), Domain/OS (Apollo), TSS/360[Quoi ?] (IBM), TENEX[Quoi ?] et TOPS/20[Quoi ?] (Digital Equipment), etc.
Sommaire
Histoire
Création
Multics fut conçu à partir de 1964, conjointement par le MIT, les Laboratoires Bell et General Electric. Les laboratoires Bell se retirèrent du projet en 1969 puis General Electric vendit en 1970 son département informatique à Honeywell. Le MIT termina seul le projet.
Quand les laboratoire Bell se retirèrent du projet, deux ingénieurs qui travaillaient sur Multics (Ken Thompson et Dennis Ritchie) lancèrent leur propre projet baptisé initialement UNICS (UNiplexed Information and Computing Service) jeu de mot avec "eunuchs' (eunuque) pour "un Multics emasculé"[réf. nécessaire], par clin d'œil au projet Multics, qu'ils jugeaient beaucoup trop compliqué. Le nom fut ensuite modifié en UNIX.
Multics fut ensuite commercialisé par Honeywell[Quand ?].
Déclin
Au milieu des années 1980, Honeywell mit fin au développement du système d'exploitation. Ils vendirent la section informatique à Bull, qui mit fin à la production de matériel[Lesquels ?] pour MULTICS. Ainsi, tous les sites utilisant Multics commencèrent à changer de système d'exploitation[précision nécessaire] .
En 2006, Bull décida de publier le code source de la dernière version de MULTICS[1].
Caractéristiques techniques
Multics était écrit en langage PL/1.
Héritage de CTSS
Multics a emprunté de nombreux concepts au système d'exploitation CTSS, dont il dérive. Il a lui-même exercé une influence majeure sur UNIX.
De CTSS, Multics a hérité :
- le concept de temps partagé, qui permet à plusieurs utilisateurs d'utiliser en même temps la machine ;
- le système d'invite de commande, à l'origine du shell d'aujourd'hui ;
- le principe du traitement de texte, permettant une typographie de qualité par ordinateur.
Apports de Multics
Un des objectifs de Multics était de permettre le contrôle par un terminal distant. Pour assurer l'intégrité des données et la sécurité entre les utilisateurs simultanés, Multics a introduit la notion d'anneaux (Rings)[Quoi ?].
Multics supportait la segmentation de la mémoire, la mémoire virtuelle, l'implémentation de langages de haut niveau[Quoi ?][Lesquels ?], la pluralité des langues[Quoi ?], avec un haut niveau de sécurité[Comment ?].
Le système de fichiers de Multics est à l'origine des systèmes de fichiers modernes[Quand ?] : il était hiérarchisé[Quoi ?], supportait les noms de fichier longs, les liens symboliques, les périphériques amovibles[Quoi ?], etc.
Ambition de Multics
L'objectif de Multics était de fournir un système d'exploitation pouvant accueillir plusieurs centaines d'utilisateurs simultanés. On[Qui ?] pensait alors qu'un serveur[Quoi ?] pourrait couvrir les besoins de la population de toute la zone de Boston[réf. nécessaire], par exemple. L'esprit d'ensemble était d'imiter le fonctionnement de la distribution d'électricité ou bien du téléphone : le client se connecte à un réseau qui répond à ses besoins (contrairement au modèle qui semble s'être imposé à l'heure actuelle[Quand ?] : la dispersion de stations de travail connectées en réseau).
Succès de Multics
Multics n'eut pas beaucoup de succès commercial, mais il était apprécié dans le monde scientifique[réf. nécessaire] et a toujours ses admirateurs[évasif]. De grandes entreprises comme la NSA, Ford et General Motors utilisèrent Multics.
En France, Multics fut populaire dans le monde universitaire dans les années 1980 dans la mesure où l'équipement obligatoire devait être Bull. C'est ainsi que le Centre Interuniversitaire de Calcul de Grenoble (CICG) disposa, au début des années 1980, d'un ordinateur HB68 sur lequel le système Multics fut opérationnel et fut utilisé par de nombreux chercheurs dont ceux de l'IMAG.
Bull, partenaire de Honeywell, vendit des configurations sur 31 sites pour succéder aux Iris 80 de CII. Bull développa le système d'exploitation GCOS 6 dérivé de Multics. Ce fut un succès financier (et technique), avec des centaines de clients dans les années 80 et 90[réf. nécessaire].
Toujours en France, en 1973, Multics était enseigné à l'Université Paris VI - Jussieu au sein de "l'Institut de Programmation, DEA de Programmation et Recherche Opérationnelle".
Les premières conversations (Chat) entre deux terminaux télétypes l'un à Billerica près de Boston et l'autre au siège de Honewell-Bull (au 64, avenue Gambetta à Paris 20) ont été réalisées sous Multics en mai 1974 et avaient lieu quotidiennement pour échanger sur l'état d'avancement du développement du DPS7 (GCOS-64 ou GCOS7). Les mainframes utilisées des deux côtés étaient des GE-645, version évoluée du GE-635.
Le dernier serveur au monde utilisant Multics, au Ministère de la Défense Nationale du Canada, a été éteint le 31 octobre 2000.
Voir aussi
Lien externe
- (en) Multicians, histoire de MULTICS. Documentation compréhensive du système
- (en) Code source de MULTICS
- (en) Documentation variée au sujet de Multics
- (en) Dépot Multics sur Stratus Computer
- (en) Multics à l’université de Mainz
- (en) Project d’émulation du CPU Multics Honeywell 6180
- (en) Divers manuels scannés de Multics
- (en) Multicians.org et l’histoire des systèmes d’exploitation
Références
Wikimedia Foundation. 2010.