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Micro-intervalle
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Un micro-intervalle est un intervalle musical plus petit qu'un demi-ton. Il s'agit donc (au sens le plus large) d'une note qui ne figure pas sur le clavier d'un piano classique dont l'accord est dit de tempérament égal.
Les micro-intervalles existaient bien avant l'avènement de la musique dite classique ou contemporaine, mais certains compositeurs les redécouvrirent à la fin du XIXe siècle, lorsque la musique commença à atteindre un état de saturation chromatique. Au XXe siècle, les micro-intervalles investissent presque toutes les partitions de musique. Mais leur emploi est fort différent selon les compositeurs. Certains cherchent à retrouver un tempérament perdu de la Grèce antique ou empruntent aux musiques extra-européennes, d'autres cherchent une symbiose parfaite avec la résonance naturelle...
En 1895, le mexicain Julián Carrillo (1875-1965), écrivit un quatuor à cordes utilisant des quarts de tons. Entre 1903 et 1914, Charles Ives écrivit un choral en quarts de tons pour cordes. En 1907, Ferruccio Busoni envisagea l'usage du tiers de tons. Ives utilisa le quart de ton dans au moins deux autres œuvres : Pièces en quarts de tons pour deux pianos et sa quatrième symphonie. Des expérimentations similaires furent menées dans la première moitié du XXe siècle par Hans Bach (Concerto pour piano à quarts de tons et cordes, 1930), Ivan Wyschnegradsky (1893-1979) (Dithyrambe, 1926; Prélude et Fugue, 1929) et Aloïs Hába (1893-1973), dont le vaste catalogue inclut des œuvres en quarts et en sixièmes de tons. Maurice Ohana (1914-1992) mena également des recherches sur les quarts de tons et les tiers de tons (Tombeau de Debussy, 1962). L'essentiel de l'œuvre du compositeur américain Harry Partch est basée sur des micro-intervalles, notamment sur un échelle divisant l'octave en quarante trois degrés inégaux. Comme lui, plusieurs compositeurs hollandais (Henk Badings, Hans Kox, Peter Schat, etc.) estimant que la subdivision ultérieure de l'échelle des 12 notes également tempérées s'accommodait tout bonnement de ses erreurs harmoniques inhérentes, ont écrit des pièces utilisant l'échelle de 31 notes proposée par Christiaan Huygens (voir tempérament de Huyghens) à la fin du XVIIe siècle, et au XXe siècle par le physicien hollandais Adriaan Fokker.
Récemment, beaucoup d'auteurs stimulés, du moins en partie, par la musique électronique, ont donné à l'utilisation des micro-intervalles une importance considérable : Dean Drummond (Colombus, 1980, pour trois zoomoozophones), Warren Burt (Études, 1993, pour synthétiseur), Pascale Criton (La Ritournelle et le galop, 1993, pour guitare en 1/16 ton, Laurent Martin (Tranquillo barbaro, 1993, pour 10 instruments), Alain Bancquart (Habiter l'ambre, 2001, pour piano en 1/16e de ton et bande). L'accès à ces œuvres reste difficile tant pour les instrumentistes que pour les auditeurs. Des compositeurs écrivent cependant des pièces pour l'initiation aux micro-intervalles : Max Méreaux (Trois chants magiques, 1989, pour 1, 2 et 3 flûtes à bec sopranos; Trois danses sacrées, 1992, pour 1, 2 et 3 flûtes à bec altos ; Atouts, 1996, pour 1, 2, 3 et 4 flûtes à bec sopranos et altos; Élégie, 2004, pour flûte à bec alto; Oracles, 2005, pour flûte à bec soprano; Isthme, 2006, pour flûte à bec ténor et guitare; Trois prières à la lune, 2007, pour flûte à bec alto).
Enfin certains compositeurs renoncent à des lutheries traditionnelles ou renouvelées et se tournent vers l'ordinateur. C'est le cas du compositeur américain Carter Scholz qui a construit une pièce sur les 128 premiers harmoniques, chaque son étant accéléré ou ralenti selon une courbe prédéfinie.
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