- Micro-station d'épuration
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Une micro-station d’épuration est une solution de traitement des eaux usées domestiques. Elle fonctionnent selon le même principe qu'une station d’épuration urbaine, grâce à un procédé dit « à boue activée » ou à culture fixée.
Sommaire
Contexte en France
Dans le cadre des nouvelles problématiques de l’assainissement non collectif, les particuliers non reliés au réseau de collecte de leur commune doivent disposer d’un système d’assainissement individuel conforme aux nouvelles normes épuratoires fixées par la LEMA (Loi sur l'eau et les milieux aquatiques) de 2006[1]. « La responsabilité d’assainir les eaux sales domestiques et de les renvoyer au milieu naturel, après traitement adéquat, peut être publique (une collectivité locale) ou privée (le propriétaire de l’habitation) »[2].
L’Assainissement Non Collectif ou ANC désigne « Tout système d'assainissement effectuant la collecte, le pré-traitement, l'épuration, l'infiltration, ou le rejet des eaux usées domestiques des immeubles non raccordés au réseau public d'assainissement ».
« Le contrôle du respect des normes et de la législation en vigueur sur l’ANC a, depuis la seconde loi sur l’eau de 1992, été transféré des services déconcentrés de l’État vers un service public distinct, le service public de l’assainissement non collectif (SPANC).
De compétence communale, le SPANC est chargé de rendre un service public industriel et commercial (SPIC) aux particuliers non raccordés aux réseaux publics d’assainissement dans l’objectif de permettre la préservation de l’environnement ainsi que celle de la santé publique »[3].
Principe du traitement biologique
Le traitement biologique dit « à boues activées » utilise les micro-organismes ou bactéries naturellement présents dans l’eau pour transformer et dégrader les matières organiques. Moins dangereux pour l’homme et la nature, que les procès nécessitant l’adjonction de produits chimiques, il permet de rejeter les eaux traitées directement dans le milieu naturel ou de réutiliser l’eau en irrigation souterraine pour le jardin.
« Différents types d'effluents sont rejetés par une habitation : on appelle eaux grises, les eaux provenant des lavabos, lave-linge, douche, etc. et eaux vannes, les eaux rejetées par les toilettes, ces dernières sont responsables à elles seules de 60% de la pollution à traiter. Ces eaux usées contiennent des matières organiques, azotées et phosphorées, des micro-organismes pathogènes et des matières en suspension pouvant provoquer maladies, pollution organique et eutrophisation. Leur traitement permet donc d'éliminer ces risques et de sauvegarder les milieux naturels »[4].
Phases de traitement
- 1. La décantation
séparation des matières en suspension, permettant de piéger au fond de la cuve les matières les plus lourdes, et de faire remonter en surface les plus légères. L’eau décantée est ensuite redirigée vers le bassin de réaction.
- 2. Le bassin de réaction
dans ce bassin, les boues activées en suspension vont effectuer un 1er traitement d’épuration. En créant de manière séquentielle des périodes aérobie – où l’on apporte de l’oxygène – et des périodes d’anoxie – où l’on prive les bactéries d’oxygène ; elles vont successivement digérer les matières organiques puis réduire les nitrates et les nitrites.
- 3. La pré-clarification
dans un clarificateur intermédiaire, les boues restantes sont séparées et décantées au fond de la cuve pour être renvoyées dans le bassin de réactions. L’eau épurée est elle, envoyée dans la dernière cuve de clarification.
- 4. La clarification
Cette dernière phase permet de séparer les éventuelles boues légères persistantes de l’eau épurée. Les boues sont renvoyées dans le 1er bassin de décantation et l’eau épurée est dispersée dans le sol, à l’extérieur de la station, par un système d’irrigation souterraine ou rejetée en milieu naturel superficiel.
A contrario, le principe de la fosse septique repose principalement sur la décantation, permettant uniquement de séparer les matières en suspension des liquides. Préalablement, l’utilisation d’un bac à graisse est souvent nécessaire pour retenir les diverses graisses de la maison. En sortie de fosse, un système d’épandage dans le sol joue ensuite le rôle de filtration/épuration. C’est le sol qui se charge donc de l’épuration des eaux usées.
Avantages des micro-stations
Ces procédés de traitement à boues activées sont écologiques dans la mesure où ils n’utilisent aucun produit chimique pour traiter les eaux usées.
La surface au sol d’une micro-station est d’environ 5 m2, et ne nécessite pas d’épandage souterrain (sauf cas particuliers), elles sont donc adaptées aux petits terrains même avec du dénivelé.
Généralement la fréquence de vidange des boues est moins élevée que pour une fosse septique, cela dépend bien sûr de l’utilisation et du nombre d’occupants de la maison. De même, comme elle ne nécessite pas de ventilation secondaire, elle ne dégage pas d’odeurs.
Inconvénients des micro-stations
Ce traitement faisant appel à un processus naturel d’épuration des eaux, grâce aux bactéries existantes dans l’eau, à besoin d’un apport régulier de « nourriture » pour permettre aux bactéries de continuer leur développement et donc le traitement des eaux. Ainsi après une absence prolongée de plus d’un mois, il faudra réactiver les bactéries de la station, afin qu’elle puisse reprendre leur processus de digestion et donc de traitement.
Comme pour une fosse septique, les micro-stations ne peuvent pas recevoir d'eau pluviale, car celles-ci contiennent de nombreux polluants, comme des métaux lourds[5].
Les différents types de micro-stations
Il existe 2 types de micro-stations, fonctionnant grâce à une épuration par boues activées, soit en SBR (Sequencing Batch Reactor ou Réacteur Biologique Séquentiel), soit à culture fixée. Dans le 1er cas, les boues sont en suspension libre dans l'eau à traiter et le réacteur créé successivement des périodes aérobie et anoxie, grâce à des injections d'air à intervalle régulier, dans le 2e cas, les micro-organismes en charge du traitement se fixent sur un support en fond de cuve[6].
Les agréments spécifiques en France
Suite à de nombreuses problématiques de qualité des eaux épurées due bien souvent à une mauvaise installation, le ministère de l'environnement Français à mit en place une mesure de qualification sur les différents types de micro station d'épuration. Les micro stations doivent répondre aux critères environnementaux définis dans l'arrêté du Arrêté du 7 septembre 2009 (Prescriptions techniques applicables aux installations d’assainissement non collectif recevant une charge brute de pollution organique inférieure ou égale à 1,2 kg/j de DBO5) en termes de rejet.
Articles connexes
- assainissement non collectif
- eaux usées
- fosse septique
- station d’épuration
- boue activée
- eaux grises
- eaux vannes
- aérobie
- anoxie
- épuration des eaux
Notes et références
- http://www.ecologie.gouv.fr/rubrique.php3?id_rubrique=1072
- http://services.eaufrance.fr/services/les-eaux-usees
- http://www.hydroplus.info/presse/environnement/actualites/1732/anc/un-rapport-qui-offre-des-perpectives-a-l-anc
- http://purestation.fr/rubrique.php?id_rubrique=4&id_sous_rubrique=13
- http://services.eaufrance.fr/services/l-assainissement-non-collectif
- XXe siècle. Le réacteur biologique séquentiel également connu sous le sigle « SBR » est une technique d’épuration ancienne qui a vu le jour au début du
Liens externes
- Ministère du Développement Durable
- Observatoire National des Services d'eau et d'Assainissement : de l'eau potable à l'assainissement
- HydroPlus Info
- Observatoire National des Services d'eau et d'Assainissement : à propos de l'assainissement non collectif
- Office National de l'Eau et des Milieux Aquatiques : Engagement 118 : développer des systèmes nouveaux de récupération et réutilisation d’eaux pluviales ou d’eaux usées
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