- Michael Snow
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Pour l’article homonyme, voir Michael Snow (avocat).
Michael Snow, né en 1929 à Toronto (Ontario), est un artiste contemporain canadien. Son travail, couvrant de multiples domaines de la création, a fait de lui une figure majeure de l'Art contemporain canadien de l'après-guerre à nos jours. Il est en effet à la fois peintre, sculpteur, cinéaste, photographe plasticien et musicien.
Sommaire
Biographie
Débuts
Dans les années 1950, il étudie la peinture et la sculpture. Ses œuvres de l'époque passent de la figuration vers l'abstraction. Il est alors très marqué par l'art européen de Matisse, puis de l'Expressionnisme Abstrait américain, notamment du peintre Willem de Kooning. Vers la fin des années 1950, ses peintures et dessins vont de plus en plus vers un synthèse entre le sujet figuré et la surface de toile. Tables and Chairs, de 1957, fait le lien entre la surface d'une table schématisée et le tableau lui-même. Dès cette période, Snow s’intéresse de plus en plus à l'équivalence entre le sujet représenté et l'objet-tableau. Lac Clair (1960, Musée des beaux-arts du Canada), du nom d'un lac où l'artiste passait ses étés d'enfance, présente une surface monochrome bleue, travaillée au pinceau, et entourée de quatre bandes qui longent le bord de la toile. Ces bandes forment un cadre ouvert qui suggère un étalement de la couleur en dehors de la surface de la toile (à la manière de Piet Mondrian) tout en la limitant sur celle-ci. C'est une œuvre abstraite qui joue de la frontalité, mais c'est aussi un tableau-objet, notion absente de l'art expressioniste abstrait de l'époque. En cela, la conception que se fait Snow de l'art se rapproche des théories du minimalisme américain. Durant les années 1950, en parallèle avec son travail de peinture, il est employé dans les ateliers du cinéaste d'animation George Dunning. En 1956, Snow signe sa première animation avec A to Z, qu’il décrit comme « deux chaises qui baisent ».
La Femme qui marche (Walking Woman)
Snow s'installe à New-York et commence une nouvelle série d’œuvres qui marquent un retour à la figuration. La série des "Walking Woman" (la Femme qui marche) est inauguré par un découpage de 1962. Ce découpage reprend une élégante silhouette féminine de profil, saisie en mouvement, mais coupée au niveau du haut de la tête, des mains et des pieds comme vue au travers d'un cadre. À partir de cette forme, Snow réalisera un nombre très important de variations qui occuperont son travail de 1962 à 1967 (avec des citations occasionnelles par la suite). La forme sera exploitée dans tous les domaines possibles : peinte, tracée, découpée, détruite, collée en plein air et abandonnée, distribuée sous forme d'autocollants, filmée, imprimée en publicité dans le journal Village Voice, sur des portes de voitures, des meubles, des cravates... dans le but d'épuiser le sujet et de l'éclater dans tous les domaines du tangible. La musicienne Carla Bley écrira même un morceau de jazz intitulé Walking Woman en hommage. Snow réalisera son portrait photographié dans une silhouette découpée de la femme qui marche. Des silhouettes de la femme qui marche sont aussi placées dans différents endroits du centre ville et du métro de Toronto, photographiées, et présentées dans la première œuvre photographique de Snow, Four to Five (1964). L'image bidimensionnelle passe au monde réel, puis retourne à la surface plate (la photographie) en emportant tout le monde avec elle au passage.
Wavelength
En 1967, Michael Snow obtient le Grand Prix du quatrième Festival international du Film expérimental de Knokke-le-Zoute pour le film Wavelength (un zoom avant de 45 minutes dans un atelier jusqu’à une photo noir et blanc de vagues. Au fur et à mesure, le spectateur entend un son synthétique de plus en plus aigu.).
Standard Time (1967) est basé sur un panoramique circulaire et Back and Forth (1969) est rythmé par l’alternance de panoramiques horizontaux et verticaux.
Dans La Région centrale (1970-1971), la caméra, plus libre, à vitesses variables, balaie de manière circulaire ou dessine des spirales dans un désert.
Le cinéaste travaille aussi la durée et la contemplation d'un espace fixe. Par exemple dans Rameau’s Nephew by Diderot (1974)
Ces expérimentations influenceront profondément la cinéaste Chantal Akerman.
Filmographie
Réalisateur
- 1956 : A to Z
- 1964 : New York Eye and Ear Control
- 1965 : Short Shave
- 1967 : Wavelength
- 1967 : Standard Time
- 1969 : One Second in Montreal
- 1969 : Dripping Water
- 1969 : Back and Forth
- 1970 : Side Seat Paintings Slides Sound Film
- 1971 : La Région centrale
- 1974 : Two Sides to Every Story
- 1974 : 'Rameau's Nephew' by Diderot (Thanx to Dennis Young) by Wilma Schoen
- 1976 : Breakfast (Table Top Dolly)
- 1981 : Presents
- 1982 : So Is This
- 1988 : Seated Figures
- 1990 : See You Later
- 1991 : To Lavoisier, Who Died in the Reign of Terror
- 2000 : Prelude
- 2000 : The Living Room
- 2002 : *Corpus Callosum
- 2005 : Sshtoorrty
Monteur
- 1967 : Wavelength
- 1967 : Standard Time
- 1969 : One Second in Montreal
- 1969 : Back and Forth
- 1981 : Presents
- 1988 : Seated Figures
Directeur de la photographie
- 1967 : Wavelength
- 1967 : Standard Time
- 1969 : One Second in Montreal
- 1981 : Presents
- 1988 : Seated Figures
Scénariste
Producteur
- 1967 : Wavelength
- 1971 : La Région centrale
- 1974 : 'Rameau's Nephew' by Diderot (Thanx to Dennis Young) by Wilma Schoen
- 1988 : Seated Figures
Compositeur
- 1968 : Unstrap Me
- 1975 : Musics for piano, whistling, microphone and tape recorder (Chatham Square, 2 lp)
- 1987 : The Last LP (Art Metropole, cd)
- 2000 : Prelude
Acteur
- 1971 : Hapax Legomena I: Nostalgia : Narrator
Honneurs
- 1979 - Prix Molson
- 1989 - Prix d'excellence de l'IRAC
- 2000 - Prix du Gouverneur général en arts visuels et en arts médiatiques
Liens externes
- Biographie
- (fr)"La Région Centrale", monographie de Stéfani de Loppinot
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