Marie-Félicité Brosset

Marie-Félicité Brosset (né à Paris le 24 janvier 1802, mort à Châtellerault le 22 août 1880) est un orientaliste français spécialiste des études géorgiennes et arméniennes.

Biographie

Marie-Félicité Brosset

Origine

Marie-Félicité Brosset naît à Paris dans une modeste famille de commerçants. Il est le fils de Jean Philippe François, originaire de l'Orléanais, et d'Henriette Becker. Son père meurt à l'âge de 24 ans le 2 novembre 1802. Sa mère se retire à Orléans avec des ressources restreintes et le destine à l’état ecclésiastique puis à l’enseignement dans un collège de jésuites.

Formation

Marie Félicité fait ses études au séminaire Saint-Nicolas du Chardonnet en classe de rhétorique, puis à celle de philosophie au séminaire d'Issy, une succursale des Saint-Sulpiciens. Il y apprend l'hébreu et un peu d'arabe. Il doit donner des leçons particulières et il obtient en juin 1821 pour ce faire un « brevet de répétiteur de classe élémentaire ».

En décembre 1821, il se présente à la faculté de lettres de l'Académie de Paris pour passer son examen de bachelier ès Lettres qu'il obtient le 24 décembre. Il se destine à l'état ecclésiastique et reprend ses études au séminaire de Saint-Acheul en 1822/1823.

À l'automne 1823, il abandonne ses études théologiques à Orléans pour se fixer à Paris et étudier les langues sémitiques^[1] puis le chinois^[2], le mandchou et le tibétain. À partir de 1824 il se consacre à l’étude de l’arménien et du géorgien, et le 7 février 1825, il est élu membre de la Société asiatique.

Pour apprendre le géorgien, il doit composer un dictionnaire à son propre usage à partir de la traduction géorgienne de la Bible. Au bout de quatre années, il est en état de converser avec des princes géorgiens venus à Paris. Il est sur le point d'être chargé de mission en Géorgie lorsque la Révolution de 1830 éclate.

En Russie

Il quitte la France, après avoir sollicité une chaire d’adjoint pour les littératures arméniennes et géorgiennes à l’Académie impériale de Saint-Pétersbourg. Le 14 décembre 1836, il est élu membre de cette même académie. Il devient inspecteur des écoles primaires de Saint-Pétersbourg (1841) puis bibliothécaire à la Grande Bibliothèque impériale (1842) et conseiller d’État en 1846. Secrétaire puis vice-président de l'Académie des Sciences, il est enfin nommé conservateur des monnaies orientales du palais de l’Ermitage (1851).

Après avoir effectué des voyages d'études dans les archives de Moscou en 1838 et 1844, en 1847/1848, il effectue un voyage dans le Caucase au cours duquel il recueille de nombreux documents relatifs à la Géorgie, notamment les Chroniques géorgiennes. En 1867 il se rend à Venise pour consulter les manuscrits arméniens de la riche bibliothèque des Mékhitaristes

Il s’emploie ensuite à traduire et à commenter tous les matériaux rassemblés et publie en français à Saint-Pétersbourg :

• 1848-1851 : « Voyage archéologique en Géorgie et en Arménie » et son « Histoire ancienne de la Géorgie » ;
• 1851-1857 : « Histoire moderne de la Géorgie »^[3] ;
• 1858-1861 : « Correspondances des rois de Géorgie et des Tsars », « Numismatique géorgienne », « Les ruines d'Ani » et sa première série d'études d'« Historiens arméniens » ;
• 1861-1868 : seconde série des « Historien arméniens  », « Histoire de la Siounie » et une « Chronologie technique »;
• 1869-1876 : la suite et la fin des « Historiens arméniens ».

Comme membre associé de la Société asiatique de Paris, il publie plus de 200 études dont, sous le nom de Brosset « Jeune » en 1829, une Chronique géorgienne.

Il livre ses dernières publications en 1876-1879 époque où sa santé se dégrade gravement. Il décide de rentrer en France^[4] et quitte la Russie en mai 1880. Il se retire chez sa fille aînée Henriette Boutin à Châtellerault où il meurt quelques mois plus tard.

L'écrivain franco-géorgien Gaston Bouachidzé a publié sa biographie^[5].

Publications

• Histoire de la Géorgie depuis l’Antiquité jusqu’au XIX^e siècle, v. 1-7, Saint-Pétersbourg, 1848-58, 694 p. [volume 1 (page consultée le 3 janvier 2010)] [volume 3 (page consultée le 3 janvier 2010)].
• Histoire de la Géorgie de l'Antiquité jusqu'au XIX^e siècle, Partie 2 : Histoire moderne. Livraison 1, 1854, 670 p., réédition publiée par Adamant Media Corporation (ISBN 0543944808).
• Histoire de la Géorgie de l'Antiquité jusqu'au XIX^e siècle, Partie 2 : Histoire moderne. Livraison 2, 1856, 584 p., réédition publiée par Adamant Media Corporation (ISBN 1421215039).
• Additions et éclaircissements à l'Histoire de la Géorgie, Académie impériale des sciences, Saint-Pétersbourg, 1851, 494 p., [lire en ligne (page consultée le 3 janvier 2010)].
• Histoire de la Géorgie de l'Antiquité jusqu'au XIX^e siècle, Introduction, CCXIV p., & Tables des matières, XCVI p., Académie impériale des sciences, Saint-Pétersbourg, 1858.
• Chronique géorgienne, Société royale asiatique de France, Paris, 1830 [lire en ligne (page consultée le 3 janvier 2010)].
• Rapport sur un voyage archéologique exécuté dans la Géorgie et dans l'Arménie en 1847/1848, Académie impériale des sciences, Saint-Pétersbourg, 1851 [lire en ligne (page consultée le 3 janvier 2010)].
• Les ruines d’Ani, capitale de l'Arménie sous les rois bagratides aux X^e et XI^e siècles, vol. 1-2, Saint-Pétersbourg, 1860-61 [lire en ligne (page consultée le 3 janvier 2010)].
• Collection d'historiens arméniens : dix ouvrages sur l'histoire de l'Arménie et des pays adjacents du X^e au XIX^e siècle, réédition par APA-Philo Press, 1978 (ISBN 9060223489).

Sources

• Bibliographie analytique des ouvrages de Marie-Félicité Brosset (1824-1887) par Lavrentii Marievitch Brosset, Imprimerie de l'Académie impériale des Sciences, Saint-Pétersbourg, 1887.

Notes et références

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