- Marcel Mangel
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Marcel Marceau
Pour les articles homonymes, voir Marceau.Marcel Marceau, dit le mime Marceau, né Marcel Mangel le 22 mars 1923 à Strasbourg et mort le 22 septembre 2007 à Cahors. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise.
Acteur et mime français, le mime Marceau devient au fil des années un des artistes français les plus connus dans le monde, notamment grâce à ses tournées aux États-Unis où il crée une révolution théâtrale dans les années 1950, avec en particulier son mouvement de la « marche contre le vent » que Michael Jackson popularisera dans les années 1980 avec son Moonwalk.
Sommaire
Biographie
Marié trois fois et père de quatre enfants, Marcel Mangel passe son enfance à Strasbourg jusqu'à l'âge de 15 ans. Il a fait ses études au lycée Fustel de Coulanges, à côté de la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg, où, selon son professeur de français[1], il était le meilleur élève en récitation. Sa famille d'origine juive polonaise est contrainte, après l'invasion allemande, de quitter son domicile pour Périgueux et il poursuit ses études au Lycée Gay-Lussac de Limoges. Son père, un boucher casher, est arrêté en 1944 par la Gestapo et assassiné à Auschwitz. Sous l'influence de son cousin germain Georges Loinger, Marcel rejoint la Résistance en 1942 à Limoges. C'est alors qu'il prend le pseudonyme de Marceau. Il raconte l'avoir « pris dans la Résistance à cause du vers de Victor Hugo, dans Les Châtiments : « Et Joubert sur l'Adige/ Et Marceau sur le Rhin. » J'étais né dans le Bas-Rhin et je voulais bouter les Allemands hors de France »[2]. Dans l'armée française de la Libération, grâce à son excellente maîtrise de l'anglais, il devient agent de liaison avec l'armée du général Patton.
Le mime Marceau
Après avoir fréquenté l’École des arts décoratifs de Limoges, qui lui laisse le goût du dessin et de la peinture qu’il pratique régulièrement, Marcel Marceau devient l’élève de Charles Dullin, de Jean-Louis Barrault et d’Étienne Decroux, qui établit la « grammaire » de l’art du mime qu’il appelait la « statuaire mobile ».
Son art du mime ou plutôt du « mimodrame » consiste à donner forme à ses pensées (tragiques) au travers des gestes. « La parole n'est pas nécessaire pour exprimer ce qu'on a sur le cœur ». Le 22 mars 1947, jour du 24e anniversaire de l’artiste, sort de l’ombre des coulisses un drôle de personnage, pierrot lunaire, « hurluberlu blafard » à l’œil charbonneux et à la bouche déchirée d’un trait rouge, un drôle de haut-de-forme sur la tête, une fleur rouge tremblotante servant de panache à ce don quichotte dégingandé partant en croisade contre les moulins à vent de l’existence : Bip était né, aussi indissociable de Marcel Marceau que le personnage Charlot de Chaplin. Bip est un être sensible et poétique, inspiré de Deburau, de Charlie Chaplin et du personnage de Pip du roman De grandes espérances de Charles Dickens[3], qui lui permet d'explorer la vie et la société moderne et de mettre en lumière leur côté tragique. « Bip est un personnage intemporel, tout en étant proche de mes rêves d'enfants. Il se cogne à la vie qui est à la fois un grand cirque et un grand mystère, et j'aime à dire qu'il finit toujours vaincu, mais toujours vainqueur...Il est tout ensemble l'homme de la rue, un vagabond du quotidien et l'homme universel affrontant le tragi-comique de l'existence... Il est l'homme tout simplement, se montrant dans la nudité et la fragilité de son être.»[4].
En 1947, il fonde sa propre compagnie (Compagnie Marcel Marceau) --la seule compagnie de mime existant dans le monde[réf. nécessaire]-- et inscrit au répertoire des mimodrames et des pantomimes ("Le Manteau", d'après Gogol, "Le Joueur de flûte", "Exercices de style", "Le Matador", "Le petit cirque", "Paris qui rit, Paris qui pleure").
En 1952, il engage dans sa compagnie Pierre Verry, élève avec lui d’Étienne Decroux, qui sera son partenaire attitré jusqu'en 1979. Pierre Verry accompagne Marcel Marceau en tournée dans le monde entier, présentant ses numéros par ses célèbres pancartes. Adriano Sinivia le remplacera en 1980 à l'occasion de l'inauguration de la biennale de Venise à la Fenice. De 1969 à 1971, Marcel Marceau fonde et dirige à Paris la première école internationale de mime.
Il rencontre et engage à cette époque Alejandro Jodorowsky, artiste chilien qui utilisait déjà le mime dans son premier film Fando et Lis.
Le mime Marceau devient au fil des années un des artistes français les plus connus dans le monde, notamment grâce à ses tournées aux États-Unis où il crée une vraie révolution théâtrale dans les années 1950, avec notamment son mouvement de la « marche contre le vent », à l'origine du moonwalk de Michael Jackson.
Il poursuit son œuvre gestuelle à travers les plus grandes scènes du monde. En 1975, il joue dans la Cour d'honneur du Palais des papes pour le Festival d'Avignon. Il crée en 1978 une école de mime à Paris, où il enseigne afin d'assurer la relève. C'était l'école internationale de mimodrame pour perpétuer la « grammaire » réinventée par Étienne Decroux et cinquante années d’expérience de mime.
Il décède le 22 septembre 2007 à Cahors, et est inhumé au Père Lachaise.
Reconnaissance
- Président d'honneur de l'Association France-Tchécoslovaquie pendant plusieurs années jusqu'à la dissolution de l'association quand la Tchécoslovaquie s'est dissoute. Il n'est décédé que deux semaines après son collègue et collaborateur dans cette oeuvre, l'ancien vice-président d'honneur de l'association, Guy Erismann.
- Membre de l'Académie des beaux-arts (section des membres libres) le 27 février 1991.
- Molière d'honneur en 1990
- Peintre, une grande exposition lui a été consacrée en octobre 2003 à Strasbourg, à l'occasion de ses 80 ans[5]. Sa collection fut éparpillée le mardi 26 mai 2009 à la Salle Drouot.
- Officier de la Légion d'honneur
- Commandeur de l'Ordre national du Mérite
- Commandeur des Arts et des Lettres
- Le 26 mai 2009, un tableau du mime Marceau, "Le Public qui observe" atteint une côte de 17 210 $. [6]
Filmographie
- 1959 : La Belle et l'empereur (Die Schöne Lügnerin) d'Axel von Ambesser
- 1968 : Barbarella de Roger Vadim : professeur Ping. C’est la première fois que l’on entend sa voix.
- 1974 : Shanks de William Castle : Malcolm Shanks, avec Tsilla Chelton, Philippe Clay, Cindy Eilbacher, Larry Bishop, Don Calfa, il est projeté à la cinémathèque Française le Lundi 13 Juillet 2009 et le Jeudi 23 Juillet 2009 .
- 1976 : La Dernière Folie de Mel Brooks (Silent movie) de Mel Brooks : lui-même. C’est paradoxalement dans ce film muet qu’on l’entend à nouveau (il ne prononce qu’un mot --"Non"--, qui apparaît d’ailleurs dans une vignette comme tous les autres dialogues de ce film, à la façon des films d’avant le cinéma parlant - d’où son titre en anglais.)
Théâtre
- 1947 : La Fontaine de jouvence de Boris Kochno, mise en scène Jean-Louis Barrault, Théâtre Marigny
- 1948 : L'État de siège d'Albert Camus, mise en scène Jean-Louis Barrault, Théâtre Marigny
- 1958 : Les Matadors de Marcel Marceau, Théâtre de l'Ambigu
Prix et récompenses
- 1963 : Prix du Brigadier pour son spectacle, Théâtre de la Renaissance
Oeuvre littéraire
- Les sept péchés capitaux, Atelier Pons, 1965
- La ballade de Paris est du monde, Aline Elmayan Editeur, 1968
- L'histoire de Bip, l'École des loisirs, 1976
- Le troisième oeil, Lithoprint Delcourt, 1981
- Pimporello, Belfond, 1987
- Bip piégé dans un livre, La Martinière, 2002
Hommages
- À sa mort, les quotidiens n'ont pas hésité à le qualifier de « Français le plus célèbre du monde ».
- Le pokémon M. Mime a été très fortement inspiré par Marceau, ce qui démontre sa grande notoriété, même au Japon.
- Il apparaitra aussi dans un volume de Yakitate Japan, un manga Japonais sur le monde de la pâtisserie.
- Dans le film d'animation "Souris City" (Flushed Away) de 2006, un des personnages de la bande du crapaud français "Le Frog" s'appelle Marcel, évidemment inspiré du Mime Marceau.
Notes et références
- ↑ Interview dans Les Dernières Nouvelles d'Alsace, 26 septembre 2007
- ↑ Marcel Marceau, Valérie Bochenek, « Le Mime Marcel Marceau : entretien et regards avec Valérie Bochenek » sur http://lamaisondesevres.org/pag/ile.html, 1996, Somogy. Consulté le 23 septembre 2007
- ↑ Le Monde n° 19492 du 25 septembre 2007.
- ↑ Entretien avec François-Brice Hincker, "Marcel Marceau : L'humaniste du silence", Saisons d'Alsace, 2003
- ↑ Le Mime Marcel Marceau : De l'Atelier à la Scène, Exposition organisée par Christian Paureilhe et Monica Regas, avec la collaboration de François-Brice Hincker
- ↑ Yahoo
Bibliographie
- Valérie Bochenek, Le Mime Marcel Marceau : Entretiens et regards avec Valérie Bochenek, Somogy, 1997 (ISBN 2850562629)
- Nicole Narewski-Barriau, Les sons du silence : Marcel Marceau Mime Musicien, Thespis (ISBN 2-9521894-2-0)
- Agnieszka Kuhnl-Kinel, Marcel Marceau : Contribution à l'étude de l'art du mime (ISBN 978-2-7295-2619-1)
- François-Brice Hincker, Marcel Marceau : L'humaniste du silence, Saisons d'Alsace, 2003
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- École Marcel Marceau
- Le mime Marceau à Avignon en 1975, INA Archives télévision.
- Le Mime Marceau à la Maison de Sèvres
- Vidéo: Marcel Marceau en 1967, une archive de la Télévision suisse romande
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