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Maison Carrée de Nîmes
Maison Carrée de NîmesLieu de construction Nîmes Date de construction Ier siècle Type de bâtiment Temple romain Protection Classé MH (1840) Coordonnées Géolocalisation sur la carte : France
Liste des monuments de la Rome antique modifier La Maison Carrée est un temple romain hexastyle édifié au début du Ier siècle à Nîmes, dans le Gard.
Lors de sa construction, la Maison Carrée est dédiée par Auguste à la gloire de ses deux petits-fils : les consuls et chefs militaires Lucius Caesar et Caius Julius Caesar. Au fil des siècles, le temple est notamment devenu une maison consulaire, une église puis un musée des arts antiques. Il s'agit aujourd'hui d'un des temples romains les mieux conservés au monde.
La Maison Carrée fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1840[1].
Sommaire
Architecture
Son architecture est inspirée de celle du temple d'Apollon à Rome, comme en témoignent ses proportions (26,42 mètres de longueur, 13,54 de largeur, 17 de hauteur) et l'influence grecque antique manifeste. Ses colonnes sont sculptées, ses chapiteaux sont ornés de feuilles d'acanthe (chapiteaux corinthiens), et d'une corniche agrémentée d’une frise très ornementée sur trois des côtés, le temple portait sur son frontispice, inscrite en lettres de bronze scellées dans la pierre, une dédicace expliquant le rôle de l'édifice. Cette dédicace est aujourd'hui disparue, mais grâce à la disposition des trous de scellement encore visibles, le grand érudit nîmois Jean-François Séguier est parvenu en 1758 à recomposer le texte original : « À Caius Caesar consul et Lucius Caesar consul désigné, fils d'Auguste, princes de la jeunesse. »[2].
Historique
Époque romaine
Monument emblématique de la ville, construit au tournant de l'ère chrétienne, entre 2 et 5 après J.-C., la Maison Carrée est le seul temple de l'antiquité à être complètement conservé. Le temple était dédié aux petits-fils de l'empereur (les enfants de sa fille Julia et d'Agrippa) : les Consuls et chefs militaires Lucius Caesar et Caius Julius Caesar, morts en 2 et 4 ap. J.-C., devenus ses fils après leur adoption.
Ce petit temple romain, l'un des temples les plus célèbres et les mieux conservés du monde romain, surélevé sur son haut podium, dominait le forum, centre administratif et cœur économique de la ville antique. Un portique, dont on peut encore observer la base des colonnes sur la place attenante, entourait la Maison Carrée et s’étendait bien au-delà vers le nord, figurant ainsi l’emplacement du forum nîmois.
Moyen Âge
L'histoire post-romaine de l’édifice est mouvementée. Il est quasi miraculeux qu’il soit parvenu à ce jour en si bon état.
Du XIe au XVIe siècle, la Maison Carrée fut utilisée comme maison consulaire de Nîmes, c'est-à-dire comme bureau des consuls (nom donné au Moyen Âge à certains échevins du Midi de la France) (sorte d'hôtel de ville). On connait alors le bâtiment sous le nom de Capitole ou Cap-duel[3].
L'édifice subit alors de nombreuses transformations pour l'adapter aux besoins de ses nouveaux occupants. L’historien nîmois Léon Ménard donne une description de ces transformations imposées à l'ancien temple romain :
« D’abord on divisa l’intérieur en plusieurs pièces, et même en deux étages ; on y forma des voûtes, on y construisit une cheminée, qui fut adossée contre le mur du levant, et un escalier à vis contre celui du couchant. De plus, pour éclairer ces nouveaux appartements, on y fit plusieurs fenêtres carrées. Les consuls ajoutèrent dans la suite quelque chose à cet ordre. Ils firent fermer le vestibule par une muraille, qui allait d’une colonne à l’autre, alors, on ouvrit d’autres fenêtres et l’on fit une cave de la voûte souterraine du vestibule, On abattit aussi le perron. »
Il devint par la suite une maison d'habitation, une écurie, puis une église (l'église des Augustins). Propriété des ecclésiastiques, il fut convoité par la duchesse d’Uzès pour en faire un tombeau pour son mari.
Révolution française
Il fut le lieu de réunion du Directoire pendant l’époque révolutionnaire, puis devint la préfecture du département du Gard.
Restaurée, comme les autres monuments nîmois, au XIXe siècle, la Maison Carrée porte, gravé en lettres romaines sur le flanc ouest, un court texte en latin : « Réparé par la munificence du roi et l'argent offert par les citoyens, 1822. ».
En 1824, le temple devint un lieu d'exposition d'objets antiques.
Aujourd'hui
En 1992, la Maison Carrée a reçu une nouvelle toiture, reproduction fidèle de l'original antique, composée de grandes tuiles plates (tegulae) et de tuiles canal (imbrices) moulées à la main.
En 1993, l'architecte britannique Norman Foster construisit face à la Maison Carrée un bâtiment appelé Carré d'Art, prévu pour accueillir un musée d'art contemporain, et pensé comme le pendant moderne de la Maison Carrée. Il réaménagea également la place attenante afin d'assurer une harmonie entre les deux édifices.
En 2006-2007, la façade sud de la Maison Carrée a bénéficié d'une rénovation qui lui permit de retrouver une blancheur parfois contestée. Ce long travail se poursuivit en 2007-2008 par la façade ouest, en 2008-2009 par la façade est et enfin, en 2009-2010 pour ce qui est de la façade principale, sur laquelle il est envisagé de restituer les lettres de bronze de la dédicace originale[4].
Le 12 février 2011, la ville de Nîmes fêta la fin de la restauration de la Maison Carrée. Une exposition intitulée Maison Carrée restaurée la relate jusqu'au 13 mars au Carré d'Art.
On y projette désormais un film 3D, « Héros de Nîmes », qui plonge les spectateurs pendant vingt minutes dans la vie quotidienne d’un habitant de Nîmes sous l’Empire Romain, au Moyen Âge, ou lors des férias actuelles[5]. Les œuvres précédemment exposées, dont la Vénus de Nîmes et une copie de la Vénus d'Arles, ont été reléguées dans un sous-sol en attendant la construction d'un musée pour les accueillir, le Musée de la Romanité de Nîmes, dont la construction devrait commencer d'ici à 2013, se situera face aux Arènes de Nîmes. Le concours d'architecte fera appel à des noms internationaux.
À propos du nom
La Maison Carrée porte ce nom depuis le XVIe siècle. En effet, dans l'ancien français, toute figure géométrique ayant quatre angles droits était désignée par le mot « carré » : le « carré long » était le rectangle et le « carré parfait » notre carré actuel. Voici la raison pour laquelle, malgré son appellation, la Maison Carrée est de forme rectangulaire.
Notes et références
- Ministère de la Culture, base Mérimée, « Notice no PA00103125 » sur www.culture.gouv.fr.
- Lire en ligne. La lecture de Séguier fut un temps contestée et Émile Espérandieu proposa une lecture attribuant le monument à Marcus Vipsanius Agrippa (gendre d'Auguste), les recherches récentes ont cependant confirmé la lecture de Séguier Robert Amy, « L'inscription de la maison carrée de Nîmes », CRAI, 1970, 114-4, p. 670-686
- Carte archéologique de la Gaule, Nîmes 30/1, 1996, p. 278
- Maison Carrée : la restauration sur Nîmes.fr
- La Maison Carrée - Le film "Héros de Nîmes"
Voir aussi
Articles connexes
- Nemausus
- Carré d'Art
- Culturespaces (société de gestion du musée)
- Liste des monuments historiques de 1840
- Liste des monuments historiques du Gard
Liens externes
- Site officiel de la Maison Carrée
- La Maison Carrée sur le site officiel de la ville
- La Maison Carrée sur Nimausensis.com
- Espace dédié au Pont du Gard et aux monuments de Nîmes
Bibliographie
- Jean-Charles Balty, Etudes sur la Maison carrée de Nîmes, coll. Latomus, Vol XLVII, Bruxelles 1960 (épuisé).
- Robert Amy et Pierre Gros, La Maison Carrée de Nîmes, XXXVIIIe supplément à Gallia, Éditions du CNRS, Paris 1979. Deux volumes : I - texte, II - Planches (épuisé).
- Martial Monteil, Nîmes antique et sa proche campagne. Étude de topographie urbaine et périurbaine (fin VIe s. av. J.-C.-VIe s. ap. J.-C.), Lattes, UMR 154, 1999.
- L'Expression du pouvoir au début de l'Empire romain autour de la Maison carrée, Martial Monteil, M. Célié sous la direction. Dominique Darde, Michel Christol, Errance, Paris, 2009.
- Ouvrage sous la direction de Jean-Luc Fiches et Alain Veyrac, Carte archéologique de la Gaule - Nîmes 30/1, Paris 1996, p. 278 à 296.
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