Léopold Zoude

Léopold Zoude
Léopold Zoude

Léopold Zoude, né le 27 mai 1771 à Namur et décédé le 1er octobre 1853 à Saint-Hubert (Belgique) est un homme politique belge libéral. Léopold Zoude est membre des États provinciaux, puis élu au Congrès national, par le district de Neufchâteau (Belgique) et la province de Luxembourg, y vote l'exclusion de la Maison d'Orange-Nassau, se prononce pour l'élection du duc de Leuchtenberg et vote cependant pour Louis d'Orléans, duc de Nemours, comme son père. Son suffrage est acquis plus tard au prince Léopold de Saxe-Cobourg-Gotha, et il se déclare favorable aux 18 articles. Membre de la chambre des représentants depuis l'origine de cette assemblée jusqu'en 1848, il fait partie du sénat jusqu’à la fin de sa vie. Il est décoré de la croix de fer et chevalier de l'Ordre de Léopold en 1841[1].

Sommaire

Sa famille

Armes des premiers Zoude : D'azur au cormoran ravissant d'argent

Léopold Zoude est le fils de François Joseph Zoude (1722-1811) et de Marie Rose du Bois de Merbes-le-Château (province de Hainaut), fille d’un négociant.

Léopold Zoude appartient à la famille Zoude, originaires de Moustier-sur-Sambre, connus dès le XVe siècle, comme bateliers sur la Sambre[2], Armes : D'azur au cormoran ravissant d'argent. Le cormoran est rare en héraldique, il désigne les voyages d'outre-mer[3].

Cette famille se divise en trois branches :

Léopold Zoude se marie avec Clémentine Mazure, le 11 octobre 1798, à Namur. Leurs parents, le 11 prairial an VI (30 mai 1798), sont invités par les autorités ecclésiastiques de Namur à les aider à rétablir le culte catholique, comme ils s'y étaient engagés solidairement avec plusieurs autres[5]. Le fils de Léopold et de Clémentine est Maximilien (1799-1853), qui est le arrière-grand-père du chevalier Ernest Zoude (1886-1946), Burgmestre de Saint-Hubert. Charles Zouden'est pas le fils de Léopold.

Biographie

Docteur en médecine (1794-1799)

Léopold Zoude obtient le diplôme de docteur en médecine à l’Université de Louvain, en 1794. Il est receveur des impositions directes en 1798. En outre, Léopold Zoude est officier de santé en 1799.

Industriel

Léopold Zoude est le représentant des électeurs de Neufchâteau (Belgique)

Cette année-là, il achète au village de Poix-Saint-Hubert un complexe industriel, construit par Dom Nicolas Spirlet, dernier abbé de Saint-Hubert sur la Lomme. Cet endroit est idéal pour exploiter la force motrice des cours d’eau qui y coulent. Pour alimenter ces industries, l’abbé avait fait ériger un haut-fourneau près de La Masblette : le Fourneau Saint-Michel[6]. En 1797, la famille Zoude acquiert le haut fourneau.

Nous sommes après la Révolution et la vente forcée des biens de l’Église. Léopold Zoude est un des pilleurs révolutionnaires pour certains[7]. D’une famille d’industriels namurois développe ce complexe et crée, entre autres, deux scieries (la scierie d’En-Haut, aujourd’hui Moulin d’En-Haut, et la scierie d’En-Bas[8] en aménageant une retenue d’eau de 5 ha avec deux chutes d’eau impressionnantes de 4 et 12 m. Il bâtît un petit château. Zoude effectue divers essais afin de poursuivre la fonderie et est maître de forges. Il fabrique des boulets de canon. Mais Léopold Zoude comprend rapidement que la sidérurgie luxembourgeoise n'a plus d'avenir et il se tourne vers le commerce de bois en s'installant au Val de poix.

Un libéral, très catholique

En Belgique le parti libéral est dominée par une la bourgeoisie urbaine qui attache une importance particulière à l'indépendance du pouvoir civil face au clergé, par opposition à la droite catholique et conservatrice. Mais, Léopold Zoude n’est en rien un des pilleurs révolutionnaires. Il va le prouver après sa rencontre avec Mère Julie de la communauté Notre-Dame de Saint-Hubert, en 1809. Les pourparlers étaient en cours depuis longtemps à propos d’une école de filles soutenue par la Fondation Antoine et c’est Léopold Zoude en tant qu’industriel qui donne à cette création une impulsion prépondérante[9]. Le Fourneau Saint-Michel, où réside Monsieur Léopold Zoude fait toujours bon accueil à Mère Julie. Léopold Zoude va se monter toujours entièrement dévoué à la cause des sœurs.

Sa carrière politique

Léopold Zoude fait partie, de 1825 à 1830, des États provinciaux de la province de Luxembourg. En 1830, ses électeurs du district de Neufchâteau (Belgique) l’envoient au Congrès national. Pour le différencier de l’un de ses fils, Charles Zoude, également membre du Congrès national, les journalistes et les historiens l’appellent Zoude de Saint-Hubert[10]. Il vote l'exclusion de la Maison d'Orange-Nassau, se prononce pour l'élection du duc de Leuchtenberg et vote cependant pour Louis d'Orléans, duc de Nemours, comme son père. Son suffrage est acquis plus tard au prince Léopold de Saxe-Cobourg-Gotha, et il se déclare favorable aux 18 articles.

Membre de la chambre des représentants depuis l'origine de cette assemblée, il défend les intérêts des électeurs de la province de Luxembourg à la Chambre des représentants jusqu'en 1848. Il est décoré de la croix de fer et chevalier de l'Ordre de Léopold en 1841[1].

Léopold Zoude est commissaire du gouvernement près la Banque nationale de Belgique en 1844[11].

En 1848, il est élu sénateur par les arrondissements de Neufchâteau (Belgique) et Virton. Léopold Zoude s’associe aux travaux de cette assemblée jusqu’à son décès, survenu le 1er octobre 1853.

Son gendre, Théophile Fallon est lui-aussi membre du Congrès national, en 1830. Il est député de Namur, comme son cousin Charles Zoude, dit Zoude de Namur et président de la cour des comptes. Il est le fils du Louis Augustin Fallon, avocat et pensionnaire des États de Namur et le frère du général Louis Auguste Fallon et d’Isidore Fallon.

Projet de loi modifiant celle du 7 avril, en ce qui concerne les verreries et les cristalleries

Motion d’ordre M. Zoude – Messieurs, le gouvernement a présenté, le 16 janvier 1839, un projet de loi modifiant celui du 7 avril 1838, en ce qui concerne les verreries et les cristalleries. Ce projet a été renvoyé à l’examen d’une commission qui n’a pas encore fait son rapport et ne peut guère le faire maintenant que deux de ses membres n’appartiennent plus à la Chambre ; je veux parler de MM. Verdussen et Frison. Je prierai le bureau, qui a déjà été chargé de cette nomination, de vouloir la compléter et de l'inviter à présenter proprement son rapport qui donnera lieu à un amendement pour rectifier une erreur grave qui s’est glissée dans la loi du 7 avril, en ce que la sortie de nos verres et cristaux est frappée d’un droit de 50 centimes par cent kilogrammes, tandis que l’intention des auteurs de la loi et celle de la chambre était de n’établir qu’un droit de balance de 50 centimes par cent kilogrammes. Cette erreur est très préjudiciable à nos verreries, dont chacune supporte un impôt qui varie de 5 à 10 pour cent, ce qui empêche les fabricants de soutenir la concurrence avec les Français sur les marchés étrangers. Ce projet ne rencontrera pas d’objection sérieuse à la chambre ; c’est pourquoi j’espère que l’on adoptera la proposition que j’ai l’honneur de faire et que la commission sera complétée d’abord. La chambre décide que la commission sera complétée par le bureau.

Rapports sur une pétition relative aux plantations le long des voies

M. Zoude, rapporteur, monte à la tribune et fait, au nom de la commission des pétitions, le rapport suivant – Messieurs, vous avez demandé un prompt rapport sur une pétition de plusieurs propriétaires de terrains longeant la grande route qui traverse le territoire des communes de Saint-Nicolas, Beveren, Belcele et autres.

Ces pétitionnaires, messieurs, ont l’honneur de vous exposer que, dans l’ancien pays de Waes, dont leurs communes font partie, il existe, depuis des siècles, un usage constant et reconnu qui autorise à planter des arbres à haute tige à l’entour des propriétés et aussi près que possible de la ligne de séparation des héritages ;

Que les règlements, les usages locaux constants et reconnus ont été conservés par le code civil français.

Que les décrets postérieurs concernant les plantations sur les grandes routes n’ont porté aucune atteinte à ces usages, que celui du 16 décembre 1811 a ordonné aux propriétaires de planter sur les routes impériales à la distance d’un mètre du bord, sans déroger au mode de planter sur leurs propriétés.

Que cependant un arrêté royal du 26 février 1836 ordonne, par son article premier, que quiconque voudra faire des plantations le long des grandes routes devra préalablement y être autorisé par la députation des états de la province.

Que cet arrêté, criant d’injustices, ne fut mis à exécution que l’année dernière, et c’est depuis lors seulement que les propriétaires riverains des routes ont reçu l’ordre de s’y conformer et que, sur le moindre retard, les citations se succèdent avec la plus grande rapidité, que non seulement ce n’est plus à la distance consacrée par un usage immémorial qu’on peut planter, que ce n’est pas non plus à la distance d’un mètre, conformément au décret impérial de 1811, mais que l’arbitraire veut que cette distance soit de deux mètres.

Cet arrêté, disent-ils, est encore autrement vexatoire ; en effet, la demande d’autorisation qu’il prescrit, coûte pour frais de requête et vu des lieux 12 francs 80 centimes, que l’on doit payer à chaque renouvellement partiel, ne fût-ce que pour un seul arbre, soit qu’il ait été abattu par le propriétaire propre à un usage quelconque, soit qu’il ait été détruit par la malveillance ; il faut acquitter les mêmes frais pour être autorisé à les remplacer.

Les pétitionnaires signalent encore plusieurs autres abus, et c’est avec la plus entière confiance qu’il viennent déposer leur doléances dans le sein de la représentation nationale, en la suppliant de vouloir engager le gouvernement à modifier un arrêté si injuste dans ses principes et si vexatoire dans ses résultats.

Cette plainte, messieurs, a paru à votre commission aussi grave que fondée, et elle a l’honneur de proposer le renvoi à M. le ministre des travaux publics avec demande d’explication. Les conclusions de la commission sont adoptées.

Notes et références de l'article

  1. a et b Biographie générale des belges morts ou vivants hommes politiques, membres ... , par Paul André Roger, p. 204
  2. A.E.N. Cour du Faix, 1480-82, fol. 24 et 26 ; 1482-88, fol. 256'° en 258
  3. Le Parchemin (bulletin belge d'entraide et documentation héraldique, généalogique et onomastique) 4e année n° 6, article ZOUDE (n° 951 . 4.97) écrit par Niffle-Anciaux de Faveaux
  4. Sur la famille Zoude
  5. Le rétablissement du culte catholique à Namur après la Révolution les ... par François Jacques
  6. Aujourd’hui siège des Musées provinciaux luxembourgeois du fourneau Saint-Michel
  7. La Transardennaise, p. 66
  8. Aujourd’hui Moulin d’En-Bas
  9. P. Stassen
  10. Zoude, Léopold
  11. Le Parlement belge 1830-1894. Données biographiques, Bruxelles, 1996, p. 631-632

Articles connexes

Liens et documents externes


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