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Luis Fernandez (1914-1996)
Pour les articles homonymes, voir Fernández.Luis Fernandez, né dans une famille de cheminots le 2 août 1914 à Bilbao (Pays Basque espagnol, jour de la déclaration de la Première Guerre Mondiale), décédé le 17 février 1996, Général FFI, a été homologué au grade de Colonel de l'Armée Française et fait Chevalier de la légion d'Honneur au titre étranger en 1946.
Biographie
Sa famille adhère à l'avènement de la Première République espagnole en 1931 et logiquement, il combat dans les rangs de l'Armée Républicaine Espagnole après le putsch du Général Franco et le déclenchement de la Guerre Civile. Puis, pour lui, comme pour tant d'autres, soldats et civils, ce fut l'exode vers la France et l'internement dans les camps de concentration français créés, entre autres lieux, en 1939, à Arles-sur-Tech, Le Barcarès, Argelès, Gurs jusqu'à l'invasion nazie de 1940. Il adhère au Parti communiste d'Espagne (PCE) lors de son internement au Camp de Gurs. Il travaille avec ses compagnons de l'exode dans des parcelles forestières et organise la Résistance des Guerilleros espagnols anti-franquistes, indépendamment des organisations françaises et de la M.O.I., avec l'idée qui anime tous ces combattants de résister en France pour mieux renverser le régime putschiste de Franco après. Suite à son action dans la Résistance française, il est devenu titulaire de la Croix de Guerre, de la Médaille de la Résistance et Chevalier de la Légion d'Honneur au titre Etranger (1946).
Suite à la nouvelle situation géopolitique internationale en 1948, les espagnols anti-franquistes sont interdits de séjour sur le sol français et beaucoup d'entre eux entrent dans la clandestinité pour poursuivre la lutte contre le fascisme espagnol: le Général FFI Luis Fernandez déjà recherché par la police de Vichy depuis 1943 (affaire Bolero-Paprika) voit son dossier de police maintenu. En 1950, le PCE est définitivement interdit en France.
Fort de leur expérience de la Guerre Civile en Espagne et de la Résistance française, certains espagnols dont Luis Fernandez sont partisans de l'organisation de "guerillas" sur le territoire espagnol (Valle de Aran). Ces pages de l'histoire des espagnols républicains sont indissociables des différents politiques qui naissent au sein du PCE entre ceux qui ont combattu sur "le terrain" et ceux qui résidaient loin du "terrain". Il avait été intégré au Bureau Politique du P.C.E.
Le 8 novembre 1960, la DST rafle sa compagne, française, sous l'inculpation d'espionnage pour le compte de la Pologne et tombe sur lui qui avait évité tant de pièges. Il est incarcéré pendant six mois à la prison de la Santé et son procès aboutit à une expulsion vers les pays socialistes -Tchécoslovaquie et Pologne-. Sa compagne a eu droit, en 1965, à un non-lieu confidentiel après des années de "surveillance". Elle a obtenu du Ministre Roger Frey le retour de Luis Fernandez sur le territoire français en 1965, forte de ce qu'elle avait eu un enfant français avec lui et que sa situation de santé ne lui permettait pas un tel éloignement : il a vécu sous résidence surveillée jusqu'au décès de Franco. Il a gardé la nationalité espagnole et est décédé le 17 février 1996. Il est inhumé au cimetière du village de Chars, près de la ville de Pontoise. (source-Mémoires de Luis Fernandez-Famille)
Il dirigea l'activité des Espagnols Républicains dans les maquis du Sud-Ouest et avec ses camarades de combat organisa les opérations suivantes :
- Dans l'Allier : le 09/08/1944 attaque d'une colonne allemande à la Grande Couleuvre; le 21/08/1944 libération de Montluçon.
- Dans la Haute-Loire : le 19/08/1944 libération d'Ausson et de Saint-Bonnet.
- Dans le Puy-de-Dôme : le 12/08/1944 attaque de la prison de Riom et libération de 160 prisonniers politiques.
- Dans la Haute-Garonne : le 08/04/1944 sabotage d'un tramway ligne Purpan-Colommiers et d'une remorque d'aviateurs allemands; le 21/08/1944 participation à la libération de Toulouse, Saint-Gaudens, Montrejeau et Bagnères-de-Luchon.
- Dans la Lozère : participation à la libération de Mende, Langogne, Bagnols, Le Bleymard, Saint-Julien-du-Tournel et Villefort.
- Dans l'Ardèche : le 17/08/1944 attaque d'une colonne allemande à Hagues sur la route n°579; le 20/08/1944 coup de main contre le PC d'une division allemande entre Salavas et Vagnas.
- Dans le Gard :le 23/08/1944 attaque d'une colonne allemande au carrefour de La Madeleine, dont le général commandant se suicide en constatant qu'il s'était rendu à un groupe de 35 maquisards.
- Dans le Tarn : le 28/08/1944 attaque d'une colonne allemande au Sud-est d'Albi et libération du chef-lieu du département.
- Dans l'Aude : le 12/06/1944 attaque d'une voiture occupée par des officiers allemands sur la route Limoux-Lavelanet; le 20/05/1944 attaque d'un convoi de forces allemandes entre Uson-les-Bains et Puyvalader; le 22/08/1944 attaque d'un détachement allemand à Guiza et libération de la ville; le 22/08/1944 attaque contre des allemands retranchés dans une usine et libération de la ville de Limoux.
- Dans l'Aveyron : le 05/07/1944 attaque de la Maison d'Arrêt de Villefranche-de-Rouergue et libération de 10 prisonniers politiques français; le 18/08/1944 libération de Rodez.
- En Dordogne : le 07/06/1944 occupation de Belivés et proclamation de la IVe République, en collaboration avec le Maquis Français; le 27/06/1944 attaque d'une colonne allemande se dirigeant vers Senac, près du pont de Castelnau; le 14/07/1944 libération de Saint-Pompont, Casals, Marminat, Champagnac-de-Belair, La Chapelle et Veyrines.
- Dans le Lot : le 01/06/1944 occupation de la gare de Capdenac, en collaboration avec le maquis français, le gouvernement -alors à Alger- félicita ceux qui participèrent à cette action. Les Guerrilleros, au moyen de l'exécution d'un plan de sabotages de ponts, tunnels et voies de communication, paralysèrent pendant 72 heures les Divisions blindées "das reich" et "herman Goering" qui, cantonnées à Caussade, devaient traverser le département du Lot.
- En Corrèze : les 06, 07 et 08/08/1944 attaques des forces allemandes à Soudeilles; le 17/08/1944 libération de Tulle en collaboration avec les Francs-tireurs et partisans
- Dans le Gers : le 21/06/1944 dans leur attaque contre le maquis de Castelnau-sur-l'Auvignon, les Allemands essuient de fortes pertes; le 08/08/1944 attaque contre l'Etat Major allemand à 2 km de la route d'Aire-sur-Adour à Bordeaux. L'Etat Major et 30 soldats allemands sont tués; le 19/08/1944 libération d'Auch et de nombreux points du Département.
- Dans les Basses-Pyrénées: le 28/01/1944 coup de main contre un car transportant des aviateurs allemands sur la route de l'aérodrome de Pont Long, à Pau; le 06/06/1944: attaque d'un poste allemand à Ferrières; le 21/08/1944 libération d'Escot, Sarrance et Bedous. 800 prisonniers avec tout leur matériel; le 24/08/1944 libération de Castet, Arudy, Louvie-Juzon et Izeste; le 24/08/1944 libération de Gabas et d'Eaux-Bonnes.
- Dans les Hautes-Pyrénées : le 14/06/1944 attaque d'un convoi de 5 camions et de 2 auto-mitrailleuses des S.S.
- Dans l'Ariège : le 10/06/1944 attaque d'une colonne allemande entre Vire et Engravies; le 19/08/1944 libération de Foix et capture de l'Etat-Major et 150 autres allemands; le 21/08/1944 attaques à Rimont, Castelnau-Durban et prise de Saint-Girons avec 500 allemands tués et 2 300 prisonniers.(La Dépêche-Tract Secours Populaire de 1960).
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